MER
ment la moitié de ltur poids en
m t rcue;
lorfque le
M·
bit va bien, on peut obtenir tous les ans jurqu'a 3000
quintaux. de
mue
u"
diOill~ ,
&
daos les mmes on re·
cueille enviran
roo
quintaux de
mercatre
vierge. Le quin–
tal de
mercure
e~
vendoit du tems de
M .
Keyfsler fur
k
pié de
1
ro
flo rim d' Allemagne en ¡(ro;,
&
la livre
de
merwre
fe vendoit fur le pió de
lo
llorins en détail,
d'od l'on peut juger du produit de ces mlnes . C'
en
llne compagnic hollandoife qu i rire la plus grande !'l'rtie
de ce
merc11rc;
elle en prend
3000
quintattx par an.
Le
merwrc
qui
a
été obtenu par la d1ili lation fe met
dans des !:1cs de
e
uir épai;, qui en cantiennent chacun
I fO
livres;
&
qnand il ell queflion de le
tranfporter,
on rnct deux de ces facs dans un tonneau que l'on rem·
plit enCuite nveo du fon de farinc de frornen t .
Ces Mtails fom tirés des voyagcs de Kcyfsler , pu–
hliés
tn
allemand, il a été témoin oculaire de taut ce
qu'il rapporre; cet auteur judicieux remarque qn'il efl
arcs-rare de trouver du cinnab1e dan<
les
mines d'Ydria,
&
commc les Alchimifles regardent le
»urtt~r.e
commc
!'origine
&
la
b~(c
des autres métaux ,
i1
fait obferver que
l'on nc trouve aocun< autres métaui dans c<s mines; oc·
pendant cette obf<rvation n'efl point conflanre,
&
l'nn
trouve des mines de cinnabre qui íbnt JOintcl avec de
mines d'autres métaux.
Les mines de
mersure
ne font en génóral point com-
. m uncs, mais fur-tout rien n'efl plus rare que de trouyer
du
mrrmre
vierge dans le fein de la terre
l
ceuc mioe
cl'Ydria doit dono étre regardéc comme une grande
fin·
gularit6; cependant il
y
a <léja pluíieurs années que l'on
:avoit découvert
ii
Monrpellier en Lan¡¡nednc, que cette
·ville efl bitic fnr une couche de p,laife qui oonrient du
~turcnrt
vicrge. Cene dócouvertt, a 1a
nel1e
on n'a voir
puint fait beaucoup d'artenriun ju(qu'a-rré(ent, a été (ui–
v ie
¡;>:Ir
M .
l'abbé Sauvage. Ce favant amateur de l'hi·
t1oirc N atu1elle (<mpQ noa d'abord que c'éroit acciden–
rellement que le
mumr<
fe trou voit daos certe glai(e,
que c'étoit par ha(ard qu'il avoit ¿¡é enfoui qans des
puits ou lau ine;; mais
a
l'occalion d'une cav.e que l'an
ereufa,
i1
cut lieu de fe détromper,
&;
i1
vit que cette
glai(~
n'svoit jarnais éré remuéc,
&
devoit ét·e
re~ar
dt!c cotnmc: une
vrai~;
mine de
mereure
v1erge, d:ws lá–
q uelle cette (ubflanco for m it des petits rameaux cyl in–
clriqucs qui s'érendoicnt en d'ffércns feos;
&
en écralimt
·le> mottes de oette glaife, oo voyoit le
m~rct¡•·•
en
r;,,
tir fous la forme
qe
petits glabules
trlí~·brillans
&
tres·
purs. 11 efl mcheux que cette mine de
mercur<
(e trnuve
précifémcnr placée au-delfous de l'endrait uu el1 bíltie
la vil le de Montpellicr,
oe
qui
emp~che
qu'on ne puilfe
l'cxploiter:
peur~étte
qu'en creufant
au~
environs on
re–
trouveroit la
m~ me
couche d'argille ou de
~l~ife
dans
des endroits ou l'on pourroit tirer ce
mercure
plus corn–
m odémenr; l'obJet efl alfez confidérable paur qu'a:t
en~
l rcprcnnc des recherches
:!
ce fuJet .
La maniere la plus ordinaire de trouvcr le
mermr.,
c:'ell fou; la forme de
ci~nabre:
c'eil ainli qu'on le rrou .
