LIT
de tept ou de neuf : leurs
lits
ordinaires ne contenoient
que u ois perfonnes. L e mnhre de la maifon fe
pla~oit
fur le
lit
a
droite au bout de la rabie, d'oií voyant l'ar–
rangement du fervice,
il
pouvoit plus faci)ement donner
des ordres
a
fes domefiiques; il ref<rvoit une place au–
delfus de lui pour un des conviés,
4
une au-delfous pour
fa femme ou quelque parcnt .
Le
lit
le plus honorable étoit celui du rnilieu; enfuite
venoit celui du bout
a
gauche: celui du )>out ;\ droite
étoit cenfé le moindrc. L'ordre pour la prcmiere place
fur chaque
lit,
requé roit de n'avoir pcrfonne au-deiTus
de Coi;
&
la place !;1 plus diOing'!ée étoit la derniere fur
le
lit
du rnilieu ; on l'appelloit la
place co11ji,lnire,
paree
qu'effeaivement on
la
donnoit toujours
a
un confol
quan<\ il alloit maoger
~he~
que!que ami .
L'•vant~~e
de
cette place confi rtqit ;\ erre la plus libre pour fortir du
repas,
,&
la plus acceffible
a
ceux qui furviendroicnt pour
luí
parler
d'atf.1ires; car les R omains,
quoi~u'i
cable,
ne
íe départoient jamais de remplir
l~s
fonA1ons de leurs
charges.
H orace , dans une de fes fatyres, /,
/!.
fat.
~.
nous
inrtruit qu'on mcnoit
1:<
t2blc fous un dais quand on
traitoit un grand
f~iBqeur,
comme
M
écene ;
&
JV1acro–
be
d~crivanr
uo
rep~s
des pontifes, dit, pour en ex pri–
mer la
magnificenc~,
qu,il n'y avoit
qu~
P,ix
convi~s,
&
que cepend•nt on· maugoit daos deux
fall~s.
C'étoit
p2r le ¡nCnw prin¡:ipe de magniticeoce, qu'il y avoir une
falle
il
cent
/its,
daos la célebre
fét~
d'
i\.ntiocl¡u~
J':pi–
phanes, décrite par Elien.
La
fomptuofit~
particuliere des
lits
de
table
coqGO oit
1°.
daos l'éPene, le cedre,
l'ivoire,
l'or,
l'aq~ent,
&
aurres matieres
pr~cieuf~s
dont ils étolept faits ou enri–
chis;
2°.
daos les fuperpes couvertures de
div~rfes
cou–
Jeurs,
brod~cs
d'qr
&
de
pourpr~;
3°.
~nfin
qans les
trépiés EJ'or
&
d'argenr
p
P!ine /.
XXXIII,
e. xj.
remarque qu'il o'éro1t pas
ex 1raordinair~
fous 1\ugnOe, de voir les
/its de table
emieretnen~
couycrts
dt;
lames d'argem, garnis
des
111a–
relats les plus
mo1l~ts,
&
des courtepJin¡es les plus ri–
ches.
Dq
tems de
Sen~qu~,
ils
~toi~nt commun~ment
rev~tus
de
lam~s
d'or, d'argeot ou q'éleé{rum, métal
d'or allié
~vec
l'argent , Ceqe
!l)Od~
palfa de l'Orienr
:1
Rome, ¡:omr\Je il parolr par la pompt:
triomph~le
do
LucuH11s, dont
Plqtarqu~
nous
~
lai(fé
1~
defqiption.
AqJua~lle
fe
pl~igoant
du luxe des Rornaios en
liu
d'o r, d
1
ªrgent
&
d~
pourpre,
~jmjt~
qu'ils donnoicnt
aux hommes dans !enrs fertins, des
lits
plus magnifi–
ques qu'aux dieux mCmes; cependant un doé{eur de
l'Egljf~,
en parlant des
{its
qes dieux, dit:
dii wf/ri
tricliniis
f{fl~flibus ,
aer¡ru
in fhulcidiciJ
aut·eis
c-..enitant.
En effct, un
aoteUI;
grec fait meqtion d'un
{i:
des Jieux,
qui éroit tour d'or daos l'tle de Pa¡1dere. Que devoit–
c e
e~re de~
lits
des pornrnes, s'i\s les furpalfoien\ en–
care!
·
Ciaconius qni
a
.épuifé ce fu jet daos
r~
dilfertation
de
triclinio,
vous en infiruira.
1\
vous
apprendr~
le dcgré
de forr¡ptuofi<é o
u
('on porta la diverfiré de ces
lits,
íuivam les f:1ifons; car il y en 'lvoi¡ d'été
&
d'hiver.
