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TAB
chacune contiene un (eul noyau de la
figp re
d'une
chiltaigne , & couvert d'une écorce fort Jemblable,
mais plus petit.
TAAS,
(
GéoJ[. miJd.)
grande riviere de l'empire
Ru(fien,
a
u pays de> Sall){lyédes.
Cett~
riviere (em–
ble tirer
fa
(ource d'une vafl:e foret qu1 n'efl: pas Iom
de Jénifcéa; & apres avoir arrofé une vafl:e étend ue
de pays , elle íe jette dans !'Oby,
a
la gauche de
ce fieuve .
(D .
'J. )
TAAT
A, (
Géog. mod.
)
yille de haute Egypte,
entre Giro-é & Cardoufle ,
ij
une centaine de lieues
du Caire
~
&
feulement
a
UD
demi-mille du rivage du
Ni!. Paul Lucas ne dit que des menfonges fur cene
villc; la monrao-ne qui borne
.le
Nil , les granes de la
montagne, les tombeaur, & le ferpeot qui s'y
~rou
vent .
( D.
J.)
T AAUT, [ m.
(
Mythot. Egypt. ) Taa11ter, Taa1t·
t11s, Thautes
1
T!J<ut!J,
Thot , Th9oth, Thoith
,
&c.
car ce mor efl: j!crit daos les aureurs de toutes ces
manieres cji/férentes; c'efl: le nom propre d'un dieu
des Eo-ypciens,
&
autres peuples; mue ce que nous
en fa.rons nous yient · de Sanchoniaton, par
E
uCebe
qui meme, feIon les apparences, ne nous a pas tou–
jours rendu ¡es vrais déráils
d~
['aureur égyptien:
(D.
J .)
.
TABA
011
TABO-SEIL, f.
m.
(
Hijf.
mod. )
c'~fl:
le nom fous lequel les Negces qui habitent la c6te
d• graih en Afri
e
déligne~t
)et¡r
poi,
done le pou–
voir etl
r¡~s- arbitraire,
víl que
)e,s
peuples le regar–
dent CQmrr¡e un ,étre d' ul)e 'nature fort, fupérieure
a
la
leu~. &~n¡iment
qui
e~
fQ•Filié par les prM·es du
p ays, qui ,
cqm~1e
en
~eaucoup
d'autres endroits ,
fonr les plus
ferrn e~
fupporcs de la r.yraonie
&
du
defporifme, lerfqu'ils
n'y
font point foumis eux-me- -
mes.
·
·
·
TABAC,
f.
m. (
Hi(f.
1at. Bot: )
herbc orisinai–
re
des
p~ys
chauds, ammoniacale, acre, caufl:1que,
narcotiqu e, vénéneufe, laquelle
cepen~anc
préparée
par l'arc, efl: devenue daos le cours d'un liecle, par
la bifarreríe de la mode
&
de
l'haqitude, la plante
la
plus culcivée, la plus recherchée,
&
l'0bjet des
délices de _prefque cout le monde qui en
f~it
ufage,
foit par
)e
nez, en .poudre;
[oic
en fgmée, avec
des
pipes;
~oit
h
machica toir~ ,
foit aurremenc.
On n'e )a
co~no)t
en
Europe, que depuis la décou–
verte de l'Amérique pa¡ les Efpagnols;
&
en Fran–
ce, depuis l' an IS6o. On die qu'Herman"des de Tole–
de, efl: un des premiers qui l'ait envoyée en Efpag ne
·&
en Portugal. Les auteurs la nomment en laein
ni–
cotiana, petunum, tabacuJJI,
&c. Les Amériquains
qui babitent le contineot l'appellent
pit1111,
&
ceux
d es iles
yolt .
· ·
'
·
·
.
~es
Hansois tui
o.nraum
~onné
fucceffivemenr
dllfetens,nOO)S.
Prem1eremenr~
1ls l'appellerent
n¡co–
tiane ,
de Jean Nicot , amba{[11-deur d'e
Fran~ois
If.
aupres de Sébaftien, roí de Portugal en- 1>59, I)6o ,
&
1)61 ; minitlre
con~
u des favans par divers ouvra–
g e•,
&
pnncipalement par fon d•frionnaire
fran~ois
laoin,
i11-{ol.
don~
notre lang ue' ne
p~ut
fe
pafler .
