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T A I
Tailler trap court les braoches fortes
&
[es áemi–
forres, on n'a que des branches gourmandes , de
ces branches que , f4ivanr le rerme done V irgile fe
ferr, on peur
app~ller
luxurimfls ;
railler fur une
trap grande quanrité de
boi~,
on
o':1
point ou loger
les bourgeons de la pouffe furure . Ainfi on doir er.
pacer be4ucoup
a
dijlance convenable les branches
forres
&
les demi·forres , afin d'avoir place pour y
ranger tes bourgeons
a
venir lors de la ponfle. D e
pl us en raillanr courr les branches forres
&
les demi–
forres , jamais vous n'avez de fru ir,
&
roujours des
forérs de ces hranches de fnu x buis door on a parlé
c i-devanc; mais en les alongeanr, on eít ffir d'avoir
uoe ample moilfon de fru ir les années fuivan res ,
&
forr peu ou poinr de ces branches
de
faux bois. Tour
ceci
git daos l'expér)epce
&
la pratique . Avec la rou–
tir¡~
ordinaire, jul.:¡u'ici vous n'avez eu que des ar–
bres chilfons, qui In pluparr du rems re rechignenr,
p u
is rneurenr;
&
¡'ils dannen r des frui rs ,
ce
n'efl
q u'
apr.esun long rems;
&
le rour efl de
j oui~,
on ne
plnnre qu'a cerre
1\¡1
.
Avoir foin de mén, .rcr roujours des branches dans
le has
&
dans le milieu, afin de
conc~nrrcr
!a
feve,
de p\"ur que le
arbt·es ne s'emporrenr,
&
qne la
feve déla\(ranr le bas
&
le milieu , nc re porte
v~rs
le
haur par
i rr~prion .
Cene
ma~imc
efl fondé.., fur une
expérience invarill:.le. Pour cet elfer ,
raillez
forr
courres
a
un ceil ou de
u~
les branches foi bles, pour
leur fai re pnufler de plus beaux jers
&
des brindil –
les, ou du moins des lambourdes pour nvoir du frui r;
au lieu qu'eq chargeanr les branches foibles, oo o' a
q ue
d~s
branches chilfonncs.
-
c~s
dernieres. les exrirper rafe écorce'
a
moins
qu'on n'en eílr beíoin abrotumen;: alors les railler
a
on reul ceil , po11r
les rairons qui
vienn~nr
d'ecre
¡;apporr,ées.
P ur rour ce qu e ddJ'us, il faur du jugemenr , du
g our, du difcernemeor, de la réflexion
&
une gran –
i:le e> périence.
Ne railler jamais les t.mbourdes ni les brindilles,
ces
demieres n'y p¡>inr roucher ; mais quanr aux
pre.mieres, on les calle par le bour, afin de nQ leur
{>Oint laiffer un¡: fi grAnde guanrité
d~
bourons
a
fruit
a fo rmer
&
a
nourrir.
Les branches
~
fruir qui pouffeor aux braAche< ,
qu'on
app~lle
bourfis
,¡
fruit,
don• on verra la
fi –
g ure .
les railler
a
deux ou
rroi~
yeux feulemenr ' mais
I..'Gníerver précieufemen r ces bourl'es
a
frui r; elles
fDqr la
b~fe
&
la rource des plus beaux fruirs;
&
en
q uanriré peodanr longues années .
Col)duite
&[
direolon dn hranches ap.pellées gom·-
1flallde.s, .
ll
f~u r tuppof~r
comme un .po•ur incon refla –
ble, fondé fur une cxpérieuce invarial>Je, que
la
feve qu i pa{l'e aux go•umands ne peur abfo lumenr
refluer daos les branches fruaueufes q4a nd on abar
les premiers.