•ve
il
Almaden
dan~
l'Efl ramadonre en Efpagne,
&
a
Guancavelicu au Pé rou. Q n
ren~ontre·
auffi des mioe
de
P><~cur•
en cinnaQre en
' tyrie
&
en
Hungrie,
mai~
on ne les travatl lc point cunvena lemenr. On a trouvé ·
une mine de cinnabre
~
Sainr- Lo en Nor:nandie, mais
le prQduit n'en efl poiut fort contidérable
ju(~ u':i-pré
fent . 11 y
a
auffi des mines de cinuabre dans la princi·
pauté de Helfe- Hombourg en Allcmagne
1
&
dans lePa–
latina!
a
M t¡.chlandsberg'
á
trois lieu<s de Grcut2CIIlCh
1
ou
il
fe trouve auffi du
mrrwre
viergc.
Les AlchimiHes
&
les par1ifans du merveilleux font
beaucoup plus de cas du
m<rcHro
vierge, c'efl·a ·dire de
ce
luí qui (e trouve pur dans le fein de la terre
1
que de
celui qui
a
été tiré de la mine
a
l'a1de du fe u; mais c'efl
un
préju~é
qui n'efl fondé
l"u r aucune expérienae vala–
ble :
i1
elt ccrrain que le meilleur
merwre
que l'on puilfe
employer daos les opération ,. (oit de la Pharmacie, fc.tit
de la Métall11rgie, efl celui qui a 6té tiré
el
u cinnabre:
c:'cfl ce qu'un appelle
merctlrt revifi! du cinnabre.
Voici les propriétés du
macure
larfqu'il eft pur.
1°.
Il
a
l'éclat
&
le poids. d'un métal,
&
c'efl, a l'exQe:
ption de l'or
&
de la platine, le corps le plus pefant de
la nature . Son poids efl
a
celui de l'eau commc
14
ella
r .
2°.
Le
mcrwr<
fe bombe ou cfl convexe :\ fa furface; il'
differc de l'eau
&
des atj!tes liquides en ce qu'!lrte mouille
point les doigts lor(qu'on les rrempe dedans,
3°,
C'eil le
carps le plus froid qu'il y 1it daos la nature-; d'un. au·–
tre c0t4 il cfl (ufceptiblc de prendre tres-promptement
'une chaleor plus forre que tous les autrcs fiuides ; mais
le degré pe chaleur qui fait . bouillir l'eau le d1ffipe
&
le volatiliCe
emi~rement.
4°.
Le
mercure
ne
(e
con–
llj~p(e
poin¡
p~r 1~
gelée
1:¡
plus forre ,
&
c;.lle
ne le reod
Tome X,
ME R .
polot ibllde.
f
0 •
Le
mtr<"'-
n'a ol favenr ni o:leur .
6°. Cette fubflance e(l d'uoe divilib,Jité prodig1eufr; il
fe pmage en globul<s parfaitement !i•hériques
1
&
l'aél;oo
du feu le diffipe on vapeurs qui ne funt qu'un
ama1
de
globules
d' ~ne, pctit~rie
extre rne , qui (ont ruujuur du
merr~r•
qUI n_a pomt été altéré .
¡O.
Le
mcr<ttr<
a la
r_ropné1é de d1lfoudre ,Plutieurs métaux,
&
de s'unir i11·
ttmernent avec eux; e c(l ce qu'on uomme
am•/gam~
.•
il s'unit par prt!férence
a
veo l'ur, enCuite avec l'ar¡:ent ,
avec 1'6tam
1
avec le plomb;
i1
ne s'unit que tri:;-diffi·
cilemcnt avec le cuivre,
&
poi
m
du
rout
avea le fcr.
11
s'unit avec le
bifmuth
<'le
forme un amalgame avec luí;
mais .un
ph~n?
me.netri:~·lingulier,
a'efl_ que !'amalgame
du b1fmuth
1011lt
a celot du plomb,
fa~t
que la combi·
naifon de; deux
am~lgames
devieot
beauco~p
plus ft ulde
qu'auparavaot, au pomt que de oette mamerc le plomb
lui·m~me
peut palfer avea le
mcrrure
au-rravcrs d'une
peau de chamois .
8°.
Le
racrc11re
Ce dilfout par tous
les acides, c'efl-3-dire par l'acide vitriolique, l'acide ni·
rreux, l'aoide du (el marin; il (e dilfour auffi dnns le
vinaigre
&
dans les acides rirés des végétaux ; mais
il
f'aut pour cela que
Con
ag~régation
ait été rompuc.
9°.
ll fe combine rros-aifément avec le (oufre.
&
f<•r me
avea lui une (ubilance rouge que l'on appelle
ci>mabrc,
a
l'aide ele l'aélion du feu
/'f
de la fublimltion .
Voye:r.
C t ~NABRE.
ro
0
Par
¡a
limpie trituration on peor le
combiner avec le (oufre, ce qui doqqe uqe poudre noi·
re que l'on appelle
lthiops
minlral.
