Table of Contents Table of Contents
Previous Page  724 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 724 / 824 Next Page
Page Background

T A I

portion qu'o11 leur óte

dava~ragc.

De plus, diíent–

ils encore, les arbres d'eípahers font abrtés , fumés

&

foi_gnés, & par coníéquenr ont plus le moyen & la

f.1culre de nourrir leurs pouffcs que

ceux-!~

qui fo nt

abandonnés

a

la nature ,

&

qui fon¡ privés de rous

les i'ecours. Ces rdlexions f'ont de bon feos.

·

Commenr doir-on te componer pour la

t4ill~

en–

vers

les arbrcs foit

il

pepin, foir

a

noy~u,

qui ne

pouff~nr

que dts brindtlles

&

des lambourdes?

M.au–

vais tigne pour un arbre ,les raifons feroienr rro

p lon–

Gucs

a

dédoire ; mais il faur tes jerrer

a

liJs daos te

p lus g raad nombre,

&

railler celles qu'on conferve

il.

un ou deux yeux feulem ent pour leur faire pouffer

du bois. C'etl un axiome de jardinage, que roujours

on a du fruit

&

des arbres quanCI on a du bois; mais

qu'JI efl im po!Tibte d'avo ir fruir

&

arbre, quand on

n'a point de bois

a

fes arbres' il faut que daos peu

ils périflent .

Q uand il

y

a trop de brindilles

&

de boutons

a

fruir lur un arbre rle quelqu'age qu'il f.>it, comment

te railler?

11

fam en 6rer hne partie, · fur-tOl)t quaad

0)1

voi t que les boutons

a

fruir s'alongent rous les

áns

fa ns ¡amais Reurir . C 'efl ainti qu'en

le dé¡:har–

creant d' une pa rrie de fes· bourons ufés

&

oil la feve

~e

conle plus , on force cette fe ye

il

produire

&

des

branches

a

bois ,

&

de rendrc fruélueux' les 'bourons

qui rellene .

11

o'etl point d'ordinaire ·d'aurre moyen

de renouveller de tels arbres, qu'en les taillant íur

ce qu'on nppe!le le

vieux bois,

ou les

pouffis des

IJII·

,.;u

prttirkntu

.

·

TtJtllc du tJrbru (ormh.

Durant les

3, 4,

s

&

6

an–

nées depuis qu'on a planté, on continue de conduire

les arbres de la

fa~on

done il a été parlé, fa voir la

conÍt!rvation

&

l' utage des branches obliques

&

laté–

rales íeulement

&

la íouflraélion de toutes les·verri–

cales , l'¡!mploi des gourmands quand · ils íont bien

placés , íur. rouc aux extrémités des c6rés , en les ti–

r aot beaucoup

&

les alongeant, en laiffant roujours

grand nombre de branches crochers ou' de cóté pour

attraire la 'ft! ve

&

l'y 'fix er, afin qu'elle ne ·re porte

voint 'pár irru prion vers le haut; en efP,a<;ant fes

branches , a

fin

q'u'il n'y air p in

e

de ·contu(ión,

&

qu'il y ·ait 'roujours de qu., i loger fes poufles furo–

res ; en

o

e

d~garniflant

pas trop non plus, de peur

qu'il n' y ait du vu i'de; en ravalant

é~alemellt,

&

en

concencranr la íeve , refervanr roujours 'aupres des

brancties ·

¡\

frti1t , qu'on

tai/1~

long lierres, des bran·

ches

a

boís, qu'on

taillt

forr courres, pour que la

feye oc fe porte pas

uoiq~en:¡enr

vers le haut, mais

atin gu'elle fe rabarre; en rra1ranr enfin

les

arbres,

can't 'én 'fa nté qu•'en matadte, de la

fa~on

dont il

été' dii .

'

Trllllt des vitiiX arbru .

Parmi les arbres agés il

en etl de

ire>-Ía 111~

&

rr\)s-vigoureux; il en efl de

foib les ,

&

il en efl de caducs . Les uns

&

les au–

tres doi venr irre caillés diff'érem'mént. ·

Q uant aux arbres anciens qui font encore vigou–

reux , tou r ce qui vient

d' ~rre

die des arbres formés

leur' convie¡H .