La raifon en
!!!l
fimple . La fe ve qu1 parle daos
le gourmands éranc grofliere,
nrin
d•gérée ni al!i–
néc, il efl impofTible qu'elle puiíf.: enrrer daos les
b rJnches fruélueule . . D e méme que
la
leve
defli née
pour les brindilles
&
pour les Jambourdures ne peur
refluer daos
le~
gourmands, paree qu'elle n•efl tra–
vaillée que p()ur 't!rre envoyée daos celles-la: de
m~me
la feve propre atlx gourmands ne peur erre re<_¡ue
daos les branches fruélueufe , donr les pares
&
les
fibres foor rouj urs maigres
&
fe es. La preuve en
réful re du fair. Vous abacrez les gourm1nds,
&
les
aurres branches non .feule menr R'en profire nr pas da–
van rage ; mais il arrive roujours que
des
·que vous
fevrez ruur arbre de fes go.urmands, des-lors il Jan.
auir,
&
la rige ne groOi r plus: au conrraire quand vous
faires eles gourmancls le fonde menr de vorre
taille,
la rige protire a vue d'ccil,
&
vous avez des arbres
d'une éreqdue colo!lale ,
&
des frui rs
¡,
l'infini .
Mais comm
enr fam-il
roiller les goormands
1
en
quellt: quaqriré
doir.onles laifler?
&
dans qoels em–
placemens f'ur le• arbres
1
O o doir les tailler ro.ujours
forr long , conformémenr
ii
la vigueur de l'arbre.
JI
faur les efpacer dans l'arbre,
&
tui en lai{ler de dir–
tance en
diflanc~
pour fer vir de l>ranches meres, d'ou
déri venr roures les aurres. lis doivenr fa ire la baíe des
~rbres.
Daos un arbre forr, on doit laiffer fur la rora–
tiré des branches envi ran une demi-douzaine de gour–
mands. Toujours ménager
a
chaque córé de rour ar–
bre en erpalier des gourmands aux córés, pour alon–
gcr l'arbre dcffus,
Moyms, pratiq11es
&
flcrets pour fi¡ire des gom·–
maHds def brmul;es
frt~fltuufts .
Il fau r
confidér~r
res
Tome XV.
·T A I
gourm3nds
a
'~
poufTe durant la belle fairo n'
&
¡,
la
taille
c!'hiver
&
du prinrems. Comme le gouverne–
menr des.gGlurmands
ii
la pouffe regarde l'ébourgeon–
oemenr, ¡e ne dis qu'un mor, f.woi r qu'alors il ne
fau r laiffer que ceux qui éran r bien placés pour la
taille
prochaine, pourronr refler en place, ou bien
on ravale alors quelques-uns d'eux pour leur faire
poufl er deux o u rrois branches larérales , qui porre–
ron r fru it l'aont!e fuivanre dons les arbnis a noyau ,
&
qoi da"' les arbres a pepins donncnr force lam–
bourdes. Le vrai moyen de ne poin t avoi r de gour–
mands, ce n'efl pas de les ruppnmer
(
car plus on les
extirpe
&
plus on en a , ) c'efl de [es la ifler auranr que
l'arbre en
pe~r
fou lfrir en
les
raillanr prodigieufemenr
longs' fur-rour aux cxrrémirés des corés: puis quand
l'arbre efl
íage , comme difenr les gens de M onrreuil,
on ravale. ces branchcs fi
alongé~;
dans le rems ,
&
on les
tat!le
plus courres.
·
11
s
1
agir d'expoíer ici la
fa~on
de tail
l.cr[es arbres
de
tollt
agc, depu is la plantarían jufques dans
leur.
i~e
le plus avancé. Ceci e1l un corollaire de ce qui
v1enr d'étre dir au fuje r de• gourmands.
Taille des arbrer du premier
.i~e
jitr la po11(fo de ltS–
pNmiero mm¿e.
