M A "R
· 4 · On
~mplit
les baquets d'eau pure, alunée ou gom–
mée , Jufqu'a
un
pouce du bord , On fait encare entrer
ici
l'ulun,
&
l'on en
dono~
le choix, ou de la gomme .
f·
Les baquets (ont placés ou rur des trépiés '
Oll
(ur
un érabli,
a
hautenr cnnvenable. L es couleurs (ont ar.
rangécs dans des pots. Pour les jetter , t'ouvrier tienr le
pienceau de la droire,
&
frappe de Con manche fur
1~
10ain gauche , ce quí détache la couleur
a
vec viteffe.
6.
L orfqn'on marbre un livre
a
demeure, c'eil-a-dire
que lo tronche n'en •doit pas erre dorée ' en ujoute aux
couleurs du pap
ier commull, le noir & le verd·. On iette
les couleurs en
c.etordro,
bl~u, roug~ ,
noir
1
ver<!
1
jaune
rres-menu; puis on trempe le1 livres.
7.
ll y a un ordre
a
obferver dan1 le jet des couleurs ,
8.
On ne les jette pas toures, il
y
eu a qu'on couche .
9· ll
y a
des ouvriers qui difem que pour fllire P-r<n·
dre également la couleur
~u
papior, & la lu i fuire prcn–
dre toute,
il
faur pa(fcr légercment de!fus )a feuille éten.
due (ur le baq11et, une regle de bnis mince, qui rejer,
lera en meme tetns ce qul s'ell
~lev~
des cnuiei!!S par.
deffus fes bords. Si cela e(),
il
feroit convenablo q11e
les bords du baquet fu iTent bien égali(és , qne le baquet
fCt plns rigo11reufemem de níveau , & qu'afin que la re.
gle
appu)'~t
également par-tour, & ne ftt qu'efH eur-er la
furface de la feuille, elle füt el)talllée par les deux bmtt1 ·
d'uuc certaine
quantit~,
tellG qua
ces
entallles portant
fur les bnrds du baquet , 1¡:- c6té inférienr de la reglo
ne defceQd?t dans le baquet qn'autant qu'il faudroit pouñ
attendre la feqille: olors on n'auroit qu'a
la
pouffer hardi,
mcnt; les bords du baquet
&
les entailles la dirlgeroiem.
Voy··<.
dans nos
Pla.uhe~
cette regle entaillée . Mais l'ho–
bitude
&
1'adre!Te de la main peuvent
fuppl~er
a
0e1
précautions
di~ciles
d'ai!leurs
il
prendre, parGe que la
profondeur des eaux va to!Jjtlurs en dimimtanr
~
mefure
qu'on
trav~ille,
de lo quantité donr chaque feuille s'en
char~e ,
& qqe lo profondet¡r des
entaill~s
feroit wujours
la
m~
me. Ain(j quoique je troove cette manreuvre
pre~
fcrite daQs
llll
des mémnires que j'ªi fur le papier mar,
bré ' ¡e ne crois pas qu'elle ro;t d'ufagc.
10. On preferir de lever la feuille de
delTu~
le
b~quet,
en le prenant par les angles.
11 .
11 y a 1rois forres de lifToirs. Nous avons parlé
de del\r. La ¡rolllome eil un plateaq de verre, avec
Con
m anche qe verre, qu'on voit dans nos
Plancha .
Elle
c:fl uu(Jj
a
l'ufage des lingere1 .
·
'
'
·
u .
On volt que fdon que les dems fur
les
peij(n~¡
feronr
ég~l~ment
ou inégalement éqa¡tées , on
~ura de~
ondes
OQ
frifoos égaux qq
iné~aux;
plus les pents fe·
ront
6qr¡6~s ,
pilts les frjf0 ns fer 0 nt
graqd~
¡
(¡
elles font
inégalement
~capée§
(qr
1~
lnngueqr du
p~igqe,
'?!J
~ur~
fur le papi>r \lne ligne de frifoos !négau x.
1
3· Qq cqn9olt qu'on veine le papier marbré
d'au~
tant de aquleurs ditféremes qu'on eq
p~"! prép~r~r,
&
que
le~
figures
ré~ulieres
011
irn~Jlulíeres correfpond~nt ~
la
variéré i11 fin ie des traits
q~'on
pent former f9r le
tapi~
de couleur avec la poi111e,
&
des
mouven1~ns q~'on
pcut
fairc aveo le pcigne, elles n'qnt poinr de limite. ll y a
autant q'cfpeces de pa¡Aers mqrbrés, qu'il y a de
mauic~
res de co:nbiner les
coul~urs
& de les brouiller.
1
4· Oet art eil tr es-it]génieux , & fondé rur ejes prín–
cipes a(fcz (ubtils Ceux qai le pratiquenr font dans la
rniíere;
l~ur
travail n'eil pas payé en raifon du goOt &
de
l'agrea~
qu'il demanqe ,
·
1
r.
