TAB
non; ils en préparerent des lirops
&
des onguens qul
fublifleot eocore aujourd'hui.
-
lis la recomma"derenr en poudre, en fumée, en
machicatoire, en errhine, pour purger, difoient-ils,
le cerveau
&
le décharger de fa pituite furaboridante.
lls Jouerenr fes feuilles appliquées chaudes pour les
tumeurs .cedémareufes, les douleurs de jointures; la
paralyfie , les furoncles , la morfure des animaux ve.
nimeux;
ils recommanderenr auiTi ces mem es feuiJ.
les broyées avec du vinaigrc , ou incorporées avec
des gradlcs en onguenr,
&
appliquées
a
l'exrél'ieur
pour les maladies curanées; ils en ordonnerent
la
fumée , dirigée daos la marricc, pour les fuffocarions
utérines; ils vaorerenr la fumée, le fue
&
l'huile de
certe herbc, comme un remede odontalgique; il en
pre!erivirenr le lirop daos les toux invérérécs, l'aflh–
me ,
&
aurres maladies de la poirrine, Enfin, ils inon–
c.lereur le public d'ouvrages compof'és
a
la louange
de cerre plante; rels fonr c.eux de Monardes, d'Eve–
rharrus, de Néandcr,
&c.
Mais plufieurs aurres Médecins, éclairés par une
rhéorie
&
une pratique plus favanee , penferent bien
c.l ifféremmanr
d~s
propriétés du
tabac
pour
la
guéri–
fno
d~s
maladies; ils jugerenr avec raifoo , qu'íl n'y
avoir pre!que point de cas o
u
fon ufage dí\e etre ad–
mis . San lkreré, fa canflioité, Gt qua lité narcorique
le prouvent
d'~bord.
S,,
faveur nauféaboode efl un
l'igntl de
fa
verru
~mériquc
&
carhanique; uerre faveur
qu i efl encore bdllanre
&
d•une aerimonie qui s':¡r.
tache forrem enr
a
la gorge' monrre une verru pur–
garive tres -irncanre. Mais en
m~me
rems que la ni–
coriane a ces qualirés, fon odeur f<l!tide indique qu'el–
le agit par flupéfaélion fur les efprirs animaux , de
meme que le flrarnonium, quoiqu'on ne puifle expli–
quer commenr elle poíl''edi!
a
la fois une verru flimu–
J~nre
&
fornn ifere; peur-ilrre que
f.1
11arcoticité
dé.
p end de la vapeur huileufe
&
!ubrile, dans laquelle
Jon odeur conlifle.
Sa poudre forme par la feule habirude , unetirila–
tion agréable fur les nerfs de la membrane piruiuire ,
Elle y excite daos le commcncemenr des mouve–
mens oonvulfifs,
enfui~e
une fenfarion plus douce ,
~
finalemenr, il
f~ur
pou• réveiller le
charouillemen~,
que cerre ¡.oadre foi e plus aiguifée
&
plus pén6rrao,
te. C 'efl ce qui a engagé des dérailleurs pour débi–
ter
l~ur
toba,;
aax gens qai en onr fai r un long ufage,
de
k
(u(pendre dan• des rerraits, afin de le rendre
plus
~ere,
plus piquanr , pi m forr;
&
il faut avouer
-que l'analogie efl bien rrouvéc . D'aurres le merrenr
3
u.• karabé pour l' imbiber tr:>ur-d'un-coup d'une odear
ammoniacale, capable
~·affeéler
J!organe ufé de !•o–
dorar,
La fumée da
ttiÚac
ne deviene un pbilic
il
la Ion–
gua, que par le mi!me méchanifme; mai• cene habi–
tude efl plus nuilible qu'urile . Elle prive l'eflomao
du fue !alivaire qui lui efl
le
plus oéce!Thire poar la
digeflion; auffi les fumeurs font-ils obligés eJe boire
beaucou
pour y remédier,
&
c'eil par cerrc raifon
que Je
taÚIIC
fuppJée dans Jes camps
a
la modicité des
vivres du mal heu reux faldar.