'

'

'

.

A

l'é

rard 'des foi bles, on les ménage beaucoop

ii

la

ttJilll ,

en las cenant fort de court ,

&

on ne laiffe

pas d'en

tirer abonda mment des fruirs

&

d'excel–

lcns . Aflez lo uvent ces arbres foibles font des pour–

fes fJu vages qui parcenr du· tronc

&

des Í'acines ; leurs

branches ufées

lt

force d'y recevoir la' feve , ne Íont

¡:illis en érat de la conteoir . Les libre; font ' rappro–

cbées, raccourcies,

&

comme crifpées ;

&

les po–

res de la ·peau fonr fermés

&

'obrus . Les racines

néanmoihs font encore hervetJÍes

&

l:l~ns

leur · for–

ce . La íevc oc · rencontranr par-tour que ''des obf–

rruélions daos les

partie~

de l'arbre, s'épanche aflez

fou vent,

&

produir ces íauvageons done je · parle . On

les g relfe ,

&

'i!s renou vellenr

1'

arbre ;·

&

alors ils

font préférables

a

des 'jaunes . Au lieu de récéper

tour

l~arbre ,

co mme on fair d'ordinilire, il faur

p~n­

da nr deux ou cróis ans lai ffer du -moins'

"la

fouche ,

pour fer vir 'de rureur

il

13 nouvelle pouffe,

&

'pour

lui donner le rcms' de groflir ; &· de faire un empa–

temenr· affcz am ple pour pouvoir erre

fevr~

fans dan–

g er

&

fa ns alr<!rarion . Alors oo fcie tour le 'refle de

l'arbre , on un ir bien la pi ale ,

&

on y met"·l'empl3-

rre de

l ~ongucnr

raint

Fi~cre ,

qu'on reno uvelle, en

cas qe befoin ; au bour de quelques anné'esf puis on

taille cette pnu fl e cumme les nutres arbres . ·

·

Taille des nrbres caducs .

La

fa~on

de rous les Jar–

cliniers

M

rrilic"ér ces 'arllres,

eri

de les ébotter

1

en

récépant

a

une cercaine haureur roures les· vieilles

branches .'

~ai~ ~~~ ~xpérience

invariable qui ne

TAI

s'efl: point encore

¡Mm~ntie,

a fait voir que ces ar–

·bres étant

~rop

vieux pour foutenir

~e par~illes

opé–

racions, périfloient peu" a-peu, apres .avoir langui

pe~dan~

plufieurs aonées : J amais ces

íor~es

de grof–

fes plaies ne cicatrifenr,

&

la parrie ligneuíe cle ces

branc~es

re carie par les pluies, les gelées' les fri–

mars,

&

efl defléchée par l'air, le hale

&

les féche-

reffes de l'été.

·

T our ce qu'on peut faire

a

ces arbres caducs, c'efl:

de les ,railler fort courr .fur les meill eurs bois; c'efl:

de ravaler ampl!!menr !ur les vieux bois; rappro–

ch~r

&

r_,appelltr,

comme diíent les gens de M on–

treuil. Cependant on les ,laboure

~mp)ement,

&

on

leur mee au pié de bon fumier . confommé. Alors ils

ne lniflent pas qae de rapporter des fruits fouvent

meilleurs que ceux des jeunes, il raifon d'une gran–

fil tr~tiory .

de 'la feye a-rravers

leur~

libres plus fer–

rées

&

plus rapprocliées.

Opér.tJtiont fub/équentu de la taillt .

Q uelque ex–

perr que pui(fe erre un jardinier, quelque coníom–

mé qu'i l f'pir dans !'are de

taill~r,

_quelques précau–

tio0s quril puiffe

pr~ndre

d'aillellrs,

&

~uelgu"

en–

vie quril ait de l>ien faire, en

obf~ryant

les regles,

néanmoins, comme nul n'efl infaillible,

'ii

peur ar–

river ,

&

il n'arrive que

~rop

louvent qu'en nombre

de ·chofes eflentielles on manque fans s'eo apperée-

voir.

·

'

1

'

. 11

efl au(fi quantité de petites

perfe~ions

requifes

pour la proprecé

&

la régulamé de l'ouvrage, po!Jr

t'élégnnce

m~me,

lefquelles fe rrouveront ma nqu!!r.

