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666

TAB

chacune contiene un (eul noyau de la

figp re

d'une

chiltaigne , & couvert d'une écorce fort Jemblable,

mais plus petit.

TAAS,

(

GéoJ[. miJd.)

grande riviere de l'empire

Ru(fien,

a

u pays de> Sall){lyédes.

Cett~

riviere (em–

ble tirer

fa

(ource d'une vafl:e foret qu1 n'efl: pas Iom

de Jénifcéa; & apres avoir arrofé une vafl:e étend ue

de pays , elle íe jette dans !'Oby,

a

la gauche de

ce fieuve .

(D .

'J. )

TAAT

A, (

Géog. mod.

)

yille de haute Egypte,

entre Giro-é & Cardoufle ,

ij

une centaine de lieues

du Caire

~

&

feulement

a

UD

demi-mille du rivage du

Ni!. Paul Lucas ne dit que des menfonges fur cene

villc; la monrao-ne qui borne

.le

Nil , les granes de la

montagne, les tombeaur, & le ferpeot qui s'y

~rou­

vent .

( D.

J.)

T AAUT, [ m.

(

Mythot. Egypt. ) Taa11ter, Taa1t·

t11s, Thautes

1

T!J<ut!J,

Thot , Th9oth, Thoith

,

&c.

car ce mor efl: j!crit daos les aureurs de toutes ces

manieres cji/férentes; c'efl: le nom propre d'un dieu

des Eo-ypciens,

&

autres peuples; mue ce que nous

en fa.rons nous yient · de Sanchoniaton, par

E

uCebe

qui meme, feIon les apparences, ne nous a pas tou–

jours rendu ¡es vrais déráils

d~

['aureur égyptien:

(D.

J .)

.

TABA

011

TABO-SEIL, f.

m.

(

Hijf.

mod. )

c'~fl:

le nom fous lequel les Negces qui habitent la c6te

d• graih en Afri

e

déligne~t

)et¡r

poi,

done le pou–

voir etl

r¡~s- arbitraire,

víl que

)e,s

peuples le regar–

dent CQmrr¡e un ,étre d' ul)e 'nature fort, fupérieure

a

la

leu~. &~n¡iment

qui

e~

fQ•Filié par les prM·es du

p ays, qui ,

cqm~1e

en

~eaucoup

d'autres endroits ,

fonr les plus

ferrn e~

fupporcs de la r.yraonie

&

du

defporifme, lerfqu'ils

n'y

font point foumis eux-me- -

mes.

·

·

·

TABAC,

f.

m. (

Hi(f.

1at. Bot: )

herbc orisinai–

re

des

p~ys

chauds, ammoniacale, acre, caufl:1que,

narcotiqu e, vénéneufe, laquelle

cepen~anc

préparée

par l'arc, efl: devenue daos le cours d'un liecle, par

la bifarreríe de la mode

&

de

l'haqitude, la plante

la

plus culcivée, la plus recherchée,

&

l'0bjet des

délices de _prefque cout le monde qui en

f~it

ufage,

foit par

)e

nez, en .poudre;

[oic

en fgmée, avec

des

pipes;

~oit

h

machica toir~ ,

foit aurremenc.

On n'e )a

co~no)t

en

Europe, que depuis la décou–

verte de l'Amérique pa¡ les Efpagnols;

&

en Fran–

ce, depuis l' an IS6o. On die qu'Herman"des de Tole–

de, efl: un des premiers qui l'ait envoyée en Efpag ne

·&

en Portugal. Les auteurs la nomment en laein

ni–

cotiana, petunum, tabacuJJI,

&c. Les Amériquains

qui babitent le contineot l'appellent

pit1111,

&

ceux

d es iles

yolt .

· ·

'

·

·

.

~es

Hansois tui

o.nr

aum

~onné

fucceffivemenr

dllfetens,nOO)S.

Prem1eremenr~

1ls l'appellerent

n¡co–

tiane ,

de Jean Nicot , amba{[11-deur d'e

Fran~ois

If.

aupres de Sébaftien, roí de Portugal en- 1>59, I)6o ,

&

1)61 ; minitlre

con~

u des favans par divers ouvra–

g e•,

&

pnncipalement par fon d•frionnaire

fran~ois­

laoin,

i11-{ol.

don~

notre lang ue' ne

p~ut

fe

pafler .

