8oo
TAU
i11
to catholic.r
&
rom•n.r jidti co,lrllrium tJIII rt1U–
gnam ,.{td ¡urlltUttJr
&
pr4wlidar rat_ionuJIIXtll
(.1_–
lftlffl
(i1Minuonun {nfocr• throfogr'! magr{lromm doilrr–
nam (o
q11.,1J
utJI/ttr!
&OIIllltert,
&c.
Prefqoe tous le habiles cmique jugeut aufli que
ce lovre c!l trel-innoC'ent du C'hté de 1'Athéofme ,
~
que tout a
u
e ntraire ,
l'e~onence
de Ooeu
y
efl dé–
m nrrée,
mJi~
ou
y
d!couvre en
m~me
tems beau–
c ou de icholanique, des. idées biiarres, halardées,
obfC'ures; un elpm peu judicoeu•, vainement iubril,
cou ra'lt aore<
les pJradoxes.
&
plein d'allez bonne
opimon de
lui-m~me .
'
.
.
Se Di
,¡.,!!o~
p1rurent
a
Pam en
tÓt6,
111
8° .
fous
ce titrc:
7nlii
C<~t/ilrir
1/tmini, n,•apolit1111i, thtologi
,
philo.fophi ,
&
j r/rir utriufi¡ru do'lorir, dt admir1111dir
tuttur~t;
rt!fÍ11e, dc4f!11t mort11lium, ar&tJIJÍJ,
libri
gu•tuor,
i•n
rírn~
.tvec privllesc "lu
roi;
&
au
revers
du ti<re , on lit I'Jpprobarion fuovan le:
Norfob(igna–
ti.,
r/QOoru in alma fomltatt thtologica Pari[tmji ,
fi·
dtm facilllttj'. -vidilft
&
ltgi/Jt dialogor ':lulri
c.~
jiuir
1/tmini phi/ofophi ·¡me/lantiflinri , in quibur nihil reli–
gioni carboliu, apoflolic.r
&
rO'!JIIRd:
rtpugnaru a11t
contranum rtprrimui, imo ut jubtiliffimor ,
tlig,iQi
111ojt¡t1t
qui typir demandrntur.
Du
l O
mm/ir Maii
1616.
S gné,
Fr·amifiur Edmundur
Corradlll,
~1111rd.
conv. fr . min.
Pam ;
F.
Claudiur
le Perit,
tfoOor
rt–
gt~u .
On dir, pour cxcufer les 3pprobateurs, que Vani–
ni fit pluficurs
~ddotions
aux cahi,ers qu'il leur avoit
f.dtvoir,
&
qu'il attaeha ao fronr de fon
livre ces
mots impies:
Dt atlmirtmdir
natur<~, r·t~in4,
duqut
mortalium
,
arcanir .
JI
efl rour-a-fait vraoilemblable
que Vanini n'avoir pas d'aburd mis ce tirre;
&
c·~n
peut-étre ce qui
~
donné lieu d'afTurer qu'il avoir fup–
poit! d'autres cahiers
:l
ceux du manuicrir.
Quoi qu'il en foit, l'ouvrage en aufli méprifable
qu'il en ridiC'ule, extravagaur
&
impie. En rendanr
r aifon de la figure ronde du ciel, Vaniui dir qu'elle
éwir convenalile
~ . un
animal érernel
&
divin, paree
que cette figure e1l circulaire . 0 Jns
le cinquanre–
deuxieme diologue, il annbuc l'ongine
&
la décaden–
ce des religions aux anres, par la vertu defquels fe
foor les miracles . O tns le
cinqu~nte-troifieme,
il dé–
ciare que le pouvoir de prédire l'a venir vient de ce
que l'on en né fous la C'<lonel13tion qui donne la fa–
culeé de prophétifer. Ailleurs, il foutien t qu'il n'en
pns
loors de vraillemblance qu'un nouveau
l~gislareur
rc<_¡oivc de anres la
puill~nce
de rellufcirer le morr .
Ce pem nomhre de trait' iuffit pnur faore conootrre
le cara. ere
d.:
ces pitoyables
Dialot,utr,
&
le
g~nie
de lcur auteur.
enon au• procédures que le parle–
ment de roolooie fit conrre lui.
&
tirons-cn l'exrrair
du récir de {. Gramond; qui étoit alors prefidenr de
ce p3rl emffir.
