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Y N
s'évirer, il faut commencer par délinir ces termes.
Les
d~linirions
n'ont point lieu pol!r les idées íim–
ples ; tour ce qui a rapport
i\
ces idées, ne fauroit
l!cre ex¡>liqué
a
ceux <JUi _ne les 011t pas . . Les expl!–
carions des mors font pnnc•palement néce(la!res , quand
il s'agir de chafes ou de termes ordinaires! mais done
les nocions ne íonc pas exaélement détermmées, quo!–
qu'il n'y ait rien de plus ordinaire que de nég liger
(es définitions dans ces forres d'occafions. Les mots
d'hre,
de
néant,
de
perfi{lion,
de
volonté:
de
li–
bert¿ d'inertit, &c.
ne font pas entendus daos le
mém; fens par tour le monrle. Lorfqu'on
a
donné
une délinition,
il
ne faut pas empluyer le cerme dé–
nni, dans un auere fe!lS que celui qu'on lui a accri–
bué daos la délinicion : défauc done
il
en facile de
s'appercevoir' en fubnicuanc le défin i
a
la place de
la délinition ;
il
n•en pas nécelraire de commencer par
les délinicions de rous les termes qu'il faur expliquer;
c'en alrez qu'on explique les mocs avanr que de les
.employer' pourvQ qu'on prenne garde
a
ne ¡Jas in–
terrompre un raifoonemenc, en y faifanc encrer une
délini cioo.
Apres avoir expliqué
fes
termes, il fauc obfcrver
qu'il ne fau roic
y
avoir de raiíonnemenc daos lequel
il n'y
a
ir du moins deux propoíirions
a
coníidérer'
de la vériré defquelles dépend celle du raifonnemenc:
ainfi il en clair qu
1
on ne íauroic rien prouver aux
aucre par des raifonnemens,
i\
moins qu'ils ne fo ient
perfuadés de la vériré de quelques propoficions: c•en
par-la qu'il fa ue commencer; mais pour qu'il n'y ait
aucune difficulcé
i\
cec égard, il fauc choifir des pro–
p ofitions dans lei"quelles le fujec puilre
~ere
immé–
d iacemcnt com aré avec l'anribur, paree qu' alors
cous ceux qui encendenc
1
es termes , ne fauroient
avoir le moindre douce fur ces propofirions. Une rel –
le propoficion
s•~ppel le
un
axiolflc.
Voyez
Axro.11E.
11. 11
fJur propofer clairemenc les axiomes done
on doit dédu:re les raifonncmens que l'on a
a
faire.
11
y
a
des propofitions qui ne font pas des axiomes,
mJis qu'on emploie comme rels, ce qu i en nécelrai–
re en bien des rencuncres: on pourroic les appell er des
axiumes rélacifs ' c'en-a-dire des propofit(ons qui
a
la
vérité ne fonc pas claires par elles-memes, mais
done la certitude en parfaicement connue
a
ceux aux–
quels nous propowns nos raifon nem ens, de forre qu'il
feroic inurile de les démoncrer.
Il
y
a des fciences
enrieres qui fervent de fondement
a
d'autres '
&
on
les fuppofe cnonues
a
ceux
a
qui on doit expliquer
ces dernieres : au refle, il n'importe gueres qu' un
raifon nemenc foic déduit d'axiomes, done la véricé fe
fair ap percevoir immédiacement, ou d'axiomes
rela~
tifs: car dans l'un
&
l'aucre cas,
(j
le raifc.mnemcnt
en bien déduic, il ne fallfoit y avoir aucun douce fur
la
conclufion . Si les chafes que nous devons
expli~uer
concernenc
la
pracique, il en nécellaire que celui a
qui nous encreprenons d' enfeigner cecee prJtique,
puilre agir. Enfeigner la prarique d'une chofe, c•en
expliquer commenc il fa ue d1riger cerrai nes aétions;
mais ces aétions mem es dnivent
~ere
décerminées d'a–
vaoce: c·en cecee décerminarion qu'on appelle
deman–
tle .
J e demande que celui
a
qui j'entreprens d'enfei–
gner la mulriplicarion des nombres , pui(le mulripl ier
les nom res exprimés par un feul caraétere,
c~en-a
dire' en air le produit imprimé
d~ns
fíl mémoire. Je
d emande que celui
i\
qui je dois enfeianer la Géomé–
trie, puilre rirer des lignes
&
tracer des
cercles .
L'on
place ordinairement
l~s
demandes immédiacemencapres
les axiomes; mais ce n'efl pas
it
dire que les axiomes
&
les demandes doivent précéder ·tous les raiíonne–
rl\en·s ; il fuffit q'u'on les place avanr les raiíon'nemens
auxquels ils onc rapporr, pourvQ que d'ailleurs ils
n'interrompent pas le lil de la démonnra·rion. Aux
définicions, aux axiomes,
&
aux demandes ; on ajouce
fouvem des hypothefes: c!en ce qui fe faic quand on
emreprend d'expliquer ce qui doic réli1lter de la com–
binaifon de ccrtaines circonnances ; le raifonnemenc
en ce casen hypochétique,
&
il fa ut commencer par
pofer les circonnances; tour cela écam fait, il faut
eu
venir a craicer le fuj e"c propofé , ce qui doit fe faire
par parties .
· lll.
L a divif'ion du fujer propofé doir
~ere
faite
de rell e · man iere
e¡
ue ro ures les parcies en puilrent
~ere
rraitées feparément . Le íens de cecee regle efl,
qu'enrre les parcies , il faut qu'il
y
en ait une qui
puiíle erre expliquée, f.1 ns que les aueres entrene en
confidération;
&
cecee parcie doit erre la premiere,
la [econde doit erre .choi íie de
m~me
parmi les par–
ties qui rellene;
&
nmíi des nutres .
