LO I
D'autres encare tienneot,
&
avec plus de raifon, que
13
loi faliqrle
a été ainli nommée, comme étam la
l•i
des Francs S.aliens, c'eQ-a-dire de ceux qui habitoieot
le long de la riviere de Sala, lleuve ge
l'~t¡cjeune
Ger –
manie.
D'autres enfin croient que les Frans:ois Saliens
d~¡
no m defquels fut furnommée la
loi
falt~ru,
éto.iem une
mjljce ou
fa~ion
de Franq qui furem appellés Salieos
a
fa/iu;Jo,
paree que CC!te milice OIJ natiOil faifoit des
ccrud'es imprcV'lles bors de
l'~nciet¡ne
F rance fur la Gaule ,
EJ
~IJ
etfet, les Frant;ois Saliens étoient 1=ités par excei–
Jen~e,
comme les peuples les plus legers
~
la courfe,
fuinr¡ t ce que dit Sidon 4pollit¡aire
1
j<mromata <lyp<o ,
JalitJJ pede, fal<e gelonus,
.Quoi qu'il en foit de l'é¡ymologie dt¡ nom des Saliens
íl
p.l,l'Olt cenain que la
loi J3lique
étoit la
loi
eje
~e
pen–
p-le,
&
que fon nom e(J !!érivé de celui des Salil'ns; c'é–
wient les plus nobles des Francs, lefquels
firen~
)a
conqoéte d'une paqie ejes Gauks fur )es Rotpains,
Au furplus, te)!e
qu~
foit auffi l'étyn¡olugje du fur–
nom de
[llliqtu
dopné
~
Ct!Je
loi,
on emend par
19i[a–
liqtu
la
loi
des Fpncs op premiers
Frat¡~ois,
ce qo¡i fl}
preud en dcux feus, c'e(l-ii-dire no poor le
droi~
poblic
de la na.tion qui \!Ot)lprend, com[J)e <!ifet}t les
J
urifcon.
fultes, tout ce qoi (en
a
coqferver la religion
&
l'é~at;
ou le droit des
p~rtiauliers'
qui
f~rt
a
rcf5ler le urs
droi~s
&
leurs différ¡::qds les uus par rapport ao¡x ao,tres.
Nous ayons u•¡ r<;.cneil de$
lois
de qos premiers
~ncc!tres:
il
y
en a <jeux textes alfez dillerens pour les ter–
mes,
quoiqu'~
pea de chofe pres les rr¡émes pour le
fond; l't¡n encare
a
moitié bJrbare, eU celui dont on fe
fervoir foq, )a premiere race, l'.1utre réfortné
&
publ•é
par Charlemagne en ¡98.
Le prell)•er rene d) ceh.!Í qqj nous a d'abord été clonné
en
1
ff7
par 'Jierold, fur un
manufcri~
de la bibliothe–
qoe de pulej, qui, au jug<;t)lent d'Herold, avoit 7= ans .
d'antiquirá; enfaite en t
72.0
par M . Eccard, fur un ma–
nufcnr qe la
bibliothequ~
du doc de Volfeobutel , écrit
a.¡
COI11I)lencem<::n~de
la
feco11de race . Enfin, en 1727
('_~T
,S¡:)le)ter '.
fur no mano ferie de la b.ibliotheque du
J4oi
1
n'i' 4'189. Ce teHe a 8n awdcs, ou p!Otót 8o {i–
tr~s
dans te maunfcrit de M . F uld,
94
d:¡ns le maoutcrir
-<je
V
dfeobqtel . roo dans le ll)anu[cqt du (\oi .
{.,¡e fecoud texre efl cc]ui q·•e
qo~
ont dqoné diJ Til–
jec, }'irhou, Goldafl, Lindenbrog , le célebre Ilignoo
&
Jj~lpfe,
qui l'avoit rcv(l llu oo7,e ll)at)ufcrits.
