LAP
1ev<!. Le
lt~pin
dotnenique, ou celui qui fe nourrit dam
les pays
~ras
ou daus des terrcins couverrs d 'hcrbes
fa.–
des
&
gracres, comme les
bor~s
des
ruilreaux, les prés
arrefés, les
pota~crs
ou mnra1s,
&c.
en au conrraire
d'uo ~ollt
plat, fade
&
quelquefois
m~me
d'un fumet
deíi.gr~able,
fur-tout lerfqu'il a vécu de chou · car l'o–
dcur.
bono~
ou mau..,aife
d~
certaine.; her.bes
91\l
(e
éom–
mumque atfémcnt
a
la chatr de plofieurs auimaui qui les
broment, exercc éminemmcnt cetre influenco fu¡ la chair
du
.lapin:
en
fo~e
qu'il ..etl wut ordinalre d'eo :rouYer
c¡ut fCJUem le thtm ou le c(lou, comme Ol} dit com–
muoément
a
pleio ne¿ o u
¡;
pleioe bouehe.
Le bon
lapin
en mis par les expens en bonne chere
au rang du gibier le
plu~
exquis, meme les meil)eurs
connoi!feurs le mettent au premier rang dans les pays ou
le pet(t gibier-en le plus parfaft, comme en Provence
&
en
I,.apguedoc.
·
Quoique le got1t du
lapin
foit bien différeot de celui
d u h~IVr,e,
cependant lorfqulon .conJidj:re ces
deu~
'ali–
me.nsmédicioalement, les
ol:>ferv~tions ~
les regles dié–
téuques \¡!Ur font a-pe1,1-pres communes, paree que !'e·
1lomac n'en pas pourvu d'un (entimei\t auiD exquis que
le
~alais.
Cependant
~omme
on n'• pas obfervj! dans Je
J~tpm
la
qual1~é
laxanve que po(l'ede le
li~yre.,
le pre–
rnier me parolt
.en
général plus C;Uutaire que le feeood,
plus propre a etre donné aux valétudinaires
&
aux con–
vale[cens qui commencent
a
ufer de
vi~ode :
Le
lapin
fe digere. bien
~
tres-)>ien, plus
gét¡éralemcn~
que le lie–
vre. D'a¡ijeurs ti
cfl
plus comm1,1oén¡cnt bon,
&
mé–
me lorfqu'il e(l vieu>;
&
quoique le lopereau fmt plus
tc~dre
que le vieu:¡:
lapin,
cepel)dant on trouve ge
~es
lllH:nanx excel!ens
a
tQUt age.
.I,.~s
.Pharmacplogines ont pr¡!fqu'oul!lif le
lapíH
dans
leurs etcurfions dans le regne animal, nqo pas abfoln·
me11,t pourtans, ils ont vamé fa grairre, fa
tete bnilée
&
ll'lémc le
c~arbon
de fon .corps enticr,
&
ron
c~r
veau; mais .cet éloge en fort modéré en tomparaifon de
c'lui de plt¡fieurs auimaux, du lievte, par exemple.
Vgy,
L ,IEVRE .
(b)
LAPIN,
peaux óe, (Pellettrie.)
les
p~aut
de
lapin
revlltucs de leur pQil, bien palfées
&
bien préparées,
feri'Cnt
a
i!tire
pl~lieUrS
for¡cs de fourrures, COIOtne au-
mulfes, manchor¡s, doqblures d'habir.
'
Quand les
pcan~
de
lapin
[ont d'un beau gris cen–
dré, on )es appelle quelqucfois, mais
impropreq¡eqt,
peeit-gris,
pare~
qu'alors elles reff.emblent ·par la cou–
Jeur
il
de certaines fourrures
de
ce nom beaucoup plus
précieufes faites
dp
peaux de ratS ou écureuils qu'on trou–
ve dat¡s
le~
pays du Nord.
f/o yez
PETJT-GRtS.
Le poil de
lapin,
apres avqir
~té
coupé de deifus la
peau de J!animat, mÉié avec de la
l~ine' <!~
yigc.g!)e,
entre dans la compofitioo
~es ch~peau~ ~ppell~s
'/Jtgogn<f
ou
d'!r<p/;ins,
17oycz
l'art.
CHAPEA
U .
Le poil d¡;s
fnpim
de Mofcovie
~
d' Angle¡erre ert
le pi
u~
eflimé, enfu ite celui qni vient de Boulogne; é3r
pour celui qui fe
tir~
du deqans d!l royaume, le> chapeliers
n'cn
fon~
pªs beal!coup de
e
as,
&
ils ne s'en
fervent
tout au plus ¡¡ue pour faire
d~s chap~aux
comll)uns, en
le tt¡elant avec quelqu'aurre poil ou laine.