Commcnt dónc 'paffant loudain

ii

un aurre arbre,

peur·on

~·appercevoir

s'il 'efl quelques coups de main

a

donner encore

il

'celui qu'on quitte,

ti

pn

ne re–

voit f<?n puvrage? L e détai l nous meneroit .rrop Join . .•

Communém'enr apres la taille, on laboure les ar–

bres,

a

difon' de ce qli'en piétinant autour pour les

trava'iller

1

on l'a battue;

&

pour la rendre mobile,

on fait le )abour du pr¡nrems, comme oo a dG faire

celuí

d'hiv~r .

• '

'

·

ll

feroit qu'eflion ici de dire on mor (ur les moyens

de me¡rré

a

fruit une grande quantité d'arbres qui

oc pouflenc que du bois, ou bien qui Reuriflent,

&

don r les Reurs oe noueinJ·amais. C'efl par le moyen

de la

tai/1~

accompagnée' e

'diver~

expédiens. qu'on

peor réu(lir

:

Tou·s ceux que le jardinage a mis en

avant

jufq~'ici,

n'ont faic aucre cho'fe que faciguer

flérilet'nent

les arbres,

&

un a réufli entre mili

e.

Mais comine ce íujer'demanderoii une cercaine étea–

aue,

&

que cer arride en a déjil beaucoup, on s'ar-

r~[era

ici .

1

t.>· •

' T Al!--LE,

r.

f.

(

Jt¡ri.fimu(.

J

efl une impofition

que le roi ou quelqu'autre

fel~neur

leve

fur [es

luiers .

·

1

Elle a éce ainfi nommée du latin

tal.•a,

&

par cor–

rupcion

ttJIIitJ,

paree qu'anciennement l'ufage de l'é–

critur'e éranr ' peu' commuu ;

1'

'oo marquoir le paye–

meh t des

taiflts

fur de perites "buchettes de bois appel–

lées

ttJita,

fu r lefquelles on ' faiíolc' avec ua coureall

de perites

t1lillu,

·

feotes ou coche's pour · marquer

chaque payement. Cette buchetre éranc refenilue en

deux ·, celui

!JUÍ

recevoit la

ttJillt ,

en gardoit un coté

par-devers lu'i ,

&

donnoir l'aurre au redevable;

&

loríqu'on vouloit vérifie'r' les payemens, on rap¡iro–

choic les deux petits morceaux de bois !'un de l'au–

rre, ·pour voir ti les

ttJillu

Oll

coch-s fe rapporroient

fur l:un cornme fur l'au[re; de maniere que ces

tail–

lu

ou buchettes éroient comme une efpece de charre–

'parrie.

Ces buchettes qui furent elles-mEmes appellées

tlfillu,

étoient femblables

il

celles don e ie Ít!rvent

encore

l es' Ooula~gers '

pour marquer les fournitures

da pain qu'ils font

a

crédit

a

leurs prati<jues ordinai–

res,

&

·c•en fans doure" de·lil qu'on les nommolr an–

cienne rnent

tal~ma,.ii

o u

ttJitmelarii,

&

eu fran!jois

taltmcli~rs .

'

.

La'

tai/1~

étoit auffi appellée

to/ta

ou

levé~ ,

du latin

tollel'~

.'

Les anciennes chartes fe fervenr f'ouvenr de

ces termes

talliam

ve/

toltam,

&

quelquefois

mHietol–

tam,

a

c:iufe' que cerre levée 'pardifl ir

on~reule ,

d'

u

l'on a donné le norn

demaltotitrr i 'ceux

qui f'ontchar–

gés ele la levée des impOrs publics,

La

taille

efl royale ou feigneuriale: celle qui íe paie

au roi ; efl fans doure la plus"ancienne;

&

1!

y

a lieu

de croire que la

taille

leigneurialt! ne fOt établie par

les fefgn·eurs · fur leurs hom'mes

:.

qu'a l'imirarion de

celle que le roi levoit fur Tes fu Jets.

L'orígine de la

taillt

'royal

e

efl fort ancienne; on

tient qu'elle fut lftablie pour cenir lieu du fervic.e

~i:

htat-: