Table of Contents Table of Contents
Previous Page  677 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 677 / 824 Next Page
Page Background

TAB

non; ils en préparerent des lirops

&

des onguens qul

fublifleot eocore aujourd'hui.

-

lis la recomma"derenr en poudre, en fumée, en

machicatoire, en errhine, pour purger, difoient-ils,

le cerveau

&

le décharger de fa pituite furaboridante.

lls Jouerenr fes feuilles appliquées chaudes pour les

tumeurs .cedémareufes, les douleurs de jointures; la

paralyfie , les furoncles , la morfure des animaux ve.

nimeux;

ils recommanderenr auiTi ces mem es feuiJ.

les broyées avec du vinaigrc , ou incorporées avec

des gradlcs en onguenr,

&

appliquées

a

l'exrél'ieur

pour les maladies curanées; ils en ordonnerent

la

fumée , dirigée daos la marricc, pour les fuffocarions

utérines; ils vaorerenr la fumée, le fue

&

l'huile de

certe herbc, comme un remede odontalgique; il en

pre!erivirenr le lirop daos les toux invérérécs, l'aflh–

me ,

&

aurres maladies de la poirrine, Enfin, ils inon–

c.lereur le public d'ouvrages compof'és

a

la louange

de cerre plante; rels fonr c.eux de Monardes, d'Eve–

rharrus, de Néandcr,

&c.

Mais plufieurs aurres Médecins, éclairés par une

rhéorie

&

une pratique plus favanee , penferent bien

c.l ifféremmanr

d~s

propriétés du

tabac

pour

la

guéri–

fno

d~s

maladies; ils jugerenr avec raifoo , qu'íl n'y

avoir pre!que point de cas o

u

fon ufage dí\e etre ad–

mis . San lkreré, fa canflioité, Gt qua lité narcorique

le prouvent

d'~bord.

S,,

faveur nauféaboode efl un

l'igntl de

fa

verru

~mériquc

&

carhanique; uerre faveur

qu i efl encore bdllanre

&

d•une aerimonie qui s':¡r.

tache forrem enr

a

la gorge' monrre une verru pur–

garive tres -irncanre. Mais en

m~me

rems que la ni–

coriane a ces qualirés, fon odeur f<l!tide indique qu'el–

le agit par flupéfaélion fur les efprirs animaux , de

meme que le flrarnonium, quoiqu'on ne puifle expli–

quer commenr elle poíl''edi!

a

la fois une verru flimu–

J~nre

&

fornn ifere; peur-ilrre que

f.1

11arcoticité

dé.

p end de la vapeur huileufe

&

!ubrile, dans laquelle

Jon odeur conlifle.

Sa poudre forme par la feule habirude , unetirila–

tion agréable fur les nerfs de la membrane piruiuire ,

Elle y excite daos le commcncemenr des mouve–

mens oonvulfifs,

enfui~e

une fenfarion plus douce ,

~

finalemenr, il

f~ur

pou• réveiller le

charouillemen~,

que cerre ¡.oadre foi e plus aiguifée

&

plus pén6rrao,

te. C 'efl ce qui a engagé des dérailleurs pour débi–

ter

l~ur

toba,;

aax gens qai en onr fai r un long ufage,

de

k

(u(pendre dan• des rerraits, afin de le rendre

plus

~ere,

plus piquanr , pi m forr;

&

il faut avouer

-que l'analogie efl bien rrouvéc . D'aurres le merrenr

3

u.• karabé pour l' imbiber tr:>ur-d'un-coup d'une odear

ammoniacale, capable

~·affeéler

J!organe ufé de !•o–

dorar,

La fumée da

ttiÚac

ne deviene un pbilic

il

la Ion–

gua, que par le mi!me méchanifme; mai• cene habi–

tude efl plus nuilible qu'urile . Elle prive l'eflomao

du fue !alivaire qui lui efl

le

plus oéce!Thire poar la

digeflion; auffi les fumeurs font-ils obligés eJe boire

beaucou

pour y remédier,

&

c'eil par cerrc raifon

que Je

taÚIIC

fuppJée dans Jes camps

a

la modicité des

vivres du mal heu reux faldar.

