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SI M

Le cloéleur Grew

~emarque

dans fon

tmatbmie tln

fll•ntu,

qu'élles onc pareiHcmenc leurs parncs

jimi–

l•tru

&

orgJniqncs.

f/9ytz

I-ILAST! .

SIMILE

ou

A SIMIL I ,

(

Litér11t.)

líeu commun

en rhéwrique , par lcqud on tire des preuves ou des

argomens de la

conven~nce

que deux ou plufieurs cho–

fcs onc enere elles. Tel en ccr

ar~umenc

du

P.

Bour–

tlaloue fur la providence. , Le mondain croic qu'un

écar ne peuc

~ere

bien gouverné que par

1~

fagclle

&

le confcil d'u n prince.

JI

eroir qu'une mailon ne

peuc fubfiner fans la vigilance

&

l'économie d'un

pere de f1111ille . ll crnirqu'un V>ifreau ne

peuc~rre

bien condu ir lilns l'accenrion

&

l'habilecé d'un pi–

lote:

&

quand il voic ce vaillcau voguer en pleine

me•·, ccrre fa mille bien ré.¡lée , ce roya

u

me daos

l'ordrc

&

dans la pJix, il conclul fans héficcr, qu'il

y

a un efpric, une iiHolligence qui y préfide. Mais

il

préccnd railonner roueaucremenc :\l'éganl du olon–

de cnncr;

&

il

veu c que fans providence , f.1ns J>ru–

dencl· , fans i11tolligence, p•r un effcc do hafard •

, ce grand

&

valle nn1vers fe maincienne dans l'or–

" dre mcrveill<lux ou nous le voyons . N'ell-ce pas

,

allcr concre fes pro•1res lumicres

&

coorredire fa

,

raifon

>

Cndme dt 8 o11rdal. t .

1l .

p.

309·

!M

L!

1U

t:

o¡¡

RE

'SEMil LA,

CE,

[f.

en

Mé–

tapby./iq"'•

c•en l'idenmé des chotes qui fervenc

a

c!ltb n¡¡u~r

les

~eres

entre eux. Les

~eres

ne peuvenc

~ere o.Jilc~rnés

que par ccrwnes propnt'cés imrinfe–

ques

¡

m1is ces propriécés ne lauro,ene .!ere connues

&

déccrminées qu'en les compara oc avoc celles qui fe

rrouvenc daos d'aocrcs erres.

11

n'y

a

que cecee voie

c¡ui meere en

~cae

d'cxpliqucr la ditférence de ces pro–

pri6cés. O uand on n'¡• en remarq ue

~ucune,

les objecs

Jonc ceni\!s parf:uremenc femblable>. Le

vez

le plan

de

deux &lifices; fi Icor dif[10ficion

&

leurs din1enfions

fonc ablolumenc pHeilles, ces deux plans fonc les

mémcs ·

& ;\

m?•n• que de les numérocer, vous ne

faurez

l

quel éddice chacu n d'eux

fe rapporre, ou

plucllr il vJus {ero inddférenc de le fa voir . '

La quanticé peut diff<l'rer ou clcre la meme dans les

choles lc•ublables. Q •Jand elle d

ff~re ,

on fe fe

re

de

cecee dit"proporcion

qe

chafes femblables pour lc:s dif–

tinguer,

l..'idencicé de qu·tnciré fJ it ce qu'on appelle

Jgalit;,

done

voyez

1

llrficlt;

&

la

./illrilitudt

porte ru .·

tour

ce q01 n'etl pa quanmé dans ks écres . Léibnitl. qui

a

donné

1~

prem1er une idée cl •tlin.:le de la

(imilifti–

Je,

dt'fimc les chofe• femhlables:

ea

qt~<~

11on polfiml

Ji[ling11i ni(i per

t·ompr<~{entiam.

M

ois ce

cerm~

de

t ompr.rfontta

aura

qu~lqu~

chute J 'oDicur

&

do crop

rctl crr~'

ro

o

o le rc

tlrcmc

a

la próti:·nce des objccs

qui s'vffrcnc :

1-Ja.fo•

s

ii

n

s

len•. Pour renclre l'ex–

preflion de Léibnit7. jufle,

&

Ion iMe vérmblc, •l

fauc

éccndrc la compr<!lencc a la pollibilicé d'appliquer

non-lculcmcnc les objecs l' uo fur l'autre, mais

enco.

re a cclle de comparer fucce11ivemenc deux objecs,

l'un préfeoc,

&

l'aucrc abfeor,

a

un croifieme, qui fer–

ve de mcfure

&

de proporcion commune.

