180
MEC
S i l'on fuppóíe maintenant deux
púitfa:.c~ appliqu~es
ltux deux eurémités du levier & qui fatfent rouc-a -la–
(ois
éffort pour faire tourner fes
brs~
dans un _íens cp•_•·
traire !' un
a
l'autre, & que ces putfEtuces fo:ent rect–
proquement proportionnelles
a
leur diClance de l'appui.
iJ
eíl évident que le mo ment on effort de
l'une pour
faire tou rner le levier en un fens, [era précifément égal
au moment de l'autre pour le faire roumer en feos con–
tt'aire .
lJ
o'y aura dont pas pi
u~
de raifons, pour que
té
levi~r
touroe daos un fens que daos le fens oppofe .
11
reClera done nécefTairemeht
et'1
repos, &
il
y aura équi–
libre entre les deux puiffances : c'efl ce qu'on voit tous
les jours, lorfqu'on pefe un poids avec une wmaine.
11
cíl
aifé de coneevoir par ce que nous venons de dire, com–
rnent un poids d'Uue Jivre peut for cette machine faire
~q •.Jilibre
avec un poids de m ille Jivres
&
davantage.
C'eCl par cette raifon qu'Archimede ue demandoir
qu'un p<>int
6xe
hors de la terre, poor !'entever . Car ,
en faifant de co point fixe l'appui d'un lev ier, & mettant
!1l
terre
a
l'eXtrémité d'un des bras de ce lev ier , il elt
élair qu'eo alongeaot l'autre bras.
00
parv iendroir a mou–
voir le globe terrefire avec une force auí!i petite qu'on
-voudroit. Mais on feot bien que cette propolitioo d' Ar–
eHimede n'eCl vráie que daos la fpécu lation; puifqu'ou
ne trouvera jamais ni le point fi xe qu'tl dcmaodoit, ni
un levíer de la longueur oécelfaire pour mouvoir le glo–
líe terrcíl re .
11
eCl clair encore pgr-13 qne la force de la puítfance
n'eCl point du-tout aug mentée par la machíne,
m~is
que
l'application de l'ínílrumellt diminue la vitel)e dt¡ poids
dans ron élevation ou daos fa
traaion . par rapport
a
celle de
la puitfance
d~ns
fon
a~
ion; tje forre qu'on
v ient
a
bout de r"ndre le IJlOment d'uoe perite puil[an–
ce
é~al ,
&
méme fupéricur
a
celui d'un gros poids, &
que par-la
011
parvient a
f~ire
enlever ou tratner- le gros
pntds par la petice
pui¡Tao~e ,
Si, par exemple, ¡me puif–
fa nce
ell
capable
d'~Qiever
UQ
poids d'une livre, en lui
doonant dans Con élé vario n
011
certain degrft de .vttef–
fe,
0 11
ne fera jany.tis par le fetnurs de quelque machine
q ue ce puifTe
l!tre que cette m€me fo rce puiffe eolever
u n poids de dcux Jívres, et)
lui donnant dans fon élé–
varion
la ml!me viteffe dont nous venons de parler.
M ais on viendra factlemet¡t it-])om de fairc .entever
~
13
puillance le poids de deux livres, a vec une v,itefTe deux
fois moindre , o u, ti
JI
un
y
cut, un poids de dix m ille
livres, avec une vltelle dix
tnille fois moindre.
Plulieurs 2uteurs ont tenté d'appliquer les príncipes
de la
.111cha>?itl"'
au corps humain;
il
e(l
.cepenJaot
bon d'obfer ver que ¡:appl ieation des
príncipe~
de la
M l –
ehd>Ú'fli<
a cet objet ne fe doit faire qu':tvec
~t¡e
extre–
m e pr.écaution. Cette machine efl
li c
ompliquéc
~
que
l'on rifqoe fouven t de tomber da hs bien d.es erreurs • .en
voul~.nt
¡:létermioer les forces
q~¡i
la font • &ir; ; paree
que nom ne connoiiTons que rres-irhparfaitement la n(u–
a urf'
fi
la
natur.~
des différeiues par.ties que
cé~
.forées
doiveot ma uvoír . Plufieurs
m~decins
& phyliciens, [ur–
tour pamii les .l}nglois , fon t tombés "daos l'inconvéríie?t
dont je parle' ici . ·
J
1~
on t prétendu dqnner , par exem–
ple
1
)e? lqís do mou vement du
f~og ,
&
de fon aa ion
fu r les. yailfcaux;
&
ils "r¡'ont pás prii garde, que pour
féufjji dáns ype telle recherche, il feroit IJécef[aire de
conno1tre auparavaftt one · jnfi nité de choO,s qui nous
f otir éachées, comme la figuré des vaitreaux , )eur "é la–
fl icitt,"lé ndmbre, la force
&
1~
difpofitioo de leu¡s vál–
vules;
(e
degré de chaleur &
·de
tet:tactté du fan"g. '
les
rnrces motrices qoi le pouf!et)t.
