MEC
<i'une machine d'on geore bien d1tféreor, en tant c¡n't!lle
efi fuli:eptib •e de m >o vemens acctdcmels , dé?cndaus de
la volonré,
&
que le
prioci~c:
de
ces
muuvemc:us, ainli
que la plOpart d< ceux que l'on obferve daos l'reconu–
m ie animale, paroit n'avoir rieo de
Cl.ltnmun
av~c
celuí
dc:s
m•mvem~os
que l'on <>bferve daos les machines ioa–
n imées .
D one, quoique le corps humain ait plolieurs rapports
qui lui font commuos avec les autres corps, dan> la
n3! ure, il oe s'en fuit pas rnoins qu'il fau t dtfliagucr ce
qu'l( a de propre
&
de relatif
a
des lois particullere;,
qu'on ne peut faior que diapres l'oofesvatioa dc:s phé ·
no menes de l'reconomie animale, daos l'état de fanté
&
daos celui de maladie;
en
forte qu'oo oe peut ufer de
trnp de précautioa pour faire une julle applicauon des
príncipes de la limpie méchanique,
a
la phyfique du
eorps hornain , pour évirer de tomber dans les erreurs
e
u
[.>O!
tnmbés _la pi (}part des médécins
m!&hanicimJ
de ce fiecle, qui ayant voulu ne confidérer l'hornme
que comme un
~tre
corporel, relativement
a
fa qualité
e'animal,
Ont
ero tres-mal-a-propos trouver l'exemple
du
véritable mou vem! nr perpétuel daos la difpolition
phyfique
&
méchanique de fes parties, comme dau s la
eolombe de Roger 81con; d'ou ils croyoient pouvoir
déduire la cau
fe
&
les etfets de 10us leurs mouvemeas,
de toutes leurs aélions.
•
M ais, comme on y trouve un affernblage de nufes,
plut6t qu'une cau
fe
unique, leur concours ne nous per–
met
pas
d'apprécier féparémem leurs produits; toutes fe
contrebalancent
&
fe cornbattent les unes les autres; el·
les dégoifent
réciproquernen~
la part
qu_'ell~s
ont aux d1[·
férente> aélions: c'eft ce qm rend fi d1ffic1le de connOI–
tre, d'apprécier, d'ell imer les poids
&
les mefurcs de
)3
nature,
&
de les ex primer par des nombres.
Cependant , dit l' illufire M . de Senac, daos fa pr6-
face de fon
tra:tl du
'"'"',
dont nous extrairons ici
quel •1ues réflexions fur l'nbus de l'applicadon de la mé–
chanique
a
la théorie de la M édecinc: , tour
a
été fou–
m is au calcul; la manie de calculer cfi devonuc par mi
la pl upart des médecins éclairés de ce fi.,c le, uno mala–
die é pidémique: la raifon
&
les égaremens font d<s re–
meJes in riles. O
o.
a calculé la quamité du faog,
le
nombre des vaiffe tux capillaires, leurs diametres, leur
capacité, la force du
c~ur
&
de la
c~rculation,
l'écou–
lement de la bile, le jet de l'urine; on a pouílé l'extra–
va¡(ance li loin en ce genre, qu'on a entrepris de fi xer
les dofes des remedes par les o rdon nées d'une courbe,
dont les divr rs
fe~mens
repréfentent la durée de
1:1
vie
bu maine; c'ell aiofi qu'on ne peut éviter de donner dans
le ridicule, lorfqu'on veut traiter avec un efprir 1\éomé–
trique, des matieres qui n'en i"onr pas fofceptibles; c'ell
ainli que les uns élevent la force du creur juf4u'a celle
d'un poids de trois mill i•ms de livres, tandis que d'au–
tre> la
r~duifent
a
la force d' un po'd> de huir onces
o
Croiroit-on , continue no tre auteur, que des phyficiens
célebres, tels que Borelli
&
Keill, que des phyficiens
guidés par les príncipes d'une fcience qui p.1rre avec elle
la lumiere
&
la ccrtirude, ayent vu daos ces príncipes
des
conféquences fi
oppo(ée~?
Ce ne font pos en géné–
ral les calculs qui font
fa
u~,
ils ne pecheot que paree
qu'ils ue fom appuyés que 1\tr de f•ulfes fuppofit ion<.
Ces écrivains. par leors erreurs.