LAl'IS, ( L tttlr.)
fun¡om que les Latins
do~nerent
a
Jqpiter,
&
fous lequeJ il étqit ordinairem:nt confondu
avcc le dit::u
Ter
me.
f/~ye:t.
J
IJPI'fER·L.~!liS.
(D. '}.)
L..APIS
F.AB..At-tS,
(
Hift.
>;at.)
pierre a!nfi nommée
par les andens,
il.
caufe
<¡tl'ell~
rerremploit a une feve;
elle fe t¡oovoít, dir-on
1
dans le Ni1
1
&
étoit nolre. Les
IJ)Odernes connoilfen¡ a.uffi
d~s
pierres
q~i
Ont la meme
1ígure,
&
on les •ppclle
pi"r<f de
feves;
il
y
a one mi–
ne de fer en globules allonr,és ou cu ovo'ides, que l'on
nomqle
mine de f•vu;
ce font des pétites érircs on pier–
rcs d'aigle¡.
Voy.
PotS
MARTIAUX.
L.API$-L.AZVLt,
(
Hijl.
n.t.)
c'e(l un jafpe ou une
pierrc dure
&
opaque, d'u11
l¡leu plus ou moius pur
1
c¡ui en quelql)efois parfbné de points ou de
rache~
bril–
!an¡es
&
métalliques,
&
quelquefois de taebes
blanc~es
c¡ui vier¡ner¡t des partics de la pierre qui n'ant poin¡ été
colorées er¡ blcu: ceue
pi~rre
prend un
bc~u
poli.
Les petits poims brillans
&
les petites vejoes métalli–
ques
~
jaljnes qt¡'on remarque dans le
lt~pís-la:t.ttli,
ont
été pris pour de l'or
p~r
beapaoop du gens qui croicnt
voir ce rnétal
par-to~>t,
'mais le plus fonveAt ce ne font
c¡ue des particnles de pyrites jaunes on cuivrenfcs qui ont
pu elles-r¡icmes produire la couleur bleu'e de cette
pi~r;
re. Cependant plufieurs aute¡m arrurent qu'on a trouvé
de ¡'or dans le
lapis,
Ge
qui n'en pas
íhr¡>r~nant,
v¡i
CJUC
le quartz qui fait la ba[e du
/apis
en la
matric~
OF-
dinnire de l'or.
·
On ne peui domer que ce ne foit
ii
uno dil[olution
du cuiyre
qu~ 1~
fapis
ell
red~vaple
de fa,
~ouleur ~leue,
LAP
&
l'on dGit le regarder comme une vraie mine de coi–
vre qui en comieot une portian ramót plus, tamót moms
forte.
Les La?id'tlires diningnent le
lapis-la~uli
en oriental
&
eo occidental; cette ditlinétion fuivam cux
cfi
food!.:;
fur la dttreté
&
la beauré de cene pierre. E u ef!et
'ls
prétendem que 11!
lnpis
otíental ell plus dur, plus
c~m
poél, d'une cooleur plus vive
&
moins fu 1eue
ii
s'alté–
rer que le
fapis
d'occidCI\t, que J'on croit fujet
a
Ver–
di~,
&
dont la couieur en moins unif11rme.
Le
lapis
o)'lental fe tronve ,.n
A
(ie
&
en Afrique; celui d'occi–
dent fe trouve en Elpagne, en Italie, eu Bo.hetue, en
Sibérie,
&c.
Quelques natutnlifles o!U mis le
lapis-l">:.uli
au rang
des marbres, par conféqucnt au rang des pierres calcai–
,es, paree qú'ils Ol)t troové qu'il fai(oit elfervefceuce
avec les acides; oo ne pent poiot nier qu'il n'y
~it
du
marbre qui puit:re avoit la cooleur du
lapis,
vil que ton–
te pierre peut ctre colorée par une dilfolurion de cui–
vre, rl}ais ces fortes de picrres n'ont ni la conG(Iance
ni la dureté du vrai
lapis,
qui en un jafpe
&
qui prend
un tres-l?¡eau poli beaucoup plus beau que celui du marbrc.
Quelques anteurs ont préteodu que le vrai
lapis
expo–
[é
au fcu
y
con[ervoit [a couleur bleue; mais il y a taut
lieu de croire qu'ils n'ont .employé qu'uo feu tres-foible
pour )eur expérience: en elfet il ell cerrain que cette pier–
re, mife fous une mouAe, perd totalemeot fa couleur .
Si on pui'Vérifc du
lapis,
&
qu'on verfe detrus de l'aci–
de vitrioiÍque, on lui enlevera pareillement fa partie co–
lorante,
&
ji
s'cn dégogera une odeur fen¡blai;>le
a
cell~:
dn roufre.