& t :
f:ocore, quand
chacune de ' ces chofes feroit parfaitemeot connue,
'h
grande
qn~ntité
d'é)émeos qui entreroiént -daos une pa–
feille )héorie , nous co'nduiroit vr•ifremblab(ement
a
des
calculs' impraticables ,
Voyr::
LE Drscou
R's
·l'RÉLIMI·
NAIR E.
'
.
•
.
l
•• •
M
É
CH
A
NI
QuE, (
M qthllli.)
etl eneore d'ufage en
Mathémati\:¡ues , pour 'marquer une conílruaion ou· fo–
l ution de quelque probleme qui n'eCl poinc gé'qmétri que,
c'eCl-a-d>re dont on ne peut venir a-J;out par des defcH–
Etio'ns" de 'courbes géomét"riques . T elles
font ' les cotí–
ilruaions ' qui dépendenr de la quadnúure ·du "cercle.
fToye'z
CqN~TRU$!TION·,
Q uADRATURE,
& c.
Voyez
áuffi G ÉoMETRIQUE.
·
·
-
Arei
,;lehani'liui.
Voyn
A
RT.
Cor<rbe
"!échani'lue,
tertn e que D efcdrtes
~
m is en
nfage pqur marquer ·u!"'e _cpurbe. qui ne
peu~
pdS
~"'<
exprimée par une équapon
~~~~brtque .
Ces courbes fotlt
par-la oppofées aoi
' courbe~
algébriques ou géométri -
ques .
.Voyez'
COUR11E . : - · ·
·
·
M . L eibnin. '&
quelque~
autres
les appellent
franf–
lmdantts
au lieu- de
mkbaniqMs,
& ils ne convienneot
p2s avec Dcfcancs qu'il faille
tes
e~clure
de la Géo-
métJic .
·
·
·
·
·
MEC
Le cercle, les feaions coniques,
&
<-
font des cour–
bes géométriques, paree que la rdation de leurs abtides
ii
l<urs
ordoon~es
efl cxprirnée en
termes 6ois . M ai•
la cydo"lde, la fpirale,
&
une in
ti
oiré d'autres fom des
courbes
mlrbanit¡ues,
paree qu'on ne peu t avoir la
rc:-–
larion de leurs • bfides
a
leurs
ordoon~es
que par des
~quatioliS
différentidles, c'eCl-:l-dire , qut contiennent des
quantités infiuimcnt ;>etites .
Voyu.
D1 FFERENTtELLE,
FLUXJON , TAliGENTE, EXPONENTlELLE ,
&<.
(o)
L es vt!rirés f<>nd3mentales de la
/.Jillebani'ftt< ,
en tant
qu'dle traite des lois du mouvem<nt,
&
de l'équilíbre
des corps, mérirent d'etre approfondies avec foin . ll
femble qu'oo n'a pas été
jufqu':i-pr~fent
fon-atteotit" ni
a réduire les príncipes de cette fcieoce au plus petit no:n–
bre ni
¡¡
leur donner route la clarté qu'on pouvoit
de–
fi rer; au fTi
la pltlpart de ces príncipes, ou obfcu rs par
eui- mcmes , ou énoncés
&
démontrés d'unc:
mantere
obfcure, oot-ils du noé lieu
ii
plulieurs queílions épineu–
fes . En général o n a été plus occupé jufqu'i préfent
:l
au~menter
l'édifice, qu'a en écla'rer l'cntrée,
&
on a
penftS principalement
a
l'élever, fans donncr
a
fes fon,
demens toutc la foliditc!
convcnable.
11
nous parolt qu'eo applanifrant l'abord de cettc (cien–
ce, on en reculeroit en
mi!
me tems les
limites, c'ell-
3-dire qu'o n peur faire voir tout-a -la-fois
&
t'inutilité
de'
plufieurs prioeipes employés
j uf~u'ii-préfent
par les M é–
chaniciens,& l'avancage qu'on peut tirer de la combinaifon
des autres, pour le progres de cette fcíeu ce
¡
en un mot,
qu'en réduifan t les príncipes on les
~tendra .