H
eovoy:t i:ette plante de Portugal en France, avec
de la graine pour en fenier' dont
il
lit préfenc
a
Cachedné de Médicis , d'ou viene qu'on · la nomma
herbe
a la
reine.
Cecee princefle ne put cependant
jamais lá fai re appdler
médicée.
Enfuite on nomnll
le!. tab'ac '
herbe dt• ffr.and,priéur'
a
cqufe du grand–
priett( -de France
~e
la maiíon de
Lorr~iqe
qui en
ufoit
l:Jeauc~u p;
pms
l'lm·be de fomte-crolx
&
l'her–
be
d•
tuurllttbo~<,
du notn des deux cardinaux, done
le derniér étoit nonce en France, & l'autre en Por–
t ugal.; m,ais enlirj , on s'efl: rétluic
a
ne plus l'appel–
ler que
tabac,
a
l'exemple des Efpagnols, qui nom–
moierít
t-abaco,
l'iqfl:rument done ils fe [ervoienc pour
fo[rf¡er
'l9m'
pétmJ.
·
•
·
S
a.
racine efl: annuet¡e; fon calice efl: ou lortg,
tu–
buleux,
&
pamgé en ·cinq quartiers longs & aigus ;
ou ce calice· efl: court, · large ,
&
parcagé en cinq
quartiers obtus . Sa Aeur efl: monop¿tale, en enton–
noir, d¿coupée en cinq fegmens aigus & profonds,
étendus en étoi le; elle a cinq étamines: Con fruir efl:
membraneux, oblong , róndélet, & divi[é par une
cloifon en deux cellul es .'
·
· ·
O n compre quai1·e efp,eces principales de
tabac;
íavoir, 1° .
11icotia11~
11_1t1jor, latifolia ,
C. 13. P.
fran~
~ois
graod
tabac,
gran'd
pét1111;
2 0.
11Ícotia1Ja major ,
angu/li folia,
J.
R. 8
C. B. P. 3°.
nicotian11 minor ,
C.
B.
P.
4° -
111ÍIIor, fotii mgofioribus .
La premiere e[pece poufle une rige
a
la
haureur
~e
cinq ou fix piés, gcofle comme le pouce, ronde,
T _A
B
.Yelue, remplie de moelle blanche . Se¡ feuilles font
tres-larges, épaiOes, molla{fes, d'un verd lale , d'en–
viron un pié de long, fans queue, veiQes , un pea
pointues ,
nerveuf~s ,
glutineufes au toucher, d'un
goGt acre
~
bríllant. Ses tleurs croiflent
an
fommet
des tiges; elles font d'un rouge
p
le , divifées par les
borqs en cinq fegrr¡ens'
&
re{[emblant
a
de tono-s ¡u–
bes creux . Ses vaiffeaux féminaux font longs ,"poin–
tus f>ar le bour, divifés en_deux lqges,
&
pleins d'un
grand nombre de pem es temences brunes. Sa racine
elt
~bteul'e,
blanche, d'un goGt
~ere
&
brQlant , Ses
Aeurs croifl ent au
Corr¡met
des riges ; elles fonr n'un
rouge pale ,
divi(é~s
par les bords en cinq
fegme~s,
&
rel!en¡bla¡¡t
a
J e .longs cubes t'reux . Ses vaifleaux
fén¡inaux foot longs, poinrus par le bout , divifés
el1
de~x
loges,
&
pleins d' un grand nombre
de
perites
femences brunes. Sa raci11e efl: libreufe, blanche,
· d' un goílt fort Aae. 1'oute la plante a une odeur fgrc
nau[éabonde . Cetre efpet'e diminue con!idérablemenc
en féchaot'
&
comn¡e on dit
:tUX
11es'
a
la pence;
cette diminutíon efl: cauCe que les Ang lois en font
moins de cas que de la feco'lde
e(
pece . En échange,
c'etl celle qu'on préfere pour la culture en Allema"
gne, du c6té d'Hanovre
&
de ,Strasbourg, paree qu'
elle efl: moins délicate .· ·
·
· La fecoode e[pece dilfere de la précédentt> , en ce
que
(es
feuilles [ont plus étroi¡es, plus pointues,
&
attachées
a
leur tige par des queues
~ Q ez
lon_,rues ;
fon odeur efl: moins force;
Ca
fumée plus douce
&
plus agréable au fumeur. On cultivt> beaucoup cette
efpece
d~ns
le Brélil,
a
Cuba, en Virginie
&
en
d'au–
rres lieux del' Amérique, ou les Anglois ont des éta–
bliflemens.
