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2.8

M A N

que, renaurante des

legers cordiaui comme la th6ria–

que, la poudre de la comteife,

&c.

11

aífüre avoir guéri

par cette méthode plufieurs

mawi<I ,

qui dcvoicm

leur

origine a cette caufe.

M.

MeN vRe r .

MAN IEMENT,

C.

m.

(Gramm . )

l'aél:ton de tou–

cher avec attemion .

11

y

a plufieurs fubllan ces naturel–

les o u anificielles , dom la bonne ou mauvaife qualité

fe reconnoit au

maniem~nt.

MANIMENT, f. m. (

Hifl. mod.)

terme dont les An–

glois fe fervcnt en parlant de leur comb1t de e

o~

: il

fi–

gnifie l'aélion de mefurer la groffcur de cet animal, en

prenant

Con

corps entre les niains

&

les doigt1.

MANtEMENT, (

Commera.)

en

termes de

ti

nances

&

de banque,

Ci~ni tie

l'argent que les caiíliers

&

aUtres

employés daos les fermes du roi , d1ns le commerce

&

daos les affaires des particuliers ,

re~oivem,

&

dout i

1<

font comptables. On dit qu'un c1i1Iier, un receveur a

un grand

maniemmt,

quand il a en caiífe des fommes

conlid érabks .

Oillionn.~e

Commerrt.

MANtEMENT

d'lpl e

en

faie d'efcrime.

On dit d'un

efcrimeur qu'il manie bien l'épée, lorfqu'il

la dent de

fa~on

qu'il puilfe faire tous les monvemens de l'efcrime

fans etre

g~nc!,

&

fans que l'épée change de pl1ce dans

fa rnain .

Pour bien tenir l'épée, il fau t ; t

0 .

placer le pornmeau

a

la naiffance de la main, entre le ténar

&

l'hypoténar;

2°.

allonger le pouce

&

les mufcles

ténar

fur

le piar

de la poignée, ou . ce qui ell

le

meme alignés fur

le

plat de la lame;

3°.

mettre le milieu de l'index deffous

l'eurémité de la

poi~née,

qui eCl du cOté de la garde;

4°.

placer les bouts du petit doigt

&

du doigt annulaire,

fur le cóté

&

ii

l'extrémité de la poignée qui en du

cóté du pommeau;

j

0 .

preffer avec ces deux doigts

l'extrémité de la poignée, contre le ténar; 6°. obfer–

ver de lailfer un intervalle d'un travers de doigt au moins,

entre la garde

&

l'extrémité du pouce,

&

qu'il ne fau t

ferrer la poignée avec .tes doigts collatéraux , que da11s

l'ioClant d'nne aélion, paree que les mufcles ténar font

d'abord en¡;ourdis,

&

que le petit doigt

&

I'¡U1oulaire

ne s'eogourdilfent jamais.

L'épée ainfi placée dans la main, elle ne doit jamais

y

changer de pofition;

&

lorfqu'oo en obligé de faire

un mo uvement, foit pour attaquer ou pour fe défendre,

la maio doit touroer

&

mettre l'épée ou elle doit erre .

MAN IER, v. aél.

(Grqmm.)

c'eCl o u toucher de

la maio, ou donner de la foupleffe

ii

une chofe, en la

faifam paffer

&

repafler entre les mains, ou en

~prouver

la qualité par le

toucher, ou toucher fouvent, ou fa–

voir faire un ufage adroit, ou diriger.

Y

oici différens

• cxemples de ces acceptions : il n'appartient qu'au

pr~tre

de

manier

les vafes facrés; il faut

manier

les peaux juf–

qu'a ce qu'elks íoi<nt tout-a·fait fouples

&

douces; on

connolt la qualité d'uo chapean en le

maniant;

les gens

d'affaires

mnniene

beaucoup d'argent; l'expérience a ap–

pris au; fupérieurs de communauté a

manier

les

~fprits.

Cct homme íait bieo

manier

un cheval, un fleuret, une

épée ,

&c.

· · ·

M A 11

J

E

R.

