LUT
LUTRIN,
C:
~ · t~rme
d'lglift,
pupitre fur
lequel
pn met les hvres d €ghfe, & aupres duque! les chantres
s•=tifctn~lem;
t'!lais
ce tnOl
cfi
principaleffient
confacré
au pupitre, qm clt placé au milieu du chceur. Nos pe–
res l'ont appellé
leteri, lettri, léer¡,1
du mot grcc
>.t;Tf"'
dit du Cange, paree que c'étoit le iieu oii on lifoit l'é:
' ':ln_gilc. Entre les be:mtés ·de détlil dont clt rempli le
p<>eme du
ltt&n~
?e M. D erpréaux, on doit comp:cr
cell7 de 13 oefcnptton du
lutnn
m eme. Le poete
aprcs
avo1r parlé du chreur de l'églife, ajoute :
'
Sur ce rang d'ai.1 ferrls
r ui
form~nt
fo
clót11re
Ftt& jodu mr
lutrin
d'inlga/e fl··rtélur<
'
D one /u jJa?JC.J
l~argis d~
14tir
vafle
&;wtortr
Ombrngeotent plcznement toru lt•s
lie~tx
d'alentour:
Derrtere ce
ltnrin,
ainfi
9_11'a1t
foná d,un
antre,
A
pet1Je fur [u11 úanc on
difccrnoit le chantre
·
·
Tonáis
'!t~'J
l'autr·e ba1u·, le prélat rqdicux
'
D écouvert au
grmuJj1'ur, 11ttiroit tora /u
ynoc,
&c.
Boileau
pouvoit
fe
vanter d'avoir
te
taleot d'annoblir
~n
poéfle les
~hoff:S
les plus comrnuncs,
&
c'efi en
cela,
c'ell dans
le
choix
d~~
termes
&
des
tours
que
coufiltc Con grand méritc.
(D.
J.)
L UTTE,
[.
f. (
Arl
f,ymnafliquc. )
combat de deu<
hommes corps
a
corps' pour
éprouver
leur force
&
voir
qui terraffera fou udverfaire.
C'étoit un des plus illultres exercices paleflriques des
aociens. Les Grecs, qui l'ont
c~ltivé
avec le pl os de
1oin
&
qQi l'ont porté 3 la plus haute perleB:ion
le
notnmoient
n-J-1>.11
1
tllúf
que nos Gran1mairicns m de
1
rnes
dérivt:nt
de
-:o:r~11-),tf, ,
focorur, ngiur,
ou de
1rcaJ>.oC'
d~
la
boue
l
a
caufe de la
pouffiere
dont
re::
frauoicnc
le~
lot–
teurs: du·moins les autres étymnlogtes rapporrées par
Plmarqqc ne íont pas plus heureuíes . Quant atJ mot
lulto~
dc::s
Latins,
on ne
fait s'il
viene
de
· luc(r~
pris
au
fcns
de
foluere ,
réfoudr
e, re13cher, ou de
lr1-xflre
dé-
mcrrre,
d~bf)Cter,
ou de
queh.Ju'aurre fource.
'
M:1is Cans nous arrét
cr a cesfudlités , rechercl}ons
]'origine de la
l~ttt<
&
fes préparatifs : opres cel.1 uous
indiquerons les principales erpcccs de
luttes
&
les de–
fcripriuns qui nous en reflent; enfuite nous détcnninc–
rons en
qnel tcms
les
1utteurs furenc admic; anx-
jeox
publics qc la Grece
¡
en6n not¡s
reparierons en revlle
ceux qui
s'y
font le plm
diflit¡~ués .
Les :lUteurs larins
de l'art:
gymoaOique
ont épuift!
cene
mariere;
rn:tis
M .
Burette en
par~icolier
l'a rrsitée dt}ns
les mémÓires de
Littérature avec le plus de netteté & l'érudition la
plu~
~gréable:
il va nous
¡>r~ter
fes lumieres .
L~ l~ttte
che-¡. les Grecs, de
me
me que cho1. les au–
tres
p~uplcs,
ne
fe
rnontra
d~n'i
fes commeocemens qu'
un
exerct..:~
groffier, oii la pefanteur du corps & la for–
ce des mufcles:
avoicnt
la meillcure
pa.rt.
Les f'aommes
les pl"s robufl
es &de la toille la pl
us avantageufe
é–
toient pre[que
fU.rsd'y
vaincre,
&
1
1
00
nc
conno¡'ffoit
point encore la
[upériorité que poljyoit donner dans cette
eCpcce qe comhat beaucoup de Couple!fe & de dext6ri tó
joilues
a
upe force médtacre.
.
La
¡,.,,,
coufidé rée clans cette premierc fimplicité ,
peur p-:¡Cfer p.our un
de~
plus ancitns exerciccs ou des
pre1nieres ntanieres de re baure; catt
i1
eO
a
eroi
re que
les
flomnles
devenLlS
ennemi~
les un(¡
des
autrcs, ont
commencé par íe colleter
&
s'at¡aquer
a
coups de
poin~'·
av~nt
_gue de mettre en reuvre des :1rmes plus
off~nfi
ves . Telle étc>i¡ la
lmte
dans
les fieolcs héroYques &
fabu leu~
de la Grecc, dans ce' teros feconds en hom–
mes féroces,
qui
n,avoient d,aucres
lois que celle du
plus fort .
'
·
On reconnoit 3 ce
portrait
ces
fameux
fcC'Iér::tts qui
infetl:oicor, par
leurs
b.ri~:tndagcs,
Jec; provinces de la
Grece, & dont quelq
ues-uos contraignoient les voya–
geurs
a
lutter contr'eux' malgré l'inégalité de lcurs for–
oes,
&
les tuoicnt aprCs
les- avoir vaincus. Hcrcule
&
Tbéfée tra l'aillerent fucceffi vcment
il
purger la terre de
ces
~nolifircs
.. cmployant d
1
ordinltre oour les vaincre
&
pour les punir, les
m~m~s moyen~
·dont ces barbares
s'étoicnt fervis pour immolcr
tant de
vidhncs
a
leur
cruauté. C 'q!t ainfi que
c~s
deux héro• vainquirent
:i
la
lt<Ue
Antée & Cercyon, inventenrs de ce combat, fe–
Ion
Pl~~on ,
& auxquels il en coilta la vic pour avoir
oié
fe rpefurer Contre de
fi
redrmtables adverr-aires.
Théfée fut le premier, au ropport de PauCánias , qui
joigmt
l'ad~<,'ífe
3 1:1 force dans In
lllft<,
&
qui étab)it
des écol"s publiques appellées
pl'leflru,
oii des main:.<;s
l'enfeh~noieO¡C
aux:
jeunes
gens. Comtne cet exercice
fit
partie des )eux iflhmiques, rérablis par ce héros, & qu'il
fut admi:a dJU,S prefi!ut:
tou~
ccu!\. que l'on célébroít en,..
Grece &
aille9~s,
les athlctes n'o,ublierent ricn pour s'y
LUT
rendre hhiles;
&
le dclir de remportcr les
pri~
les ren–
dit ingtnieu:<
a
imagioer de nouyetles rllfcs
&
de nou–
veaux rnou\•t:mens, qui eo perfe.étioonnnt
la
lutte
les
milf<:nt en état de s'y diltingucr. Ce n'efl done que
depUIS Théíée que la
!tttU ,
qui avoit été ju[qu'alurs nn
exercice informe , ft.u réduire en
are,
&
fe trouva dans
tom fon InOre.
Les friétions
&
les onétions,
li
communes daos les
gym':la(Cs,
parurent Ctre daos
l'art athlélique
des
pré–
p:uaufs admirol)les ponr ce combaten pnrricul íer. Com–
me il étoit qndlion daQs la
l~ttt<
de faire valoir toure
la force,
&
toute la
fouplefTe
des mcmbres, on cut re·
cours aux moyens les plus efijcacc¡ pour réunir ces deuK
qualités. Les fridioos en ou••rant les porcs &'en faci–
litan< la tranfpiration, rendent
la
circulation du f.•ng plus
raptde,
&
procnrcnr
en tn<2n1e
tems
une
difldbution
pfus
abondante des cfpríts auirnaux dílOS tons les mufcles
dtt
corps. Or l'on í•ir que la force de ces orgnnes dépend
de cctte abondance, joinre
a
la fe.nneté du ti!fu des
li–
bres;
d'un
amre
c6té,
les onaions qui
fuccédoicnt
aux
friétions prodoifoient deux bons elfcrs: l'un
d'cmp~cher,
en bouchaot les pares, une rrop grande di.ffipation d'e–
fpritS. qoi cut i>icntót mis les athletes ho rs de combat ;
l'aucre
de donner aux m
u
Celes
J
:'i
leurs
tcndons'
&
aux
ligamens des jointnres, nne plus grande flexibilité,
&
par-13. de pré••enir
la rnpture de quclques-uncs de ces
panies dan s les extenlions
outr~es
auxqnelles Ja
IMte
les
expofoir.
Maís comtne ces onét:ions, en rcndant la peau des
lutteurs trop gliífante, leur <'>toir la facilité de re colle–
ter
&
de
[t:
prendre
3U
corps 3\'ec
fue
ces ,
ils
remé~
dioienc
:l
cec incotH•énient, cantót en
(e
roulant dans la
pou!Iiere de la pale(lre, ce que Lucieñ exprime pla'fam–
tnenc en difant,
lcJ
¡pu
fe
V4¡¡.trent
dmu
la
boue comme
do
poHrcet~ax,
tantót en fe couvr:ttH réciproquemt"nt
d'un Cable rrl!s, fin, reíerv<! pour cet uíage dans les xi–
ltes & fous le< paniques des gymnaí<s.
Ce.~x-ci,
aJOlHC
le m eme Lucien & $lnns le méme !!yle,
prn~a11t
¡,
Ja –
ble
t¡rti
~fl
da11s
~ette
foffe ,
fo
le
jt>ete11t
In
uns
aux att–
trl'J cor;une
du
co:¡s.
J
1$
fe frottoient
auffi
de
poulliere
apres les onélions, pour effuyer
&
réchet· la fueur dont
ils fe
trouvoient totH
trempés
au
forr de la
lntte
1
&
qui leur faifuit quitter prile trop facilement. Ce moyen
rervoit encare ;\ )es préreryer de> impreffions du froid;
car cet enduit de ppuffiere
m~lt!
d'huile & de 1ucur,
empéchoit l'air de le< íaifir,
&
mettoit par-li ces athle–
te5
a
couvert des tnah1djes prdinnire;;
a
cenx
qui fe re–
froidi!fent trop promptemem a¡>ri:s s'ctre fort <!chauflcs.
Les
lut~eurs
aio(j préparés en
venoíent aux tnaius.
On les apparioit dcux
:l
denx'
&
il re Í:liíoit quelqnc–
fois plufieurs
l1tttu
en
llll!me
cerns. A Spa1ce, lts per–
fonn~s
de
différent fexe luttoient Jes unes
contre
le~
au–
rres;
&
A thénée obíerve qne 1:1
rpeme chofe íe prati–
quoit daos l'!le de Chio .
. Le but que l'on re propofoit dans la
/,u,,
oii l'on
c01nbattoic de pié fcrme, étoit de renvcrfer fon adv:r–
faire , d\!
le
terraaer,
en grec
••-r11'•'u...,
;
d~-1:1 vi~nt
que la
/u tU
s';1ppdlqit
.v.ot-ra.CA--r-t•lll
,
/'
art dt jetttr par
teJ·re .
Pa¡:¡r y parvcnir, ils employoien¡
In
force, l'adre!fe
&
la rule; ces moycns de
forc~
&
ll'adrelfe le rédui–
foient
a
s'ampoigner réciproq\)ement
le~
bras' en grec
S.ptlv#'tlf ;
i
fe redrer
en n
vant,
ct"'1
'r.ot}'tlf
;
a
fe
pouffer
&
a
fe
renverf~r
en
arricre'
..:9tir
&
,;.,tVr,
.,.,n;
a
fe
dann~r
des cantortions
&
:\
s'entrelacer los meQ'lbres,
Au)'leu•
;
a
Ce prencrc n,u col(et,
&
a
íe ícrrer la gorge jofqu'il
s'óter la refpir:uion,
cl"it'"
&
a,.~:T,í)'t4•
;
3.
s'etn br:11Ier
étroitcment
~
fe
fecoucr'
«.)'&~ut~
..,
;.
a
fe plier oblique–
ment
& fur
los
cr:.rés,
'TA«-)'tv"{u~> ;
3 .fe
prendrc
au
corps
&
a
s'~fevcr
en l'air,
a
fe
heurter
du fro nt
COOlffiC
deS
bélit:rS
~
fTIJJI't.ftA'r'rfl.,
'rtl
f'''rO:W,.C. ;
Cfl{\tl
a
(~ ~Qrdre
le
COU
J
"P"'X""''''".
Tous ces mots. grec< qu'oo. peut re dirpenícr de lire,
& plufieurs au<re' que je fupprime pour (le pus enn uyer
le leéteur. étoient conracrés
:l
la
lutu'
& fe
trouvcnt
d:1ns Po\lnK & <lan.s HéCychius.
Parmi tes tours de fouplclfe & les míes Ofdinaires aux
lutteurs,
noo1m~es
en grec
w«).,¿,,p.&Tfl\,
je ne dois
pas
oubJier celui qui
COJlíHloit
.1
fe rendrc
Jn.:J.í"trc
des
j ¡HU –
bcs de fon antagnniílc ; cela
s't:X primoir
en grec
p'H
dif–
féreo s ve-t:bes,
U..-u·x.·u,t(ur.
'1f''Ttpri~"".
ch-npE?n•,
qui rc:vien–
ncnt aox tnots fra.ny01s ,
fuppla1fter,
donn~r 1~
croe In
J"mbe;
D jou,
O)l
plurót Xiphilin íou
ab¡~xiatcur,
re–
marque daus la vie d' Aclrien, que cette a.JretTc ne fut
pas inutile aux foldats romains , daus
lJl\
de leurs com–
b-;u5
contre lc:s
Jaziges.
Tcllc <!roit
!:1.
/uf&<
daos. laquelle les
athl~tes
comblt–
toient debnut, & qui fe tetminoit par
lll chllte ou le
rcn-