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470

LIT

En fin, aprCs 1voir remonté vers Jc roi

&

érant rede·

fcendu,

rc1nis

en fa place, affis

&

couvert, il pronon–

cc: : le roi en fon

lit de j;ljl

ic~

a ordonné

&

ordonne

qu'il

fer3

procédé

a

l'eorl!gillrement

de~ leltr~s

fur

)~{~

qucllcs on a délibéré;

&

:l

la fin de 1

arr~t

¡l

e~

<ht,

fait en Parkment le roi y féant en

íon

lie

de juftia.

Ancic:nncm=.nt le

ch~ncelier

preQoit

deu~

fois les opi–

n ions:

il

les dcmar.doit d':1bord de (a pl:1ce,

&

chacu!l

opinoic

a

h:nue voix;

c'ell pourquoi lorCque

le

confe1~

s'ou,•roic ,

il

ne

demcuroit

en

la

chnmbrc

que

ceux

qut

avoieot droit d'y opiocr; on en faifoit forrir tous

lt:s

autn:s, & les prélats

ClJ X-lntmes,

quoiqu'ils eufsent ac–

co mpagné le roi, íls oc rentroient que lors de la pro–

no n.:ialion de l'arrCt; cela

ft:

pratiquoit encare

fous

Fr31l–

r;ois

l.

&

10us Hcnri

1

L

ca

mme on

le voir par les re–

giflrC$ de IfJ4,

!fiÓ,

If:Z.I, If27· Ou croit que c'efl

du

teJn s d'Henri

11.

que Pon

a

cefs~

d"opincr 3 haute

vo!x ; cch s'etl: pourtant encare pratiqué trois fois fous

Louis

XIV.

C.lVoir e11 1643, en 1Óf4

&

1663.

Préfenrcmcnt,

comme

on

opine

3 voix

baífe,

ceux

AUi

ont quclque

chofe

de pardculier

a

dire' le difcnt

~~:out

haur.

AprCs la rC:fo lutíon pri[e, on ouvroit les portes de la

grand'chambte an pnblic, pour cntendre la pronoociation

de

l'orr~t.

C'cfl ainfi que )'on

~n

uC.1 en 1Ó10

&

en

1643,

&

m~me

encore en lpf. Apres l'ouverture des

pones, le grcfficr faifoít une nouveiJe Ieéhtre des lettrcs

qu'j)

s'agilfoit d'enrej!ifirer; les gens du roi doonoient

de

nouveau

lcur~

conclufions , qu'ils faifoient précCder

d'tlll diicours defliné

a

inflruire le public des m otifs qui

avo:cnt détenniné; cnfuite le ch3ncelicr reprenoir les

a

vis pour la forme, nnis

a

voix barre,

allan

t

de rang

en rang , comme on le fait 3

l'audiencc au parlement

loríqu'il s'agit de prononcer un délibéré,

&

~nfuitc

il

pronon~oit

l'arrc!.r.

Préfemen1ent, foit qu'on ouvre les portes, ou que

Pon opine

i

huis clos, M. le chanoclier ne va au:s: opi–

nions

qu'one

-fcnle fois.

La

féancc f.inie, le roi fort daos le mt:me ordre

qu'il

efl

entré .

On a vu

des

liu

d~ jt~flic~

tenus au chateau

des T-huilcoies ," rets que ccux du

>6

Amlt 1718, d'au–

trcs tcnus 3 V erl'ailles,

comn1e

ceux des 3 Septembr:e

173>,

&

:z.t Aoat 17)6.

JI

y en eut un en 1720 au

grand coníeil,

oU

les princes

&

les pairs affiflerent. Nos

roi~

ont

auffi

tenu quclquefois

leur

lit

de

;uftice

dans

d'2utres p:Hiemcns; Fr:m<;ois

l .

tint

le

fien

a

Rouen

en

Ifl7, 11

y

fut :lC'Compagné du chancelier du Prat

&

de

quclques otlicicrs de

í.~

cour. Charles

IX.

y en tiot auffi

un, pour déciarer

f.1

majorité.

Sur _les

itt

1

d~ jt.~{lic~, voy~:z.

le

traite! de la

majoritl

1eJ

,.,~~J;

ks

mlm_Qtr"f!l'

de

M. Talan,

tome

/JI.

p.

329.

1on

dncou:-s.

au

ro1

~n

1048,

&

ccux qui furent faics par

l.es

premicrs préli.1ens

&

avoc:ns générau1;

a11x

lit.r

de

p

(flot

e

tenus en

1

f86, 16ro , 171 f,

&

les dcrnicrs pro–

cc s- verbaux.

(A)

~· LI T

de.J

R_,_omainJ, (

1-:l•fl. rum.)

I~Bru

cubi&H/,,ri.r,

Cte. cou::hc-

IUr

l'l'=lU~lle

•ls

re

repofoicnt

Oll

dortnoient.