H

eovoy:t i:ette plante de Portugal en France, avec

de la graine pour en fenier' dont

il

lit préfenc

a

Cachedné de Médicis , d'ou viene qu'on · la nomma

herbe

a la

reine.

Cecee princefle ne put cependant

jamais lá fai re appdler

médicée.

Enfuite on nomnll

le!. tab'ac '

herbe dt• ffr.and,priéur'

a

cqufe du grand–

priett( -de France

~e

la maiíon de

Lorr~iqe

qui en

ufoit

l:Jeauc~u p;

pms

l'lm·be de fomte-crolx

&

l'her–

be

d•

tuurllttbo~<,

du notn des deux cardinaux, done

le derniér étoit nonce en France, & l'autre en Por–

t ugal.; m,ais enlirj , on s'efl: rétluic

a

ne plus l'appel–

ler que

tabac,

a

l'exemple des Efpagnols, qui nom–

moierít

t-abaco,

l'iqfl:rument done ils fe [ervoienc pour

fo[rf¡er

'l9m'

pétmJ.

·

·

S

a.

racine efl: annuet¡e; fon calice efl: ou lortg,

tu–

buleux,

&

pamgé en ·cinq quartiers longs & aigus ;

ou ce calice· efl: court, · large ,

&

parcagé en cinq

quartiers obtus . Sa Aeur efl: monop¿tale, en enton–

noir, d¿coupée en cinq fegmens aigus & profonds,

étendus en étoi le; elle a cinq étamines: Con fruir efl:

membraneux, oblong , róndélet, & divi[é par une

cloifon en deux cellul es .'

·

· ·

O n compre quai1·e efp,eces principales de

tabac;

íavoir, 1° .

11icotia11~

11_1t1jor, latifolia ,

C. 13. P.

fran~

~ois

graod

tabac,

gran'd

pét1111;

2 0.

11Ícotia1Ja major ,

angu/li folia,

J.

R. 8

C. B. P. 3°.

nicotian11 minor ,

C.

B.

P.

4° -

111ÍIIor, fotii mgofioribus .

La premiere e[pece poufle une rige

a

la

haureur

~e

cinq ou fix piés, gcofle comme le pouce, ronde,

T _A

B

.Yelue, remplie de moelle blanche . Se¡ feuilles font

tres-larges, épaiOes, molla{fes, d'un verd lale , d'en–

viron un pié de long, fans queue, veiQes , un pea

pointues ,

nerveuf~s ,

glutineufes au toucher, d'un

goGt acre

~

bríllant. Ses tleurs croiflent

an

fommet

des tiges; elles font d'un rouge

p

le , divifées par les

borqs en cinq fegrr¡ens'

&

re{[emblant

a

de tono-s ¡u–

bes creux . Ses vaiffeaux féminaux font longs ,"poin–

tus f>ar le bour, divifés en_deux lqges,

&

pleins d'un

grand nombre de pem es temences brunes. Sa racine

elt

~bteul'e,

blanche, d'un goGt

~ere

&

brQlant , Ses

Aeurs croifl ent au

Corr¡met

des riges ; elles fonr n'un

rouge pale ,

divi(é~s

par les bords en cinq

fegme~s,

&

rel!en¡bla¡¡t

a

J e .longs cubes t'reux . Ses vaifleaux

fén¡inaux foot longs, poinrus par le bout , divifés

el1

de~x

loges,

&

pleins d' un grand nombre

de

perites

femences brunes. Sa raci11e efl: libreufe, blanche,

· d' un goílt fort Aae. 1'oute la plante a une odeur fgrc

nau[éabonde . Cetre efpet'e diminue con!idérablemenc

en féchaot'

&

comn¡e on dit

:tUX

11es'

a

la pence;

cette diminutíon efl: cauCe que les Ang lois en font

moins de cas que de la feco'lde

e(

pece . En échange,

c'etl celle qu'on préfere pour la culture en Allema"

gne, du c6té d'Hanovre

&

de ,Strasbourg, paree qu'

elle efl: moins délicate .· ·

·

· La fecoode e[pece dilfere de la précédentt> , en ce

que

(es

feuilles [ont plus étroi¡es, plus pointues,

&

attachées

a

leur tige par des queues

~ Q ez

lon_,rues ;

fon odeur efl: moins force;

Ca

fumée plus douce

&

plus agréable au fumeur. On cultivt> beaucoup cette

efpece

d~ns

le Brélil,

a

Cuba, en Virginie

&

en

d'au–

rres lieux del' Amérique, ou les Anglois ont des éta–

bliflemens.