La
mnc!JicatÍQn
rlu
taúac
a les
m~mes
inconvéAiens,
ourre qu'elle gáte l'haleine, les denrs,
&
qu'elle cor-
rode les gencives .
'
Ceux qui fe font avifés d'employer pou r remede
le
tabac,
en perirs cornees daos les narines,
&
del
l' y
Jai!ler pendanr
le
fommeil, ont bien-rt'lr éprouvé
Je
mauv~is
cffer de
c~rre
herbe ; car (es parrics
hui~
leules
&
fubtiles, tombant rlans la gorge
&
dans la
traohée~anere,
qufem au réveil, des roax féches
~
des vomiíl cmeos violeos.
Quant
a
l'applicarion exrérieure des feai lles du
to–
boo,
on
á
des remede' beaucoup meilleurs daos rou–
t es les maiadics, pour lefquelles on vante l'efficace
de ce topique. Sa fumigarían efl rn!s-rarement con–
venahle dans les (uffocatioals de la marrice.
lihuile du
tahat
irrite fouvenr le mal des denrs;
&
quand elle le ddiipe,
~e
n'e!l qu'apres avoir bn11é
le nerf par fa cauflicité. Si quelques perfoones ont
appaile leurs doaleurs de
~enes,
en fumanr la oico–
tiane,
qe
fpnr des gens qlll ont avalé de la
f~mée,
&
qui s'en font enyvrés . On ne _ perfuadcra ¡amais
aux Phyficieos qui cooooilfent la tabrique délicare des
poumons , que le lirop d' une plante. acre
&.
cau(Uqae
foir recommaodable dans les malad1es de la poirrine.
La
décoélion des feuilles de
tabac
efl un vomirif,
qa'il
n'e~
guere pQrmis d'employer, foir de cerre ma.
niere, foJt en remede, que daos les cas les plus pref–
f:u¡s, comme
~ans l'~popléxie
&
la
léthar~ie.
1'pplt
XV.
.
/
TAB
L'huile dlílillét: de cette. plante eíl un li puiflant
éméric¡uc, qu'elle cxeire quelqaefois le vomilfemem,
en mettanr peodanr quclque tems le oez fur la tiole
daos laquelle oo la garde . Un pctir nombre de gour–
res
d~
cerre huile in jetl:ées dans une plaie, caufe des
accidens morcels, comme l'ont proavé
des
expé–
riences faites fur divers
animau~,
par H arderus
&
Red i.
Si quelque recueil académiq
ue conrient des obfer·
varions ridicules
a
la louange
c.lutabac'
ce font a!lu–
rémenr les mémoires des curi
euxde la nature;· mais
on n'efl pas plus f,Hisfair de celles qu'on rrouve dans
la piOparr des aureurs conrre l'u(age de cerre plante.
Un Pauli, par exemplc, nous _aílure que le
tabac
qu'Gn prend en fumée' rend le eran
e
tour nnir . Un
IJorrhy'
d~ns
Ullt!
letrre
a
Bartholin' tui mande' qu'u.
ne pet•I<J11ne s'étoir cellement de!féchée le cerveau
a
force de prendre du
taboc'
qu'apres fa more on ne
lui
frouv~
daos la
r~te
qu'un grumeau ooir, compofé
de membranes .
Il
eíl vrai que daos le
tems
de rous
ces écrirs, le
tab11c
avoir allumé une guerre civil
e
entre JQs Médecios, pour ou conrre fon ufage,
&
qu' ils employerent fans fcrupule , le vrai
&
le faux
pour faire rriompher leur partí. Le roi Jacques lui–
m~m~,
fe
m
tia de la
que~elle;
mais li foo regnc ne
fut qu'incapacité, fon érudirion n'écoit que pédame–
rie. ( D.
J.)
TABAC ,
culture
tf11
(
Com111.
)
ce fn t ve1•s l'an
rpo que les Efpagnols troaverem cene plante daos
le Jucaran, provincc de la Terre-ferrne;
&
c'efl deT
la que fa culture a pa!lé
a
Saint.Domingue,
a
Mari–
land,
~
a
la Virgiuie.
