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T
A F
On
~
dit plufieurs fois que
1~ chatn~
du
t4jj'e¡ar
étoit compofée de qunrantc
por~écs
doublcs, amG
qu~
celle do gt·os-de-toor, ce
_q01
vaot aurant pour
la
quantité de fil s qu<!
qu~trc-vmgt
pqrcées fimp) es.
Or comme dan
le
tajfetns
ljféré ou rebordé l'organ–
lin cfl un peu plus fin que dJns le gros-de-rour,
&
que la navette gui paO·e pour l'une de
c~s
deux cot.t–
leurs , principalement celle qui reborde , efl garme
d'une trame différenre pour la coulcur de celle de la
chalne,
&
que cecrc chdiqe n'efl
p~ Oée
que for qua–
ere litres ;
{j
l'on paf[oit la trame lur une des
q~atre
liffes levées qui contiene le quart de la chaloe,
JI
ar–
riveroit que la
trame cranfpireroit
(
c'efl le terme )
au-traven do
(ond
de
1'
étr¡ff;
'·
c'efl-:l-dire.
q~e
fi
la
chal ne étoit d'une coulcur datre, elle no•rc1r01r le
fond;
011
a
trouvé le moyen pour parer
a
cet incon–
vénient de monrer le mérier d' une aurre fa<¡on.
On ourdit la chalne
.vec un fil double
&
Ull
fil
fim ple, ce qui ne compofe a la fin de l'ourdi!lage que
fJ Uarante portées, moitié doubles
&
moitié fjmples,
ou pour la
qnantít~
des lils ft•ixan te portées; on our–
dir enfuite avec la
m~m e
foie un poil ou une feconde
chaloe de vingt portées lim pies, lefquelles avec les
foix anre compofenr la quantité ordinaire de quatre–
vinuc
portée~
limpies , qui cependanr ne font enfem–
b le"que la
m~me
quaqtité de qunrante
porc~es
dou–
bles .
An-lieu de quatre li!les pour pa!ler la chatne
a·
l'ordi'n,lire , on en mee lix pour faire cene étoffe ,
deux
def(Joclle~
font rleflinées pour les fils doubles
de la chaiqe' les quatre aueres (ervent
a
y
paffer les
:fils lim
les de la premiere
chain~
&
ceux du poil;
de f•g
>~
qtt'au remenaue le premier fil étant un lil
double
pa O~
daos la
¡¡{fe,
viennent enfui te le lil íim–
plt de
13
chaine
&
celui du poil qui font pallés fur
deux liO"es di ff¿ren tes ,,enfuite un fil dnuble qui efl
fu ivi de <jeux aurr·es nls íimples paOés comme les pre–
m ier¡, qui rempli(J"ent les
fi x
mailles des fix liffes qui
compofer¡t le courfe ou les fi.x mailles de.s fix iilles.
Pour travailler l'écnffe, on fait lever au premier
coup de navf:Ste les quacr·e lifles qui conciennent les
fil• limpies,
&
au fecond coup les deux liffes qui
contienneu~
les
lils doubles,
&
bai!ler a chaque
coup pour le rabat les li!fes qui fe rapporrent
a
cel–
les qui ne levent pas. Les deux coups de naverte
érant paff¿s
1
l'on fait lever une des quatre liffes lim–
pies
1
&
011
palie la reb rdure ou liferé. On comprend
aiféll)en~
qu' une lille fimple ne conrenant que la hui–
cierne partie de
b
chaine , les lept huitiemes qui ref–
rene empéchent que
¡,¡
trame
obfc~re
ne noirci!lc le
fond .
IJ
fe trouve uu fecond avantage dans cene fa–
<JOO
de mouter le métier, <jtti efl que le liage étant
pris (ur une efes quatre liOes limpies, la clorure ou
la fo ie ne fe crouve jamais liée par un fi l double
comme dans les aucres
tatfnar
ou gros-de-tours qui
ne fauroien t lier que par· un fil double; ce qui n'efl
pas aufli beau que par un fil íimple. L'on encen d les
gros-de-tours
&
tajfetar
qui n'onr point de poil pour
lier la figure , qu1 cfl comprife par le breché, le re–
bordé ou le liféré .
Les
taífeta~
cannelés lont montés comme les gros–
de-to~ll·s
de kmblable efpece . Daos les uns
le poil
q ui
faic le cannelé n' etl paffé que dans le corps;
dans le• aucres, il efl palié dans le corps
&
dans
les
lifres . Pour (aire le canneié dans
les
ta(fetor
dont le 1poil n'efl paOé que dans le corps, cin fait
Jire le fond qul doit etre peine fur le deOein par
une bHre qui efl peinte tous les quatriemes bes;
&
comme
~e
poil n'a
poín~
cravaillé pendant trois
coll ps en tirant le fond, ¡out le poil étant levé, on
pa!l"e un coup de navene emre le poi l levé
&
la
par ti e de la chaloe qui efl baillée, ce qui arrecc le
J
oil
au-rra vers
de
la piece
&
forme le cannelé .
A l'égard de ceux donr le poil efl palré daus les
liijes, au-licu de faire tirer le fond pour le lier, on
fa it lcver au quatrieme cnup touces
les
lilres dans
lefquell es le poil
cft
palié ,
&
1111
paffe
la navette
pour q••'il (oit arrété par la tl·.tme .
L es
to_{fetar
canuel~>
ombrés fo ut fabriqués comme
les précé<tcns, nvec cene d1f!"érence néanmoius que
les IMndes ornhrées doivent erre paOi!es dans les
Jille> ;\ jour. O r1
a
expliqué
In
f.t<_¡on de faire ces
lifles dans le détdi l qtll coutienc la méthode de faire
les moires
a
bandes Gttinées, ainfi on ne la répére–
ra pns .
O n fait cocorc des
tn_{fttor
avec un
liage
a
l'an–
gloifc pour
l ~er
des parries brochées qui ne fonr
q u'un fo nt!, daos lequel fond on broche des nuan-
TAF
ces de différentc fa<_¡on; c.e liage qui n' a peut-ccre
jamais été ron
o
u en Angleterre, n'efl auere chofe
que deux lilles de liage pa!lees
a
l'ordinaire comme
daos les au n·es
tojfetqs
qui forme une af¡>ece de ga–
ze, qui ne vaudroit rien pour le; aYtres nuances qui
com pofeot de• f! eurs , des feuilles
&
des fruits, mais
qu i fait tres-bien daos cecee .efpece de fond, qui
ordinairement fa ir bande, ou droite, ou en forme
de
S.
Tatfetllt fimplorh, do11bletér
&
triplctés .
0 Jns les
tajfetor
de cette efpece, la cha1ne n'efl point pafli!e
dws le corps. On appelle
ta./fetor )impleté
celui qui
r¡'a qo
1
ttn feul corps daos tequel efl pa(!é le poil,
qui
leul fe tire
&
fait la figure.
Les
¡otfetor
de ceere efpece onr un poi! ou
u
ni, ou
;\ banl'les de différen tes couleur¡ ou ombrées . Le poil
uni ou d'une [eule couleur fai t les fl eurs , feuilles ou
fruits de
m~me.
Les
ta_tfetar
a
bandes de différentes
cquleurs donpenc des fieurs co!)formes
~
la difpoli–
tion de l'ourdi!lage; cecee difpolition doir erre mar–
quée fur le deOeitl pour que l'ourJiffage
la fuive .
Les
to_{fitar
don e le Poi! efl ombré donnent des fleurs
de
m~me
daus l'étoffe, mais il faut obferver que
l'om~
bru r" ou les parties ombrées des fleurs ne peuvent
f<:!
trouver que (ur le cf¡té,
&
non dans fa hameur de
l'éroffe, puifque le poil ombré ne fauroit en forme;
que les córés, attendu fon égalité [uivie pendant la
longueur de l'ourdiffage.
Les
to_tf~tas dot~ble:h
donnent deux couleurs ame
fleurs ddns la hauceur de l'étoffe. D ans cene éroffe,
il fdor deux corps
&
cleux poils, conféquemment le
deffcin doit 4tre lu deux foi ,
&
di(pofé de fa<_¡on
qu' une couleur de l:t fleur foi r lue fur le cbrdaae
relarjf
a
un corps,
&
l'autre co uleur (ur le cordage
r elatif
a
l'autre.
Les
to_ffetar tr.ipletés
donnent trois couleurs aux
fl eu rs dans la hauce01· de l'étoffe,
&
doivenr
~ere
lus
trois fois; ce lilage fe fa ir de fui ce, c'efl-il-dire que
quand on a lu une couleur une fois fe ulemenr, il fa oc
lur le champ pafler aux autres avec la méme cm–
barbe li le dellein efl lo fur un femple;
&
s'il efl lu
au bouron , il faut que le
mém~
boucon recienne les
crois cou leurs loes pour qulun
m~me
lac tite le tour.
On
a
e(!ayé de faire des quadruplerés ., mais
la
quanrité des poils fait que l'étoffe ne peor pas fe
[er–
rer ai(ément, attendu que chaque poil d0i t contenir
quarante porcées íimples pour que les fleurs foien t
garnies; cependant comme il arrive que toutes les
couleurs enfemble ne fauroient paroltre dans la lar–
geur de l'étoffe fuivan t la difpofition du deffein , s•il
(e
rrouve difpo(é tel, pour-lors le fabriquanr fai t our–
dir le poil, de
fa~on
qu'il ne met de porcées
précif~-..ment que dans les parties ou il voit que la couleur
devra parolrre, de
fit~on
que certains poils n!auronr
que dix, quinze, vingt porrées plus ou moins; pl.lur–
lors il fau c que l'ouvrier ait un grand foin de faire
plier le poi! quanrl il le mee fur
l'enfuple de derrie–
re, de fa con que chaque parrie fe trouve
:'i
droit ou
vis-a-vis des mailles do corps rlans lequel elle doit
~tre
~(f"ée;
c'ef1 pour cela qu'il doit fe rrouver des vui·
des lorfque
le
po!l efl tendu
ii
proportion de
la foie
qui manque dans les poils', par la meme raifon il doii:
s' en trouver tle
m~me
daos les corps des que le def•
fein ell difpofé polll" cela.
Les
ta(fetar
de cene efpece
ne
fauroient étre faits
a
g rands JeOeins, paree que pour un tripleté il fau–
droit noo cordes de rames
&
de femples, pour un
doubleté
Soo ,
&c.
ils fon t
toliS
a
S,
10
&
l2
répéti–
tions de fleurs dans la fargeur de l'étoffe ; de force
qu'un defl"ein furr
100
cordes fera
S
répétitions dans la
rédullión ordinaire de
8oo
mailles de corps; s'il con–
tiene
10
répétitions, ii faudra
1000
mailles
&
soo
ar–
caJes
il
cinq
arc~des
chaque corde de rame ; s'il con–
tiene
12
répéritions, il faudra
1200
mailles
&
6oo
ar–
cades
a
6
chaque corde
tl~
rame ' pour-lors un triple–
té contiencfroit
3600
mailles de corps,
&
un doubleté
2400 .
ainfi des autres en diminuant
a
proporcion ou·
en Jugmenrant .
ll
faur néanmoins obferver qu'il n'ell
pas polfible de porrer la rédutl:ion do
tn./fet•u
plus
haut que
1200
nuilles, arrendu que ce gen
re
d'éwfie
ayant achaque be dettX coups de navene qui croifenr,
il feroit impoflible de ferrer,
!i
elle étoit portée plus
hat1t. Tous les fabriquans font au fair d'une femblable
mana:uvre ; il y a d'ailleurs
i\
Lyon des monreu rs de
h1étiers pour ces genres d'écoffes, de
m~
me que pour
les droguets de coure-elpece , qui llfenr les
deOl~ins
attachent les cordage>, enfeignent au deffinateur ''
!liflriburion de fon ouvrage; de fa<_¡on que s
1
il
y a
deux