Elle

~Jtla

J<1

prnn1cr deg•

é

d'aullérité au plus haut point

de luxt, nous en ::.llons parcourir l'hitl oire en dcux mors.

T:tnt

qu~.:

les

!{o mains

conrerven·nt

leur genre

de

\'ÍC

dur

_<x

::m

fl ete '· tls

co~choient

fimplen1cn.t fur la paille,

ou

tur des

femll~s

d arbn:s féchcs,

&

n~avoient

pour

co':lverrure_ que quelqucs peatH de

bE

res, qui

leur

fer–

votc~u

:1UCI_1

de,

matel~ts .

Dans

les

beaux

JOUrs

de la ré–

publlque , tls. s tcarto1cnt pc:u de cette l'itnplicité;

&

pour

nc pas. dormtr fous de riches J:uubris

Jeur fommeil n'en

é~oir

ni

f!ioius profo nd,

ni moiLu

pte'in de délices. M ais

~t~OlÓt

1

~xe'!!ple

des

p~uples

q!:l'ils ..foumircm, joint

a

1

opuleoce qu tls comn:en'=erent

3

goutcr' les porta

a

fe

procu

~er

tes commod •tés de Ja vie,

&

confécutivcmenc

k,s

r:

J.hn~

rnens

de la molletre . A la

p:~.i!lc , au~

feuilles

d

_arbrc::s !Ccht:s,

aux pe:un:

de

b~tes,

:tux couvertures

fa,rcs de leurc; toffi'los , foccédercnt des matc:lats de

la

laiuc de milet,

&

des

!tu

de plumes du d)Jvet

le piL¡s

fin ·

on-comcns de bois de

lit.J

d'ébenc

de

cedre

&

de cirroan:cr,

i~s ~

lcco

tiren~

enrichir de nl¿rqueteric, ou

de fit:;ores en rehet. Entin 1ls en curent d'ivoire

&

d':tr–

gcnt m:1ffif, :1vec des couvertnres fines

ccintcs de pour-

pre,

&

r~hau(fécs

d'or.

1

A u rcfie, lcurs

lit: ,

tels que Jes marhre! aotiqucs nous

les

repréfcntc~t,

é rmenr

fairs 3-peu-pres comme nos

liu

de repos,

1~:11s

avec un dos qui régnoir le

long d'on

e~!~!

&

qtH de l'autrc s'éreadoit aut piés

&

a

la téte'

n,~ran! ?UYcrt~

que:_ plr-de\•aot. Ces

Jiu

n'5.voicnt poior

d,Jmpc n:~lc:,

m de! ndcaut ,

&

ils é toient ¡¡ élevc!s .. qu'on

n

y

pouvolt montcr flos quelque efpe:e de gradins.

LIT DE

T

ABLE,

l~élu.s-

t ridinaris

(

L ittér.) lrt

fur

lequel les ancicns fe meuoieot pour Prendre lcur repas

daos les falles

a

m anger .

LIT

lis ne s'aífeyoicnt pas comtnc nous pour 01!1ngcr, i1s

[e

couchoient filr des

Nt

s plus

m1

moins ícmbl.1bl<<

;t

nos

lies

de falle, dont l'

uf.1.ge

peut nous Ctre re(}é de

J'antiquité. Leur corps étoit élevé fur le coudc g=tttchc,

afio d"avoir la liberté de mnnger de l:t m!lin drf'ite,

&

lcur dos étoit foutenu par dcrricrc

3\'ec

des

tro.vccfins ,

quand ils vouloicrtt fe repofer .

Cependant la maniere dont les Romaios étoicnt

!\

!3-

ble, n'a pas toujours

~tC:

la tnCme dans tous les tctns ,

rn:lis elle a toujours parn digne de la curiofité des :;:t:ns

de leures,

& ,

ti

je l'ofe dire, je me

flli~

tn.;<; du nombre.

t\vant

la

feconde guerrc punique, les H.omains

:,'af–

feyoient Cur de limpies bancs de bois,

ii

l'exemplc d<S

héros d'Homerc, ou, pour parlcr comme Varron,

a

rexemplc des Crétois

&

des Lacédétnooic:ns; c:u, dane;

toute

1'

l\

fie, on mangeoit cou.ché fur des

lit.r

Scipion

1'

Africain fut la prcmiere cauce innocente du

changement qui íe fit

:l

cet

é¡¡~rd.

11

avoit

opport~

de

Canhage de ces petits

Jiu,

qu oo

a

long·ten1s appellés

punicRni,

afriquains. Ces

lit.r

étoient fort b3s, d'"nn b01'

a!fez commun, rembourrés fenlement de paillc ou de

foin,

&

couverts de peaux de chevre ou

de

mouton.