]1
vQus
indiqu.era la matiere de ces divers
lit.s
_,
le choix
des ctoffes
&
de la pourpre; en fin leur perfeélion en
broQeri~.
PClttr
~oi j'~ime
tnietlX
ne vous citer que ce
feul
V(:rs
d'Ovidf!, qui peine l'ancicn'ne pauvreté romai–
ue : ,
L~s
lits
de nos peres n'éwient garnis que d'hcr–
;,. bes
&
~e
feu illes;
il
n'appertenoi\ qu'aux rit:hes de
les
g~rmr
de peaux
Qui fello poterat addere ,
diws
rrnt.
La
¡nod~
donna ;\ ces
fits
depuis deu< piés jufqu'a
quatr~
piés de hanteur; elle en chal'\gea perpétuellernenr
la forme
&
tes co¡¡tours. On en tit en long, en ova–
le, eo forme de croilfant
~
&
enfuite on Iros relev1 un
peu fur le bont qui étoit proche de
1~
table, afin qu'on
f.1t appuyé plus commqdément
~n
mange2nt . On les
fit aufli plus OU IQOÍOS grands,
non-f~ulement
pour etre
a
fon aifl", mais encare afin que chaque
lit
pO.t tcnir
•u hefoin, f.•ns fe
g~ner,
quatre ou cinq
p~r[onnes;
d 'o\1 yient qu'Horace dit.
Snt.jv.l. l .
v.
86: , Vous
, voye1. fou,·em qnatre perfonnes fl\r chacu11 des trois
lits
qui cmourent une t:.ble
,, .
S~pe
tri6us
!ectiS
'¡JideqJ
C"1f4"
'{HaternoS.
Plutarquc nous apprend que C éfar apres
fe~
triom–
phes, trait<\ le
pet~p.l~
romain
a
viuge-deux milies
tobl~
a
erais
lits .
Comme
il
ert vrailfemblable que le peuple
ne re fit point de fcrupule de fe prelfer pour un ami,
f<
de fe mettre quelquefois quatre, il en réfulte qu'il
y
LIT
471
av~;t
au-molns deux ecos mille
~erfonnes
a
ces vingt
tn1lle tables, aux dépens de Céfar: 1ife1.
au mot
LAR
o
GESSE
ce que j'ai dit de l'argent qu'it avoit employé
pQur fe faire des créatures .
Puifque daos les repas publics on faifoir manger le
pcup1e romain fur des
lits,
l'on ne doit pas s'é[Qoner
de voir
~ee
ufage établi en
ltalie
fons le regne de N é–
ron, jufque parn¡i les laboureurs: Columelle leur etl
fait le reproche,
4
t¡c lcur
perme~
qu'aux jours de fe–
res.
Quant aux rabies 2utour defquelles les
lits
étoient
rangés , c'efl :trTez d'oPfcrver
ici,
que de la plus gran–
de (implicité, on )es porta en peu de ¡erns
3
la plus.
~rande
richelfc. Les convives y vcnoient prendre plar.c
:1
la tOrtic du bain,
rev érus
d'une robe qui ne
fervoit
qu'aux repas,
&
qu"on .appetlujt
veflis ct:fnatoria,
v~flis.
convipaliJ.
C'écoir encare le
maitre
de la
tnaifon
qui
fourniffoit aux con
vi~s
ces robes
d~ f~Clins
c¡u'ils quit-
roient aprcs le repas.
.
Nous avons des eOampes qui nous repréfenrent ces
rob~s,
ces rabies , ces
litJ,
&.-
la tnaniere dom les Ro–
mnins éroient affis Q.e(fus pollr
rnan~er,
mais je ne fais
fi, dans plufiel)rs de ¡:es
~nampes,
l'imagitJa¡ion des ar–
tines n'a pas fuppléé
au~
mQnml')ens; d11-moins il s'y
¡rouve bien des ¡:hoCes difficil es
a
tconcilier .
11
vaur
don-; mieux s'en Jenir aux feules idées qu'on pcut s'en.
former par la leéture
d!'S
auteurs contemporains,
&
par
la vlle de quelques l>as-relief•, qui nous en on¡ confer–
vé des reprc!Cenrarions
jncornplen~s,
Dans l'un de ces
bas~reliefs
Oll
vojt une femme
a
u–
ble,
COI!Ch~e
fur un des
lits,
&
un homme. pres d'el–
lc, qui
Ce
prépare
a
s'y placer
qu~nd
on l.m aura Oté
fes fouliers ; on fait
qu~
la propreré voui,Oit qu'on les
ót~t
daos ceue
0
cc~fiqn,
La fe
m
me par01t cnuchée un
peu de c()lé,
&
appuyée fur le coude
gauch~,
ayant
pour tour habillement une mqique fans manche, avcc
une draperie qui t'enveloppe au-deífus de la ceinrure
jufq u'en has. Elle a pour coelfure une efpece de bour–
fe o¡l font fes
ch~veux,
&
qui fe
f~rrn~
aurour de .la
¡éte .