La

mnc!JicatÍQn

rlu

taúac

a les

m~mes

inconvéAiens,

ourre qu'elle gáte l'haleine, les denrs,

&

qu'elle cor-

rode les gencives .

'

Ceux qui fe font avifés d'employer pou r remede

le

tabac,

en perirs cornees daos les narines,

&

del

l' y

Jai!ler pendanr

le

fommeil, ont bien-rt'lr éprouvé

Je

mauv~is

cffer de

c~rre

herbe ; car (es parrics

hui~

leules

&

fubtiles, tombant rlans la gorge

&

dans la

traohée~anere,

qufem au réveil, des roax féches

~

des vomiíl cmeos violeos.

Quant

a

l'applicarion exrérieure des feai lles du

to–

boo,

on

á

des remede' beaucoup meilleurs daos rou–

t es les maiadics, pour lefquelles on vante l'efficace

de ce topique. Sa fumigarían efl rn!s-rarement con–

venahle dans les (uffocatioals de la marrice.

lihuile du

tahat

irrite fouvenr le mal des denrs;

&

quand elle le ddiipe,

~e

n'e!l qu'apres avoir bn11é

le nerf par fa cauflicité. Si quelques perfoones ont

appaile leurs doaleurs de

~enes,

en fumanr la oico–

tiane,

qe

fpnr des gens qlll ont avalé de la

f~mée,

&

qui s'en font enyvrés . On ne _ perfuadcra ¡amais

aux Phyficieos qui cooooilfent la tabrique délicare des

poumons , que le lirop d' une plante. acre

&.

cau(Uqae

foir recommaodable dans les malad1es de la poirrine.

La

décoélion des feuilles de

tabac

efl un vomirif,

qa'il

n'e~

guere pQrmis d'employer, foir de cerre ma.

niere, foJt en remede, que daos les cas les plus pref–

f:u¡s, comme

~ans l'~popléxie

&

la

léthar~ie.

1'pplt

XV.

.

/

TAB

L'huile dlílillét: de cette. plante eíl un li puiflant

éméric¡uc, qu'elle cxeire quelqaefois le vomilfemem,

en mettanr peodanr quclque tems le oez fur la tiole

daos laquelle oo la garde . Un pctir nombre de gour–

res

d~

cerre huile in jetl:ées dans une plaie, caufe des

accidens morcels, comme l'ont proavé

des

expé–

riences faites fur divers

animau~,

par H arderus

&

Red i.

Si quelque recueil académiq

ue c

onrient des obfer·

varions ridicules

a

la louange

c.lu

tabac'

ce font a!lu–

rémenr les mémoires des curi

eux

de la nature;· mais

on n'efl pas plus f,Hisfair de celles qu'on rrouve dans

la piOparr des aureurs conrre l'u(age de cerre plante.

Un Pauli, par exemplc, nous _aílure que le

tabac

qu'Gn prend en fumée' rend le eran

e

tour nnir . Un

IJorrhy'

d~ns

Ullt!

letrre

a

Bartholin' tui mande' qu'u.

ne pet•I<J11ne s'étoir cellement de!féchée le cerveau

a

force de prendre du

taboc'

qu'apres fa more on ne

lui

frouv~

daos la

r~te

qu'un grumeau ooir, compofé

de membranes .

Il

eíl vrai que daos le

tems

de rous

ces écrirs, le

tab11c

avoir allumé une guerre civil

e

entre JQs Médecios, pour ou conrre fon ufage,

&

qu' ils employerent fans fcrupule , le vrai

&

le faux

pour faire rriompher leur partí. Le roi Jacques lui–

m~m~,

fe

m

tia de la

que~elle;

mais li foo regnc ne

fut qu'incapacité, fon érudirion n'écoit que pédame–

rie. ( D.

J.)

TABAC ,

culture

tf11

(

Com111.

)

ce fn t ve1•s l'an

rpo que les Efpagnols troaverem cene plante daos

le Jucaran, provincc de la Terre-ferrne;

&

c'efl deT

la que fa culture a pa!lé

a

Saint.Domingue,

a

Mari–

land,

~

a

la Virgiuie.

