MEC
M. Newton
d~ns
la
prlface de fa PrinciptJ,
remar·
~uc
qu'on doit
dinio~uer
deux forres
d~
mlcbaniqua,
!'une protiq ue, l'autre rationelle on
fp~culative ,
qui pro–
cede daos fes opérations par des Mmon tlrations exaétes;
la
ml chaniq¡u
pratique renferme tous
les am
m~nuels
<¡ni lui
o nt
donné i<ur no¡n . Mais comme les ortiiles
&
les ouvriers ont coutumc d'opérer avec peLt d'es3éli–
tnde, on a di11ingné
1~
Mlchaniq11e
de la Géométrie, en
rapportant tout ce qui efl exa:.l
il
b G éomérric
&
ce
qui l'etl moins
ii
la
M lcbunique.
Ainli cer ill u11re aLt.
teur remarque que les dcfcriptions des ligoes
&
des figu–
res dans la Géométrie, appartiennent aola
l'ñéchanir¡uc,
&
que l'objet véritable de la Géométrie el1 feulem en t
d'cn démontrer les propriétés, apresen avolr fuppofé la
defcriptioo . Par cooféquent,
~joute
· t-
il ,
la GéorlJé–
rric efl foodée fu r des pratiques
mlcbanir¡•uJ ,
&
elle
n'ell autre chofe que cette pratique de
b
MlchaNÍf(ll(
uoiverfelle , qui explique
&
qui Mmootre l'art de me–
furer exaétement . M ais commo la pltlpart des arts ma·
nuels oot pa ur objet le mouvement des carps, on a ap–
pliqué
le
nom de
Glomltrie
a la P4rtie
4UÍ
a l'é'teodue
pour objet,
&
le nom de
M lchaniqtte
ii
celle qui con–
fi dere le mou vement. La
mlchanique
rationelle , prifl: rn
ce dernier fens ,
cfl
la ícience des mou vemens qui
r~fultent de quelque force que ce puiffe
~tre,
&
des for–
ces néceffaires pour produire quelquc mouvement que
ce foit.
M.
N <wton ajoure
qu~
les anciens n'ont guere
confideré cette fcience que dans les puitht1ces qui ont
rappon aux arts manuels,
f~avoir
le levicr ,,la prmlie
&c.
&
qu'ils n'om prefque
confider~
la pcfanteur que com–
me une puirrance appliquée au poids que l'on veut mou–
voir par le moyen d'une ma: hinc. L 'ouvrage de ce
c~lebre philofophe, imitulé
P rincipeJ mathdmati'{l(<I dr la
P
hilofophie nnturelle,
cll le premier
o
u
on air
tr~ité
la
il1lchalllf(U<
fous une
autr~
face
~
avec quelque étendue,
en conlidérant les lais de la pefameur , du ..mouvemcnr,
des forces centrales
&
cetnrifuge<,
d~
la
réftl1ance des
fl uidcs ,
&c.
Au rel\e comme la
méchanique
tationcllo
tire beaucoup de ft cours de la Gémn6rrie , la Géomé –
trie en tire aoffi quelquefois de la
M l chn>;iqt¡e ,
&
l'on
peut par fon moyco abréger fouvent la f<>l mion de cer–
tains problcmes . Par exemple ,
M .
.Beroouil li a fair voir
que la cau rbe que forme une chalne, 6xéc fur un plan
vertical par fes deux extrémités, efi celle qui forme la
plos grande íurface coorbe, en tournanr
~u
tour de fan
a¡e ; paree que c'el1 celle dottt le centre de gravité' eft
le plus bas.
1/oyez
dans les
M óm . áe l'acad.
da
Scien.
de
17!4· le mémoire de M. Varignon intitulé,
Rl¡l•–
xionJ f ur
r..
¡age f(Ut
/a méch3nique
pmt avoir
<n
Géa.–
mlsrie .
Vo~~z
au ffi
CH.AtNETl'E.
M ÉCHANIQUE' adj. fignifie
e~
qui a rapport
a
la
MI~
&banique,
ou qui fe regle par la nature
&
les lais
dt~
mouvemenr.
1/oyrz
M
OU VEM ENT.
N ous difons dans ce feo s ,
puijfanceJ méchani'{UeJ , pro·
p riltéJ
ou
off(étious méchaniques, principn
V1lchanir¡_1us.
L es
affeEtionJ mlchaniqueJ
fo nt les propriétés de la
matiere qui réfultem de fa t.ignre ,
de
Con volume
&
de
fon mou vemeot aéluel.