Si dcux ou plulieurs objers reffemblans fonc pré–

fens :\-la-fois, la place

u

e

ch~cun

d'eu' occupo, le

dlilin!!:ue des aocres.

'ds ne s'offrenr pas aux feos

e11 010me cems, On procede

a

J'égard de

CCUX

qui

chf–

fereot en qt•anciré , par la voie de comparaifoo

a

quclque mefurc qu1 s'applique fuccellivemenc

i\

l'ob·

jet

préfenc ,

t\

l'objec allfenc. Sinon

011

a recours aux

raifons excrinféques, prifcs

de

divers rems

&

de di–

ven lieux dans lefquels ces objecs oñc exiflé& cxjl\enc,

Les

chofes encre

lc~1uelles

on nc peor· faifir d'au–

rres différences

incr!nfcques, que celle de la quan–

ticé, pam•lleoc done femblables,

&

onc la

m ~me

ef–

feoce, autli·bien que les mlmes décermioacioos. La

fimi(itudr

n'a

lieu qu'encre des

~tres,

qui apparricn–

oenr

t\

la mc!me efpecc, ou do moin au

m ~mc

genre,

&

elle ne s'écenú pas

au-del~

des bornes de la nocioo

communc, jous laque

JI

e le

chofes Jemblables

(o

oc

compnfc .

ne monrre d'or, d'argenc, -de cuivre,

fonc f\!mblable , encane que n1onrres compofées de

.rnunges

&

de rellorcs qui fonc aller l'aigudle fu r le

cadran des heures.

oilil leur norion commune,

&

leur refremblaoce oc va pas plus loio.

La

maciere, la

grolleur, le poids, la fu<,¡on fonc aurant de chafes qui

peuvent V•lrier.

IJ

en

Vr~i

<JU'a

me(ure qu'elles s'ac–

cordent,

Jafimilitude

augmence jufqu'a ce qu'ellc foi c

parfaite par le con..:ours

de

couces les choles qui fer–

venr

il

·nin uer les erres.

Or, i efl m•nifelle qu'il ne fauroi c y avoir une fui–

te m.aniíet!c dos caufe ; car la derniere caufe augmen–

terOIC

la llllte en prqdulfanc fon effet.

Tome XV.

S

I lv1

171

Pour

I~J

Ml3thémaciciens,

ils

appellenc

injini

cout

Ce

qui furpafl'e le fini; C'eil i\-d1re,

COLIC

Ce qtll peut

~tre

e<

primé ou mefuré en nombre.

Cet article

efl

tir¿ dn p11pien dt M.

Formey.

J>II¡.ITUDE ,

f.

f.

(1/

Arithmftiqut, a•omhrie,

&c.

fignifi~

la rehcion que deux chutes

fomblabln

onc eo–

femble.

f/oyrz

' I!:MSL, BL

t: .

IMILIT UI)B,

(

Rhhor. )

la

.firni/illldt

en onc figure

par raquelle on ckhe de renJre une chofe fenfible

¡>a•• une aurre rooce diffi!rcnce .

Les rhéceurs s'en fervenc ou pour prouver, ou pour

oroer, ou pour rendre le dif ours plus clair

&

plus

agréable. Quincilien, queje coafulce comme un gui–

de proprc

a

nou• conduire dans les ouvrages d'e(prit ,

cli r que les

fimilitudes

ont

éré

invencées

les unes

pour {ervir de preuve des t•hofcs dllnt on traite,

le&

aueres pour éclaircir les marieres douceufes .

La premiere regle qu'il donne

a

ce fuje c en de

!IC

pas apporcer pour écla ircilfcmenr une chofe qui efl:

peu connue; paree que ce qui doic éclaircr

&

don–

ner do jour

il

une chofe, doi c avoir plus de clareé

que la chofe meme. C'ell pourquoi , dic-il , Iaillons

aux poeces les comparaitons favanees

&

peu connues .

La fecunde reg le en que les

(imilitudu

ne doivent

pas erre

triviales: car plus elles parotlfenc neuves ,

plm elles caut"enc d'adrniracion.

