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MAC

, ncl qui cmltoit moins que celle-li,

&

réuffit aiuli que

,

l'aurre.

,

, J

'en

ai

vu , contioue le

1n€me

auteur, qui promct–

toient pouvoir JCUer avec une

machi»~

5'0

hommc

tout-ii-la-fois depuis la contrefcarpo jufque dans le bs–

flion, armés

3

l'épreuve du

moufqucc;

d'autres de

réduire en cendre les villcs cntieres, voire les mur3il–

les ;némos, fans que ceux de dedans

y

pulfent dou–

ner remede, quand bien leors

lnlifons fe::roien r

tcrral–

fée<. Enfin on ne voit aucun e!Íet

de

ces promcifcs

, &

le plus tb uvent ou c'ell folie ou malice pour

ar~

.,, tr3per

l'ugenc

du

prioce qui

les

croit ,, .

Le

cheva–

lier de Ville prétend

&

avec raifon, qu'il ne f.1ut pas

fe Jivt"er

aif~menc

a

ces faifeurs de miracles qui p.ropo–

íent des chafes extTaordinaires,

3.

m oios qu'ils n'en faf–

fcnt premierement l'expc!'rience

:i

leurs dépeas. Ce n"cfl:

pas, dic-il, que je bU. me

toutes forres de

macbinu:

on

en a fait, & on en invente tous les j ou rs de:: tres-utilcs ·

mais je parle

de ces exrraordinaires qn'on Juge par

rai~

f<>n ne poovoir

eue

lnifes en c:euvre

&

faire

les effcts

qu'on propof".

11

ne faut jamais

fur

une cho fe

(j

do u–

teule fonder totalement un &"rand dclfein; on doit en fai–

re l',épreuve

ii

loifir lorfqu on n'en a pas befoin, al'in

d'ttre alforé de leur e!Íet au befoiu. (

Q)

MACHlNE ISFERNALE, (

Árt. m i/ie.)

c'efl

un

b3.ti

ment 3 trOiS pon

U:

Chargé

3U

premier de poudre,

3U

fe–

cond de bombes & de carca1fes

&

au

troilieme de ba–

Tils

cerc:lés de fer pleins d'artifi ces ,

fi>n

tillac

auffi

co tn·

blé de vieoK canons

&

de m 1trailte, dont on s'ell que l–

qucfois fervi pour cifayer de ruiner des villes

&

ditrérens

ouvrages.

Les Angtois ont elfayé de bombardcr ou· ruiner plu–

Jieurs des villes maririmes de Frsnce,

&

notamn1enc

Saint Malo, avec des

machines

de cette efpece, mais

fans aucun fucc t:s.

Celui qui les mit le premier en ufsge, fut un ingénieur

i1alieo , no mmc!

Frldtric

]trmb•lli

.

Durant le

fiége

qu' Alexandre de Parme avoit mis de vunt Anvers , oü

les l-Jollandois fe défendircnt lo

ng-rems

avcc boaucoup

dt: contlance

&.

de bravoure; l

'Efcat.lt

efl extraord=nai–

rement

lar~e

au-dellos & au-dclf

ous d'A

n vers, paree qu•il

:opproche·l• de fon embouchure; Aleuodrc de Parme,

malgré cela, entreprit de faire un pont de 2400

pif~

Jc

long au-delfous de cene phce pour

emp~cher

les fecours

qui pourroieut venir de Zélandc,

11

en vint

a

bouc, l&

j}

ne s'étoit point fait jufqu'alors d'o uvrage en ce genre

comparable

:l

cclui-la. Ce fut contre ce pom que Jam–

bctti dellina fes

mAr:hi"u

inf~r,alu .

Stradon daos cet

endroit de fon hifioire, une des mieux écrites de ce¡¡:

derniers tems, fait une belle defcription

de

ces

fH.afhi–

NeJ

&:

de la maniere

dont on

s'cn

fcrvoit.

Jc

vais letra–

duire

ici.

,, Ceux

qui défendoient Anvers, dit cet auteur, ayant

achevé l'ouvrage qu'ils préparoient depuis long-rem s

pour la ruine du pont, do onercnt avis de cela

:1

la

ftotte qui éroit ao-delií du pont du córo! de la Zé-

''

l::~ndc,

que le quatrietne d' A'vril lcurs vaíífenu¡

forti~

roient du

pon

d' .'\nvcrs fur le foir; qu'ainri ils fe

,, tinil'"eot

pr~ts

pour parfer

::n~t.~

le convoi des nntni–

'' tions par la breche

qu~on

feroit infoi lliblement au pont .

