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1

sor

toute la fabrication de l'éroff'e. Il ell nécelfaire en–

care que le dellinareur fafre

renco~trer

les fleurs ,

feuilles

&

riges de fon deílein ; de fa<,¡on qu' en le

renverfanr de droirc

a

gauche pour le rirer . roures

les parties fe trou\•ent

parfaic~menr

fur les mc!mes

cardes ou dixaines qui doivenc fe fuccéder caut

d~ns

la fin du premier lifage, que dans le comme¡1cement

du fecond. Cette fa<,¡on

ert

tres-lingulierc ,

&

des

mieux ímaginées de la fabrique, pour <lifpenfer le

dellinareur de ne faire qu'un éleílcin au lieu de deux.

L e lieur Maugis dans fa nouvelle méchanique a

trouvé le moyen, en lifant le deílein une !ols {eule–

ment, de faire l'érotfe comme

li

le

deílein éroir lu

deux fois'

&

de faire poner la figure de droire a

gauche .

Voytz /11 4iffirtation

conrenanr les avantages

<le fa machme, imprrméc

3

Lyon en 17)8.

11

feroit

tres-difficíle de peofer qu'un detlein lu une fois feu–

lemenr, pílt parolrre deux fois en érotfe de difieren–

te fa<,¡on; copeodanr le fa ir

efl:

confl:ant.

S O

I

pour cette démonflracion, on en fera f•ire deux plu1

grandes qui contiendrflnt

~n de(l'~in

en J?lufieurs lacs

Óroc-hés ;

&

au l1eu de Clllq

a

fix diX3tlles COmme

cell es-.;:i' 00 les fera de

1)

a

"io chacunes ; mais il

faut un avertiílef!Jent prompr , s'il efl: po11ible: le fi–

lence fur cet ob¡er prouvera qu 'on eft fa tisfait .

Un dellinareur qui en obl igé de fournir chaque an–

née

~o

defreins .dans une fabrique, conrenanr too

feuilles, n'a befoin que d'en pe•ndre

~o

pour rem–

plir fon objer; ce qui fai r qu'il s'applique inlinimeor

mieux a perfeélionner Ion ouvrage , t'oit dans la com–

polirion, foit dans le

go~r:

on nomme ces de(l'eins ,

def!eins

J

réf!étitÍOIS .

Des cordelmts.

O

u donne le nom

d'arnll/r•

a

la

fason de paflcr les cordelines; ma is ce mot en im–

propre; car l'armure ne

concern~

précifémenr que

la maniere de fai re lever

&

bailfer les li(i'es , fuivant

le genre d'érofle que l'on fabrique; au lieu que la

bcauré <fe

1:¡

cordelioe qui forme la .li!iere, ne

le

tire

que de la fa<,¡on de la paíler dans les

li(i'es.

Aulli l'on

va donner cene

fa~on

de la palfer, qui doic

~ere

la

mt!me dans ro•Js les gros-de-rours

&

ratferas, ainfi

que daps rous les farins , foir

~

huir lifies , foit

a

cinq.

Pour parvcnir

il

cerre opérarioo , on atrache deux

femples au rame, dont !'un par la prcmiere corcje

a

gauche' prend

la

premiere égalemem du rame,.

jufqu'a celle qui flnit par

400,

done la pareille db

temple qui fa ir la 4oc•, y cfl: arrachée, ayanr conri.–

nué

nom~re

par nombre de carde tlepuis la premie.

Te des

400

du femple,

jufqu'~

la derniere. Le fecond

feml!le au conrraire a la premiere corde arrachée

a

la 4oc• du rame,

&

la 4oo• du Cemplc a la premierc

du rame; de fason que ces deux femples éranr

a~ra­

chés d'une

fa~on ro~alemenr

oppofée, il• s'enfuir

qu'un des femples pone la figure dans

l'éroff~

d'une

fa<,¡on oppofée

a

l'autn;, en !uppofanr que le deflein

f(\r lu fur chacun des deux fempl es féparés; mais

comme le ddlein n'efl: lu qu'llne fois lur un fem–

ple, ce

m~me

(emple fur lequel le de(l'ein efl: lu, efl: ac–

.:roché oux deux femples donr efl: quefl:ion;

