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LIT
En fin, aprCs 1voir remonté vers Jc roi
&
érant rede·
fcendu,
rc1nis
en fa place, affis
&
couvert, il pronon–
cc: : le roi en fon
lit de j;ljl
ic~
a ordonné
&
ordonne
qu'il
fer3
procédé
a
l'eorl!gillrement
de~ leltr~s
fur
)~{~
qucllcs on a délibéré;
&
:l
la fin de 1
arr~t
¡l
e~
<ht,
fait en Parkment le roi y féant en
íon
lie
de juftia.
Ancic:nncm=.nt le
ch~ncelier
preQoit
deu~
fois les opi–
n ions:
il
les dcmar.doit d':1bord de (a pl:1ce,
&
chacu!l
opinoic
a
h:nue voix;
c'ell pourquoi lorCque
le
confe1~
s'ou,•roic ,
il
ne
demcuroit
en
la
chnmbrc
que
ceux
qut
avoieot droit d'y opiocr; on en faifoit forrir tous
lt:s
autn:s, & les prélats
ClJ X-lntmes,
quoiqu'ils eufsent ac–
co mpagné le roi, íls oc rentroient que lors de la pro–
no n.:ialion de l'arrCt; cela
ft:
pratiquoit encare
fous
Fr31l–
r;ois
l.
&
10us Hcnri
1
L
ca
mme on
le voir par les re–
giflrC$ de IfJ4,
!fiÓ,
If:Z.I, If27· Ou croit que c'efl
du
teJn s d'Henri
11.
que Pon
a
cefs~
d"opincr 3 haute
vo!x ; cch s'etl: pourtant encare pratiqué trois fois fous
Louis
XIV.
C.lVoir e11 1643, en 1Óf4
&
1663.
Préfenrcmcnt,
comme
on
opine
3 voix
baífe,
ceux
AUi
ont quclque
chofe
de pardculier
a
dire' le difcnt
~~:out
haur.
AprCs la rC:fo lutíon pri[e, on ouvroit les portes de la
grand'chambte an pnblic, pour cntendre la pronoociation
de
l'orr~t.
C'cfl ainfi que )'on
~n
uC.1 en 1Ó10
&
en
1643,
&
m~me
encore en lpf. Apres l'ouverture des
pones, le grcfficr faifoít une nouveiJe Ieéhtre des lettrcs
qu'j)
s'agilfoit d'enrej!ifirer; les gens du roi doonoient
de
nouveau
lcur~
conclufions , qu'ils faifoient précCder
d'tlll diicours defliné
a
inflruire le public des m otifs qui
avo:cnt détenniné; cnfuite le ch3ncelicr reprenoir les
a
vis pour la forme, nnis
a
voix barre,
allan
t
de rang
en rang , comme on le fait 3
l'audiencc au parlement
loríqu'il s'agit de prononcer un délibéré,
&
~nfuitc
il
pronon~oit
l'arrc!.r.
Préfemen1ent, foit qu'on ouvre les portes, ou que
Pon opine
i
huis clos, M. le chanoclier ne va au:s: opi–
nions
qu'one
-fcnle fois.
La
féancc f.inie, le roi fort daos le mt:me ordre
qu'il
efl
entré .
On a vu
des
liu
d~ jt~flic~
tenus au chateau
des T-huilcoies ," rets que ccux du
>6
Amlt 1718, d'au–
trcs tcnus 3 V erl'ailles,
comn1e
ceux des 3 Septembr:e
173>,
&
:z.t Aoat 17)6.
JI
y en eut un en 1720 au
grand coníeil,
oU
les princes
&
les pairs affiflerent. Nos
roi~
ont
auffi
tenu quclquefois
leur
lit
de
;uftice
dans
d'2utres p:Hiemcns; Fr:m<;ois
l .
tint
le
fien
a
Rouen
en
Ifl7, 11
y
fut :lC'Compagné du chancelier du Prat
&
de
quclques otlicicrs de
í.~
cour. Charles
IX.
y en tiot auffi
un, pour déciarer
f.1
majorité.
Sur _les
itt
1
d~ jt.~{lic~, voy~:z.
le
traite! de la
majoritl
1eJ
,.,~~J;
ks
mlm_Qtr"f!l'
de
M. Talan,
tome
/JI.
p.
329.
1ondncou:-s.
au
ro1
~n
1048,
&
ccux qui furent faics par
l.espremicrs préli.1ens
&
avoc:ns générau1;
a11x
lit.r
de
p(flot
e
tenus en
1
f86, 16ro , 171 f,
&
les dcrnicrs pro–
cc s- verbaux.
(A)
~· LI T
de.J
R_,_omainJ, (
1-:l•fl. rum.)
I~Bru
cubi&H/,,ri.r,
Cte. cou::hc-
IUr
l'l'=lU~lle
•ls
re
repofoicnt
Oll
dortnoient.