En effet, plus
ils feront
en
petit nombre, plus ils doi veot avoir d'éten–
due, puifque l'objet d'uote fcience étant néeelfairemenc dé–
termit¡é ' les príncipes en do'vent etre d'alltant plus fé–
coods , qu'ils (out moins nombreux. Pour faire conooltre
au l,eaeur les moyens
p~r
lefquels o n peut efpérer de rem–
plir les vOes que no us propofoos, il ne Cera peut-etre pas
inutjle d'entrer ici dans uo examen raifooné
de
la fcieoce
donr
ji
s'agit .
·
.L e mou• ement
&
fes propriétés
g~nérales
font
le
premier &
le principal objet de l.a
"?ltha"i'fru ;
cctte
fcience foppofe "J'exiíleoce du mou vement,
&
nous
la
f\lppoferons
at,~!li
C5HJ:lme avonée
&
reconoue de tous les
Phyticie?~.
1}.
l'égard de la nature du IJ:l<>UYet))ent, les
P~t lofi,p~es
font au
,con¡r_;~ife
fon
p~rtgé$
.la-delfus .
R íen n'efl plus naturel,
jc
_l'av01¡c , que de
con~evoir
le mouvemem comme l'application fuccefTive du m'>bi–
!e aur diiférentes parties de l'efpace Ít:tdéij oi
q~e
n
ousm¡agino ns cornme
)e
lieu des cqrp<; mals cetre id(e !i.tp·
po(e t¡n
efp~ce
dQm
les parties fojen,r
pc!oé~rables ~
im•
mobile~;
or perfo noe n'ign<;>re que les
ca,t~liens
e
feae·
a
la vér ité fort-affoiblie auj o>urd'hui) ne
recoonoifren~
point
d'efpace
diQiogu~
des corps, & .qu'its'
reg~rdenr
l'c!tet:tdue
&
la matiere comme une me me chofe .
11
fam eonvenir
qu'en
par,wu
d'un pareil princip,e, le mouvemem fe.roit lm
chofe
13
plus diffioile
a
coneevoir,
&
~u'uc¡
cartéficn
auroit peut-o!'tre beaucoup
plílt~t
fair d'en
t¡ie~
)'eKinen·
.ce, que de
~herchcr
a
en
ilélinir la nature . Au refle,
q~¡é!lq,ue
abfurde que nous paroiae l'opiQion de ees philo–
fop.hes, & quelqt¡e pea de clarté
&
de préciijon qu'il
y
ait d?ns les prit¡cipes ll)étaphy fiq ues fur tefquels ils s'ef–
forcent de l'appuyer, nous n'eotreprendrons point de la
refuter ici:
no~s
nous coQtenterons de remarq uer que
pour
~ voir
une .idée claire du m uvement, nn ne peut
fe diípeofer de diClin¡;uer an-moins par l'efprit deux
fc>r•
tes dlétendt¡e; !'une qui foit
rcgardée comme
impén~trable ,
&
q~¡i
conClitue ce quloo a¡>;¡elle proprement
Id
corp1;
l'autr"e, qui
état:~t
coó lidérée limplement comme
é reodue, filQS
e~~miner ~
el le e(l pc!néqal¡le o
u
non, foit
la mefure de la diflance d'un corps a
t!IJ
aurre,
&
dont
les parties envir-dgées CQ!J)ll)C
fix e
&
immobiles, puif-'
fent (ervir
a
j uger du repqs ou du mouvement des corps.
JI
nous fera done toujqurs permis de €Oncevoir uo efpa–
ce il)dé fini comme le lieu des cqrps
1
foit réel, foit fup•
poíé,
&
de rcgar,der le
~óu
ven ent comme le trafport
du mobile d'uo lteu dans un au1re.
Lá
confidération du mouvement entre quelquefois daos
les' teclierches de la G éoinétric pure; c'eCl siitti qu'on
imagine fou vent les ligne; droice$ <lu courbes engendrées
par le mouvemeot continu d' t¡n poinr ,
les furfaces par
le mouyemenl d'une ligne ,
les folides enfi n par celui
d'une fu rface .
Mai~
il
y
a
entre la
JIU, ha"i'l'"
& la
Géométrie cette 'différenae·, non-feulement que dens cel–
le-d la' génératioo des ' fi gures par le mouven'lem eCl pour
anli
dlr~· ar~itr~ire ~
de pure élégance , mais encore
qu~
la Géol]létrte ne conlidere
d~ps
le moovemeot que l'efoa–
ce patcouru,
a
u Jiéu que
d~os
la
M lchaniq11e
on
:1
égml.
de plus ao tems qat le mobile elflploie
1
parcourir cet
~fpace.
·