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'

TAB

En-dedans du Mrimenr, on y place en-travers de

perics chevrons qui fonr chacun de deux pouces

&

demi en qulrré; le premier ran¡¡ el} poli!

a

un pi6

&

d~mi

ou deux piés au-de{fous

a

u faire, le deuxie–

me rang

~

quarre piés

&

demi au-de{fous,

le

rroilie–

me de

mEme,

&c.

jufqu·~·

la haureur de l'homn¡e:

les .:hevrons fonr rangés

a

cinq piés de dilhnce l' un

de l:aucre' ils rervenr

a

pofer le> gduletres'

~u:-¡quei­

Jes on prend les plantes de

tab11c .

v-

D~s

que le

toba,·

a écé apporré dans des eivieres

a

la (ucrie; on le faic rafraichir en érendanr t'nr le

plancher des lirs de rrois planees

enucl¡~es

l'hne fur

l'aurre . Quand il s'eft rafra1chi environ douzr.

he

ures,

on pafle ilans le pié de chaque planc¡: une brochetre

de bois, d'une

fa~on

a

pouvoir

~era

accrochée

~

re–

nir aux gaulecres,

&

¡om-ile-fuire oo les mee aioíi

a

la J'lenre,

en

obl'ervar¡r de ne les poinr prefler Pune

conere l' aucre . On lailre les planees

a

la pence jufc¡u'a

ce

que les feuilles foient bien feches ; alors 01¡ pro–

tire du prem ier tems hurnide qui arrive,

&

qt¡i per–

mer de les maoier far¡s les brifer . 0 dns ce tems

fa~

vorable on dérache les planees de la penre,

&

a

me.

fu re on arrache les fí!uilles de la rige, pour

en

for–

mer des

m~

naques¡· chaqt¡e

manoqt~e

eft

compoíé~;

de Jix

il

douzc feui les,

&

elle íe lie avec une feuil.

le.

QuJnd la n¡anoque n'a poinr d'humi<lité,

&

c¡u'

elle ¡Jcur

~trc

preflée, on la mee en boucau;.

Le

rabilo

fort de V irginie,

fe

cultive encore avec

pl us de {oin que le

tt;bqc

or<!inaire ,& cnaque mar¡o–

que

de

ce

tabap

íort, n'eft compoíée c¡ue

ele

qu~tre

a

li• feuilles' forres ' grandes'

~

qui dovient erre

d'une .couleur

de

marron fon cé ; on voic par-la qn'

on

fait en Virginic, cleux forres

Je

manoques de

tq/¡pc

qu'on nomm e premiere

&

íeconde (orre.

Quanr

au

merrain des boucaux, on fe íerr pour le

fai re

du

chl!n e blanc ' qui

en

un bois

fans odeur;

d'aurre&

forr~s

de bois ·ronr égalemenr brms pourvu

qu'ils n'ayen¡ point ctodeur . On di(lribue le bois en

merrain, au-rnoins fix mois avanr que d'6tre employé.

Les boucau¡¡ fe fonr rous d'une

m~me

g randeur

¡

ils

onr

4

piés de

na

ue lür

j:Z.

pouces de diao¡crre

dan~

leur

milieu ; ils

conricnnen~

.;inq ou

6oo

liv. de

{obac,

fen–

Jemenr

preiJ~es

pqr l'homme,

&

jufqu'~

m ille livres

Jorfqu'ils fonr pr-e(fés

~

la prelfe;

l~s

boucaux pu

tnb•c

forr, pefenr

>n~ore

daunrage.

Telle

e~

la culture ilu.

t11bo;

que les ferr¡¡iers de

Frant·e acherenc des Anglois pour

~qviron

quªtre

millions chaque artnée.

11

cft vrai cependan,r que

quand

11!

revenu du

tabac

feroic, cornme on l'a die,

pour cux

d~

ql!aranre millions par. an, il ne furpafle–

roit pas

encor~

ce que la ¡..ouifiane

mil~

en 11aleur pour

cecee

denré~,

produiroir anqu¡:llement

a

l'érar

~u

hour

de quinze

~ns;

mais jamais les

f{lbo:s

de la Louifia–

ne ne feronr culcivés

&

acherés fans

la

liberté du

commarc~

. (

L~ Cb~va!itr

DE J.-tVCPi'RT

. )

T

<\B<\C,

1!1f!nu(ofluN

rl~,

Le

tabac

re!l'ardé

comrn~

piJnte ufuelle

~

de pur

~grémcnc,

n'ell

conil\l

~11

France que dept:!i6

~nviron

I6oo.

