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670

TAB

une C]U'il eft pof!ible, les

plac~d.

rez-de-chau!l"ée.; la

piGpart des atteliers

ele

la fab nque font néceíla•re–

ment dans le meme c3s. pJrce que les uns font rem–

pl is de matiercs préparées

entallé~s!

&

les autres. de

machines dont l'elfort ex1$e le terrem le plus fohde ;

211lli les bltimens deflines

a

l'exploitation d'une ma–

nu faCture de

tabac,

doivcnc occu per une fuperficie

confidérable .

Cependant ríen n'eft plus eílcntiel que de ne pas

excéder la proportion néceffaire

a

une ma.nutentiOn

facile ; fa ns cene Jrécaution, on

(e

mettro1e dans le

cas de mul¡iplier beaucoup la main-d'a:uvre, d'aug–

rnenter la pene

&

le clépériílement des rnatieres,

&

de rendre la régie plus difficile

&

moins urile .

Opération

,¡,

la

fabriqr~e .

/.

opération, Epoularda

g~ . L'époulardag~

ell la prem·ere de coutes les opé–

rations de la fabrique; elle con!ifle

a

(éparer les ma–

noques ( on appelle

manoque

une poi&née de

feui(~es

plus ou moins force, filivant l'ufage

a

u pays.

&

hé~

par la tete par une feuille cordée ).

a

le• frotter al–

fez !ous la main pour démafliquer les feuilles. les ou–

vrir,

&

les dégager des Cables

&

de la pouf!iere dont

elles ont pu fe charger.

Ü Jns chaque manoque ou botte de feuilles de qt!el–

que erO qu'elles viennent, il s'en erouve de qualltés

difll!rentes; rien de plus eílimeid que d'en faire un

rriagc exaél; c'efl de cene opération que dépend le

fucces d'une manofaélure,

il

en réfulte aufli une eres·

grande économie par le bon emp!oi des mariere¡; on

ne fauroit avoir un chef trop confommé

&

trop vigi–

lant pour prélider

a

cet attelier.

11

f:1ur, pour placer convenablemeor cet attéli7r.

une piece claire

&

fpacieu(e, dAns laquelle on pm!le

prar7quer aotaAt de bailles ou cai'es , que l'on admet

de triage dans les feuilles .

Les ouvriers de t'et atrel ier ont communément au–

tour d'eux, un cercain nombre de mannes; le mo!tre–

ouvrier les change lui-meme

a

me(ure, les examine

de nouveau,

&

les place dans le& cafes (uivant leur

deflination .

Sans cene précaurion, ou les nuvricrs jerteroient

les manoqu es

a

la main dan<

le< cafes

&

confon–

droient fou vcnt

les

tri~ges ,

o

u

ils les rang&oient par

ras autour d'cux, ou elles reprendroient une partic

de 1 poufliere done le frottemenr les a

d~pouillées.

Mouillllde

.

La

mouillade

e!l

la feconde opt'rarion

de

fa

fAbriq ue,

&

doie former un artelier fépa ré, mais

nes-voiiin de celui de l'époulardage ; 1l doit y avoir

memc nombre de cafes,

&

dilhibuées comme celles

de l'époulardage. paree que les feuilles doivept y etre

tr2"n fportées dans le mc!me ordre .

Cette opératioo efl

délic;ue,

&

mérite la plus

grande attenrion; car roures

les

feuilles ne doivcnt

p oinr erre mouillées

indiff~remment

; on ne doit

avoir d'autre objet que celui de comnurniquer

a

celles

qui loot trap feches , allez de t"uupleílc pour pa!l"cr

fous les mains des écoteurs,

fans é

tre briféd; rouces

celles qui ont a!lez d'onéHon p.tr elles-mémes pour

foutenir Cette épreuve, dOIVent en Ctre exeeptées

avec le plus grand fo in .

On ne fau roit en général erre rrop moderé fur la

mouillade des feuilles, ni rrop

s'appl~ucr

illeur con–

fc rver leur qualité prcmiere

&

leur (eve naturelle.

U ne

l~gere

humeélacion efl cependant ordinaire–

ment nécefl:ure dans le cou rs de la f•brication,

&

on

en fai t ufage dans toute s les fab riques ;

cha~une

a fa

préparation plus ou moin

compoféc; en P'rance . ou

on s'arrache plus parriculiercment au choix des ma–

tieres premicrcs, 1.1 compoficion des fauces el! fi m–

ple

&

tres-connue; on fe contente de choifir l'eau la

plus nette

&

la

pl us t"avonneufe

a

laquelle

011

ajoure

une Certlille quanti té de fe ( marin proportÍOonée

a

la quali té des marteres ,

L'

Ecot11g~.

L'écotage cfl l'opérltion d'enlever la

cé}ce principale depuis le fommet de la feuille jufqu'au

tala n, fans otfenfer la feu ille; c'el1

un~

opération fort

ai(ée.

&

qui n'exige que de l'agilité

&

de la fouplc_!l"e

dans les mains de l'n uvrier ; on fe (ert par cette railon

par préférence , de femmes ,

&

encere ¡:>lus volon–

t iers d'enfans qui des l'age Je lix ans peuvent y

~tre

ernployés; ils enlevcnr la dlte plus nette, la pincene

mieux

&

plus vice ;

13

beauré du

t&bac

dépend beau–

coup de cen.! op.!ration ; la moindre c6te qui fe crou–

ve dans les

tabacs

fabriqués, le.s déparc,

&

indifpo–

fc les confommateurs; ainii on doit avoi r la plus iin–

guliere artention ll n'en poinr foutfri r dans la malfe

aes déchets,

&.

on ne (auroit pour cet effee les exa–

mincr rrop fouvent, annt de les livrer aux filcurs .