(/oyez
M AHERE
11\
CaR J'S.
L es
caufeJ méchaniquoJ
font cellcs qui ont de rellcs
afteétioos pou r fo ndement ,
1/oyn
CA u E.
Solr•IÍoHJ mlchanir¡ueJ,
ce font celles qui n'emploieo!
que les
me
mes príncipes.
1/oyn
SoLUTION.
P hilofophie m échanir¡ue,
c'el1
h
rnéme qu'on appel–
loit antrefois
<9rpr~fculaire,
c'e(l-a-dire celle qui ex pli–
que les phénomenes de la natpre ,
&
les aélions des fub –
!lances corporelles par les pnu.:ipes
mlehanÍ'flltJ,
f~a
voir le mouvement, la pefameur, la figure,
l'arrange–
ment, la olifpofition, la grandcnr ou la petiteffe des par –
ties qui compofent les corps natll rels .
1/oyez
CaRPUS–
CULE
&
CORPUSCULAIRE , ATl'RACTtON, GRAVI–
T É,
&c.
O n doonoir autrefois le nom de
c•rpufcu lail'e
il
la
philofophie d'Epicure,
a
caufe des
a
tomes dont ce phi·
lofophe prétendoit que tout étoit formé. Aujou rd'hui les
N ewtoniens le donnent par une efpece de dérillon
a
la
philofophie cartéfienne, qui prétend expliquer tout par
la
mati~re
fu btile ,
&
par des tluicles inconnus ,
~
l'aélion
defquels elle amibue tous les phénomenes de la natllre .
P uif!ances mlchanir¡un,
appellées plus propremeot
forces mouvantes, foot les
fi x
machines fi mplcs auxquel–
les tomes les autres, quelque compofées qu'el les foient,
peuvcm fo réduire, ou de l'affemotage defquelles toutes
les
autres íonr compofées ,
1/qyez
PUISSANCE
&
MA•
CUINE.
L es
puijfancn mlchanÍf(UN
font le levier, le trenile,
la pnulie, le plan mcliné , le coin,
&
la vi¡.
Voyez
les
articlcs qui leur rom propres,
~..1.!-AN(:E,
L t;VIER,
&c.
On
peut cepeodant les réduire
a
une Ceule, favoir le le·
'Tome X.
MEC
179
~ler, ~
on en exeepte le plan incliné qui ne s'y réduit' pas
h
feqt:blemenr. M. Varignon a ajouté
a
ces fix m3chi–
nes fi n¡ples, la
machinc f uniculaire ,
ou les poids
íuf–
pendus par .des cordes,
4
tirés par plufieurs puiffances .
Le prtoctpe dom ces machines dépendent el1
le
m~me pour toutes,
&
peut s'expliquer de la maniere fui•
vame.
La
q~aotité ~~ ~ou_vemen~
d'uo corps, eíl le produit
de fa vtterre,
e
ell-a-~1re
de
1
e[pace qo'il parcourt dans
tlll
tcms donué' par fa. marre ; il
s'~nfuit
de-la que deux
corps inágaux auront des qltantirés de mouvemem
ég~les,
(j
les
l i~ ne•
qt¡'ils parconrent en
m~ me
tems font
réciproq uement proportionnelles
ii
leurs msffes
c'e11-a–
dire
fi
l'efpace que par::ourt le plus grand, dan; une fe–
conde par exemple, eíl
a
l'efpace que parcourr le plus
petit daos la
m
eme rccoude. comme le plus petit curps
el1
au
plus grand. Ainli, Íttppofons deux corps attachés
/aux exrrémités d'une balance ou
d'~n
levier , Ji ces corps
ou leurs •naifes , fottt en rJÍÍon récipr<>que de leu rs di-
11ances de l'appui, ils fcront auffi en raiíon réciproque
des
li~oes
ou aras. de cercle qn'ils parcoureroient en
m~me
tems, fi
l'on faifoit tourner. le levier fur fon appui;
&
par confóq uent ils auroient alors des
qu~ntités
de
mou ,·ement égales , on , comme s'expriment la phi.pan
des auteurs , des momens égaux.
Par exemple, li le corps
11 (PI.
mech. fig.