A' n o u T, (

Architell.)

c'eCl relever la

ruile ou ar<joife d'une couverture'

&

y

ajouter du

l~ttis

neuf ayeé

le~

tuiles qui

y

manqueut' faifant reífervi r les

vieille' ;

c•~n

auíli affeoir du vieux pavé íur une forme

neuye,

&

'en rcmettre de nou.veau

a

la place de celui

qui et! caffé .

·

· ·

M A

N 1E

R.,

(

Marlch.)

fe dit du cneval de manége

quand ' ii fait ·ron

e~ercice

avec grace

&

légereté .

Un

cheval peut '

manier

bien ou mal . ··

Manier de {erme

J

ferme,

fe dit du cheval que le cavalier fait

ma11ier

fans

fo rrir de fa place .

·

· ·

M

A

NIE R , (

Ptinture)

On dit, ce peintre

manie

le

pinceau, ·

manii

1•

couleur comme il lui plalt, c'eCl-a–

dire, qu'on lui reconnoit une main CUre.

Manier

la

couleur,

maniement

des couleurs,

manier

le pinceau,

rttawiement

du pinceau.

'

'

MA,UEI!.,

(

v..

gleier .) Voyez

APPRÉTER.

MANIERE, f.

f.

( Gramm. Poi. Moral. )

dans le

fens

1~

plus généralen¡ent

re~

u, f<)llt des ufages érablis

pour rendre plus doux le commerce que

les hommes

doivent

avoir entr'eut . Elles

font

l'expreffion des

m ceurs, ot¡ feukment l'cffet de la foumiílion

3UX

ufa–

ges . Elles font par rapport au1 ma:urs, ce que le col –

te e!l

p~r

rapport a la religion ; elles

les manife!lent'

les confervent, ou en tiennent lieu, ·

&

par conféquent

elles font daris les fociétés d'nnc

pi~~

grande importan–

ce que les moraliCles ne l'qnt penfé.

On ne fait pas affe'L combien

1

'habitode machinale

noos f>jt faire d!aélions do¡u nous n'avons ph1s en nous

le priucipe moral,

&

cot)'lbien elle contribue ' a confer–

ver de principe . Lorfque certaines aqioos, certaios mou-

MAN

vemens fe font liés dans notre efpri< avec les

idées de

cenaines

vertus,

de

certains

fentimens ; ces a8ions , ces

mouvemcns rappellcn t en nous ces fentimens, ces \'er–

tus.

Voyn

LI AISON DES tDÉES .

A

la

Chine les enfans reudent d'ex tremes honneurs a

kurs parens; ils leur donnent lans celfe des marques

e~térieures de refpeél

&

d'amour:

il

en vraiffembltble que

daos ces morques extérieures, il y a plus de démontlra–

tio n que de r4alité;

mai~

les refpeél

&

l'amour pour les

pareos font plus vifs

&

plus co ntinus

a

1•

Chine, qu'ils

no le font daos les pays ou les memes fcntimens fon t

ordonnés, f•ns que l<s loix prefcrivent la maniere de les

manifefler . JI s'en manque, bien en France, que le peu–

ple rei"peéle tous les grands qu'il C.1lue; mais les grands

y

íh nt plus refpeélés, que daos les pays o u les manie–

res établies n'impofent pas pour eux des marques de

refpeél .

Chez les Gcrmains;

&

dquis parmi nous dans les lié–

eles de chevalerie, o n ho noroit les femmes comme des

dieux. La galanterie étoit un culee,

&

daos ce cnlte com–

me dans toutes les 3Uires , il y avoi¡ des tiédes

&

des

hypocrites; mais ils honoroient eocore les

femmes,

&

certaioernent

il~

les •imoient

&

les refpeaoient davants–

ge que le caffre qui les faít travailler, tandis qu'il fe re–

pofe ,

&

que l'aliatique qui les enchalne

&

les careffe ,

comme des

ani

rr.au~

de!linés :\ fes plaifirs.

L'habitude de cenaines aél:ions, de certains geCles, de

certaines

mouvemens, de

certaines

fignes

extéri(urs

main–

tienneot plus en oous les m emes

fentimens, que tous

les dogmes

&

toute la Méraphy fique du monde.