Si
fb~
11n rapis
a
bandcs de
difñ!rc~tes
0ouleu rs,
on fai¡ q¡quyqir deux
pei~11es
en fens contraire, partan¡
toutes dº ux d11
m~
me lieu;
mai~
l'uq broQillaqt en mon–
taot ,
& l'autre brouillant de la
m~
me maniere en dcfcen–
dam, il eil évident qu'on aura des frirons,
d~s
penna·
ches & autres figu res adoffées
1
&
tourn~e~
en fens con,
traire. ¡i:n
~·y
prenanr autremem, on
le~
auroi¡ fe re–
gardanr ,
J~
oc doute point que cer art ne foir
fufcepti~
blc
d'an~
perteélion qu'il
n'~
pqint encore eue, & qu'uq
ouvrier 'habíle ne parvint
a
difpofer de fon rapis de cou·
leurs d'une maniere tres-fnrprename.
16. Qq
marbr<11r
avoit troqvé le moyen d'imiter la
mo(a"ique , les f\eurs & me me le payC.1ge. Pour cet ef·
fet il avoit gravé en bois des planches ou le trair éroir
bien
~''ttidé ,
large, épais, & les fonds
avoien~n pé1u~
c e ou en
vi
ron de profoncjeur. On yoit un de ces mor·
ceaux dans nos
Planches.
11
fqrtnoit fur
les eaux dq
baquet uq
¡~pis
de couleurs,
&
les laiffoi1 daqs lenr or–
dre , ou
le~
prouilloit (oit ivec la pqinte, foit
ay~c
le
pei~n~
i
puis i) appliquoit fa planche
a
la furface . L es
traits laillans de la planche en¡portoient avec eqx "lés cou·
leu_rs qu'ils aueignoienr , & laHibiem les memes parties
"'\'u~des
fur le baquer: alors il prenoir une feuille qu'il éten–
don fu• )e baquet ainfi t!ifpol"é,
&
fa feuille fe coloroit
MAR
6r
par-.tout
1
e:rcepté aul endrn!ts d'ou la planche en bnis
~vo1t
précédcn)tnenr enlevé
la
couleur; il
pary~noit
done
a
~vo1r
fur fa
f~u1lle
le de(fein de
[~
FJauehe.
1¡ ,
pu
rr¡é)~ng~
des co1¡leurs que nous
~vons
indi–
quées , on
C!J
pOIJrra
t~rer
une infinité d'au tres,
~inlj
I'on aura
la coulcur de qfé ,
(¡
l'on prend un
quarterqn de rouge d'Angk terre , qu'on le broye avec
gros comme une !)Oifet¡c de gon¡me
&
deux cuillerées
d~
fiel de b,reuf,
·
·
l.}
n br?.n
1 .
f!
~
\tn
m¿lange de, noir de fumée
pr~pa
r~ av~c
l·md1go,
&
de rouge d l).ngleterre, on ajoute
d~
la goJnl}le & du fiel de breuf.
Un gris,
(¡
l'on broye
~nfemble
¡!u poir ¡le furuée,
du blanc
~·.f;rpagne
& de !'índigo .
Pn
amor~;
fi
al)
m~le
·l'orpin ayec )'oc)lre, ajoutan¡
au1li la gomnoe
&
le fiel de breiJ"'-..
·
.
· Un bleu"¡urquln
1
en mettant danSla conleur
pr~c~dente plus d'indigo & moins de bl1nc d'Efpagne.
l.}
n bien céleile, en meuant un contraire dans la
m~me coolcur plus <)e blanc d'E'fpagne & moins
d'indi~o.
Qn verd, en
m~uant
de
l'orpir¡ jal!ne
av~c
de l'oc)lre,
proy~nr
& ¡lélayanr
3
l'ordinuirc.
1J
n yerd
~élef\e,
en ajoutant al! yerd
pré9~~en¡
un
peu de blan.c
d'~fpagn~.
·
·
·
l.}
n
verq foncé, par le rr¡oyen d'u¡¡ noir
d~ furp~~
prqy~
avec de )'jndigo
&
de l'ochrc,
A
u reile,
~ntre
ces coyleu rs , il
y
en a
quelqqes ·une~
dont )a
prépar~¡iqn v~tie,
d\1 11\0ins !Juant
aQx
dof~s re~
lative, de• drogues dont on les COIJ1pofe, felon l'elj>ece
de papier qu
1
on veu¡ rr¡ar)>rer. l.\1ais
qu~lle qq'~JI~
f
0
ir,
& qu7lles que fqieT)t les couleurs qq'o'!
y
y~ut
emplo•
yer, ti
JlC
fat¡t
pa~ l~s ~mplqyer
fur
le chaJ!lp;
jl
fau~
!Ju'elles ayent teRofé
d~
foir au
lend~m~iQ.
