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TAC
llilleurs que la vanité des princes, la batreiTe des cour–
tifans
&
la fuperllition des peuples ont été la fource
~es
!ingulieres
préro~atives
qu'on a attribuées aux
maitres du monde qu1 vouloienc .exciter l'admiracion
en s'élevant au-deflus de la condicion hu maine . Bien–
tbt
apres
il
change d'opipion,
&
croic que la nacure
opere des merveilles en faveur de ceux qui doivenc
commander aux aucres hommes,
&
que Dieu a pu
accorder'
m~me
a
des princes payens. des dons
&
des privileges extraordinaires. C'cfl ain!i, dit-il, que
les roi¡ d' Angleterre guéritfent de
l'~pilepúe,
les rois
de France des écro'!clles
¡
mais en bon
&
zélé fu jet
de
la .:ouronne d'Elpagne,
11
croit qu'il convenoít
que
1~
plus grand roi de la chrécicpré eut un pou–
voir fupérieur, G'ell celui de fairc trembler le démon
a fa
u
afpeél:'
&
de l.t chafler par fa feule préfence
du corps de ceux qui en font [IO!IéJés. Tel ell, felon
lui, le privilcge des rois d'Efpagne.
J).ndré Dulaurens , premier médeain du roi H en–
ri IV.
a
compofé un traicé de la vercu admirable de
"uérir les écrouelles par le feul attouchement, ac–
tordée divinemenc aux
feuts
rois de firanC?e
tres–
chrétie•Js. Cecee cérémonie fe pr:ttiquoic de fon tems
aux quatre fa ces lolemnetles, favo1r
¡\
piques,
a
la
?entecoce,
a
la toutfainc
&
a
noet' fouvent
m~mc
a
d'aucre' jours de fete ,.par compaffioo pour la mul–
titude des malades qui fe prélencoienr; il en vennit
de tous les pays,
&
il !ffl fouvent arrivé d'eo cOm[l–
ter plus de quinze
<~ens,
furtour
a
la fin de la pente–
cote'
a
caut"e de la
faifon plus favorable pour les
voyages . Les médecins
&
ahirurgiens du roi vilitent
les malades pour ne reoevoir que ceux qui font vé–
ritablement
attaqués d'écrouelles . Les Efpagnols
av01e~¡
le prerr¡1er
ran~,
fans aucun cirre que l'ufage ,
&
les Franc;ois le dern1er; les rnalades des autres na–
tions étoient inditféremment entre-deux . Le roi en
reven~nt
de la melle ou il a aommunié, arrive ac–
compagné des princes du fang, des principaux pré–
lau
de· la cour romaine
&
du grand aumonier, trou–
ve les malades
a
genoux en plu!ieurs rangs; il récite
une priere pareiculiere,
&
ayant fait le fio-ne de la
aroix, il s'approche des malades; le premler méde–
cin pall'e derriere les rangs'
&
tiene
a
deux mains la
t~te
de ehaque écrouelleux,
~
qni le roi couche la
fa
ce
en croix, en difant,
t.
Yoi u torlob6,
&
Dieu
18
~u6rit .
Les malades fe levent auflicl}c qu'ils ont été
couchés,
re~oivent
une au mélne,
&
s'en voot.
1\
plu–
fieurs, die Oulaurens ,
les
doulcurs tres-aigues s'a–
doucitfent
&
s'appaifenc auffi-rélr; les ulceres fe def–
fechent
ii
quelques-uns, aux autres les tumcurs di–
minuent; enfortc que daos peu de jour5, de milie il
y
en a plus de cinq cens qui font parfaitement gnéris .
L'auceur fait remonter !'origine de
cé
priv ilege
ad–
mirable
a
Clovis qui le rec;uc par l'onél:ion facrée.
ll
Tapporte couc ce que ditférens écrivains ont die
it
ce
fu jet,
&
il refute Polidor Virgilc qui attribue la
m~me
vertu aux rois d' Angleterre .
lt
ell vrai qu'on tiene
pour certain qu'Edouard a guéri une femme de fcro–
phules-; mais c'efl un cas particulier,
&
cette .guérifon
fue accordée au mérite de ce roi qui pour fa grande
piété a été mis au rang des faints . On ero ice daws ceu
ouvrage avec beaucuup plus d'érudicion que de goílt,
de tQUt Ce qtli a éré écrit d'analogue
a
Ce fujet par les
anciens; on prouve que
l'imagin~tion
ne peut en au–
cune faqon cuntribucr.a la guérifon des écrouelles
a
l'occa!ion de l'a rrouchement des rois,
&
l'on réfu te
une objeél:ion qui mérirqit une difcullion parriculiere.