J'ai dit que l'habitude ma: hinale nnus fa ifoit faire les

aélions donr no us n'avions plus en nous le pnncipe mo–

ral; j'ai dit qu'elle confervoit en noos le príncipe, elle

fait plus, elle l'augmentc ou le fait naltre.

li !O'y a aucunc pa ílio n de notre ame, aucune •ffe–

élio n , aucun femimcm, aucune émotion qui n'ait fon ef–

fet fur le corps, qui n'éleve, n'affaiile, nc

rel ~che

ou

ne tende quelques mufcles,

&

n'ait de plus au moins en

variant no tre extérieur, une expreílion particulierc. Les

peines

&

les plailirs, les

de~rs

&

la craiute, l'•mour ou

l'averlio n, quelque morale qu'en foit la cau(e, o nt plus

ou moins en nous des effets phyfiques qui fe manifeClent

par des fignes, plus ou moins tenfibles. T omes les af–

feélions fe marquent fur le v¡fage , y donnent une cer–

taine expreílion, font ce qu'on appelle

la

phy/ionomie ,

changeut l'habitude du corps, donnent

&

6tellt la con–

ten•nce, font faire certains ge!les, cerrains mouvemeos.

Cela

e(~

d'une véri1é qu'on ne contefl.e pas .

Mais

íl

n'eCl pas moins vrai, que

le>

mouvemens des

mnfcles

&

des

n~rfs

qui fonf d'ordinaire les

effet~

d'n11e

certaine paffiot¡, _!!tan$

e~cités,

répetés en nous

fans

1,

fccou rs de cette paí!ion, s'y reproduifent jufqu'a un cer–

tain poin_t.

Les elfets de la mnfique fur nous font une preuve fen –

fiblc de eme vérité : l'impre!lion du cmps fonore fur

nos nerfs y excite ditférens mouvemens, dont pl.ufieurs

fon t du genre des mouvemcns qu'y exciteroit une cer–

taioe paílion;

&

bien-tót fi ces mouvemens fe fuccédenr,

li

le muficien cominue de donner

la méme forre d'é–

branlement au genre nerveux;

il

fait paffer dans !'ame

!elle o u telle paíli on·, la j01e,

la

trillelfe, l'inquiétude,

&<.

11

s'enfoit de ceue obfervation, <jom tour homme

d,>ué de quelque délicatelfe d'orgat¡e, peut conllater en

(oi

1~

"érité, que

(j

cenaioes paílions donnent au corps

certamfi mou vemens, ces mvuyemens ramenent l'ame

a

ces

paí!ion~;

o r les

maniera

,confin~n t

pnur la. plupart

en ge(Jes, habitudes de corps, dé

marche~,

.aélions , qui

font les Cignes, l'e<prellion, les effets de certains fenti–

meos, doivem done non-feulement mat¡ifener, conferver

ces fentimens , rnais quelquefois les

f~ir

e na)

tre .

Les at¡ciens on t iait plus .dlattemic¡n q.ue nq us

a

l'io–

fluence des

manieru

fur les mreurs,

& a

ux rappons

des habimdcs du corps a ce!les ·de !'ame. Platqn diClin–

gue deux Cortes de danfe , Jlune qui en un ar.t d'imita–

tion,

&

a

proprement parler, la pantomime ,' la dan fe

&

la feo le dan fe propre au théhrj!; l'autre, l'an d'ac–

coutumer le corps aux atti¡udes d¡!centes,

a

fai,re avec

bienféance les mouvemens ordinaires; cette danfe s'ell

confervée

che'L

.les moderoes.

&

pos m9l tres a danfer

fom profeffeors des

maniero .

L e maitre a danfer de

Moliere n'avoit pas tant de tort ·qu'oo

le penfe, !ino n

de fe

préf~rer,

du moins de fe comparer au maitre de

Philofopl¡ie .

L es

'J'Ianieru

doivent exprimer le refpeél

&

la fou–

rniílion des

in~érieurs

a

l'égard des fupér ieurs' les

té–

m eignages d'humaoit6

&

de condefcendance des Cupé–

rieurs envers les inférieurs, les fentimeos de bienvcillan–

ce

&.

d'enime enm: les égaux. Elles réglent le main-

tkn,