TAB

On doit obferver, que quoique la propreté foit

ellencielle dans rout le cours de la fabricarían,

&

contribuc pour beaucoup

a

la bo

nne qu

aliré du

tllbllc

elle ell encare plus iodifpenfable d.ms cer melier

qu~

d•ws tour autre; on con'ioit •• ílez cambien l'ef'pece

d'ouvriers que l'on y emploie, efl (ufpeéle

a

cee éuard

&

a befoin

d'~tre

f"urveillée.

"

'

On choi iit dans le nombre des

fcuille~

qui pafreot

journellement en fabrique, les feuilles

les plus llr–

ges

&

les plus forres. que l'on referve avec loin pour

couvrir les

tabacs;

!'écocage de celles-ci forme nne el:.

pece d'attelier

a

part. qui fuit

ordinairem~nr

celui

des fileurs , cene opération demande plus d'attenrion

que l'écotage ordinaire. paree C]Ue les feuilles doi–

vent erre plus exaélement écotées fur eoute leur lon4

gueur.

&

que li elles veuoienr

a

ltre déchirées. el–

les ne feroient plus propres

a

cer ufage : on diflinaue

ce1 feuilles en fabrique, par le mor de

robes .

0

Touces les feuilles propres

a

faire des robes, fonr

rern•fes, lorfqu'elles !onc écocées, aux plieurs .

L'opération du plieur con!iile

a

faire un pli . ou

rebord, du córé de la dentelurc de la feoille, afin

qu'elle ait plus de réfiflance,

&

ne déchire pas f'ons

la

m~ i

n du fileur.

Déchets.

Le mot de

déc/Jet

efl un terme adopté daos

les .manufaélures, quoique nes-contraire

a

fa

iignifi–

catl011 pro re : on appelle amll la malle des feuilles

triées .

hot(es.

qui doivenr f'crvir

a

compofer les

ta–

btZCS

de cauces les qualirés.

· Ces

dtcluts

loor tranfporc:'s de nouveau dans 13 fal–

le de

la

mouilladc; c'efl alors que l'on cravallle aux

mélangcs, opérarion difficile qui ne peuc étre con–

duite .que par des chefs crcs-eipérirnentés

&

tres–

con•w•lfeurs .

!1

nc lcur (utlit pas de connoitre le cru des feuilles

&

!eurs qualités diflintfrives, il y a tres-fréquemníent

des différences marquées , pour le gour, pour la fe–

ve, pour la coulcur. dans les ft'uilles de

rn~me

cru

&

de

m~

me récoltc .

Ce tone ces dilférences qu'ils doivent étudier pour

les corriger par des méianges bien enrendus; c'efl te

(eul moyen d'enrretenir l'égaliré daos la fabricacion,

d'on dépendent principalemene ·la réputation

&

l'ac–

croi ílernent des manufaflures.

Lorfque les mélanges font faits, on les rnouille par

couchc trcs-légerement. avec la meme limcc done on

a parlé dans

l'articlt

de fa mouillade,

&

avec le¡ me–

mes précaurions, c'efl-a-dire

uni~uement

pour leur

donner de la (ouplefle,

&

non de l'humidieé.

On les lailfe ainfi fermenrer quelque tems, ju(qu'a

ce qu'elles foient pariaitement reílüyées; bienré}r la

maíre prend le meme ron de couleur. de goilt,

&

de

fralcheur: alar< on peut la livrer aux fileurs.

Atttlier de fiüurs .

ll y a dcux manieres de liler le

tabac,

qoi font égalernent bounes,

&

que l'on em–

ploie indi/Jéremmenr dans les manufaélures; !'une

s':~ppelle

jíln·

a

la franfoifr.

&

l'au rre

a

la /Jollan–

doifl. ;

cetre derniere efl la plus généralement en ufa–

ge; la manufdélure de

Parls,

(ur laquelle la Planl'he qui·

répond

it

cet atrelier a éré dellinée, efl monrée

a

la

holla ndoife.

11

n'y a aucune préférence a donner

a

('une

Oll

l'au–

tre de ces manieres, pour la ,bcauté, ni pour la qua–

lité du

t11bac;

il n'y a de différence que dans la ma–

nccuvrc •

&

elle efl ab(olurnent imperceptible aux

yeux. La facilité ou la cliffil'ulté de trnuver des ou–

vriers de l'une ou l'aucre eCpece , déc1dent le choix.

L'opérarion de filer le

tabac

a

la hollandoif'e . con–

Ji

!le

il

réunir les

fot~pes

enfembles, par le moyen d'un

rouer,

&

de les couvrit d'une

f'econd~

robe , qui les

enveloppe exaélement.

La

jo11pe

efl une portian de

tabac

lilé il

l.1 main, de

13 lon¡:-ueur d'environ trois piés ,

&

couverce d'une

robe ¡ufC]u'a trois ou quarre pouces de chaque extré–

mité , ce font les chevelures des bouts que

1~

fileur

doir rétwir

&

hanter l'un fur l'autre.

L'habileté du fi leur efl de réunir ces foupes de

uuniere que l'endroir de la (oudurc foi t abfolument

imperceptible ; ce qui conftirue la beauré du filaue e/1:

que le

bo11din

foit coujours d'une groíleur bien lgale ,

qu'il foit bien ferme, que la couvercure en foi r li!l"e

& bien tendue,

&

par-rout d'une couleur brune &

un iforme .

Le refle de la manceuvre 'efl déraillé daos la Plan–

che, de la maniere la plus exaéle.

Les fileurs font les ouvriers les plus e!lentiels d'u–

ne manufaélure ,

&

les plus d•fficiles

a

former; il

faut pqur cette opérario11 des hornrnes fom

&

ner–

veux,