U o tourneur ou tnenuitier de Rome, nommé

ArchiaJ ,

les imita,

&

les fit un peu plus propres ; ils prircnt le

nom de

lit.r

ar~him¡11e1.

Comme ils

tenoient peu de

pl3ce, les gens d'une condition tuédiocre n'en a'>•oient

e11core point d'amres fous le fiecle d' Auguflc . Hol3ce

lui-méme s'en fervoit

i

Con

petit couvert

;je

le prouve

par

1~

premicr vers de

l't!pitrc v. du liv. Vll.

cor c'cfl

a.infi qu'il faut tire ce vers :

Si

pote.r

Archiacis

&onvitJa

r~c11mbere

Ica-is.

, Sí

vous voulez bien, mon cher Torquatus, acce..

pter un repas frugal, ou uous ferons couchés fur des

litJ

bourgcois , .

11 efl cenain qu'il y avoit peu de différeoce pnur la

délic:uetfe entre les

lit1

africains , apportés

a

Rotne

par

Scipion,

&

les anciens bancs done on fe

fervoit aopa–

rovant. Mais l'ufage de fe baigner che"l foi, qui s'éta–

blilfoit dans ce tems-l:i

&

qui affoiblit infenliblement le

corps, ñt que les hommes an Cortir du bain

Ce

jettoient

volootiers fur des

Jiu

pour fe repofer,

&

qu'ils trou–

ver~mt

comtnode de oe pas quitter ces

lit.r

pour manger .

EnCuite la mode vint qne celui qui prioit á fouper, fit

la galanterie du bain

3.

fes conviés; c'efl pourquoi on

obíervoit eu batiffant les maifons de placer lo falle des

bains proche de cellc

o\i

l'on m!\ngeoít.

D'un autre cOté, la coutume de manger couchés

fur

des

lits

prit faveur par

l'l'tabtiffeme

nt de

drelfcr pour

les dieox des

lits

dans leur<i tcm?lcs

a.

nx

jours de

lcur

f~te

&

du fcflin public qui l'accompagnoit;

13

remarque

el!

de Tite·Live,

Dlcad. liv. [. ch.

j.

11

n'y ovoit pref–

quc que la fcte d'Hercule ou l'on nc mettoit point de

lit.r

autour de fes rabies, mais feulcment des fieges, fui–

\':tnt l':mcien ufage: ce qui fait dire 3 V irgilc, qunod

il

en parle,

h.z~

faeri.r

fedcs

~puli.s.

Tous les autrcs dieu1:

furent tr:lirés plus délicatement . On peur vuir encore

oujourd'hui la figure des

!tes

drelfés dans lcurs temples

Cur des bas-reliefs

&

des médailles anti'-}UCS.

11

y en a

deu" reprl'íenrotions dans S panhcim, l'une pour la déclfe

Sr1hu,

qui donnc

3.

manger

ii

un ferpent;

l'autre,

au

revers d'une médaille, de

13

Jeune Faufline.

Comme les dames romaines, :i

lo ditférence des da–

mee; grccqucs , mangeoient avec les hommes , elles nc

crurent pas d'abord qu'il fO.t de la 1nodcflie d'Ctre cou–

chées :i 13ble, elles Ce

tinrent offifes fur les

lits

tant que

dura la république; mais elles perdireot avec les mcears

l

a gl

oirc de certe coufbncc::,

&

dcpuis les prcmiers cé–

Í:

1.rs,

jufques vers l'an

320 de l'ere

chr~tienne,

elles

ado–

p

te

rem

&

fuiv1rent fans fcrupule la

coutum~

des hom1ncs .

Pnor

ce

qui

re'larde

les Jeunes gens qui n"avoic.-nt

~oint

encare la robe v1rile, on les

re~int

plus long-tems fous

l'3ncienne di[cipline. L orfqu'on les admeuoit

:1

rabie,

ils

y

étoi~nt

aflis íur le bord du

lit

de leurs plus pro–

chey pareos . jamais , dit Suétone, tes JCUnes céfars,

Caius

&

Lucios, ne mangerent

a

la table d' Auguflc,

qo'ils

ce fulfeot affis

in imo loco ,

au

bas bout.

La

bellc m aniere de rraiter chez. les Romaios, étoit

de

o'avoir 9ue rrois

Jiu

autour d•une

taDle,

un

cOt~

de–

meurant vu1de pour le fervicc. Un de ces uois

lit.r

étoir

au milieo,

&

les deax amres

a

chaquc bour;

d·oa. -

vint

)e

DOID

de

lrie/inium,

donné égaJemcot

a

la l3.ble

&

i

lo falle

:1

manger.

[1

n'y avoit guere de place for les plus gronds

lit1,

que pour quatre perfonnes; les Romaius n'¡imoicnt pas

~'"'

plus de douze

a

uoe

m~me

cable ,

&

le no m bre qui

kur plaífoit davamage,

étolt

le nombre imp:lir de troJS •

de