Elle
~Jtla
J<1
prnn1cr deg•
é
d'aullérité au plus haut point
de luxt, nous en ::.llons parcourir l'hitl oire en dcux mors.
T:tnt
qu~.:
les
!{o mains
conrerven·nt
leur genre
de
\'ÍC
dur
_<x
::m
fl ete '· tls
co~choient
fimplen1cn.t fur la paille,
ou
tur des
femll~s
d arbn:s féchcs,
&
n~avoient
pour
co':lverrure_ que quelqucs peatH de
bE
res, qui
leur
fer–
votc~u
:1UCI_1
de,
matel~ts .
Dans
les
beaux
JOUrs
de la ré–
publlque , tls. s tcarto1cnt pc:u de cette l'itnplicité;
&
pour
nc pas. dormtr fous de riches J:uubris
Jeur fommeil n'en
é~oir
ni
f!ioius profo nd,
ni moiLu
pte'in de délices. M ais
~t~OlÓt
1
~xe'!!ple
des
p~uples
q!:l'ils ..foumircm, joint
a
1
opuleoce qu tls comn:en'=erent
3
goutcr' les porta
a
fe
procu
~ertes commod •tés de Ja vie,
&
confécutivcmenc
k,s
r:
J.hn~rnens
de la molletre . A la
p:~.i!lc , au~
feuilles
d
_arbrc::s !Ccht:s,
aux pe:un:
de
b~tes,
:tux couvertures
fa,rcs de leurc; toffi'los , foccédercnt des matc:lats de
la
laiuc de milet,
&
des
!tu
de plumes du d)Jvet
le piL¡s
fin ·
on-comcns de bois de
lit.J
d'ébenc
de
cedre
&
de cirroan:cr,
i~s ~
lcco
tiren~
enrichir de nl¿rqueteric, ou
de fit:;ores en rehet. Entin 1ls en curent d'ivoire
&
d':tr–
gcnt m:1ffif, :1vec des couvertnres fines
ccintcs de pour-
pre,
&
r~hau(fécs
d'or.
1
A u rcfie, lcurs
lit: ,
tels que Jes marhre! aotiqucs nous
les
repréfcntc~t,
é rmenr
fairs 3-peu-pres comme nos
liu
de repos,
1~:11s
avec un dos qui régnoir le
long d'on
e~!~!
&
qtH de l'autrc s'éreadoit aut piés
&
a
la téte'
n,~ran! ?UYcrt~
que:_ plr-de\•aot. Ces
Jiu
n'5.voicnt poior
d,Jmpc n:~lc:,
m de! ndcaut ,
&
ils é toient ¡¡ élevc!s .. qu'on
n
y
pouvolt montcr flos quelque efpe:e de gradins.
LIT DE
T
ABLE,
l~élu.s-
t ridinaris
(
L ittér.) lrt
fur
lequel les ancicns fe meuoieot pour Prendre lcur repas
daos les falles
a
m anger .
LIT
lis ne s'aífeyoicnt pas comtnc nous pour 01!1ngcr, i1s
[e
couchoient filr des
Nt
s plusm1
moins ícmbl.1bl<<
;t
nos
lies
de falle, dont l'
uf.1.gepeut nous Ctre re(}é de
J'antiquité. Leur corps étoit élevé fur le coudc g=tttchc,
afio d"avoir la liberté de mnnger de l:t m!lin drf'ite,
&
lcur dos étoit foutenu par dcrricrc
3\'ec
des
tro.vccfins ,
quand ils vouloicrtt fe repofer .
Cependant la maniere dont les Romaios étoicnt
!\
!3-
ble, n'a pas toujours
~tC:
la tnCme dans tous les tctns ,
rn:lis elle a toujours parn digne de la curiofité des :;:t:ns
de leures,
& ,
ti
je l'ofe dire, je me
flli~
tn.;<; du nombre.
t\vant
la
feconde guerrc punique, les H.omains
:,'af–
feyoient Cur de limpies bancs de bois,
ii
l'exemplc d<S
héros d'Homerc, ou, pour parlcr comme Varron,
a
rexemplc des Crétois
&
des Lacédétnooic:ns; c:u, dane;
toute
1'
l\
fie, on mangeoit cou.ché fur des
lit.r
•
Scipion
1'
Africain fut la prcmiere cauce innocente du
changement qui íe fit
:l
cet
é¡¡~rd.
11
avoit
opport~
de
Canhage de ces petits
Jiu,
qu oo
a
long·ten1s appellés
punicRni,
afriquains. Ces
lit.r
étoient fort b3s, d'"nn b01'
a!fez commun, rembourrés fenlement de paillc ou de
foin,
&
couverts de peaux de chevre ou
de
mouton.