Le premier arr!!c

qu i l'urvil)c

a

ce fujer. fue pour en défendre

l'uf~ge'

que l'on croyoic pe·rnkicux

a

la

f~ljt~;

ce préjugt! fur

prompr~rnenc

dérru it par la

c~rricude

du conrraire,

&

le gour pour le

tabf!c

s'étepdic a(]ez généralemeqr

&

en eres peu de cems darJs rouce

~·Europe;

il ell de–

v~nJJ

depuis un objet Í!IJPQrtanc de cornmerce qui

s'e~ acc~u

¡l(! i_our en jour.

<;er~e

denrée s'efl vendue

librem~nr

en

tr~nce

au moyen d'pn droir de

30

fols

qu•.elle payoir

1i

l'encrée jufqu'en

1674,

qu'il en a été

fo r-mé un

privil~;ge

e•duíif qui <!epuis a tubfillé

pr~f­

c¡u¡! tans inrerruprion.

A

me{ ure <¡U\! le gout de ceme denrée prenoit fa"

vcur en France, i

1

s' y

ét:~blilroir de~

planracior¡s, 011

Jq

¡;ultivoic rneme avec fucces dans plu{jeurs provln–

MS ;

mais la difficulté, pqur ne pas dire l'impoffibi–

liré , de fnire concourir cene liber¡t! avec le fourie11

<!u

privilege, lit

pr~11<lre

le parti qe fupprirner tomes

plq nt~rions

dans

l'inré~ieur

de l'exreníion du privile.

ge; Ol) s'ell fervi Q(!puis de feuilles de diffl!rens cr(\s

écr;~neers

en prqpqrrion

&

e11 railbn de qualicé des

fabriques auxquelles

c~~cuq d'eu~

s'ell

trouv~

pro-

pre.

·

Le1 rn:

Hier

es

p~emieres

que l'on emploie dans les

PJ3t!Uf;tél

:ur.es

de FraQCC, Íbnt le• feuilles de Vivginie

1

de la Lo

uif!a

ne,

de

Flandres, d'H nllandc, d' Al f.1ce,

du

P~larinar,

d'Ukraine, de Pologne

&

de Levanr .

Les feu illes de I'Aroérique en ({énéral,

6t

furcout

cell es connues lous le norn

d~

finfi¡rflion

d~ Virgini~,

font celles qui pour le corps

&

lá qual icé cooviennent

~~ JI)Í~UX

a

la f3brique d¡;s

(llbll¡!

deftinés pour la ra.

TAB

pA:, celles d'Hollaode entrene avee fucces dans la com–

poíirion des

mernes

tqbacs;

parmi tous ces crüs diffé–

rens, les feuilles les plus jaunes, les plus

lé~eres

&

les moins piquaores , fonr celles qui

réuffilfenr le

mieux pour les

ltlbacs

deflinés

a

fumer •

&

par cecee

raifon celles du LevarH

&

celles du Mariland

y

íont

tres.propr.-s.

JI feroit difficile de

fi~er

ledegrt! de fupériorité d'un

cr(l fur l'aurre; cela

Mp~nd

enrieremenr des rems

'

plus ou moins favorables que la planee a e{fuyés pen–

dant fon (éjour fur terre, de la prépar:uion qui a éré

donné~

·au• feuilles apres

1~

récolte,

&

des précaucions

¡¡ue l'oo

a~prifes

ent'uire pour les cooferver

&

les em–

ployer dans leur

poi~t

de maturité; de n¡@me il ne

peur y avoir de- procédé fixe fur la compofirion des

{qbqcs;

on doir

avoir

pour prir¡cipe uniquf', loríque

le goQc du cpnfommateur en cor¡nu. d'encrecenir cha–

que fabriql!e daos la plus par(aite égalité; c'efl

a

quoi

ón ne parvirnt qu'ave<: uoe

cr~s.~rande

connoiflance

des

matieres, une artention fuivte fur la qualité ac–

tuelle, non-feulemenr du erO, mais, pour ainli dire,

de

ch;~que

feuille que l'on emploie, l'expérience dic–

te enfuire s'il conviene de faire des mélanges,

&

en

quell•! proponían ils doivenr

~ere

(aits.

Une manufaél:are de

tl/b!l&t

o'

exige ni des•machineS>

d'une méchanique cornpliquée, ni des ouvriers d'one

intelligence di.fqc(le

a

ren<!Ontrer; cependant les opé–

rarion; en ap¡>arence les plus íimples demandenr

11'

pll)s

finguli~re

arrention; rien n'efi indifférent depuis

le

choi~

des marieres jufqu'a leur perfeétion .