·
18.
Voyez les ouri)s du
marbreur
¡laqs nos
Pla11chu
•
a
u
bas des vign,nes!
aa,,'
les baqqets;
b'
)e por
a
beur–
re qu
]~
bararte ;
<,
le tltnis;
áddd;
les
pjnce~at;tt!'
re,
les
p~ignes;
f,
la pointe ;
J(g gg,
des pots
a
coulenr;
h,
l'~tendoir;
iii,
les
ch~llis;
k,
pierre;
l,
la
molette;
m,
ram~ffoire
pour les coule.urs;
n,
ramaffoire pour les
ea~~;
o,
~~~~li
j
p
1
pi~rre ~
broyer &
a
liffer ;
'l
qr ,
lif–
fou ;
r,
pllo1r.
19.
Au rcile, il ne faut pas imag!ner qu'on fer?. bici)
du papier marbré tont en déburam; qu'il ne s'a&it que
o'ªvojr les inrlrumens' les coukurs' les préparer' les
~tendre
íi1r
les baquers , &
y
appliquer des feuilles de
pa~ier;
11
n'y
~ura
que l'habjrude, l'expérience & l'adreffe
qut apprendront
a
éviter uq grand nombre de petits in,
convéniens de détail,
&
i
atreindre a des perites ma–
nreuvres qui
perre~ioqnept ,
Plus il
~(l f~cíle
de fe paf–
r~r
des
puvra~es,
plus
i1
faur
¿
apporter
d~s foin~,
&
moíns oo en eil récompenfé.
'ef!- n 10e qui a f11t vrai–
fem.blablement tomber le papier
tl)arbré , On n'cn fait
prelqu~
plus de heau . C'eil un mérier qui ne laiffe
pa~
!l't:ntral ner des dépenfes , qui
fuppof~
dg
l'induilri~, ~
qur rer¡d peu .
Si Pon veu¡ pratíquer fur le papier marbré des tilets
d'or
1
ou antres agrémens de ceue nature, il faut avoir
ur¡ patron décpqpé, le ploy<r fur la feu ille marbrée,
ap~ ,
pliqt¡er un mcfrdant
a
IOUS
les endroits qui paroiflent ;\–
travers les
qé~oupqres
du patron , y
appljqu~r
1qr, le
¡ai(fer prendre , en fuire 6rer le
p~tror¡',
4
"fror¡er la feuil-
11'
avec du cqrqn. Le corqq en!evera· le
fuper~u
de l'or
que le; mordanr n'avoit pas attaché , & ce qui
refiera
f'orq¡era les filets
&
a1mes !igurc;s <¡u'on
yo!,!dr~ qonq~r
ii
la feuille marbrée.
. l\,1 1\
1.\BRIER,
C.
m. (
/frt.
mlfan.)
ouvrler qui fai¡
des "ouvrages CQQitnuns
e~ maT~re,
l'ompris fqus· le nom
de
Marbreri~,
&c. Par le nom <;le
marbrerie ,
l'on en–
¡end
uon-r~ulem~nt
l'ufage
&
¡a maniere d'eq¡p!pyer les
marbres
d~
différente efpece
&
qualaé,
IT)~is cncor~
l'art
de les tailler·, pollr, & affembler 11vec
propret~ ~
déli–
cateff~,
feloq les ouvrages otl, ils dqivent
~rr~ ~mpl oyés.
L e marbre
d~
latín
mam¡gr,
qé¡lvé du gre>
P.~pp.~lpu•,
reluire,
a
qufc; du beau ¡¡oli qu'il
re~oit,
et1 une efpe–
ce de pierre calcaire,
dur~ .
diffictle
a
taillcr' gui porte
le nom des ditférentes proyinces ou fon\
!~1
carricrcs
d'ou oQ le ¡ire . C'eil de cette
~fpel'~ d~
pierre que l'on
fair les ph¡s
bean ~
ornernens des
palai~ ,
temples , & au–
tre~ monumen~
d'importance,
GQmme
le~
colqnues , au·
¡els' tombeaux' vares '
figures , lamqris ' pav és'
f.;i~·
l..¡es
~nciens
qui en avoient en
abondanc~
en fa1f01ent
des bi\iq¡ens eqtiers , en revélifiilieQ¡ qon-.feqlemenr l'in–
térieur ¡le
leur~ q¡~ifons
parti9ul!erQS, ma1s mt tlle quel–
quefo.isl'extérl~ur ,
11
~n
e([ de plufleurs
~ouleurs;
les
uns fqnt bloqcs ou noirs;
d'aqtr~s
ronr vanés
o~ m~lés
de taches , veines, mouches, Qndes
&
nu•ges , drtférern–
mcnr colorés ·
les uns & les autres ront opaque<; le
planc feul efl 'traufparantlorfqu'il en
dé~ité p~r t~anch~
·
mm~~