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S O I

voir;

pa~ce

que pour lors, le coup de navette précé–

den r fai!ant que la trame fe ferOit trouvée de{fous la

cordcline de la rive qui auroir levé , cette cordeline

le rrouvant baillée q uand il faudroit repaller les deux

cou ps ,

l'ou,vrier en étendant la trame pour la cou–

cher , les cordelin

es qui n

e levene pas érant tres-la–

ches, pttendu que

cel

l.es qui levenr fupporrenr tour

le poids del1iné

a

le

ur extenlion ¡ il arrive que la

tr~me tire la cordeline qui n'efi pas tendue ,

&

la fa1t

rann-er lous la feconde qui l'efi beaucoup, atrendu la

Jevée,

&

form e une liliere quarrée au lieu de former

le ruban , ou d'

~ere

place comme elle doir

~ere .

Cette précaution quoique tres-importante efi tel–

Jement ignorée

d~s

f:1briquans de Lyon, que prefque

roures les étotfes péchenr par la liliere ,

&

que ceux

qui ne connoitlenr pas la fabrique, amibuent _ce dé–

faut

a

la qualiré de la

marier~

done la cordelme

e~

c.ompofée , quoiqu'il n'y en ait pas d'autre que celu1

que l'on vie:.r

de

cirer .

Il

efi done d'l'lne néccllité indifpenlable de paiTer

les cordelines

d' un~ f>~Gon,

foir aux tatferas o u

gr~s­

de-tours' f<)i t aux fanns' que celle qu¡ efi

a

la nve

de l'éroffe foi t roujours difpo(ée

a

~ere

levée du coté

ou l'quvrier lance la naverre, paree que pour lors

il fe rrouvera qu't>lle aura baiffé au coup précédent:

cette obfervarion concerne roures les éroffes de la fa–

b rique en général.

Dans u

ne érotfe telle qu'une lul1rine liferée ,

la

facon.de

paiTer la cordeline efi ditférenre pour qu'elle

fo

lt parfaite, paree que pour lors la prerniere naverre

palTe rég ulieremeot deux fois, quand celle du liferé

n'en paíle qu' une ; ce qui (lit qu'au rerour de la pre–

m iere la cordeline doif croifer pour

arr~rer

b

trame ,

ce qui n'arrive pas dans celle que l'on vienr de citer¡

d e

fa~

n que clans celle-ci les deux coups de trame

&

celui du liferé cloivent fe . trouver fous un méme

pas pour que la lifiere ne fa(J'e pas

le venrre de

vea

u.

Les cordelines daos celle-ci doivenr done erre paf.

[écs'

C.woir du coté droit la prem;ere

~

la plus pro–

che el u drap fur la

3' 4. 7

&

se

Ir

{fe¡

la

feconde fur

la premiere,

2,

&

, ainli des au t1·es , fo iC qu'il

y

en ait lix o u huir; de fa con que celle de

la

rive fe

uou ve toujours paOée fur ' tes memes lilles de la fe–

conde ¡ par conféquent elle leve du dlré ou la

na–

v erte etl lancée. Les cordelines du córé gauche doi–

venr

~ere

pallees en feos contraire , c•e'l1-a-dü·e, la

premiere plus r:es du drap fur la premiereJ

2'

5

&

6•

,

la feconde lut la

3, 4 , 7

(x

S• ,

ce qui fa it qu•au

moyen de l'armure du fatin, celle de la rive , au fe,

c ond coup de naverte, fe erouve régul ieremenr fu r

la troilieme [i{fe' qui el1 celle qui doi t lever

a

ce

m~me e'oup, fuivanr l'armure du mérier.

Cordelin~s

po11r

In damqs .