Oot
préparé
a
leurs
crinques une viétnire facile. M 'chelotti
&
Jurin ont
m~prifé la géomérrie de Borellj, fi efiimable néan.noins
daos la plus grande
p2rri~
de fon tra;¡é
d•
"'!utt¡
anima–
Ji"m,
celle de M " rland
&
de Keill: d'a.utres ont cen–
furé
ce; critiques fi éclairés fur les fa01es des
~utr~>,
&
li
aveugles [ur leurs propres défau¡s . Voil 3 done !a géo–
m étrie arrnée centre la g<'ométrie , fans qu'o11 pu iffe fai–
re retomber fur cette fc u;nce
la
honre de ces ditfemions,
qui ne
re¡~arde
ql)e les phyocien< qui en ont abuCé, com–
me
on abufe de la
r~ifou,
fans qu'on puiffe JamJis en con–
clure qu'il fau t la rejmer
&
n'en plus
f.
ire ufage .
L'applicati n de la Géométrie efi plus difficile que la
gé
>mérrie· m~•nc:
peUl-t'ltre que daos mille ans on poor–
ra en appliquer les príncipes aux phéuo•nenes de la
na–
ture ; encore
me
m~
y
en a 1-il dont on
p~ut
afforer
qu'il~
s'y
refufer<~ot
toujours .
Mais, de toutc:s les fciences phyftques auxqoelles on
s
préteodu appliquer la Géométr;e,
il
parolt qu'il n'y
en a pas otl elle puiffe moins
p~nétrer
que
da<~s
la
JV!é•
<lecl!le . Avec le fecours de la Gc!ométrie, les médecins
feronr fans doute des phyf)cien> plus exaéls; c'efi -a:dire,
que l'<fprir
géométri4~e.
qu'ils prendront d_ans la
Gé?=
m étrie, •eur (era plus utde gue
la
Géométne-mé!pe;
tl~
é virernnt des
fa
u
le~
groffieres, dsns lefquelles ils tnmbe,
roient fans ce fecours: en quoi ce j ugemcnt peut parfai–
iement fe coocilier a.vcc cclui &Hippocrate , dam fa let-
MEC
trc
a
íon 6ls Thelfalos , oil
il
lui recommtndo
l'~tnde
de- la Gé .Jmé[C e·, commo d'uue fcience
q~i
fert o
>n·
feu l.emc:nr
i
ren.dre
l'el~nt j~lte,
mais de plus
a
l'éclaircr
&
a le reudre propre
a
d1lcern~r
tout
ce
qu'il importe
de favuir dans la Médecine.
11
n'en e1l pas rvoins vrat de l!ire que les
rn~,Jecinl
qui, en traitanr de leur art, ne parlenr que de méchani–
que,
&
hériffent kurs ouvra¡:es de calculs, ne font le
plus fouveot qu'en impofer aut i¡:norans, qui regardent
les fi11ures
&
les calcnls, 2uxquds ili ne comprcnnent
rico,
cum m~
le fceau de la véritt, qui efi ordinairrmeot
fi éloignée des
ouvra~es
dans lefquels ils cr<>yent qu'elle
c!l rnaoifellée . Ces anteurs profonds fe paren! d'une fcien•
ce étrangere
a
leur art;
& ,
fans le
foup~,,nner,
il s s'ex–
pofeot au mépris des vrais géometres.
N'ell-ce
pas un
contralle frappant que la hordielfe avcc laquelle les mé·
decios calculent,
&
la ret<nue avec laquelle les plus grands
géornetres parlent des opératinns des corps aui.nés?
Suivant M . d'
A lem~ert,
dans
fi>n
admirable ouvugc
fur l'hydrodynamique,
le
méchauifrne du ct1rps humaln,
la vlteftc du fang, fon aétion fur les
vaiff~-aux,
fe reto•
fent 3 la théorie; on ne connoit ni le jeu
c!es
nerfs, ni
l'élall;cité •des vaiffeaux, ni leur capacité variable dans
les différeus individu;, ainli que la conlifiance, la rt'na·
c1u~
du fang
&
les degrés de chaleur daos les diltéreos
organes.