Pour contefler le pouvoir furnarurel qui fai t le fujec
de la queftion, l'on convenoit que les Ef1>agnols,
&
e11 géntlral les étrangers
>
recouvroient dfedivemenr
la f:tnté,
&
que c'étoit l'eff"ec du ch:.ngemenr d'air
&
de la
fa~nn
de vivre, ce qui réuilir pnur la guérilon
de
plu!ieun aucres maladies
¡
mais des con!idérations
pathologiques fur le cara..'lere du mal
&
fur la gué–
rifon radieale des Fransois fans
ch~n~ement
d'air ni
de régime, on condud que ce n'eft p01nt
a
ces ca ufes
que les
étran~ers
doivent rapponcr le bien qu'ils
resoivent, 0131S
a
la bonté divine, qui par une grace
!inguliere a accordé le don pr-écieux de guérir aux
rois tres-chréciens.
L'applicarion de la main d'un cadavre ou d'un mo–
ribond fur des parries malades, a
ét~
regardée p3r
quelqucs perfonnes comme
110
moren tres-efficace
de gudrifon . Suivanr Van Hclmunt, la fueur des mou–
rans a la vercu merveilleufe de g uérir les hémorrhoi·–
des
&
les excroillances . Pline die qu'on guérit les
écrouelles, les paroridcs
&
les goetres, en
y
appli–
quant la main d'un homme qui a péri de mort vio-
nmeXV, .
TAC
lente: ce que plulieurs aureurs ont répété . Bnyle
s'explique un peu plus fur l'efficacité de ce moyen,
a
l'occa!ion d'une perfonne qui a été guérie d'une
tumeur lcwphuleufe pJr la main d'un liomm e mort
de maladie lente , appliquée fur la cumeur jufqu'a ce
que le fentiment du froid cut péoérré fes parries in–
times. Quelques-uns recommandent qu'on falle avee
la main au mort de& friél ions all'ez forres
&
aaez long–
cems concinuées, jufqu'a <·e que le fmid air gagoé la
tumeur,
ee
qu'il ell ditficile d'ubrenir, puilque le
mouvement doit au concraire excicer <fe la chaleur ,
!1
y
en a qui préferent la main d'uo hom111e more de
phchi!ie'
a
rai fo n de la chaleur
&
de la rueur qu'on
remarque aux main& des phthifiques , qu'on rrouve
tn!s-fouve nt fcm humides
a
l'infiaot de leur more . Sui–
vant B3rtholin, des perfonnes dignes de foi onr ut"é
avec Cueces de ce moyen,
&
croyent que la cumeur
fe diffipe
a
mefure que le cadavre re pourrit ' ce qui
arrive plut<lr en <'té qU'cn hiver . J'ai vu plu(jeurs
femmes venir daos les hélpicaux me demander
la
per–
miflion da ceoir la planee du pié d'un homme
il
l'ago–
ni~
t"ur un gÓerre jut"qu·a
ce
que cer homme me mure,
a!luranc tres-a-ffirm:ttivement que leurs meres
o
u d'au–
trcs gens
de
leur connoillance avoient été guéries
pa~
Qe mO)•eo. L'e> périence duit renir ici lieu de raifon–
nemenr: c.ommenr nier
it
des gens la
poí!ib,Jiré des
fa its qu'ils atreflent,
&
qui leur donne de
la Gon–
fianee pour une pracique qui nar elle-méme n¡:¡ peut
infpirer que de l'averlion
1
(
Y)
TAGTILE, adj.
(P~y.f)
le die quelquefois
de
ce
qui pem combe•· fous le fens du raél ou du coucher.