Il

n'efi pas poffible de

paller la cordeline dans le damas , ni dans rous les fa–

tins

a

cinq liffes¡ de

fa~on

que cel le de la rive leve

réuuli~remcnr

du coté que la naverte

~11

lancée' at–

te~du

le nombre i¡npair des lilles , qui fai t que quand

le courfe des cinq liffes e11 fi11i, la naverre fe trouve

a

gauche dans

le premier'

&

a

droite dans le fe–

cond;

il

y a cependant une

fa~on

de les pa(Jer , pour

que la lifiere {oír belle, d;ffét·enre des aurres genres

d'érotfe: la premiere aordeline du coté du drap doit

erre paffée. fur la premiere lille du coté du corps' la

q uatrieme

&

la cinquieme; la feconde doit erre paf–

fee fur la deuxierne

&

la rroifierne;

la rroilieme fur

la quarriem_e

&

la

cinquieme_; la quarrie11_1e

f~r

la pre–

miere , la fcconde

&

la rro1fiemo; la cmqu•eme fur

la rroilieme, quatrieme

&

la cinquieme ; la

lixieme

fur la premiere

~

la feconde, en oommeoc¡anr

a

la

droite. La liliere du coré gauche doir e rre pallée de

meme que celle elu coté droi r.

Il

)' ~encere

une aurrc

fJ~on

de palier la corde line; favoir, la premiere du

córé du drap fu r la premiere ·

&

la fecond<'¡ la fecon–

de fur la quarrieme

&

la cinquien]e; la rroilieme fur

la feco nde

&

la

rroil¡eme¡

13

qua~rieme

(ur la pre–

m iere

&

la cinquieme; la c[nquieme fur la rroilieme

&

la quarrieme; la lixieme fur la premiere

&

la le–

co nde, o

u

il faur obtcrver que la li/fe du milieu, o

u

b

rroilieme par bquellc finit le fecond courle , ou

le cli xieme coup , ne doir jamais faire levcr les

m~mcs

cordelines qui fon t fur la

premi~re

liffe, paree que

pou·r lors le courfe finiffant par cclle du milieu, les

m tmes cordelines leveroient,

&

la trame ne feroir

poínr liée .

.

Dr 1{1

d~f'érenu d~

<

d11mry dc

l,yor1

cyJ

dt

Ge11u .

La

fa~on

donr les !taliens, principalement les Génois,

fal:iriquen~

lt: dalljas

1

efi rellemenr diiférenre de celle

SOl

dont on fe fert en France , foit par la qualité

&

quan–

titédc.foic done leurs chaines fonr compolees, foit pac

la maniere done ils fonr rravaillés', qu'il n'e{l pas be–

foin

d'~tre

fabriquaot pour convenir que

li

leurs érof–

fes font préférées aux nótres, leurs prínci pes fonr

auffi plus excellens ; c'el1 ce qu'il el1

néceiT~ire

d'ex–

pliquer.

On vient de dire que la qualité

&

quantiré de la

foic

done

les chaines des

d~mas

qui fe fabriquent

chez l'étrang-er fonr compofées , differenr de la qua n–

tiré

&

qualité de celle qui ell employée dans les

damas qui fe fabriquenr en France ,

il

faur le dé–

monrrer.

Le réalement du

1

Oélobre

1737,

quoique remp[.j

de verilies fur le fait de la fabricarion des érotfes, ne

fair aucune rnention des damas meubles;

il

ordonne

feulement,

art. 68 .

que les damas .ne pourront erre

faits

it

moins de

90

porrées de chainc. Celui du

19

Juin

174-'f,

ordonne,

titre

viij.

art.

.of.

que les damas

réputés pour meubles ne pounont erre faits ii-rnoins

de

90

portées de chaloe

1

chaque portée de

So

fils .

Certe íixation qui ne concerne précifémenr que

lq

quantité

defoie

pour ce geore d'étoffe , démonrre al–

fez que

les fabricareurs des deux réglemens qu'on

viene de cirer, n'éroienr pas des plus intellig ens,

puifque d'un dlté, la quanrité de

foie

qu'ils adrner–

rent ell in[uffifanre,

&

de l'autre, qu'i[¡ ne fonr au–

cune menrion de la qualité, qui efi auffi elfenrieíle

que la quantité mém e.

l/4rt.