Prciquc dans le méme tt!ms (au mnis de Février
16 19 ,
dit ce préliJenr), fut condamné a morr , par
arrét de norre cour, Lucilio Vanini, que j'ai toujours
regarM comme un athée . Ce malheureux fai ioit le
médcC'm,
&
étoit propremenr le iéduaeur de la jcu–
n
fTe
imprudente
&
onconliderée; il ne conno• lloir
puint de 0 1eu , arrr buoir tour au hafard, adorJnt la
nature C'Omme une bonne mere,
&
comme la caufe
de toos le
E
tres. C'éroir la ion erreur priocipalc,
4:
il a Olt IJ hard1efTe de
la
ré andre chez les jeunes
g¡en pour s'en fairc aur:tnt de feél ateurs; ol fe moquoit
en
m~me
rem de rout ce quien faC'ré
&
religieuy.
QuanJ un l'eut m1s en prifon, il fe dédara carho–
lique,
&
conrrd it l'orthoJoxe .
11
étoot meme fur le
pomr d'erre élargi
3
caufe de l'ambiguité eles preu–
ves, lorfquc F ·ancoo, hommc de naJI!ance
&
de pro–
hité, dépofa que
anini lui avoit (ouvem nié l'exi–
ílence de Dieo,
&
s'é10ir moqué en fa préfence des
mynercs du Chrinoanifm e. On C'onfronta le témoin
&
l'acculi!,
&
le témom fouti nr fa dépo!ition.
Vanono fut conduit
a
l'audoence,
&
étant fur la fel–
lerre, on l'interrogea fur ce qu'1l penfoit de l'e ifleo–
ce de D oeu:
il
répondot , qu'ol adoroir avec
l'~life,
un
U1eu
en
trois perfonnes ,
&
que la nature dl'mon–
troir évidemmem l'exinence d'une divjniré . Ayanr
par hafud aoperc,¡u une paille a terre, ol la rama
ti
,
&
étendanr la mam, 11 parl
' , fes joges en ces ter–
mes: , ce e paille me force
J
crotre qo'il )'
a on
,. OICU .
. . De-la ayanr pa lié
a
la Pro ·idence . 11ajoo–
tl : ,.
Le
gr.únjetté en
t~rre
femble d'abord dérruir,
,.
· commence
i
blanchir , il
d~vienr
verd
&
fort de
,. trrre, il crol r mfenli!>lemem ; les rofées l'aidenr
il
,. le dévdo¡>per ;
h
ploic lui donne eocore plus de
11
force; 11 fe garmr d't'pis, dom les p01nres
~oi-
TAU
,. gnent les oifeau•, le tuyau s'éleve
&
fe couvre de
feuilles;
íl
jaunir
&
monte plus haut; peu apri:-
il
,. commence
il
baitler,
jufqu'~
ce qu'1l meurc; on le
,. bar dans !'aire,
&
la paolle ayanr été feparéc du
,. grain, celui-ci fcrr a la nourrirure des hommcs,
,. celle-13 en donnée au• animauz créés pour l'ufa–
" ge do genre humain ,. .
11
concluoir de cch fcul,
que DleU en l'auteur de tOutes chofes .
Pour n!p
J~drc
3
l'objeü10o qu'on iUroir pO fai–
re, qu.e 13 nature étoit la caufe de ces produ.1JOns,
il repreuoir fon grain de blé,
&
remontuir de c.'aufe
en caufe
a
IJ premiere, raifonnanr de ct•tre maoocre .
Si la nature a produir ce grain, 9ui en-ce quo a
produit l'autre grain, qui l'a précédé ommédiaremenn
Si ce grain en nulli produit par la narure, qu'on re–
monte jufqu'il un aurre , jufqu'a ce qu'on foit arrov6
au premier, quo nécefTairement aura 6té créé, puif–
qu'on ne fauroit rrouver d'autre caufe de fa produc–
tion . 11 prnuva enluitc fort au long que la narure étoic
incapablc de créer quelque chofe; d'oil il concluc
que Dicu é10ir l'aureur
&
le cr6reur de
rous les
erres. Vanini, eominue
M.
Gramontl, difoir tour
c~la
pGr crainre plur6r que par une perfualion inré–
ncure;
&
comme les preuves éroienr convaincantes
contrc lui, il fu t C'OndJmné
:l
la mort .
f/oytz
GJbr.
BJrthol.
Gramuumdi bij/oria, liv.