11
n'a que
'11
~rcicl~s,
ma·s avec u¡¡e remarque '}4" ce qombre ya–
ri¡: bC1UCOIJP dans divcrs CKemplaireS:
Gq!daf!
~
•!tribt¡c;' q:
r~cuei~
a
Poar~mond
,
~
a fup–
pofé en conféquer¡c!' le tiue qo'il lui
:¡
dqnr¡é
d~ns
(i:¡n
tdition .
l\.1.
Eac:jrd rejette
av~c
raifon oeue opinion, qui
ll'e(t
fQDQé~
.f'Ur
~Uct]OC
3UtOCÍté : car JISQIC\lf
m~tne
deS
Ge(les qoi parle !le l'établ iifemeot d<; cette lo:, apres
avoir rappor¡é Jléleétion de PbaCJmond, ne la lu1 attri–
bue pas
1
mais a
u~
chefs de la nobleife
~
premiers de la
nation.
Q!tte
~onfiJiarit ~arum
pri'Jres
g~rtttle.c)
ou, fu i–
vant une autre
le~on,
t¡tu! eorttm vf.iqres
ge1lei
t.f
trt~8a
verunt;
&
de la Fa<;oq doot fa
n~rrarion
elt di('pofée,
il
fait enter¡dre que l'élcétiQn de Ph1eamond
&
I'inUito¡ion
de¡ lois, fe
fi
retrt ¡m méme ICUlS.
/lprei
fq
mqrf de
Sunnbn,
dit
il.,
i/¡
~lfo/tere1ft
de fe rlttnir fous
le
~ouver
Himtnt
·d~IIJ'!
feu.J rqi., comme ltoiene les queres nlJtions;
ce
fr:t
are/Ji ¡•avis de il'[ar<homir;
&
,¡,
<hqifirent
P
ha–
ramon4 fqn fils. O'efl au{/i a.!ors qrt'iiJ
com~~~~cergnt
ti
avoir des lois"qui furent dreffln par leurs <hefs
&
les
prm¡ius de fa nation, Salogan, Bodogan
&
11/tdogan
1
au-de/4 du Rhin
4
Saleha•m, Bodehaim
&
tfl',debain¡
.
Cette
/qi
ft:¡t ejreífée daos l'affemblée des états de chacune
de ces prqvim,es, c'eft pourquoi elle n'ell pas intitulée
l<x
firp¡¡lement
1
rnais
paélttm l<g is falica:.
~·ancíenne pr~face
du recueil, écrite a
ce
qu'il pvoi¡
fous :Qagqbert, ne recqonql¡ poinr non plus d'autre au–
reur de ces
lois
que ces mt!mes
fei~neurs,
&
on ne peu¡
taifoqnablement
aujounf~oi
prqpqfer une autre opinion,
fan~ qu~lqu'autorité
noo velle
1
une nmc:: qui eíl
a
la fin do tT]aJlUfcrit de Volfenbu–
tel, dit qoe
1~
premier roi des Fraqc¡:ois n'autorira que
62 titr!!S
1
fi.a~t<it,
di[prif'1iJ
jt<dicar~
j
qo'snfuite, de l'avi¡
de fes Ceigneurs,
<un¡ oheimalis fu•{,
jl ajQuta les titres
63
&
(uivam, jufque
&
compri~
le'
7~.;
que loogtems
apre~
Chikjeqraod { c'eff Childeqert) y eq
¡~¡outa
r
au–
tres, gu'il lit agréer facljement a Glotaire,
Coa
frere ca–
dct
l
qqi Jqi-méme er¡ aJOUta
11:>
nooveau;
1
¡;'eft-a-dire
jfrufqu'au
93
1
gu'il 1it
r~ciproq~e~ent
I!Pi>rqgver par fon
ere.
