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TAB
une C]U'il eft pof!ible, les
plac~d.
rez-de-chau!l"ée.; la
piGpart des atteliers
ele
la fab nque font néceíla•re–
ment dans le meme c3s. pJrce que les uns font rem–
pl is de matiercs préparées
entallé~s!
&
les autres. de
machines dont l'elfort ex1$e le terrem le plus fohde ;
211lli les bltimens deflines
a
l'exploitation d'une ma–
nu faCture de
tabac,
doivcnc occu per une fuperficie
confidérable .
Cependant ríen n'eft plus eílcntiel que de ne pas
excéder la proportion néceffaire
a
une ma.nutentiOn
facile ; fa ns cene Jrécaution, on
(e
mettro1e dans le
cas de mul¡iplier beaucoup la main-d'a:uvre, d'aug–
rnenter la pene
&
le clépériílement des rnatieres,
&
de rendre la régie plus difficile
&
moins urile .
Opération
,¡,
la
fabriqr~e .
/.
opération, Epoularda
•
g~ . L'époulardag~
ell la prem·ere de coutes les opé–
rations de la fabrique; elle con!ifle
a
(éparer les ma–
noques ( on appelle
manoque
une poi&née de
feui(~es
plus ou moins force, filivant l'ufage
a
u pays.
&
hé~
par la tete par une feuille cordée ).
a
le• frotter al–
fez !ous la main pour démafliquer les feuilles. les ou–
vrir,
&
les dégager des Cables
&
de la pouf!iere dont
elles ont pu fe charger.
Ü Jns chaque manoque ou botte de feuilles de qt!el–
que erO qu'elles viennent, il s'en erouve de qualltés
difll!rentes; rien de plus eílimeid que d'en faire un
rriagc exaél; c'efl de cene opération que dépend le
fucces d'une manofaélure,
il
en réfulte aufli une eres·
grande économie par le bon emp!oi des mariere¡; on
ne fauroit avoir un chef trop confommé
&
trop vigi–
lant pour prélider
a
cet attelier.
11
f:1ur, pour placer convenablemeor cet attéli7r.
une piece claire
&
fpacieu(e, dAns laquelle on pm!le
prar7quer aotaAt de bailles ou cai'es , que l'on admet
de triage dans les feuilles .
Les ouvriers de t'et atrel ier ont communément au–
tour d'eux, un cercain nombre de mannes; le mo!tre–
ouvrier les change lui-meme
a
me(ure, les examine
de nouveau,
&
les place dans le& cafes (uivant leur
deflination .
Sans cene précaurion, ou les nuvricrs jerteroient
les manoqu es
a
la main dan<
le< cafes
&
confon–
droient fou vcnt
les
tri~ges ,
o
u
ils les rang&oient par
ras autour d'cux, ou elles reprendroient une partic
de 1 poufliere done le frottemenr les a
d~pouillées.
Mouillllde
.
La
mouillade
e!l
la feconde opt'rarion
de
fa
fAbriq ue,
&
doie former un artelier fépa ré, mais
nes-voiiin de celui de l'époulardage ; 1l doit y avoir
memc nombre de cafes,
&
dilhibuées comme celles
de l'époulardage. paree que les feuilles doivept y etre
tr2"n fportées dans le mc!me ordre .
Cette opératioo efl
délic;ue,
&
mérite la plus
grande attenrion; car roures
les
feuilles ne doivcnt
p oinr erre mouillées
indiff~remment
; on ne doit
avoir d'autre objet que celui de comnurniquer
a
celles
qui loot trap feches , allez de t"uupleílc pour pa!l"cr
fous les mains des écoteurs,
fans étre briféd; rouces
celles qui ont a!lez d'onéHon p.tr elles-mémes pour
foutenir Cette épreuve, dOIVent en Ctre exeeptées
avec le plus grand fo in .
On ne fau roit en général erre rrop moderé fur la
mouillade des feuilles, ni rrop
s'appl~ucr
illeur con–
fc rver leur qualité prcmiere
&
leur (eve naturelle.
U ne
l~gere
humeélacion efl cependant ordinaire–
ment nécefl:ure dans le cou rs de la f•brication,
&
on
en fai t ufage dans toute s les fab riques ;
cha~une
a fa
préparation plus ou moin
compoféc; en P'rance . ou
on s'arrache plus parriculiercment au choix des ma–
tieres premicrcs, 1.1 compoficion des fauces el! fi m–
ple
&
tres-connue; on fe contente de choifir l'eau la
plus nette
&
la
pl us t"avonneufe
a
laquelle
011
ajoure
une Certlille quanti té de fe ( marin proportÍOonée
a
la quali té des marteres ,
L'
Ecot11g~.
L'écotage cfl l'opérltion d'enlever la
cé}ce principale depuis le fommet de la feuille jufqu'au
tala n, fans otfenfer la feu ille; c'el1
un~
opération fort
ai(ée.
&
qui n'exige que de l'agilité
&
de la fouplc_!l"e
dans les mains de l'n uvrier ; on fe (ert par cette railon
par préférence , de femmes ,
&
encere ¡:>lus volon–
t iers d'enfans qui des l'age Je lix ans peuvent y
~tre
ernployés; ils enlevcnr la dlte plus nette, la pincene
mieux
&
plus vice ;
13
beauré du
t&bac
dépend beau–
coup de cen.! op.!ration ; la moindre c6te qui fe crou–
ve dans les
tabacs
fabriqués, le.s déparc,
&
indifpo–
fc les confommateurs; ainii on doit avoi r la plus iin–
guliere artention ll n'en poinr foutfri r dans la malfe
aes déchets,
&.
on ne (auroit pour cet effee les exa–
mincr rrop fouvent, annt de les livrer aux filcurs .