1/1.
pag.
208.
1.10.
Qucl qu'air éré Vanino, les procétlures du parle–
menr de Touloufc,
&
fa rigueur envers ce malheu–
reux,
n~
peuvem guere s'excufer . Pour en juger fa11s
pr~vcmion,
il faor conlidérer ce mifc!rable tel qu'il
par
m
daos le C'ours du proces , pefer les preuves fur
leiquellcs il fur condamné,
&
l'~ffreufe
iévéri té d'une
fentence par laquclle il fur brOlé vif,
&
au préalable
f~
langue arrachéc avec des renailles par la main du
bourreau.
11
y
a routes les apparences du monde que Vanini
s'étoir depuis long rems échappt! en difcours libres,
inj urieux
:l
la rehgion, fous
&
impies; mais la re–
rrac a!ion qu'ol en lit devoit fullire
a
des jure • quel–
los que fufTenr fes penl't!es feererres que
•eu ieul
c;onn_o!fToit .
L3
dc!polition d'un uniqu.-
témoon ne
luffiloor pas, eufTe
~ré
celle d'un daurh;n
m~me
Le
prc!lident rlu parlemenr ne cite que
M.
hancun,
homme de naillance
&
de probiré
ram
qu'on vou–
drJ; la loi requéroir an-moins outrc des prcuves
pa~
écri t, deo• hommes de C'et ordre,
&
la lo• ne doot
jamais
~tre
violée, iur-rour quand il s'agir de la peine
capitale .
Ce
qui prouve qu'on n'oppofoir rien de
démonrr~
&
de concluant pour
la
condamnation
il
un fupplice
horrible, c•en que quelques-uns de! ju(!es ddC'Iarerenc
qu'ils
nt
pm.foit~~t
point •voir dt prruvu
(ulfif~"tu,
&
que Vanoni ne fur conlarnné qu'i la
pl11rlilit; dtr
-voix .
C'etl cncore une chofe
rcrnJrquahl~ ,
qu'll ne
parolt point qu'on air allégué fe, ouvrages
en
preuve
conrre lui, ni le crime qu'on afTure qu'll
~voit
com–
mos daos un couvent en ltalie .
Apr~s
rour, le parlemem de Touloufe pouvoit
&
devoot reprimer l'1mpiété de ce malheureux pu des
voies plus adaptées
~
la foiblefTe humaine,
&
plus
conformes :\
la junice,
i
l'hum1nitt!
&
:lla religion.
En dérenam l'im¡>iécé qui exC'ite l'ind1gnarion, on
doit avoir compaffion de la perfonne de l'impie . Je
n'aime poi
m
voir
M.
Gramond, prélidenr d'uu par–
lemenr, raconrer dms fon hi(loire le iupplice de Va–
nini avec un air de contentemenr
&
de joie
11
avoJ[
connu Vanini avant qu'il fOt
arr~ té ;
ille vir conduore
dans le tombereau ; 11 le vir au fupplice,
&
ue Mtourna
pa
les yeux , ni de l'a •on du bourreau qu1 lui coul'•
la langue, ni des tlammes du bucher qui confumercnr
fon corps .
Cependanr roos les bons efpriu qoi joignent les
lamieres
a
la modéranon. onr regar<lé
anioi. apre,
un mílr examen , comme un miférable foo digne d'lrre
renfermé pour le rene de fes joors .
11
joignoH
une
imagination ardente peu ou poinr de ¡ugemenr .
La
lea ure de Cardan, de Pomponsce,
&
d'aurrei au–
tcurs de cene efpece, lui avo1ent de fois
:l
aurre uou–
blé le fens commun ,
11
rafoloit de l'aArolog1e ,
m~lanr
<bns fes ou vrages le faux & le vrai, le mauvais & le
bon, difpounr a-ton
&
a
rravers; de forte qo'on
voir moins dJns fes
~críts
un fyneme d'athé•lme, que
la produ
ioo d'ooe téte faos cervelle
&
d'on efprir
dérégfé .
Vo1l
l'•dc!e qoe s'en fonr aujourd'hui des hommts
de !em es trl!i-refpedables,
&
c·en en parc•col•er le
ju~cment
q_o'cn pone le f3v2n t BroC'kcr dam fon
bij/.
frit . ! bi!Dj.
l afR.
Jf/
p11rr.
Jf/
P•
.
5So-óh . doa
¡e
m~