·- ·
·
1/:¡nciem¡e pr¡!fl)ce ¡lit en général que ¡:es
{qis
furent
fuc~elf¡ y~m~qf
l;Oft!g¡!es
&
publiées pap l=;Joyf¡
1
Thier~y,
Chtl<j~qerf
&
Clot'!lfe,
&
entin par
~l\I;Obc:r¡
1
doot 1 é–
pition par 0 1t
s'~rre
maintenue
jufqu'~ Ch'lrl~cnªgnc.
L O I
543
Clovis, Childebert
&
Clotaire tirent traduire cette
loi
en langue latine,
&
en meme tem' la 6rem réfonner
&
at):lpli.fier,
JI
!'(l dit auffi que Clovis étuir conhuu
avec
l~s Fr~ncs
de
fair~
quelques additions
a
ce¡¡e
/oí,
,Elle r¡e paro]t ll)t!ll)e qu'\ID eompofé d'.lrticles faits
fucceJfivement daos les parlemeos généraux ou 3ffe<n–
.blées de la nasion; car fon rcue le plus ancien
p01~e
prefque a chaque
~rticl¡:
des noms barbares' qui Con¡ fans
doute les lieux de ces parlemens.
CJ¡ildeber~
&
C,:lmaire, 61s de Clovis , tirent un traité
de paix;
&
dans ce traíté de nouvelles .addiuons
a
la
ioi
faliqqe,
il
e(l dit que ces réfolutions
fur.emprifes de con–
cert ayec
l~s
fr.anq,
&
l'on rogarde cela comme un
pa;lemegt •
Cett~
loi
cootient un grand nomb¡e d'articles, mais
le plus c!!lebre eft celui qui (e trouve au
titre LX/1.
<i•
11/•d~, o~
fe trouve prononcée l'cr.¡:lufion
d.esfcm¡:l~
les en faveur des
m~les
dons la fucce(f¡on de la terre
fa/i
'f.ue,de
t~rrá
vero fali<á >mlla portio h<reditntis
m~
liert pe11iat,
fo4
Rd
viril~
m foxum
;ota terrd!
/><r<4ie~TS
p~rv~siat ,
1)
s'agit ici en génér•l de
tou~e
¡erre
faliqru
don~
les
filies étoient exclofes
a
la ditlérence des a!};res ale!)X POil
fqlirues,
auxquels elles fuccédoien;.
M. F.ccard
pr~tend
que le m ur
faliqtte
vient de
falt~,
qui ftgr¡i6e
"1aifon:
qu'ainfi la terre
fa/iqHe
<!toit uq mor•
ceau de terre autour de la maifon.
Ducange croit
·qu~
Ja
terrefa/iqqe
é¡oit
tout~
terre quj
avoit ét<f donnée
;!
un fpnc lors .du
par¡a~c
¡les
coo~
qu€;es pour la . pofT:éejcr
libr$!m~nt,
a
la S:bJlfg¡: (cule·
mem du fervice ll)il itaire;
&
que comme les filies éroienr
i<¡capobles de ce fervice, el)es
étoien~
auffi !'Xclufes de
la fuaceaion de ces tcrres. l.,e m
eme
ufage avoit
fté
fuivf par les R ipuanens
&
par les ,Anglois de ce tems,
&
non pas pB'C les Saxons ni par les Bourguignons.
L'opinion quf paroit la mi<ux
~rablie
for le véritable
fens de ce rpot
RI.Je,en qu'il lignifioit
hereditas av.a–
tica3
c'cO·i-d1rc un
Dropre
anden . Ainfi
les fil:es ne
(ucoéejoiern polo( aux
propr~s;
elles n'étoiem pourtanf
exclufes des
terr~s
Jalirues
que par des males du méme
degré.
. Á
u rene' dons les pa ys
m~me
o
u
la
/oi fa/iqlle
étoit
obferv<!e, il étnit penni' d'y dér<>ger
&
de rappeller Jes
tjlles
i\
la fucce!Tion des terres
faliques,
&
cela étoit d'u11
~¡fa!Se
amn commun , C'oll ce que l'oo voit dans le
11.
liu.