Quoique
les
perites parties des corps foient lllJté.
rie lles, cepend:tnt elles ne lñnt ni
taflilcs,
ni vifibles,
a ca
u
fe de leur petiretre .
Les príncipJ ies qualités
tafli/n
fon r la chaleur, le
froid , la fécherelle, la dureré
&
l'humidiré.
f?oyez
CHALI!UR,
F~<.om ,
Du&ETÉ,
&c.
Cht~lflbrrs.
TACTIQÚE ( LA
)
, ell proprement la fdence
des mouvemens millraires, ou, comme
1 ~
die Po–
lybe, l'arc d'allorcir un nombre d' hommes d¡¡flinés
pour oombarrre, de les diflribaer par rangs
&
pat'"
files,
&
de les inflruirc de couces tes ma¡¡ceu vres de
la guerre.
Ainli
Id
taf!iq116
rcnferme
l 'e~erciee
ou le manie–
ment des arme•; les 6volnrions,
l'~rt
de f;lire mar.
cher les troupes, de les faírc camper,
&
la difpo!i.
cion des ordres de
h~raille ,
C'.ícoit-ia
ce
que les an–
criens Orees faifoient enfeianer uans leurs écolcs mi.
lirai res, par des of!iciers
'~ ppelléo
taflifim¡. f?oyez
CuERRE.
11
ell ai(é da s'apperoevoir de
l'import~nce
de la
taf!iquo
d.tns
13
pratique de la guerre: c·'ell elle qui
en contiene
les
premieres
re~les
ou
le~
principaux;
élérr¡ens,
&
fans elle une armée ne feroir
qu' ~¡ne
maf–
t"e confufe d'hommes, également incapuhle de fe mou"
voir
ré~ulieremeht,
&
d'attaquer ou de fe défendre
co1rtre l'ennemi. C'cfl par leurs grandes connoitfan.
ces dans
la
taflitpte,
que les anciens rapitaincs fai–
foienr fouvent ces manoouvres
inarrend~es
au JtlOment
du combae, qui déconcertoient l'ennemi ,
&
qui leur
alluroienr
b
viél:uire. ,
li s étoient pl'us
affur~s
que
, nous de la réuílite de leurs pro¡ers, paree qu'ave<;
des croupes drefTées felon les vra1s pnncipes de
l'ar~
rnilitaire, ils pouvoienc calculer avoc plus de ju–
" llelle le rems
&
la difiance que les
dilf~rens
mou–
vemens
requ~mienr.
Aulli ne bor)loient-ils pas Jet
exerclces aux feules
évol ~ tions.
I1
faifoienc
faire
, des marches d'un enároit
·¡¡
l'aurre, en donnanr ac.
,. tention au tems qu'ils y ernployoient,
~
a
m
mo–
" yens de
remettre
aif~ment
les hornmes en ba–
"
taille . Ces príncipes_. d'apn!s lefquels tout le mon.
, de vouloit paro!ere le conduire, atruroient la fupé–
" rioriré du génér:tl qui les polfédoit le mieux. C'é–
" toient les géhéraux qui Jécidoienr du fort des guer–
" res . l e viclorieux pouvoi c écrire ,
j'ai vaiucu /u
,
em1m1h,
&
on ne le raxoir point
de van1cé. Le la–
" ge Epaminondas s'approprioit les
vitloir.csgagn~es
, rous fun oommandemenr.
N'
en d.
5plaife ¡¡ Ciceron ,
, Céfar pouvoit en faire aotant de
la
piOpart das
, !iennes. Un favant architeéle ne fait point injufti–
" ce
a
fes ma<;ons' <"n pl•enanr pour lui
r~ul
l'hon–
" neur de la conflruélion d'un bel édilice , .
Mé111.
milit.
par
M.
Cuifchardr,
tom.
l .
p.
70.
C'efl aux Crees qu'on doir
le~ ~remiers
príncipes
ou les premi ers écrits
fur la
taf!iqtu ;
&
c'eft daos
Thucydide, Xenophon
&
Polybe qu'on voir les pro–
gres de cer are qui de5 Crees patra aux Romains ,
chez Jef¡¡ueiS
iJ
paryint
¡\
[~
plus pau¡e
p~rfeéliOIJ.
T
¡tt
l
D\l