C'ell
du
/apis
pulv.éti.Céque l'on tire la précieufe cou–
leur du blect d'ollrrcmer, payée li chéremem par les Pein–
trest
& ¡l.
IAquelle il feroit bien
a
fouhaiter que la Chi–
mie pt1t fublli¡:uer quclque préparnrion qui eOt la
ln~me
folidi~é
&
la
me
m~
bcanté, fans
ctr~
d'un prix fi
exceffif. On peut voir la maniere donr cette eouleur fe
tire du
fapis,
a
/'nrtic/c
JlLElJ
D'OUTREMER ,
On a voulu attribuer des vcrtus medicinales
~u
lapir–
/az.uli,
mais
iJ en Ccrtaill que le ClliVrC qui
r
abonde
doit en rendre l'ufáge imerne
tres-dan~ereui :
a l'égard
de la pierro qdi llli lert de bafe¡ comme elle
cll
de
la
nature du
quart~
ou du cailloll,
~lle
ne
~ellt
produire
auoun
e~<r.
Quant
1
l'ufage
~xtérieur,
on dit que le
lnpiJ
en
(l
yptiq"e ¡:om:ne toute la fublhrnce cuivreufe.
&
l'on p=ttt em¡¡IQyér
~n
fa place des matjerc; mojrrs
chpres
&
pii!S efficaces,
Piine
&
les anciens defigr¡oieot le
lapis
fous
le nom
de
faphyrm
ou
fappirus,
que les modernes donnent
~
une pierre preokufe bleue
&
tranfparente.
f7o)'<Z
S
A–
PHI RE
Les Arabes l'appelloient
azul
o u
haget.
On peut
eontr~f:¡¡r~
le
lapis
en
faifanr fondre du
vét–
re blan9, rendu opaq•e en y mélant des os calcinés; on
joindra enfulte
a
ce mélange une quanmé futlifaorc de
bleu de faffre Olj
d~
fmalte:
lorfqu~
le tout Cera bieh
entré en fofion
1
un jettera dans le creufe¡ ge l'or en
feuill~s,
&
or¡ remuera
le mélangc; par ce rnoyell on
aura un verre bleu opaque qui imitera
alfe~
pie¡¡ le
{a•
pis.
&
qui fera meme
quelqo~fois
plus
b~aq
qne lui.
Le celébre M. Marl}graf v1ent de pubher, daqs le re•
cneil ge fes
rettvf'<I
chin¡i¡tter,
imprimé
a
Qo¡lit]
(n
¡¡6r ,
une analyfe exaae qu'íl a faite du
lapis.
L e<
~x
périences de ce favaQt
c~imifle
prouvent que la plilpart
<je
ce"~
qui ont parlé
d~
ceue pierre fe
(ont
trompés
jufq.u'ici.
t~.
J.14.
Marggrafa trouvé qqe ce ¡fétoit paint
au cuivre qu'étoit d6e la couleur bleue du
lapis ;
il le
pulvériCa d'abqrd dan• du papier
pli~
en plufleurs don–
pies
~
enfuite
dan~
un morder de verrl', afin d'éviter
les foup<;ons qu'gn aqrojt pu jetter fnr
fon
expérict~e
s'il Ce
fllt fervi -<!'un morder de fer ou de cúivre.
11
verfa fur co
lapis
~n
poadre d< l'efprit
d~
fel
ammoniac
qol, apres y
~voir
été en dige(\ior¡ pendam ving r-quarre
hecrres, ne fe chargea et¡ aucnne
fa~on
de la coulc\lr
plccre.
11
erraya enfuire de calciner la men¡e poudre foui
une
mou~e
&
il
affi~re
gn'elle conferva fa couleur apres
la calcinatio'n.
11
remit encore de l'alkali
vol~lil
fur cet•
te poudre coiCinée,
&
le
d!ffi>lvant ue fot pas plus co–
loré que dans la premiere expérience : ce qqi prou–
ve d'une maniere incontenable que la couleur d\1
lapi$
n'en poim dúe au cuivre.
·Ayant vcrfé de l'aciJe vitriolíque alfoibli fur le
lapis
en pot)dre,
il
fe fit une perite ef!ervefccnce,
ér
il
en
pal!it nne odetlr fcmblaplc
~
celle que produit ¡e mélan–
ge
d~
l'huile de vitriol étcnduc d'cau lorfqu'on en
m~le
avec de la limaille de fcr. En verfanr de l'eau·forre
ou 'de l'cfprii de nitre ncn
conc~qtré
fur une porriun de
la
m~ me
poudre, l'elfervefcencc fut plos forre qu'avec
l'acide vitrjoliquc, mais il n'en parti¡ poilll
d'gd~ur
fui•
phll'