Quand chacune de ce1 chafes feroit connne, ajou·
te cet au reur célebre, la grande rnu!ritude des élément
qui enueroient dans une pareille théorie, nous conduiroit
vraifemblablement
:l
des calculs impraticobles; c'efi un
des eas les plus compofés d'un probleme, doot le plus
fim ple efi fort diffici le
a
réfoudre
o
Lorfque les effers de la narure font trop compliqués
pour pouvoir
~tre
foumi, a nos caleuls, l'cxpéri<nce elt
le feul guide qui nou> refie; nous ne pou vons nous ap–
puyer qne fu r de> indua ions tirécs d'on nombre de iaits .
11
n'appartient qu'a dos phyliciens oififs de s'imaginer
qo'a
t
rce d'algebrc
&
d'hypothefes, ils viendronr
a
bout
de dévoiler les relfors du eorps humain.
De tel ks raifons d'un fi grand poids, n'excufeat pas
cependam l'ignorance de ccux qui, fans le fecours de la
Géométr ie, c royent pouvoir
p~nétrer
dans le rnécha•
nifme du corps humJin; tous leurs pas ferom
marqu~'
par des erreurs grollieres; ils ne fauroient apprécier let
objcts les plus fimples; t'>ur ce qui aurg quelque rapporr
avec la C. >lidité, l'étendue des fu rfaces, l'équilibrc, les
forces mouv•ntes, le cours des liqueurs,
fer~
01t écueit
pour eux : li la géo•nétrie ue nou< ouvre pas les fccret'
de la na
tu
re daos les curps animés; elle efl un
préfcr~
vatif néceffair e; c'efi un fl1ntbe1u qui, en éclairaot nos
pas, nous
emp~che
de faire des chutes homeufc; , qui en
occafionncroient bien d'autres. Les erreurs font plus fé–
condes que la
vérit~;
elles
entra~nenr
touj<•urs avec cllet
une lnngue fuite d'égaremens.
On ne peut done décrier que l'abus des mathémari–
ques daos la médecine,
&
non pas les
marhémati~uet
elles-m~mes;
paree que ce feroit profcrire les ouv rages
de ce liecle les plus favam,
&
qui en géoéral répan ·
dent le plus de lumiere rur la théorie de l'art: te!> li>nt
eeux des Bellini, Borelli,
Ma lpi~hi,
M ichtlotti, Val al–
va, Bag_livi, Laocili, Pitcarn, Keill, J urin, Bian hi,
F reiud , B<>erhaave, Sau vage, Lamure, Hamberger, Hal•
les, Haller,
&<.
Voy<>:.
les differtations de Michelotti, Strom, Boerhaa·
ve for l'article
du raifom,.ment mlcha"i'l'" .tam la tblo•
rie
d,
la mld'<i>te .
Voy
ME' Dr:CJ•NE, E 'CONOMt!
ANi'IALE, NATURE,
&c.
MECHANlQUE , f.
f.
(OrJr. ""Y" · ""· r•ifo•·
pbil.
ou
[cien<. fc imce
d•
¡,. Hat. Matb•m . Mathetn'
mixt. Mlcba,iqH< . )
partie de'
matll~matiques
mii>tes
1
qui conlidere le mouvemcnt
&
les forces motrices, leut
nature, leurs loix
&
leurs etfets dans
le~
machín« .
f7oy.
Mouv¡;ME¡¡T
&
FoRCE. Ce mot vient du grecl'•:t••• ,
-
ma;hine,
paree qu'un des objets de la
mt!<hani'l"'
el•
de
copfidér~r
!"es to rces des machines,
&
que l'on
ap·
pelle méme plus particnl.eremeot
mlchani'{ue
la fcic:occ
qui en traite r
La par
ti~
des
mlthani'I"•J
qoi confidere le rnouYe–
ment
de~
corps, en tant qa'il vient de leur pefanreur,
s'appelle quelqoefois
flat i'{lle.
(
f7oyn:.
G
RA
vnt,
~'· )
par oppofition
~ 1~
pawe qui confidere le• forees mou–
vames
&
leur
~pp'ication,
laquelle efi
nomm~e
par ces
me!
mes
ant~ur~ Mlch~wit¡ue.
Mais on appelle plus pro–
premeot
J!atiqsu,
la partie d la
Ml<banit¡ue
qui confi·
dere les corps
&
les puilfances daos un
~tat
d 'éqoilibre ,
&
Ml<hani'l.u
la
~arrie
qui les conlidere en mouvernenr.
f7oy•z.
5-T
ATIQUE .
f7oyu,
aulli
F&RCES MOUY-ANl'ES,
MACKINE ,
EQUILIJI,R.,
&•.