&

p011r

fabrl~uer

l'érotfe, on banrle le femple qui doir faire

faíro

la figure d'un cOté,

&

quand il efl fini on bande

l'~qrre

fempl e

&

on

!~che

le premier

¡

ce

qui-fair que

la

figure efl exécutée dans un aurre tens; c'efl-la le

fecr-er, Le feul fecnple qui ell lu efl atraché hori!bn–

talemenr

a

d\té du mérier

&

bien rendu. ayant la ga.

vallinicre arrachée de

m~me

au-defrus; de

fa~on

que

la

~ireufe

prenan.t le lac, s'il efl pefant elle

1

arrache

a

une perite bafcule' qui en faifanr lever les cardes

que le lac rcrienr, celles-ci fonr venir les carde! d'u n

des deux femples arrachés d'uf1e fa<,¡on oppofée, lef–

qucllcs cardes entrenr dans un rareau, lequel baif.

fanr au moyen d'une

~urre

baf.;:ule qui le tire par le

bos,

&

au moyen encare de perles

·arr~tées

&

fixes

fur chaque carde du femple, pour

emp.~cher

que le

ratean ne gli(le; les perles rert;nant les col'lles aux–

quelles elles font fixées, rirenr la corde de rame qbi

fait lever la

.foie.

&

fournir le moyen

a

l'ouvrier de

brocher le lae ou plOer la navetee, li le cas

l'exig~

pour la iabricarion de l'éroffe .

Pour fail'C une belle liliere dans un raff"eras ou

gros-de-tours, il faur.paíler une cordeline fur la prc–

miere liíle

&

une fi.J r la t'econde; ainfi des aurres,

s'il y en a lix ou huir . Si l'érotfe exigeoir qu'il

y

eílt

un lilertl patré lous une liOe levée {eulement', pour

lors on paflei'Oic ehaque cordeline fur deux li(i'es

¡

favoir une fur la premiere

&

la rroilieme,

&

une

f~r

la feconde

&

la quarrieme, ain!i des aurres; paree

que fans ccrre

pr~caurion,

il arriveroit que les

cor~

1 delines

n'~tanr

paflées que fur la premiere

&

la fe–

conde, quand on fcroir obligé de faire lever la rroi–

lieme

&

la quarrieo\e ieules,

&

qu'elles n'auroient

poinr de

cordelin.es

dans leurs mailles, il n'en leve–

roir aucuoe pour pafler la naverre de

lifer~;

confé–

quemment la trame oc feroit poinr arrérée.

A l'égarrt des farins

a

huir li(les, s'il1 font fabri–

qués avec deux naverres ,

[oic

fa rins pleins ou uni·s,

fo•r

f~rins f.1qonné~,_

il faur que la premiere cordeli.

ne prtfe du ilrap fO'tr pa(l'ée fur la deux1eme, rrotlie–

me, fix ieme,

&

{eprieme li(l'e; la fe'conde, fur la

premiere, quarrieme, cinquieme,

&

huitieme li(i'e,

ainfi des aurres; de fagon que la fixieme ou huirie–

me cordel ine foir la premiere hors du drap du

cOt~

droir, ou des deux naverres, quand on commence

le courfe ou

a

rravailler. A l'égard de cóté gauche,

il

faut commencer dans un fens conrraire, c•en-a–

dire, que la premiere du

e

Oré du drap fo it paflée fue

la premiere, qnarrieme, cinquieme,

&

huirieme ; la

feconde, fur la deuxieme, rroifieme , tixieme ,

&

fep–

tieme,

&

ainfi des aurres. Au moyen de cerre

fa~on

de pa(i'er la cordeline,

il

arrive que les deux promiers

coups de navene fe rrouvent précifément fous les

m~mes

cordelines levées; les deux feconds !ous cel–

les qui avoienr demeuré baiílées; ainfi des

aurre~

jufqu'a la fin du

courf~ ;

quoique

a

chaque coup de

naverre il leve une li(i'e dif!'érenre, fuivanr l'armure

ordinaire d'une prife

'&

deux laiílées .

Exemple

_(t/1• 1111

deffiin

m

pttic.