TAB
On doit obferver, que quoique la propreté foit
ellencielle dans rout le cours de la fabricarían,
&
contribuc pour beaucoup
a
la bo
nne qualiré du
tllbllc
elle ell encare plus iodifpenfable d.ms cer melier
qu~
d•ws tour autre; on con'ioit •• ílez cambien l'ef'pece
d'ouvriers que l'on y emploie, efl (ufpeéle
a
cee éuard
&
a befoin
d'~tre
f"urveillée.
"
'
On choi iit dans le nombre des
fcuille~
qui pafreot
journellement en fabrique, les feuilles
les plus llr–
ges
&
les plus forres. que l'on referve avec loin pour
couvrir les
tabacs;
!'écocage de celles-ci forme nne el:.
pece d'attelier
a
part. qui fuit
ordinairem~nr
celui
des fileurs , cene opération demande plus d'attenrion
que l'écotage ordinaire. paree C]Ue les feuilles doi–
vent erre plus exaélement écotées fur eoute leur lon4
gueur.
&
que li elles veuoienr
a
ltre déchirées. el–
les ne feroient plus propres
a
cer ufage : on diflinaue
ce1 feuilles en fabrique, par le mor de
robes .
0
Touces les feuilles propres
a
faire des robes, fonr
rern•fes, lorfqu'elles !onc écocées, aux plieurs .
L'opération du plieur con!iile
a
faire un pli . ou
rebord, du córé de la dentelurc de la feoille, afin
qu'elle ait plus de réfiflance,
&
ne déchire pas f'ons
la
m~ i
n du fileur.
Déchets.
Le mot de
déc/Jet
efl un terme adopté daos
les .manufaélures, quoique nes-contraire
a
fa
iignifi–
catl011 pro re : on appelle amll la malle des feuilles
triées .
hot(es.
qui doivenr f'crvir
a
compofer les
ta–
btZCS
de cauces les qualirés.
· Ces
dtcluts
loor tranfporc:'s de nouveau dans 13 fal–
le de
la
mouilladc; c'efl alors que l'on cravallle aux
mélangcs, opérarion difficile qui ne peuc étre con–
duite .que par des chefs crcs-eipérirnentés
&
tres–
con•w•lfeurs .
!1
nc lcur (utlit pas de connoitre le cru des feuilles
&
!eurs qualités diflintfrives, il y a tres-fréquemníent
des différences marquées , pour le gour, pour la fe–
ve, pour la coulcur. dans les ft'uilles de
rn~me
cru
&
de
m~
me récoltc .
Ce tone ces dilférences qu'ils doivent étudier pour
les corriger par des méianges bien enrendus; c'efl te
(eul moyen d'enrretenir l'égaliré daos la fabricacion,
d'on dépendent principalemene ·la réputation
&
l'ac–
croi ílernent des manufaflures.
Lorfque les mélanges font faits, on les rnouille par
couchc trcs-légerement. avec la meme limcc done on
a parlé dans
l'articlt
de fa mouillade,
&
avec le¡ me–
mes précaurions, c'efl-a-dire
uni~uement
pour leur
donner de la (ouplefle,
&
non de l'humidieé.
On les lailfe ainfi fermenrer quelque tems, ju(qu'a
ce qu'elles foient pariaitement reílüyées; bienré}r la
maíre prend le meme ron de couleur. de goilt,
&
de
fralcheur: alar< on peut la livrer aux fileurs.
Atttlier de fiüurs .
ll y a dcux manieres de liler le
tabac,
qoi font égalernent bounes,
&
que l'on em–
ploie indi/Jéremmenr dans les manufaélures; !'une
s':~ppelle
jíln·
a
la franfoifr.
&
l'au rre
a
la /Jollan–
doifl. ;
cetre derniere efl la plus généralement en ufa–
ge; la manufdélure de
Parls,
(ur laquelle la Planl'he qui·
répond
it
cet atrelier a éré dellinée, efl monrée
a
la
holla ndoife.
11
n'y a aucune préférence a donner
a
('une
Oll
l'au–
tre de ces manieres, pour la ,bcauté, ni pour la qua–
lité du
t11bac;
il n'y a de différence que dans la ma–
nccuvrc •
&
elle efl ab(olurnent imperceptible aux
yeux. La facilité ou la cliffil'ulté de trnuver des ou–
vriers de l'une ou l'aucre eCpece , déc1dent le choix.
L'opérarion de filer le
tabac
a
la hollandoif'e . con–
Ji
!le
il
réunir les
fot~pes
enfembles, par le moyen d'un
rouer,
&
de les couvrit d'une
f'econd~
robe , qui les
enveloppe exaélement.
La
jo11pe
efl une portian de
tabac
lilé il
l.1 main, de
13 lon¡:-ueur d'environ trois piés ,
&
couverce d'une
robe ¡ufC]u'a trois ou quarre pouces de chaque extré–
mité , ce font les chevelures des bouts que
1~
fileur
doir rétwir
&
hanter l'un fur l'autre.
L'habileté du fi leur efl de réunir ces foupes de
uuniere que l'endroir de la (oudurc foi t abfolument
imperceptible ; ce qui conftirue la beauré du filaue e/1:
que le
bo11din
foit coujours d'une groíleur bien lgale ,
qu'il foit bien ferme, que la couvercure en foi r li!l"e
& bien tendue,
&
par-rout d'une couleur brune &
un iforme .
Le refle de la manceuvre 'efl déraillé daos la Plan–
che, de la maniere la plus exaéle.
Les fileurs font les ouvriers les plus e!lentiels d'u–
ne manufaélure ,
&
les plus d•fficiles
a
former; il
faut pqur cette opérario11 des hornrnes fom
&
ner–
veux,