U

fe

fabr-iqu~

des

tabacs

fous différentes formes qai

ont chacunc lt:ur dénominarion parriculiere

&

leur

ufage parriculiar.

Les

tabau

en carotres dellinés

a

~rre

rappés

&

ceux

en rolles ¡>rnpres pour la pipe, font l'ob¡et principal

· ¡!e la coplommatior¡,

On

fe contenrera done eje faire ici le dérail des opé:

rations nécelf:lires pour parvenir

a

former des roles

&

des carorres,

&

on a cru c¡e pouvoir donner

une

idée plus l)erte

&

plus précife de certe manreuvre,

qu'en

f~if'ant

pafler le leé}eur, pour

~infi

dire,

d~ns

chacun des

~rteliers

qui

1~

cqn¡p<;>fen¡

par le moyen

des Plaucbes placées fuivant l'ordre

dll

rravail, avee

!Jne explicatinn •·elarive

a

d¡acune .

Jl4ais paur

n' ~rre

poinr

arr~ré

dans

le

¡lé¡~il

de la

fab•icarion, il parolt nécelfaire eje

11!

faire préceger

de quelqt¡es réllexioc¡s, rant fL!r les b•cimens

néc~f­

faires pour une manufaél:ure

&

leur diftriburion,

qt~e

fur

les maga!ins del!inés

a

coneMir les maciere$

pr~mieres

&

celles qai font fabriquées .

ltfagafi¡¡,· .

L'éx pQf¡cion e(l: la prerniere de touees

les acrenrions que Pon doir avoir pot¡r·placer les ma–

gaíins; le foleil

&

l'humidiré raijr

ég~lemen¡ coner~i­

res

a

la coníervarion des

toblfct.

Les magai¡ÍlS defiinés po01r les

rnarie~es pren1i~res

doivenr

~rr~

valles,

&

il

en faur ele deux efpeces,

l'uc¡e pour

~onrenir

les feuilles

ac¡~ienqes

qui n'onc

plus de

fé~mentation ~ cr-~indre,

&

l'aurre pour les

feuilles plus nouvelles qui devane encare fermenrer,

dqivent erre fouvent

rer¡¡ué~s,

rravaillées

&

empilée~

a

diflC!rences haucc:turs.

· La quaiÍté

de~ ·QJati~res

de

d¡aqu~

envoi efl recon–

nue

il

fou enrrée d!ns la

m~nufaél:ure, ~

ll!s feuilles

tone placées fans ¡;onfufion daus les rnagaf¡us qui lcur

foar propres afic¡

d'~rre ~mployées

dans leur qng,

lqrfqu'ell~s

font parvenues

a

l~ur vr~i

point de ma–

¡urité; fans cene précau¡ion, or1 doir

s'atr~ndr-e

il

n'c!–

prouver aqct¡n fqcces dans la fabricarion'

&

a

e(fuver

ejes penes

&

des

déc~ecs tres-con{jdér~&les

,

'

11

ne faudroir pour les

ttrbacs

fabriqué$ que ¡les

m~gafins

de peu d'étendue, fi

les

tabacs

pouvoient

s'expofer

~n veqc~ ~

la fortie de la mijin de l'ou–

vrier; rnais leur féjour en rnaga(jn cft un

derni~r

de–

gré de préparation

rres-~flentiel ;

ils doivenr y e{ft¡yer

une nouvelle ferrnenracion indiípeuíable pour revi–

vifier les fels danr l'auivité s'étoit af!oupie dans le

CQUI'S eje

la fabricatÍOn ; ces magafins doivent etre

p•oporrionués

a

1~ confomrn~rion.

&

doivenc conte.

nir une provifion d'avance coníidérable.

A

l'égard de

l'e~ poficiotl,

elle doit

~tre

la meme

que pa ur les

mati~res

premieres,

&

on cloir abfer–

ver de plus d'y

n1éq~ger

des ouvcr¡ures en oppofi–

rions droites, afinque 1•air puilfe y

cin;ul~r

&

(e

re–

nouveller

r~ns

cefle.

Batirl!mJ

&

attelitr~.

Les maga!ins de coute cípece

dans une manufaél:ure eje

tllbac

qevant

ft~pponer

des

poids énormes' il en bien dillicile de pouvoir les éta–

blir aífez folidemenc

fqr

des planchers; oq doic, au-

tan'