Ne jamais laiHer aucunes branches
verticales perpendiculaires au rronc
&
a la rige ;
m~is
fupprimer le oana l d1rt>él: de la tcve, en fait:1n r pren –
dre
a
tour .1rbre quelconque ta for me d'un
V
dé:
verfé . Les gens de M nrreuil pratiquenr ce poinr fort
fcrupuleufement clepuis plus de aenr ans,
&
juf'qu'ici
ils re fon r cachés . ll faur
néce(lair~menr
divifer
&
par.
rager la feve ;
&
roures les fo rs ga'.:lle monre verri–
calemenr
&
en ligne droire, elle fe pone vers le haur
par irruption, stiandonnanr les branches
lntérales;
randis que les branches VJrticales J'urpalfenr fou venc
la rige en groflcu r , Or la reve ne l'e porranr qü•obli–
quemenr, efl
d rflribu~e
par égaliré proporrionnell e ,
re curr, fe digere, s'affine
&
t~journt> :
alo rs rou r pro–
fire égalemenr ,
&
un arbre efl fécond en
2,
3,
4
&
$
annéeS", au líeu
qu~
rour le conrra ire arrive quand on
laiffe des branches vertica les . Une expérience de cent
ans,
&
de la parr de ¡;ens qui fonr leur profeffion
&
leur oommerce de fru1ts, ell un grand préjugé en fa–
veur d'une relle mérhode.
Sur ces deux branchcs meres,
rai ll~es
comme il
vienr
d'~rre
dit en V déverfé, on
tailü,
ruivanr la
vigueur de l'dbre'
a
2'
3' 4,)
ou
6
yeux;
&
dans le
CJS
OU
J!arbre
3
pouffé une brancbe plus forre d'Uil
córé que de l'aurre, on
taille
forr longue la plus forre ,
on rienr rres-courre la plus foi ble, qui, oomme il
a éré di t , rarrrapc la plus furre, qu'on a beaucoop
chargée pour la réduirt!.
A rour arbre que ce puiffe erre, [ors de [a poufle
de la premicre anné<!, on fupprime , ourre les bran–
ches ven rcales qui poufferoienr, roures les branches
chilfonnes
&
celles de fa ux bois . On ne mer ces der.
nieres
3
fru ir par le ca{lemenr, ainfi qu'il a éré dit,
que lorlq tle l'arbre efl plus av:wcé en
a~e .
Tai/1~
de la j ctollde 11m1¿e.
A cerre
taille
de
2,
3,
4 ou ' yeux qu'on a laiflés rur chaque branche for.
mane
rv
déverfé,
0 11[
pouffé au ranr de branches;
&
~
la feconde
tai/le,
au Ji
e
u de ravaler, comme fonu
rous les Jardimers , rur la branche d'en bas, en la
raillanr
a
2
ou
3
yeux , onr laiffé uné ou deux bran–
ches ' qu'cn
taille
en branches crochcrs
a
3
ou
4
ycux, puis on en ore une apres , en la coupanr rafe
écorce,
&
enfuire on alooge forremenr, fuivan r ra
vigueur de l'arbre , celle des exrrémirés. C'efl ainfi
qu'on fe comporte envers chacune des branohes me–
r~s
formanr
I' V
déverfé. Le; gens de Monrreuil
on~
obfuvé qu'en (uiva nr la mérhoJe ordmaire
&
rava–
lanr fur celle d'en bas , l'arbre fa ir rous les ans,
a
pure pen e, In poufle de 4 ou ) branches,
&
ou ne
produir que forr rard' o u efl epuiré des ron jeune
a"e . lis
0 0[
jugé a-propos de conrerver
¡¡
la fe ve fes
a en;
&
fes réfervoirs qui fonr fes branches. La
fi–
gure
démonrrera ce que l'on avance.
Ríen de pl us jufle
a
cer égard que la
com~araifo11
que fonr les gens de M onrreuil des arbres a plein–
venr , qu'on ne
tai/le.
poinr, ni qu'on n'ébourgeonne
jamais, avec nos arbres d'efpaliers
&
nos buiffons,
&
qui cepenJanr profirenr bien aurremenu .
Ils fon r encare une
~t!flexion
non moins fenrée rur
nos arbres d'erpJ iiers. On leur óte , direnr-ils , roures
les branches du devanr
&
celles du derriere,
&
par
conféquenr ils ne formenr plus que des demi-arbres,
ayant feul ement des branches ele dlré; par conré–
quenr, pour les dédommager de tanr de rouflraélions, .
il
faur les alonger d'suranr plus,
&
les charger
:\-pro~
Xxxx
por-
,•