1.

du réglement du

8

Avril

172-4,

pour la

manufaélure de Turin, cirée du réglemenr de celle de

Genes, veur que les damas (oienr faits avec une chaf–

ne de

96

porcées de

So

fils chacune,

&

avee un pei–

g ne de

24

porrées , pour qu'il fe trouve

8

fils par e-ha–

que elene de

ce

peig ne ,

&

qu'il ne foit employé

a

l'ourdillage des clamas que des organlins du poids ele

6

oélaves (

6

oélaves fonr

18

deniers poids

de

mare ) ,

c:haque raz (un raz fa ir ucmi-aunc de Fraocc ) , au–

moins , éranr reines,

c

e qui va

ut aurant pour le poids

qu'une once

&

derni~

cha9.ue

aune de la cha!ne pour

ce

u~

qui s'ourdilfenr en

~

rance.

Les Piémonrois

o~c

eu foin de fixer le nombt•e des

portées par rapport

ll

la quanrité de

foie

dans leurs

damas, de meme que

les

poids par rapport

a

la qua–

lité ,

&

n'onr pas oublié de faire urdonner que les

peignes pour la fabrication de ce genre d'érotfe fuf–

lent c;:ompoli!s d'un 4JOmbre de portées proporrion–

a

la quamité de

la

fol~,

&

oe concinffent que

8

fils chaque denr .

La ·fixacion du poids feroit inutile fi le nomb re des

porrée~

n'éroir pas délig né , paree qu'on pourroit

merrre moins de portées

&

un organfin plus gros, s'il

o'étoit quel1io1! que

~e

la _qualité , aíin c¡ue le

m~me

po1ds fe rrouvat róu¡ours a la chaine,

cm

conformiré

du

réglemenr; ce qui contribueroit

a

une défe'éluo–

lité d'autant plus grande, qu'il n'elt perfonne qui

~e

Cache que ce n'cfl pas le fil

le plus gros

&

le plus

pe!anc qui fait

la

plus belle roile, rnais bien le plus

fin

~

le plus léger, la <¡Uantiré nécellaire fuppofée

complerre .

Les Génois rnerrent

Ioo

porrées aux moindres da–

mas meubles ele leurs fabriques,

&

un peigne de.

21'

porrées pour faire égalemenr le nornbre complet de S

fils chaque dent;

ce

qui doir immanqu:tblement faire

une étotfe plus parf;me que

fi

elle ne conrenoit que

90

porcées , comme il ell ordooné par les réglemens

de

1737

&

1744,

concernant

le~

manufaélures de

L yon.

La quantité des portées prefcrire pour les

clama~

de Turin

&

de Genes , étanr fupérieure

a

celle qui

<:'11 prefcriee pour ceux qu'on fa ir en France, il ell

~vident

que leurs éroffes d!Jivent furpaller ces der–

nieres ; ce n'el1

pn~

encere affez pour leur perfellion,

«es érrangers veulenr auíli que le poids de leur chaine

foir fixé, crain te qu'un organfin trop fin n'a lrérat la

qualité

de

l'érotfe nc garniflitnt pas affez; ce

qu~

rous

nos fa bricareurs de rég leme<lS n'oor pas fu imaginer,

quoiqu'ils le foienr arrachés

a

des minuries

infinimen~

au-dellous de ce que demande le damas pour qu'il

foit parfait .

Si un oru-anlin extraordinairement fin peur rendre

le damas

dére.:tueu~,

quoique le no1mbre

des

porrée¡

!oit complet , un or¡pnfin exrraordinairemenc gros

ne le rendra pas parfa1r; il faut une marierc;, propor–

rionnée

a

l'éroffe pour laquelle elle e!l: dettinée; de

Fa~(;m

que

ti

un organfin trop

fifl

fa ir paroirre l'érotfe

affamée o u peu garnie, celui qui e{l tro p' g ros fera

p~roirr~

qn

f~rin

rude

&

!ce, au-lieu d'érre doux

&

velou-