Vers l'an

1560 ,

Jean Nicot,

a

fon rerour de Por.

tugal ,

flré(en~a

cerfc plante

il

C arherine de Médicis

¡

ce qui lit qu'on l'a ppella

la nicQtittne.

Le cardinal de

S3ime-Croix

&

Nicolas Tonaboni

la vanrerenr en

lralie fous le nom

d'herbe fointe,

que les Efpagnols

tui avoienr donné

a

cau(e de fes venus. Cependant

l' herbe fainre, loin

d'~rre égalemen~

accueill ie de rout

te · monde, alJuma la guarre entre les Savans; les

ignoraas en grand nombre y prirenr parri,

&

les

fe

m–

mes mi!.mes fe déclarerenr pour ou contre une chofe

qu'elles ne connoilfoient pas micux que les affa1res

f<lrieaf~s

c¡ui fe pa!loient alors

e~

Eu1•ope,

~

qui en

changerenr wuee la fa ce.

.

Qn fir

plu~

de cenr volames

a

la

loaange oc au

btame du

tabac ;

un allemand oous en a confervé les

titres . Mais malgré les adveFf.1ires qui attaqaerent

l'ofage dé cetre

pla~t~,

Con

luxe fédui fir roures les

narions,

&

fe n!pandir de l'Amérique jufqu'aa j apon,

11 ne faur pas croire qu'on le oombanlr feulemene

avec la plume; les plus puiífans mon:trques le prof–

crivirenr tres fé,eremeor. Le grand duc (le

Mo(co.

vi e, Michel

Féde~owits,

voyaor que la capirale de

fes étars,

bari~

da ma!foos de bois, ,avoir éré pref–

qu~

enneremenr con!umée par un fnQendie,

don~

l'imprudence des fu meurs qui s'endormoieor

la

pipe

i\

la bouohe, fur la caufe, défendir l'eurrée

&

l'ufage

du

tabac

daos fes érars; premieremenr Jous peine de

la baflonoade, qai en

UO

chirimenr tres-Ol'UCJ en ce

pays-J¡\; enfui re · foas peine J'avoir

1~

nez coupé;

&:

enfin, · de perdre la vie . Amurath IV. empereur des

'I'nrcs,

&

le roi de Perfe Scach-Sophi firenr les

m~mes défeufes dans leurs empires'

&

fous les memes

peinas. Nos monarques d'occident, plus ruf<"s po·

titiques, chargerenr de droirs exorbirans l'en rrée du

tabac

dan• leurs royaumes,

&

laifleronr érablir un

ui'age qai s'efl

a

la fin changé en néceiTiré . On

mi~

en Fraote en

1629

trente fols par livre d'imp8r fur

le pétun, oar alors le

labac

s'appelloit ainli; mais

comme la confommarion de ce J)ouveau lu xe efl de–

ven ue ,de plus en plus conlidérable, on en a multi•

plié proporrionnellement les planrarion• dans . rous

les pays du monde. On peur voir la maniere

don~

ell es le font

a

Ceylan, daos les

Tra'!/izfl. philof.

,o,

178.

p.

1111\

&

fitiv.

Nous avons (ur-rour des ou.

vrag es précieux écrirs en anglois, fur la culture du

rabac

en Mariland

&

en Virginie; en voici le précis

forr abt'égé .

On ne coouolt en Amériquc que quarre forres do

tabat'S;

le pérun'

le

tabac

a

Jangue . le

tabac

d'am~zone ,

&

le

tabac

c.le

Verinc; ces quatre efpeces fleu·

rifleru:

&

porrenr

rou

res de la graine bonne pour fe

reprOGUÍre; toUtCS

les quatre peuveot croltre

a

Ja

haureur de ·

ou

6

piés de haut,

&

durer plufiears

;tnnées , mais ordioairemeu on les

arr~te

la hau–

reur de deux piés ,

&

oo les coupe tous les ans.

Le

taboc

demande une terre gralfc , médiocvemen(

P

ppp

z.

(Qr·