]e

vais, continuc:: rhiOorien, décrire la tlruéhue des

,, bnteaux d' Anvers

&

leorli etfets, paree qu·on n•a rien

,

vu daos les

ficcles

paif~s

de plus prodigieux en cett'C

, maticre,

&

je tircrai ce que jc vais en dire des !cures

, d'

1\

lexandre de

P

an11e au roi d' ECpagne Philippc

11.

~'

&

de la relrrtion du capit3ine Tue.

,

F rédé ric ]ambelli ayant paffé d' ltalie en Efpagnc

pour otfrir Con fcrvice

:t\t

roi, fans pouvoir obtonir

\' audience'

re

retira piqué du

m~pris

que l'an fnifoit

de

ro

perfonoe, dit en partan! que les Efpagnols en–

tendroiem un JOtlr parler de lui d'une tnaniere 3 fe

repentir d'avoir ,m6prifé fes o!Íres.

11

fe jetta dans A n–

ver~,

& il

y

trouva l'occalion qu'il chercho1t de rnet–

tre fes m eoaces

3.

exécurion.

JI

conOruifit quatre ba–

teaux plars, ma(s

tres-haurs de bords , & d'un bois

trCs-fort & trCs-épais, &

imagina le tnoyen de faire

dc:s m ines fur l'cnu de la manlere [uivante . 11

fit dans

le fond dc:s bateaux & dans totue lc::ur longucur une

ma~ohnerie

de brique

&

de chaox , de la hauteur d'un

pié

&

de la largcur de cinq .

11

élcva tout

ii

l'ento ur

, & aux cl'nés de pctitcs murailles,

&

tit la chambre

, de fa tninc h:tute & large de erais piés; il

la remplit

, d'une poudre trCs-fi ne qu'Jl avoit fa\t

lui-m~me,

&

la

couvrit aveG des to rnbes, des mcllles de tnoulin,

,, & d'nutres Pierres d'une euraordhuire grorfeur!

il

tnit

,., par-deífus des boulers, des rnonceaux: de marbre

1

des

,, a roes, des

clous

&:

d'aurre ferraillc,

&

bitit fur

tout

.. , cela comme un toit de grotfes: piorres.

Ce

toh n'éroit

MAC

pas plu, mnis en dos d'!ne, afin que

la

m ine vounnt

a crever, l'c::ffet ne s'en fit pas

feulem~:nr

en-hauc ·mai¡

de tous córés. L'efpace qui étoit entre 1es mu'railles

de la miue &

les

cl\c~s

Jes bateault, fut rempli de

picrres de t3ille

IU:l~ounécs

&

de pourrc:s

liée~

avoc

les pierres

~ar

des crampous de fcr.

11

fit

fur

toute

,

la largeur des bateau< un plaocher de gro(fe> planches

qu'it couvrit encore d'une couche de brique,

&

fu~

Je niilieu il éleva un bucher de bois pc)·iílé pour l'al-

'' lumer, quand

fes

bate:

.1.ux

démarcroient,

a fin

qne les

eunemis les voyant all

er v

ers le poru, crulfent

qt1c

ce

n'étoient que des bateaux ordinaires qu'on envoyoit

pour ntettre le

fen

au

po ne .

Pou. que

le _feu

oe

tn3n–

qui t pas de preodre 3 la m ine,

il

f~

fcrv it Je dc.!UJC

moyens . Le premier fut une tnecbe enfo ufrée d'une

certaine longueur praportionnée nu

rcms qu'il f-alloit

pour arriver

au

poot., qunnd ceux

~uJ

les conduiroient

les auroient abnndonnés &

m 1..;

dans Je cour!luf. L'au–

tre moyen dont il fe ferv it pour d onner le feo

3

la

poudre étoit un de ces petits

horlog~s

a

ré eils-m:uin

qui en fe

détchdanc aprCs un cer(ain tem& battent

¡..;

íufil. Cclui-ci faifam feu devoit donoer ft1r uoe train ée

de poudre qni aboutiffOJt

3.

l:t

mine.

, Ces qmure bateaux ain

(j

préparés devoient dtre .le-

,

compagnés

de

trei'z.e a.utres

oU il n'y

avoit point

de

n1ine , ma1s

qui

étoieot de Gmplcs brütots .

On

avoit

fu dans

le camp des Efpagnols qu'on prépsroit des

brillo(

S

dans 1e

pon

d'

Anvers;

mais

on

n'y

avotr nul

foup¡;on

de

Partifice

des

quatre bateaus:, & Alexao–

dre de Parme crut que le delfein des enoemis étoit

feulement d'atu.qoer le pont en mCme tems

au~deffrls

do cóté d'Anvers,

&

au-deUous do cl\cé de la Zé–

lünde. C'c::Cl pourquoi

il

reufor~!l.

les troupe' qu'il avoit

dans les furts des dlgoes vo1fines ,

&

fur tout le pont,

&

y

diftribua fes 1neilleurs officiers , qu'il ex-pofoit d'au–

tant plus

au

malheur qui

les

men-a~oit,

qu'il

fembloit

, prendre

de

n1eilleures mefurcs pour l'fviter .