,ln
form:tl<s
de Marculphc. Le pcre amenoít
la
tille
devant le comte ou le commilfaire ,
&
difo": ,
!Vl~
chere filie, qq ufage aqcjer¡
&
•m pie óter par mi
no~¡s
toqte portion pa¡ernelle aux filies; mais ayant conli–
¿~ré
CCttC
impiété,
J'3.Í
V
q
que, COQltne VOUS
m'ave~
, été dom¡é; tous de
I}l~tl é&alem~l]t, ~e
dois vous ai–
mer de
m~me.
Ainti,
m~
chere qlje, ¡e velu que
VOijS
héritic-z par ponion éga)e
ay~c vo~
fre1es datu
,
tootes mes
terre~,
&
e.
, .
La
loi faliqt«
a tou¡ours étc! regardc!e comme une
ge~
lois
fopdamemalos du royaume, ponr l'ordre de fuccé–
der
a
la couronne. :\ laquclle l'héritier mi le le
pltl~
pro–
che en appellé
~ l'e~clution
des tilles'
~n qu~lque
degré
qu'elles fo ienr,
·
Cett~
coqmme OO\)S
~Cl v~nue
de
Germ~ni¡:,
oii elle
s'obfervoit
M¡~ ~van¡
Qlovh. Tacl¡e di¡ qqe
d~.-lors
les miles avo·eottenls dr<>it
ii
la couronne; 11
r~marque
comm~
ljne
fjo~Úlarité
que les peuples de Germanie, ap–
pellc!s
~itona,
étoient les reuls chez lefquels les fen¡mes
eulfenr droit ao trOne.
Cette
loi
fot obf<rvl!e en li'rance fous la
premi~re r•~
ce, apri:s le qécl;s de Chi\debert, de C)lerebert
&
de
Gontr>l'lt, dont les qlle>
fur~nt .
cx,clq[es qe
1~
cpuron.ne,
!Vlai la ¡1l'cmier.,! qccal¡on oq 1 on
~<>nte(la
l'npphca•
tion de la
loi fa/i'l'",
fut eo •3.16, aprcs .la , mort de
Loui~
Hutin. jeaqne fa tillo, qu¡ prétendm¡ a la cou–
ro¡me eq fut
exc:lqf~ p~r
Philippe V. fo11 Qncle.
Ce¡\e
l~i
fut ' encore
réclam~7
avec le ll}c!mc fucccs
en
\3~8,
par Pf¡ilippe de Valots c<>nt¡e E rlooarq Ill.
qui prétendoit
a
la couronne de France, comme étant
fil~
d'lfabelle de FrauQe, fceur de
Lou(~
!iutin Philip–
pe-le-lo.ng&;
Charle~
1
V.
qui regnerent fu<;c;effi,.C\llef\t
&
tnouru¡~nr fan~
e(\fans
m~
les,
Enfi.n le 28 juín t f 93· jean le Mai(lre, petihfils de
Gilles le !'v\aiílre,
pr~mier
p¡é(ic;lent, prottonc;í\ le
~él"l;>re arrét par
lequ~l
la cour déolara
nul~
rous
~raités
faits
&
i\
faire pour
tr~f\sférer
la couronne en lf\alfoq l,ltran•
gere, comme étaqt eontraires
il
la
loi
f•~•qtte
&
autres
lois fonda mentales de ce roy:¡_ume l ce q01 écart:¡_ tomes
les prétt!lltiQns qe la,
·¡igq~; ,
L a
/oi faliqu<
écrit~
cp"¡¡em
enc;ore
un~
chofe remar.
quable 1avoir que les
Frane~
íerotent ¡uges le> uns des
autrcs
~vec
le prince,
&
qu'il~
décerneroi<;nt c;n(e•nl:lle
le~