La [roiÍleme efpece viene

d~

Colonies fransoifes

d~ns

les Indes occidentales, & elle réu(fic forc bieq

daos nos clitl)ats.

La quatrieme efpece nolllmée petit

tabac

anglois,

efl: plus baQe & plus perite que les précedentes. Ses

riges rondes & ve!ues, s'élevent

a

deux ou trois piés

. de bauteur. Ses fet¡illes inférieures Cont acrez larges,

ovales, émou{[ées par la pointe,

&

gl u~n ces

au cuu–

oher; elles font plus peme• que les feuilles des

au–

~res

efpect:s de

fobacs;

celles quj croiflent fur les ri–

ges fom

~ulf¡ pi~s

perites que les inférieures,

&

(ont

rangées alrernanvement . Ses fleurs font creules

&

en

' entonnoir; leurs feuilles [ont divi(ées par le bord el}

cinq fegmens ;

elle~

fqnt d'un verd jaunatré , & pta.

t'ées dans des calices velús. Ce

tabaq

a la fe menee plus

grofle que la pre!_lliere efpece; cecee femeóce fe for•

me daos 'des vaifleaux

fém)l)au~;

on la

Cerne

Jans des

jardins,

&

elle

t!e~rit

en Juillet

~

en Aouc.

,

Tontes les nicotianes done on' viene de parler, font

cllltivées. dans les jardins bocaniques par curio!ité;

mais le

t.abac

fe cul.tive pour l' ufagq en grande quan–

tité qans plulieuvs endroits de l' Am,érique, Cur-tout

daos les iles Antilles, en Virginie ,

a

la Havanee, au

Bré!il, aupres de la ville de Comana ,

&

c'efl: ceder–

nier qulon nomme

tabac

de V erin e.

, . Le

taboc

crolr au(fi

p~r-tout

en Períe, partit'ulie–

remen~

daos la Sufiane,

a

Hamadan, daos la

Car¡¡ma~

' nie defer_te ,•

&

vers le·fein Perlique; ce

de~pier.

e(i

le meilleur. On ne fai t point

li

cette plante ell origi–

n:lire du pays ou fi elle y

a

été rraníportée . On croit

. commuoé'Pem

qt¡'~lle

y

a pa{[é d!Egypte,

&

noq pas

· des Indes onentales .

. • 11

nous yient "du

tabac

du levant , des

ct'>tes

d~

Gre.–

ce'

&

l' Archipel; par feuil!es artachées eníemble.

~1

s'en cultive áulli beauco'up en Allemao-ne

&

en Hol–

lande . Avant que fa 'cqlture fílt prohiliée en France,

elle

y

étoit rnh-commune·,

&

·¡¡

r éuffi{[o•c

a

merveil–

le' particulierement en , Gu):'eone' du coté de Bor–

deaux

&

de Clerac, en Bearn, vers Pau; en Norman–

die, aux environs de Léry;

&

eiJ Artois,

pre~

Saiot-

Paul.

'

' · · · ·

·

• On ne peut voir, fans furpriíe , que la poudre ,ou

la fumée d'une herbe vénéneuCe, foit devenue l'ob–

jet d'une fenfation délicate preíque univerlelle : l'ha–

bitude'changée en pa(fion, a promptement excité un

zele d'intéret pour perfeéliooner la · culru re & )a fa–

brique d'une chofe

(j

recherchée;

&

la nicociane ell:

devenue par un goílc général, une branche tres-.éten–

due du commerce de I'Europe,

&

de celui d'Amé-

rique. ·

·

· A peine fut-elle connue

d~os

les jardins des cu–

rieux, que divers médecins, amateur$ des nouveau–

tés, l'employerent intériet¡rement

&

extérieurement,

a

la guéri(on des maladies. l ls en tirerent des eaur

difiillées,

&

de l'huile par infuiion ou par la d(fl:illa-

.

non ~