Afremblez les deux

part•es

(l!J,

de

fa~on

qu'elles formenr la lerrre

CG,

c'efl le deflein entter, ou ce qu'il doir faire en érotfe;

liíez la parric

¿f

fculemenr, elle formera en érotfe ce

que les deux parties démonrrenr .

U

faur pour ceere opérarion commencer

a

tire en

montant du cllré de la lercre

a,

jutqu'ii la fin de la

.fcuille

11,

la lerrre demi

C.

Cerre feuille érant lue, il

faur :la renverfer

&

la lire une feconde fois ; de fason .

que

la

!eme

A

foir

r~nverfée

aulli,

&

fe rrouve en–

hauo¡ pour lors on lir une feconde fois le de(lein en

remontanr,

&

on finir de

11\~me

par la lerrre demi

C.

JI

efl: vilible que la feuille renverf<le pone

il

droire

ce qui éroit agauche ;

&

que

tl

011 la lifoir

~

!'ardí–

naire en commenqaor du bas en haur, les fleurs au

Jieu

de

monrer au fecond lifage defceodroieM; mais

comme on fa ir tire du haut en bas, la figure dolr rou–

jours fuivre l'ordre de la premiere feuille, arrendu

que le premier lacqui fe tire, fe rrouve égalemenr le

prcmier de la premierc feuille,

&

que le dernier fe

trouve de mt!me le dernier; avec cene djjférence,

que la pofirion de la f'euille au fecond lifa¡;e, fe trou.

ve roralement opp(lfée

a

celle de la prelruere,

&

que

par une conféquence infaillible, la figure

doi~

fe rrou.

ver de mfme élans l'érotfe.

Suivaor cene démonfl:rarion, dans la pratique or–

dinaire, un deílein qui conrienr une feuille de

40

ou

~o

dixaines érant !u deux fois, paroir aulli long en

érof!'c , que s'il en conrenoir

den~ ;

&

fuivant la mé–

chanique du lieur Mau-!l'is,

il

n'efl: be!oin que de les

Jire une fois, pour qu'1l produife le

me

me ef!'er.

• Si ces deux

pori~es

feuilles ne fonr

p~s fufhfanr~¡

'lfllll XV.

Cerre

fa~on

de pafrer

l~:.t

cordelines renferme dem:

objers ég,tiemeor e!Tenriels pour la perfeélion de la

lifiere. Le premier eft que les deux coups de navccre

fe trouvent régulieremenr de chaque cOté enrre les

erais ou quarre

m~mes

cordelioes aurant de(l'us que

de(i'ous,

&

produifenr un etfer bien ditférenr que fi

elles croifoienr

a

chaqae coup; paree que pour lors ,

le fatio

n~

croifanr pas comme la lifiere ,

&

la trame

y

cnrranr dedans avec plus de facilité, la lifiere avan–

cereie plus que- l'érotfe par rapporr

a

la croifure con.

tinuelle

¡

ce qui

Id

rendroit défefrueufe,

&

feroir que

l'éwtfe éranr déroulée, la lifiere fero ir ce qu'on ap–

pelle en fabrique le

vmtr~

ti

eveatt;

randis que l'érolle

parotrroit ég1lemenr tendue; ce qui arrive néanmoins

rres-fouvenr

&

fa ir plroirre l'érofFe défeél:ueule, prin.

cipalemenr quand il s'lgir de coudre ti!iere conrre li.

liere quand elle efl: coupée pour en faire des robes

ou autres ornemens .

Le fecond objer, que l'on peor dire hardiment

e

ere

ignoré de

Id

cenrieme panie des fabriquans cfl:, que

certe faso!! de paíler les· cordel mes, f:ur que dans

celles qui levenr du coté oil on pa(le la

n~verre,

celle

de la rive, ou la piYs éloignée du drap, ne peur man.

quer de lever,

&

fut'cellivemenr

les

aurres une prife

&

une lai(i'ée, afin que la trame fe trouve rcren_ue

par celle qui leve,

&

que la liliere foir piare

~

Ion

extrémité; ce qui s'appelle en rerme de fabnque.

[11iu

/~

r11b11t1 ;

ce qui n'arriveroi¡ pas

fi

la fecon(l_e le.

8~~

~~