4· e11 tri.
pie dn corps
B,
&
que dans cette f<tppofition oo atta–
t;he les deux corps aux deux cxtrémités d'un
levi~r
A 8,
dont l'ap?UÍ
foit placó en
C,
de
fa~O!J
que la di llanee
Be
foit
triple de la dil1ance
Ae,
i1
s'enfuivra de-la
qu'on ne
pou rr~
faire touroer le levier fans que
l'ef?ac~
B E ,
parcouru par le corps fitué
8 Ce
trouve triple de
l'dpace
A D
parcouru en mEme tems par le corps éle–
vé en
ti,
c'eíl·A-dire, fans que la vlteffe de
B
ne de–
vieo(\e triple do cellQ de
11,
011
en fin fans que les vt–
teffes des denx corps daos ae mouvement [oient réci–
proques
a
leurs marres. Ainfi les quantités de mauve–
menr des deu: corps feront égalcs;
&
comme ils ten–
dent
~
produiro des rnouvemcns contraires dans
le
te–
vier, le mouvemcm du levier deviendra par cctte raifon
abfolu ment impoffi ble dans lo cas dom nous parlons ;
c'e0-3 ·dire qu'il y aura éqllilibre entre
les deqx
corp1.
Va¡'n
EQU ILIBRE , L Ev rER
&
MouvntENT .
De-la ce f.uncux probleme d' .'\ rchimede ,
datiJ v iri–
huJ , datu>n pondru mo'oere.
En effet , puifque la dil1•n–
ce
e
B
peut t'otre aacrue
3
l'infi ni, la puiffance ou le
rnomem de
A ,
peut dono au
!Ti
~trc
fuppofé auffi grand
qu'on voudra par rapport
ii
celui de
B,
fans empecher
la poffi bilité de l'équilibre. Or qqand une fois oo aura
troové le point ou doit t!rre placé le corps
B
pour fai–
re équilibre au corps
A,
00
n'aura qu'a reculer un peu
le corps
B,
&
alors ce corps
B,
quelque petit qu'il foit ,
obligrra le corps
A
de
fe
mouvoir .
Voyez
MaMENT.
Ainfi toutes les
mlchaniqucJ
peuvent fe réduire
~\t
pro,
~~~me
fuivaot,
f..!n corp1
A
avec fa vite{[e
e,
&
1111
ttutre corps
B
lt•nt
donnb ,
trouver la vlteffe qu'il faut donner
il
B ,
pour qm
!eJ
¡}eux corp1 aieut
da
momen<
lg~11x,
1
Pour
réfoudre ce problt!me , on remarquera q\lc puirque
l~
momenr d'un corps el1 égal au produit de fa
v1teff~,
par
1~
quantité de matiero qu'i l conrient, il n'y a doné
qu'~
faire cette proporrion,
B : 4 ::
e:
a
un quarrieme ter–
me,
&
ce
fer~
la v1reffe cherchée qu'il faudra dooncr
a
u corps
]J,
pour que fon momont foit égal
a
cclui de
.11 •
•
'\uffi olans quelques machines que ce foit, fi
l'on
fait en forre que la puilfance
o
u la force, ne puiffc agir
fm la réfil1a nce ou le poids, ou les vaincre aéluellement
fans que dans eme atliou les vlteffes de la puiflance
&
du poids foient réciproques
a
leur marre , alors le mOU•
vemenr dcviendra abfolument
impoffible . La force de,
la puiffance ne pourra vaiocre la réft11ance du ?Oids, &;
ne devra pas nor1 plus lui céder ;
&
par conféquenr la
puiffance
&
le poids rel1eront en équil ibre fu r cette ma•
chine,
&
li on augmente tant· foit· peu puiffaoce, elle en•
levera alors le poids; mais
fi
an augmentoit au contrai•
re le poids,
il
entralnerQir la puiffance .
.
· Suppofons , par exemple que
A B
foit un levier, don1
l'qppui foi t pla<;é en
e'
&
qu'en touroant autour de cet
appui,
i1
foit plrvenu
a
la fituation
a,
e,
b
(fig .
1.
M~~
e
han.)
la vlrefle de chaque poinr du levier aura été év!–
demmeot dans ce mouv ement proportionnelle.
ii
la. dt-
11ance de ce point
a
l'appui ou centre do la ctrculatton '
Car les v!teffes de cha'l'le paiot foot comme les ares
que ces points ont décrirs
en
méme tems , lefquels font
d'un mt!me nombre de degrés. Ces vlterre• fout done
au(ji emr'elles comme les rarons
d~s
ares de
cercl~s
par chaque poior du levier , e
e~-a-dtre,
camtne les dt,
!lanc;,es
~
ihaque poinr
ii
l'apput.
~¡