' .
S Y N
IV. La divifion que la nature du fujet indiqué,
doit erre préférée'
&
les parcies les plus fimple> de
ce fujet doivent erre expliquées avanc celles qui
font plus compofées: cene reg le en fubordonn ée•
a
la préeédeore, c'efl-a-dire n'a lieu qu'autanc qu'elle
s'accorde avec l'aurre. Si j'encreprenois d'eníeigner
les élémens de Géomécrie, voici la divifion
&
l'ordre
que
je
devrois fuivre, en ne faifanr accention qu'a
la derniere regle que je viens de propofer; je de–
vrois commencer par ce qui regarde les lignes, de–
la pa(ler aux rriangles,
&
puis aux aurrcs figures rec–
tilignes ; enfin je devrois parler du cercle,
&c.
Mais
quelle géomécrie feroir-ce que celle-la ? Ce qui
re~
garde les lignes paral!eles
&
perpendiculaires, cloit
erre déduit de ce qu'on démoncre des crian¡rles,
&c.
C'en pourquoi quelque naturel que paroirfe l'ordre
que nous venons d'indiquer, il faut pourrant en fui–
vre un auere: cependant on ne doit s' écarcer de
cette quarrieme regle, qu'aurant qu' elle ne fauroic
s'accorder avee
13
cro1íieme.
11
y
a
pourrant des oc–
cafions ou
il
faut obferver
h
quacrieme regle, en
viólant la rroiíieme: ce qui fl'a lieu que lorfque le
fujl't n'Jdmet pas de divifion qui s' accorde avec la
croifieme regle ; alors il fa ue commencer par fuppo–
íer quelque propoíicion, qu'on ne peut démoncrer
que dan> la fuite. Apres avoir expofé la div/fion dll
(ujet, il
fauc
en rrairer les diverfes parcies, en ran–
geanr les propoficions dans un ordre convenable ,
&:
en démoncrauc celles done la véricé ne parolc pas
immédiacemenc' a moins qu',on ne les eovi fage com–
me
Mja connues. Toute concluíion en déduice de
deux prémi(les, de la vérité defquelles dépend celle
de la conclufion •
V.
ll
n'eft permis d'admenre comme vraie, au–
cune propoficion,
a
moins qu'elle ne foir déduice des
axiomes, des demandes, des hypochefes, ou des pro–
pofirions déja prouvées; excepté le feul cas indi–
qué rouc-a-l'heure; favoir, lorfque le fu
jet
u'admet–
tanc poinc de divifion, on fuppofe quelque propo–
fition fans preuve , en fe réfervant de la démoncrer
dans la fu ice .
ll
fauc prendre garde aulli, en em–
ployam une hyporhcle, de regarder comme abl'o–
lumenc vraie, une conclufion qui n•en vraie qu'hy–
pochétiquemenc .
VI.
Touces les propoficions qui ne fervenc ni
a
démoncrer ' ni a éclaircir le íujer qu'on traite' doi–
venc erre rejecrées . En négligeanc d'obíerver cecee
regle, on ne fallroit s'empecher de tomber daos la
confulion.
VIL Les propoficions fimples doivent précéder
celles qui fonc compofées,
&
les propofitions géoé–
rales doivenc erre craitées avant les parriculieres .
11
en quelquefois impollible d'ubferver cehe re¡¡le'
a
caufe qu'il arrive fouvenc qu'une propoficion llm ple
ne peut erre déduire que d' une propoficion compo–
(ée,
&
qu'une propoíirion générale ne peue
e
ere
ex–
pliquée avant que d'en avoir démoncré
quelqu~
ca!
parciculier; dans ces occaíions on dnic négliger cerce
fepcieme regle: c'en de quoi nous rrouvons plufieurs
exemples daos Euclide, auquel bien rles gens ont
reproché d'avoir péché contre l'ordre ; mais ceux:
qui lui ont fai c de pareils reproches , n'onc
pas
fait
attencion.
a
la fubordinacion des regles qui regardent
¡•·ordre des propoficions.
VIII.
Apres chaque propoficion
il
faut premiere–
ment démomrer celles qui en fonr des
conl~qucnces,
ehfu1ce celles qui y onc quelque rapporc, en faiíant
précéder celles qui
y
ont la relacion la plus érroice.
Cerce feconde patrie de la huicieme regle, doic erre
encendue de maniere qn'elle ne
doive
avoir lieu que
quand elle ne fe trouve poinc en oppolicion avec la
re81e précédence . Euclide
a e
u- raifon de féparer la
fe1zieme,
&
la rrence-deuzierne propofition du pre–
mier llvr.e de fes élémens, · quoique dans
U
une
&:
l'aucre propoficion,
il
foir
que~ion
de l'ar¡gle excé–
rieur du criangle .
La difficulré qui fe trouve
a
fuivre toures les re–
glés de la
.f¡ntbefi,
qui viennenr d'ecre expoíées,
n'en pas furt confidérable.
Cepend~nc
avant que d'y
erre accoucumé' on po.trra en fucili¡er la prarique,
en obfe,·vant les reg les [uivances. D 'abord on doic
marquer,
&
bien dérerrniner ce qpe l'on a encreprip
d'etpliquer, en faifant une line qui contienne ronces
les propoíit1ons qui doivenc
~ere
démoncrées, exJ)ri–
mées en peu de mocs, ou
plun~c
fimplemenc indi–
quées, enfuice on doit rechercher les argumeos par
le rnoyen defquels on croit pouvoir pruuver, avec
le plus de
facilit~
&
de
briévecé,
les
propofi(iDI\S
•
dont