La croi1ieme regle ell que l'on ne doic poinc em–

ployer des chofe

faulles

p

ur

fimilitudu.

Quelquefois la

(imilitudt

précede la chofe, ou

1~

cholo precede la

fimilitude;

quelquefois aulli elle en

libre

&

décachée: maiS elle ell plus a¡:-réable quand

elle cfl joincc

avec

13

,·hofc done elle ett l'imagc , par

un líen qui les ernbra lle cou ces deux,

&

qui fair qu'ei–

Ies fe répondenc réciproquemem.

Une quacriemc regle que

¡·~¡ouce

il celles de Quin–

tilico, c'ell que daos les

(imilttudu

l'efpric doic cou–

jours gagner,

&

jamais perdre; car elles doivenr

coujours ajoucer quelque chofe , fai re voir la chute

plus gran<le, ou, s'il ne s'agir pH de grandeur, plus

fine

&

plus

d~ l icace;

mais

iT

fa ue bien fe donner de

garde de momrer

a

['ame

UO

rapport dans le b3S, car

elle fe le feroic caché,

fi

ell e ['avoir decouverc .

La cin<¡ukme regle, c'etl que l'efpri c doic réunir

dans les

jtmilitudu

tou r ce qui peor frapper sgréa ble–

meoc

l'imai{inaCiun; mais afin que

la

rellembhwce

dan< les idées foic fpiricuellc, il fauc que

le rapporr

nc {auce pas d'abord aux yeux , car il

u

e furprendroir

poi oc,

&

la furprit'e en de l'ellencc de l'efpric. Si l'on

comparoic la blancheur d'un objet

~

cclle du lait ou

de

1~

neige,

il

n'y auroir poinc d'efpric daos cenefi–

militude,

a-moins qu'on

n'~pper~Oc

quelque rapporr

plus éloigné encre ces deux idées capable d'excicet'

la furprife. Lorlqu'un poere nous dir que le fein de

fa malere(]e ell aulli blanc que la

nei~e,

il

n'y

a poiot

d'efprir dans cecee comparaifon; ma•s lorfqu'il a¡ouce

avcc un foupir, qu'il ell d'uilleurs aulli froid,

voil~

qui en fpiricuel. Tour le monde peur le rappeller des

e<emples de cecee efpece: ainfi la

fimilitudr

doir fru¡>–

per par quelque penfée nouvelle, fine,

&

qui caufe

une efpece de furprife .

Entre canr de belles

fimilitudu

que j'ai lu dai'S

l~s

oraceurs,

&

les poiices ancicns

&

modernes , je n'cn

cicerai qu' uoe feule qui me charme par fa nuble fim–

plicicé; c'ell celle de

M .

Godeau

dans fa

paraphrafe

du premier pfeaume de DJvid '

Conmu (itr lt bortl des ruijfo11ux

Un gr•11d nrbre pltmté du mains dt la natun,

Malgrr lt cbaud brlilant conforve

.fa

verdurt,

Et de fruits

to1u

les

lltJ.f

enrit:hit fls

ratntAJIX:

Ail!fi cet bommt htureux fieurira tl11ns lt mondt;

JI ne trouwrn rim

'1."1

troub/e fos plaifin

1

·

Et qui conjlnmmmt ne rfponde

A fos nob/u projtti,

¡)

fu j ttjlu dr.firr.

Aprcs nvoir parlé de

13

firnilitt~de

en rhéceur,

il

fauc bien que j'en dife un mor contme philofophe;

je crois done des que le llngage fue

~evenu

un are,

l'spologue fe réduific

a

une

fimplefimilitude .

On cher–

cha

ii

reodre par-lil le difcours plus concis

&

plus

courc . En effer, le fujer éranc roujours préfenc, il

n'écoit plus néccft1ire d'en faire d'applicacion for–

melle . Ces

p~roles

de Jérémie,

cb11p. ij.

r6.

qui ríen–

nene le rnilieu corre l'apologue

&

la

.fimilitude,

&

qui

par conféqueoc participene de la nacure des dcux,

oou• fooc coonotrre 3vec quelle facilité l'apologue

s•en rédoic

:i

une

fimilitatlr .

,

Le eigoeur t'a appellé

., un

olivitr

verd , beau

&

bon:

il

le mectra au feu

y

2.

,

ave<: