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LO I

11

y

eut. qul\(re ditférentes

foii

ru rnommées

tab. !laí–

re.s,

paree qu,.elles cflabUrenc ou

confirmereoc cene: nla–

ciere d'opiner,

La premie!e fur

~

loi .C:obinia ,.

pro rnulp,uée

ro us

te

con[ulat

dJ,

C al phurnms P1fo n

&

de P <>p11ius L enate , par

Gabinius , hemme de n b nt

&

peu connu ; elle portoit

que daos les

cotn ic~s

o U les

nl3gin rats fe roienc

é lus ,

te

peuple n'opinecoit point de

vtve

vo il" , mais donnJ:ro1t

fo n futfrage fur une tobleue;

&

afin q u'íl y efit plus de

Jiherté, 11 fut défen du de regarder <:ette tablette , ni de

p rier ou appeller quelqu'un pour donner

ro n fulfrage.

D eu-x ans

apres

vínt une feco ode

loi

t ahellaire ,

ap–

pellée

C affia ,

de L . Ga rfi us qui la propo fa' cel ui-c i éwit

de la fa m ille patricie nne; il fit ordon ner que , dans le j u–

gemem des accu fés , on o pineroit de m eme que po ur

l'él<él:io n des mag! ll rats: cette

loi

patfa contre !'av is de

tous les gens de bien, pour prévenir jufqu'au m oindre

br uit que k peuple faifoit co urir .

L a troifieme

loi

tabellt~i•·e

fut la

loi P apy ria ,

que pro–

poCa Co.r!>nn, ho mme fé ditieux

&

méchant, pour é ten–

dre l'ufage des

tableues aulC délibérations q ui co ncer–

o oieot la dé miffion o u reprobado n des

lois.

Carfi us ayant ex ce¡né de fa

loi

le crime de trahifon con–

tre l'éu t, cela do nn:t lieu 3 C z tius de f.lirc une quau ieme

/pi tabellaire,

appel lée de fo n no m

C .cfia ,

p:lr laq uelle

l'ufage des

tabl~ues

fut auffi ad1n is dans cene maricre,

au m a yeo de quoi to ot futfrage de vive voi x fut abo li .

D aos la foite , le droit de lulfrage

&

de crt!er des ma–

giflrats ayant é té óté au p euple, foit par ] uks C<!(ar,

ou, fe!e n d'autres , par T ibere ,

&

tronsféré au fénat,

cetui- ci

qui ufo it cotnme 3.uparavnnt

d~s

fuftrages vo–

c aux, chaogea de maniere d u tem s de T rajan ,

&

fe fer–

,. it auffi des tablettes pou r l'éiec!l:ion des

ma¡~illrats;

avec

cette ditférence o.!an mo!os que dans ces tabkttes les

rt'–

nateurs ne tn:trquoien t pas dc!s points, mais les noms

m~me des candidat¡ . Cetre méthode ne dura pas non pl us

lo ng-tems dans le féna t '

a

caufe de l' impu ience

&

de la

pétulance de q uelq ues-uns .

Vo><~

Pline,

lib. IV_

qifl.

&

V.

ad

M..~ximum; l'O)'e~

auffi

Z:~:z.;us .

L ot DE S o o u zE TA n LES e l! celle qui fut faite pour

les R o mains pJ r les décemvirs.

L es

lou

faites par

les rois de R o me

&

par les pre–

m iers coofu ls , n'ayant pa¡

po urvu

i

tuur

&

n·~tanr

pas

fuffi fantes po ur en c o m pof('r

un

corps de

/l)i.J ,

o n en ..

voy~

uois députés

a

A •hcnes

&

dans d' am res vil les

grecq ues , po ur

y

recuelt lir ce qu'i l

y

avuit

dt: meilleur

daos les

lois

de S o lo n

&

de plulieurs autres lég islateurs .

On

nntnma

dix perfo nnes

qu'on appella

'/~.1

drcem v ir.1,

pour en

comporer

un cvrp$ de

lois ;

ils

y

JOÍ~nirent

plu –

fieurs difpolilions

tir~es

des ufanes no n é crits des R a –

m ains.

A peine la premiere année du décemv irat étoit 6nie,

que cha:uo des

décemv~rs

pré fenta au peuple la p<.lr tion

de

lu11

dom

la

ré d~étiun

lui a voit é té con6 ée . L e peu–

ple

re~ut

ces

/o;s

avcc applauditfement; o n

le~

fit d'a–

bo rd graver fur de> cables de

ch~ne .

&

non pas d'i vo i–

re, cotntne quelques-u 11s o ut c ru . C hacun eut la liber–

té de pro po1er fes rétlex ions;

&

cette critique ayant pro –

d uir

pl u1icurs chaus-e1nens

&

au~1nen tationco ,

le fé nat s'af–

fembla pour

t!Xam mer de

nou \·ea

1

Ot:'S

loi.I,

& ,

apd~s

que

tous les ordres furent

derneur~s

d•accot d de les acceprer,

le fénat k s approu va par un arrl!r;

&

pour les faire re–

cevoir

dan~

les

comices

a(femblés par

ccnturi~s ,

on o r

do nna des COJnices pendant

trois jou rs

de

n\ar-:hé:

&

eo fin le• dix cables ayant été ret;:ues folemnelle rncn t par

le pc:u ple, o n les

g rava

fur d"es cnlonnes. d'airain,

arran–

gées par ordre daos la place publique ,

&

elles fcrv iren t

de fondement 3 tnutes les décilions.

D epllis que ces dix tables f11rent ainfi expofées en pa–

bl ic , o n trou va

qo'il

y

n.anquo ir bc:tucoup de

chor~s

né–

c c!faires

a

la religi<>n

&

a

la fociéré; o n réfolur d'y fup–

pléer par deux autres tables ,

&

le; d écem virs prire111 de–

Ji occa fi on de pro longer encare leur adminifl ratio n pen–

dant une

troifieme

année ;

les o n11it-n1o

&

dou1.ieme ra–

bies fu re nt done pré lentées au peuple , au x ides de M ai

de

l 'aont:~

fuivaote ;

OA

les grava pareillcment fur

des ta–

b les d'airain , que l'on mit

a

cllt6 des p.rem ieres. E t D io–

d ore de Sicile dit que chaque table fut :urachée

a

un des

c!pcr,>ns

de

navir e, dont le fromifpice du f6nar 6to it a rné .

C es pre tn ic1

e~

tablc::s furent co nfu méc.;

peu

de

te 'llS

apres dans

l ' ~ncendie

de R ome par les G anlo is. , mai• elles

fu rent rétablk s tdlll fur les frag mens qui en

retloient ,

q ue

fur-

les co pic:s qui en avo icnt éc é tir6es

i

&

po ur en

tn ieu x couferver la ceneur, on les

fit

appr..:ndre p:tr c<eur

aU.x en fans. R ittershu fius , daos

f~J comm~ntaír~.~

fu r cet–

te

loi ,

prétend que les dou-z.e rabies

pédrent

encore lors

d e l' irruption des Goths.

C e q

u'il y a de cert •in, c.'ect

q~'elles

lul;>lifioi!'nt cncore

p.e

u. de tems avaut

)

ullin.ien.;

'Iom1

IX.

LO I

547

p aífqn'on lit dans 1e

di~efic

qnc ca-ius les avoit toutes

co1nmentées ,

c5t

en

avoit rapporr é tous les textcs

dont

la pl os grande partie fe trouve au;ourd'hni perdue;

'&

il

y

a apparence que ce fur du

tem s de J nfiinien que les

~ern plaires

de cen e

loi

fu rent d étruits , de méme qu,.

le> li vres des jurifconfnltes donr il cornpo fa le digefie.

Pl nlieu rs aoteurs Ont travaillé

a

raOembler dan s les

é crivains: de

J•ancíenne

R o me

1e5 fragmcns

de la

/oí

á~s

dout~ tab/~.1 ,

dont

il

nous reOe enc:ore cent cinq

lui.I ;

Je¡ unes ,

dont le texce s'eít

confervé

en partie · les

au -

tres , do nt o o ne fait que la fu btlance .

'

S uivanr les ditférentes induaions que l'on a tiré des

au.reurs qlli

o nc

par l ~

de cette

lo i ,

o n tient que la pre–

tntcre

table traitoit des

procédures

ci"i1es ,

la

fecu nde

d es

ju~emens

&

des vols; la

troilietne, des deucs

~

1;

qu atricme,

de la

puifr3nce

paternclle ;

la

cinquieme ,

'des

íuccd fi o n'

&

des tute! les; la fix 'eme , de la p o lfeffi o n

des biens

&

do

dívo rce;

la

fe-ptit!nle,

des crilnes ; ta hui–

tienle,

des médc:rs, des bicns de ville

&

de catnpagne,

&

des C'er vitudes; la neuvie:ne, du droit public; la dixie–

m e ,

des

c¿rétnonies

funebres ; les

on-z.icme

&

do l12icm e ,

fervant de fupplémeor au x dio:

dUtres ,

traitoicnt de dí–

verfes

lnatiert:s

.

Pour do nner une idée de l'eíprit de cette

'ioi,

nous

remarquero ns q ue quand

le dé biteur rd ufoir de payer

o u

de

donner

caucio n ,

le c réancier pnu vo ic

l'en1mener

C!hez.

luf "'

le lier par le co l, lu i mcu re les fcrs

3lH

piés "'

pourvu que la c ha7ne ne pef3t que

1

f

lrvres:

&

quand

le débiteur

é tnit

infol voblc 3 plulieurs c réanciers , ils pou–

vo!ent l'expo fer pandant trois jo urs de

march~ ,

&

aprcs

le troilieme jo ur ,

m ertre ron

e

lr ps:

en picccs ,

&

le

par–

ta~er

en plus o u m o ins de parties , o u bien le vendre

a

des 6trangers.

U n pere auq nel

il

naitfoit un enfant d itforme . devo ir

le tuer auffi · tÓI. 11 avoit en géné ral 1 droit de vie

&

de mo rt fur fes enfa ns ,

&

po uvo it les vendrc quand il

vonloit:

quand

lc fils avoit

é té

vendu

trois

fois , il cef–

foit

d'~tre

fous la puitfa nce paternclle.

11

efi dit que quand une fe mme libre avoit demen ré

pendant un an entier dans la mai(on d'un ho n1me, fans

_.'étre ableméc pendant trois nuits, elle éwit

réput~e

fo n

époufe, par l'u fage

&

la cohabitatio n feu lement .

La

lui

prvnonce des

peinei c o ntre

ceux que:

l'on di–

foi t ; etter de< fo rts fur ks moilfo ns , ou qui fe fervoieat

de

paroles

lTI:!giques

pour nuirt:

3

quelqu~un.

L e latin de la

foi

do

dou:u

t ables

ell auffi barbare

q ue le (ont 1:1 piGpart de fes difpo fitions.

Au furplus, on y décou vre !'origine de plufieurs ufa–

ges q ui o nt palfé de cctte

loi

daos

les livres de jufli–

nicn,

&. qui

fbnt \)bfer vé s

par

mi

no us ,

e n

qooi les frag –

mcns

de

cette

loi

ne

lailfen t

pa~o.

d' etre

curieu x

&

uti–

lcs .

f7oy~Zw

le

t"funm~ntair~

de R inershufius , les

t roi.J d if–

fort llt ion.J

de

M.

Bo namy,

&

lt!

comment atre

de- M . Ter–

ralfon

infl rl dans

Jo"

hifl. de la ¡urifprttd . rom .

Lot o u T ALtO

N

e ll cclle q ui veut q ue l'on infl ige

au

co upable

une

peine

ro ute

fcmblablc:: au

n1al qu'il a

fait

a

un autre; c' cll ce que l'on appelle aum

la

p,;,"

du tal

ion.

·

Cen e

loi

efl une des plus anciennes , puifqu'ellc tire

fo n ori!(ino des

l ois

de5 H c!breux . 11 ell dit en

la G e–

nere ,

chap. ix.

n°.

6.

,

qui au ra répandu le fang de

,,

l'ho 1nme,

fon

fang fera répandu

, ;

&

dans

t•Exode ,

eha

p.

xxj.

en parlanr de celui

q ui

a

m altraité

un atu

re ~

ii

en

dit

qu•j¡ "

reodra vie pou r v ie,

re:il

pou r

ceil ,

dcmt

,,

pou r dent ,

m :tin

po ur tnain , pié po ur pié , br U. Iuro

,

pour

brOiure,

plaie

pollr p 1

aie,

Ulc\'\ rtriífure

pour mt:ur–

,

rriJfurc.! ,;

&

dans le L é vitique,

chap . xxiv .

il ett dit

parcillen1ent , que c elui qui au ra fra ppé

&

nccis

un

hucn–

.,

me,

lTIOu rr:t de m o rt ; que

celui

qui aura

o c ..

¡,

la

.b~,

te •

rendra

le

pareil

u ,

c'ett-3 -dlre

bt:re

pour

b~u~ ;

que

quand

quel ~ u'un

aura

fa it

outr:l':{C

3.

un

de fes

p:u ens

,

il

lui Cera fa<t de m i! me fraéture pour fraél ure , ceil po ur

<X!il ,

dent

pour dent ,

& q.

11

p3rC>it que les Grec.:s ndopterent ceue

loi ;

C""ar , fe–

Io n les

loi.J

dt: Solo n , la

p~tne

du

tr1lion

a vou lieo ctm–

lre

celui qu i

a vo :t

arraché le fcco nd reil

i

un

ho mme

qui é tnit déJil pri vé de l' ufagc du premier,

&

le cou–

pablo étoit co ndamné

:i

perdre les deux yeu x .

Eotrc les

loi.J

que les

R o m~ins en1~ru ntert:IH

des G recs ,

&

dunt ils fo rn1eren t

une

cCpece de code ,

que

l'un ap–

pclla

la

/oi

dn

do."~'

t abf.rcs ,

fut comprife la

loi d,. ta–

l

ion;

il éh >it

dit que

tout

hon1me qui

auroit ren Ju

un ature

im po tent d"un JnCillbre ,

f~rOit

puni

par

la

/!Ji

du

~a/to11,

s'il ne faifoir pas un acco Jn mnde1ncnt a

Vl"C

fa

p.trtle.

L a

/oi

du

Palion

fu t encore en uC:.tge

lon ~- tcnh

:tpri:s

les dou1.e rabies ; car C ato n , cité

par

Prifcien,

liv.

171~

.parl oit enco n: de

fon

tenH de la

/oi

du

talio",

Cl)tn m e

d'une

/.ui

qui étoi{

aét·u~llemcm

en vig ueur ,

&

qui doli1-

Zl'l.2.

non