Vers l'an
1560 ,
Jean Nicot,
a
fon rerour de Por.
tugal ,
flré(en~a
cerfc plante
il
C arherine de Médicis
¡
ce qui lit qu'on l'a ppella
la nicQtittne.
Le cardinal de
S3ime-Croix
&
Nicolas Tonaboni
la vanrerenr en
lralie fous le nom
d'herbe fointe,
que les Efpagnols
tui avoienr donné
a
cau(e de fes venus. Cependant
l' herbe fainre, loin
d'~rre égalemen~
accueill ie de rout
te · monde, alJuma la guarre entre les Savans; les
ignoraas en grand nombre y prirenr parri,
&
les
fe
m–
mes mi!.mes fe déclarerenr pour ou contre une chofe
qu'elles ne connoilfoient pas micux que les affa1res
f<lrieaf~s
c¡ui fe pa!loient alors
e~
Eu1•ope,
~
qui en
changerenr wuee la fa ce.
.
Qn fir
plu~
de cenr volames
a
la
loaange oc au
btame du
tabac ;
un allemand oous en a confervé les
titres . Mais malgré les adveFf.1ires qui attaqaerent
l'ofage dé cetre
pla~t~,
Con
luxe fédui fir roures les
narions,
&
fe n!pandir de l'Amérique jufqu'aa j apon,
11 ne faur pas croire qu'on le oombanlr feulemene
avec la plume; les plus puiífans mon:trques le prof–
crivirenr tres fé,eremeor. Le grand duc (le
Mo(co.
vi e, Michel
Féde~owits,
voyaor que la capirale de
fes étars,
bari~
da ma!foos de bois, ,avoir éré pref–
qu~
enneremenr con!umée par un fnQendie,
don~
l'imprudence des fu meurs qui s'endormoieor
la
pipe
i\
la bouohe, fur la caufe, défendir l'eurrée
&
l'ufage
du
tabac
daos fes érars; premieremenr Jous peine de
la baflonoade, qai en
UO
chirimenr tres-Ol'UCJ en ce
pays-J¡\; enfui re · foas peine J'avoir
1~
nez coupé;
&:
enfin, · de perdre la vie . Amurath IV. empereur des
'I'nrcs,
&
le roi de Perfe Scach-Sophi firenr les
m~mes défeufes dans leurs empires'
&
fous les memes
peinas. Nos monarques d'occident, plus ruf<"s po·
titiques, chargerenr de droirs exorbirans l'en rrée du
tabac
dan• leurs royaumes,
&
laifleronr érablir un
ui'age qai s'efl
a
la fin changé en néceiTiré . On
mi~
en Fraote en
1629
trente fols par livre d'imp8r fur
le pétun, oar alors le
labac
s'appelloit ainli; mais
comme la confommarion de ce J)ouveau lu xe efl de–
ven ue ,de plus en plus conlidérable, on en a multi•
plié proporrionnellement les planrarion• dans . rous
les pays du monde. On peur voir la maniere
don~
ell es le font
a
Ceylan, daos les
Tra'!/izfl. philof.
,o,
178.
p.
1111\
&
fitiv.
Nous avons (ur-rour des ou.
vrag es précieux écrirs en anglois, fur la culture du
rabac
en Mariland
&
en Virginie; en voici le précis
forr abt'égé .
On ne coouolt en Amériquc que quarre forres do
tabat'S;
le pérun'
letabac
a
Jangue . le
tabac
d'am~zone ,
&
le
tabac
c.leVerinc; ces quatre efpeces fleu·
rifleru:
&
porrenr
roures de la graine bonne pour fe
reprOGUÍre; toUtCS
les quatre peuveot croltre
a
Ja
haureur de ·
'í
ou
6
piés de haut,
&
durer plufiears
;tnnées , mais ordioairemeu on les
arr~te
ií
la hau–
reur de deux piés ,
&
oo les coupe tous les ans.
Le
taboc
demande une terre gralfc , médiocvemen(
P
ppp
z.
(Qr·