U o tourneur ou tnenuitier de Rome, nommé
ArchiaJ ,
les imita,
&
les fit un peu plus propres ; ils prircnt le
nom de
lit.r
ar~him¡11e1.
Comme ils
tenoient peu de
pl3ce, les gens d'une condition tuédiocre n'en a'>•oient
e11core point d'amres fous le fiecle d' Auguflc . Hol3ce
lui-méme s'en fervoit
i
Con
petit couvert
;je
le prouve
par
1~
premicr vers de
l't!pitrc v. du liv. Vll.
cor c'cfl
a.infi qu'il faut tire ce vers :
Si
pote.r
Archiacis
&onvitJa
r~c11mbere
Ica-is.
, Sí
vous voulez bien, mon cher Torquatus, acce..
pter un repas frugal, ou uous ferons couchés fur des
litJ
bourgcois , .
11 efl cenain qu'il y avoit peu de différeoce pnur la
délic:uetfe entre les
lit1
africains , apportés
a
Rotne
par
Scipion,
&
les anciens bancs done on fe
fervoit aopa–
rovant. Mais l'ufage de fe baigner che"l foi, qui s'éta–
blilfoit dans ce tems-l:i
&
qui affoiblit infenliblement le
corps, ñt que les hommes an Cortir du bain
Ce
jettoient
volootiers fur des
Jiu
pour fe repofer,
&
qu'ils trou–
ver~mt
comtnode de oe pas quitter ces
lit.r
pour manger .
EnCuite la mode vint qne celui qui prioit á fouper, fit
la galanterie du bain
3.
fes conviés; c'efl pourquoi on
obíervoit eu batiffant les maifons de placer lo falle des
bains proche de cellc
o\i
l'on m!\ngeoít.
D'un autre cOté, la coutume de manger couchés
fur
des
lits
prit faveur par
l'l'tabtiffeme
nt dedrelfcr pour
les dieox des
lits
dans leur<i tcm?lcs
a.nx
jours de
lcur
f~te
&
du fcflin public qui l'accompagnoit;
13
remarque
el!
de Tite·Live,
Dlcad. liv. [. ch.
j.
11
n'y ovoit pref–
quc que la fcte d'Hercule ou l'on nc mettoit point de
lit.r
autour de fes rabies, mais feulcment des fieges, fui–
\':tnt l':mcien ufage: ce qui fait dire 3 V irgilc, qunod
il
en parle,
h.z~
faeri.r
fedcs
~puli.s.
Tous les autrcs dieu1:
furent tr:lirés plus délicatement . On peur vuir encore
oujourd'hui la figure des
!tes
drelfés dans lcurs temples
Cur des bas-reliefs
&
des médailles anti'-}UCS.
11
y en a
deu" reprl'íenrotions dans S panhcim, l'une pour la déclfe
Sr1hu,
qui donnc
3.
manger
ii
un ferpent;
l'autre,
au
revers d'une médaille, de
13
Jeune Faufline.
Comme les dames romaines, :i
lo ditférence des da–
mee; grccqucs , mangeoient avec les hommes , elles nc
crurent pas d'abord qu'il fO.t de la 1nodcflie d'Ctre cou–
chées :i 13ble, elles Ce
tinrent offifes fur les
lits
tant que
dura la république; mais elles perdireot avec les mcears
l
a gloirc de certe coufbncc::,
&
dcpuis les prcmiers cé–
Í:
1.rs,jufques vers l'an
320 de l'ere
chr~tienne,
elles
ado–
p
terem
&
fuiv1rent fans fcrupule la
coutum~
des hom1ncs .
Pnor
ce
qui
re'larde
les Jeunes gens qui n"avoic.-nt
~oint
encare la robe v1rile, on les
re~int
plus long-tems fous
l'3ncienne di[cipline. L orfqu'on les admeuoit
:1
rabie,
ils
y
étoi~nt
aflis íur le bord du
lit
de leurs plus pro–
chey pareos . jamais , dit Suétone, tes JCUnes céfars,
Caius
&
Lucios, ne mangerent
a
la table d' Auguflc,
qo'ils
ce fulfeot affis
in imo loco ,
au
bas bout.
La
bellc m aniere de rraiter chez. les Romaios, étoit
de
o'avoir 9ue rrois
Jiu
autour d•une
taDle,
un
cOt~
de–
meurant vu1de pour le fervicc. Un de ces uois
lit.r
étoir
au milieo,
&
les deax amres
a
chaquc bour;
d·oa. -
vint
)e
DOID
de
lrie/inium,
donné égaJemcot
a
la l3.ble
&
i
lo falle
:1
manger.
[1
n'y avoit guere de place for les plus gronds
lit1,
que pour quatre perfonnes; les Romaius n'¡imoicnt pas
~'"'
plus de douze
a
uoe
m~me
cable ,
&
le no m bre qui
kur plaífoit davamage,
étolt
le nombre imp:lir de troJS •
de