La [roiÍleme efpece viene
d~
Colonies fransoifes
d~ns
les Indes occidentales, & elle réu(fic forc bieq
daos nos clitl)ats.
La quatrieme efpece nolllmée petit
tabac
anglois,
efl: plus baQe & plus perite que les précedentes. Ses
riges rondes & ve!ues, s'élevent
a
deux ou trois piés
. de bauteur. Ses fet¡illes inférieures Cont acrez larges,
ovales, émou{[ées par la pointe,
&
gl u~n ces
au cuu–
oher; elles font plus peme• que les feuilles des
au–
~res
efpect:s de
fobacs;
celles quj croiflent fur les ri–
ges fom
~ulf¡ pi~s
perites que les inférieures,
&
(ont
rangées alrernanvement . Ses fleurs font creules
&
en
' entonnoir; leurs feuilles [ont divi(ées par le bord el}
cinq fegmens ;
elle~
fqnt d'un verd jaunatré , & pta.
t'ées dans des calices velús. Ce
tabaq
a la fe menee plus
grofle que la pre!_lliere efpece; cecee femeóce fe for•
me daos 'des vaifleaux
fém)l)au~;
on la
Cerne
Jans des
jardins,
&
elle
t!e~rit
en Juillet
~
en Aouc.
,
Tontes les nicotianes done on' viene de parler, font
cllltivées. dans les jardins bocaniques par curio!ité;
mais le
t.abac
fe cul.tive pour l' ufagq en grande quan–
tité qans plulieuvs endroits de l' Am,érique, Cur-tout
daos les iles Antilles, en Virginie ,
a
la Havanee, au
Bré!il, aupres de la ville de Comana ,
&
c'efl: ceder–
nier qulon nomme
tabac
de V erin e.
, . Le
taboc
crolr au(fi
p~r-tout
en Períe, partit'ulie–
remen~
daos la Sufiane,
a
Hamadan, daos la
Car¡¡ma~
' nie defer_te ,•
&
vers le·fein Perlique; ce
de~pier.
e(i
le meilleur. On ne fai t point
li
cette plante ell origi–
n:lire du pays ou fi elle y
a
été rraníportée . On croit
. commuoé'Pem
qt¡'~lle
y
a pa{[é d!Egypte,
&
noq pas
· des Indes onentales .
. • 11
nous yient "du
tabac
du levant , des
ct'>tes
d~
Gre.–
ce'
&
l' Archipel; par feuil!es artachées eníemble.
~1
s'en cultive áulli beauco'up en Allemao-ne
&
en Hol–
lande . Avant que fa 'cqlture fílt prohiliée en France,
elle
y
étoit rnh-commune·,
&
·¡¡
r éuffi{[o•c
a
merveil–
le' particulierement en , Gu):'eone' du coté de Bor–
deaux
&
de Clerac, en Bearn, vers Pau; en Norman–
die, aux environs de Léry;
&
eiJ Artois,
pre~
Saiot-
Paul.
'
' · · · ·
·
• On ne peut voir, fans furpriíe , que la poudre ,ou
la fumée d'une herbe vénéneuCe, foit devenue l'ob–
jet d'une fenfation délicate preíque univerlelle : l'ha–
bitude'changée en pa(fion, a promptement excité un
zele d'intéret pour perfeéliooner la · culru re & )a fa–
brique d'une chofe
(j
recherchée;
&
la nicociane ell:
devenue par un goílc général, une branche tres-.éten–
due du commerce de I'Europe,
&
de celui d'Amé-
rique. ·
·
· A peine fut-elle connue
d~os
les jardins des cu–
rieux, que divers médecins, amateur$ des nouveau–
tés, l'employerent intériet¡rement
&
extérieurement,
a
la guéri(on des maladies. l ls en tirerent des eaur
difiillées,
&
de l'huile par infuiion ou par la d(fl:illa-
.
non ~