La
Plartthe
Xlf/.
du
tomr
l .
des peintures
~ntiques
d'Herculanurn, rcpréfeme aulli la fin d'un foqpcr do–
mertique de deux perronnes foulement, affjfes fur un
mémc
lit
. La table
en
ronde;
i1
y a delfus ¡roiS vafes
&
quclqucs ljeurs,
&
le
pl~nct¡er
.en ell. touc
cou~·ert .
Je
craius que Cet\e erla111pe ne f01t
l'~mql"
parn11 les
richetles <l'H erculanum, puifque les éd1teurs n.e
no~s ~~~
ont point
~nnQnc~
d'aQtres po\lr les
tom~s
fu1vans ,
S
1l
y eo avoit par hafard. elles rpe foutQitQICilt un fupplé–
ment ii cet ardele.
(D. ']
)
'
LIT NVPTIAL -
l~lftts '~lnialiJ,
(
Antit¡~
rom.) Líe
préparé p.r les m'ains de I'Hymen. C'étoi¡ un
lit
qu'on
drelfoit exprl:s chez les R omai11s pour la
noovell~
¡na-¡
riéc . daos la falle fitu é ;\
l'eotr~e
de
~~
waifon,
&
qur
éroit décorée des images <los aqcétres de l'tpoUJí ,
Le
lit
ttuptial
étoir roujours placé daos cette falle 1 paree
que c?étoit te lieu oU la nouvelle éponfe devo1.t daos
la fui¡e fe ¡enir
~>rdinairement
pour filer
~ fair~
des
érolfes .
.
On avoit u
o
grand refpeét pol\r ce
lit;
on
le
gar~
doit toujours pendant la vie de la _fen1me,
P.o~r l~<¡uel
Je
il
avoit
ét~
drelfé;
ll(
(i
le mo,r¡
Ce
r~maTIO.'t,
li dc–
voit en faire tendre un amre. C efl panrqum Cu;éron
traite en
orat~nr,
Qe crime atroce, l'aétion d.e la
QlCre
ge Clucotius, qui
d~venu~
éper<\llemenr épnfe
d~
!"on
gendre, l'épnufa, & fe
ti~
tendre le méme
ltt
tmpt.al,
qu'elle avoit drelfé deux
~f1S ~Upl\r3VI\nt
pour fa propre
6lle,
&
dont elle la chalfa.
Pr 0 pcrc·o appelle le
lit
de n6ces,
adver[mn. {ell11m,
paree qu'on le mettoit Yis-ii-vis de 1;¡ P.Orte · IJ
s'~ppel
loit
ge~tialif,
paree qu'on
t;
confacr01~
au
gé~1e!
le
dieu de la nature,
&
celui-1'1 ¡neme qm préfido¡t a la
pailfance des twmmes.
(D .
J.)
.
L
1
T s (
Chimi(
.)
~n
pª rlant <\es
¡nm~qux
&
des
fo.ffiles, Íignific cerrain
firata
ou cc:naines
(OHchu
de
marieres arra11,gées
les
unes fur
l~.s
autres..
J/oy~~ Cou~
CHE VEtNE' STRATIPJER' CEMENT.
.
· L;T, (
Hydraul .
). on die un
lit
de pietre, d<; mar–
ne, de
~raie,
de
gla1fl.!.
Ce cerme
ex pr~mf; _ parfmteme~t
lcur (iruation horifomale, & leur peu d épa1!feur : on d1t
encare te
lit
d'une riviere, d'un
caoa1,
d'un
re.fl!rvoir,
pour
parle~
de Con pl3fond,.
(K
) ·
LIT
llE
MJ\R É~,
(
1\'larin.e
.) eodrQit
d~
lo, rncr oii
il
y
a un couro,nt
alf~'Z. rapid~,
Lit
á1~
vrnt,
nom qu'on Qo..nne
!\UI
ligoes
ou dire..
étions par lefquelles le \l<nt foufHe.
Ln•
rn /lrchitell11re,
fe dit de la fituation
paturell~
d'uoe
pierr~
dans 1•
caqier~ ,
On