1
t
0 •
Le, poids do
mercttrr
efl plus conlidérablo en hivor que dans
I'été~
M. Ncumann
~
obíervé qu'un vaiffeau qui étaot rem•
pli de
m•rwre
pefoit en été on.¡:e onces
&
(ep¡ grains,
p~(oit
en hiver on1e onces
&
trente· detlX ¡:rains.
12°.
Le
mero<r•
bien por cll privé de 1
1
eau qu'il auire de
l'air; mis daos un tube de verre
&
agité dans l'obfcn–
rité,
il
produit u;¡e . lumiere phofphorique ou pliltOt éle·
élrique.
E n 1
1
annéc
1760,
au moin> de Janvier, on a tprou•
YÓ
a
P.~tershourg
un fr0;d d'une rigueur exceffi ve: cela
a dounc! lieu :\ uoe dácou•·orro trcs ·imporraore (ur le
mer–
cure;
on a
trouv~
qu'il étoit fulceptlble de (e changc•
en une malfe folide par la gelée. Puur cet effet on a
trempé la boule d'un rhermometre daos une efpece de
honillie faite avec de la
nei~e
&
de lyefprit de nitre fu·
mane; en remuan1 ce méiJnge avec le thermometre me–
me, le
ra•rcure
s'e(l ge16
&
s'efl
arr~té
au degré
roo
d!l
thermot1J.Ctre de
M.
ele L isie, qui répond
a
u 183 de M.
de Réaumur . Ce
nurcur•
ainít gelé
ell
plus pe(ant que
oelei qui efl ftuide
1
d'•illcurs il eli duélile
&
malléabl€
comme du plomb , I.a ¡¡lace pilée ne peut point, dit·on ,
faire geler le
m'""",
qui ne va pour lors que jufqu'ali
26o
degré du thermometre de
M.
de Lisie. On n'a point
encare pu verifier ces etpériepce> dan> d'autres pays do
l'Europe.
•
La difpoti tion que le
mer<wre
a
a
s'unir avec le plomb.,
l'étain
&
le bifmuth, fait qu'a caufe de fa cherté on
le comt¡ine aveo ces fubrtances; il
el!
done nécelfairc
de le pu•ifi er avam que de s'e.n (ervir.
On
le purifie
ordinairemcur aveo dn vinaigre
&
do (el m
ario
1
&
on tri–
turo le
tm•mre
dans
ac
mélange: par ce moyen le vinai,
gre dilfout les métaux
a~ec
lefquels le
merwre
efl com•
biné,
&
i1
tefte pur. Mais la maoiere la plus nlre de pu•
rifier le
mercure,
efl de le combiner aveo. du (oufre,
&
de meme ce mélange en fc.1bll ma¡i n pour faire dn cinna•
bre, que l'on met enCuite en dit!illatiQn po11r en oQtenir
le
mtrcurr .
Quam a la maniere
d~
purifier
~ m~rcure
en le
prelf~nt
au-travers d'une peau do chamois, elle efl fnrt éqt!"VO•
que, puifque , c,rmme on a vu, le bifmuth fait que l'é•
tain
&
le pi . mb palfenr aveo h1i
~u-travers
du chamois;
cette maniere de purifior le
mcrcure
no
peut dono que lo
dégager de la pouffierc ou de
la
cralfo qu il peut avoir
contraaées a l'extérieur. Le
mereu"
q,ui a été fallifi,j
avec d'autres (ubflances m6!alliques, peut fe reconnoitre
en
ce
qu'il ne fe met point en gk.bules par(airement
ronds; il coule plus lentemcnt,
&
femble rurmer uno
e(pece de c¡ueoa
o
la (urface des corps fur Jefque ls on
le verfe ,
Plufleurs phyliciens ont cru que le
mermrs
contenoit
beaucoup de partiaules
d'~ir,
mais c'cfl une erreur;
&
M.
Rouelle a trouv6 que ces prétendues particul«
d'ai~
font de l'eatt dont on peur le dégager en le faifanr
bo~il
lir; mais il en reprend trcs-promprement
fi
on le llllfe
ctpQ[t a l'air, dont
i1
attire fortemeot l'humidité. Bur,
richius
a
obfervé qu'une chain<i de fer poli s'étoit char–
gée de rouille apres avair fc:'journé ¡nndant
quelq~e
tcm5
oans du
mcrcure.
Raimond Lulle
en
le prcmler des
Chimifles qui ait dit que le
mercure
comenoit de l'eau,
Qa
pourroir .conjeaurer que c'f0
a
~:~tt•
eay qu•. con•
f'
p
~
$1COI