On

vit

fortir d'abord tro;• bnllots du port d'A

nver

s,

&

puis

tn>is aurres, & le rene dans

le

1nC1,e

o

rd.re

.

On

fon-

,

na l'allarme,

.&

tous les foldars courur

ent a

1eurs po–

a

es fur le pont.

CCJS

vaitiCan>:

VOQ.UtliCOt

en bellc or–

donna.nce , paree qu'iJs étoicnt conduits chacun par

leurs pilotes.

Le

feu y étoit

(i

vivemeot allumé qu,il

fembloit que les v3iífeaux me!: mes brüloienr, ce qui

donnoit un Cpeébcle qui eut fait plai(ir au x fpeélateors

qui o'en n'euffent eu rien

a

c raindre : car

les

Efpn-

, g:nols de leur

CÓlé

avoient allmné un grand non1hrc::

,

de

fenx

for leurs digues

&

dans leurs forts. Les Col–

" dars é toient rangés en bataille fur les dcux bords

ae

,

la rivierc

&

fiJ.r

le pon[, cnfeignes dé'ployées,

avec

,

les officicrs

ñ

1eur téte;

&

les armes brilloiem encore

,, plus

a

la flamme qu'dles n'auroic:nt f'3it au plus beau

fol,eil.

,, Les mnte1ots ayant conduit leurs vaiífeaux ju·fqu•..t

deo¡ mille pas du pont, fi renr prendre, fur·tout

au~

qu-atre oU étoient les mines, le courant de l'eau,

&

fe retirerent dans leurs efquifs; car pour ce qui en des

.,, antres

ils ne fe mirent pas

(i

fort en peine de

(i

bien

,

diriger lcu·r routc: ccux-ci pour la pldpan échouerent

, eontre l'e(bccade

&

aux deax bords de la riviere . Un

" des qnatre dcfl in'és

a

rompre le ponr, fit eau

&

coultt

bas au n'lilieu de la riviere; on en vit fortir une épailTe

fumée fans autre e!Íet. D eux autres fureot pouifés

p~r

un

veot qui s'éteva,

&

portés par le co urant vers

Calloo au rivage du cl\té de la Flandre;

il

y

cut pen-

, dant quel<Íue tems fujct de croire

q,~t:

la

-m.~m~

chm:

(b

arriveroit

au quatneme,

paree

qo

11

parotllo1r

aufh

,

l:ourner du cOlé

de

la rivc de Flandre; les foldan

:: voyant 10ut cela,

~

que t·e fcu paroitfoit s'éteindre

fU'r

ls

ph~part

des batt'allli , .comtnencc::rent

a

fe

moqu~r

:,'

de ce g rand appareil qui n'aboutiífoit

a

rieo;

il )'

en

~ut m~111e

d'aflé1.

hardis pour entrer

dm1s:

un

des

deuK

" qui avo'ient échoué

au

bord, & ils y

~mfon~o,i~nt

leur:s

piques f

ur le

planchee pour découvnr ce qu 1l

y

avo1¡

., deílbus;

ma.is

dans ce momeot, ce qu:\trit:nlc vaiOCau,

qui étoi

t bcau coup p

lus fort que les autres,

ayanl

bri~

l'efl:~ccade,

contint.la

fa route vers le poot. · Alors

lét;

" foldats cfp:tg

nols que

l'inquit!tude

reprit,

jenerent un

grand cri. Le duc de Porme qui

é~<>it

auf!i attentif

ll

la ftotte hollandoife qui

~toit

au·delfous du pone dn

c6té de L illo, qu'qux bnllots qui venoient d'Anvers,

" accourut

:1

ce crl.

11

ca mtnauda -auffi-lOt des fold::us:

" &

des mare1ors; tes uos pour détQt.trner

le vaiJfeau

" avec des oroes; 1c:s aurres pour fauter dedans

&

y

étciu–

" dre le feo' & re m it dJns une efpece de chñteau de

:: bois, b!ti fur pilotis

a

~a

rive d\! Flandre, &

auqu~l

étoient

atmch~s

les prcmu::rs bace:tux du poot. 11

avolt

:: avec lui les

feigne~rs

de Roubais, Cactan , Billi, Du–

''

gua(l~