INS
lNST IL L ATIO N,
e
f.
(M.da;",.) tm". de
:rIJ.rl1faeie,
ognifie I'aélion
d'~ppliqucr
quclque remede
1iquide fur une partie fort f.nll ble par goultes; cela fe
dil fnr-tout des remedes que 1'0n applique fur les yeux,
tel. fom les eaUI ophthalmique.,
k.
diff~rem<s
cfpeces
,d.
collyr•.
Voy-":.
COLL'i
RE •
INSTINCT,
e
m.
(Mltapb .
&
Hift. nat.)
c'eCl
un
mut par lequel on veut uprimer le principe qui di–
rige les beltes dans leurs aaions; m.i, de quelle nature
ell
ce prineipe? Quelle elll'étendue de
J';njl;l1fl?
AriClo–
te
&
les
P~
r1paténci.nsdonnoiem aux bc!tes une ame feo–
fltive, mais boroée
iI
la fenfation
&
a
la mémoire, fans
_ucun pouvoir de réfléchir fur fes .élcs, de les com–
parer,
&c.
]Yautres 00< été be.ucoup plus loin. La–
llance dit qu'eIeepté la religion _ il ll'eCl rien ell quoi
les bc!t.. ne participent aUI avamagcs de l' cfpece hu-
.maine.
.
D'un autre cl>té tclut le monde connoJt la fameufe
bypothefc de M , Defcartes, que ni Ca grande réput.tion,
1\1
celle de quelques-uns de fes Ceélateurs n'ont pü fou–
(enir.
1.esbc!tes de la mc!me efpece om dans
kllFS
opé–
ratiou. ulle uoifo, mité qui en a impoCé
iI
CeS philofo–
pnes,
&
leur
3 raíl naitre
l' idée d' auromatiCme; mais
eeue uniformité n'eCl qu'apparente,
&
I'habitude de voir
la
fait difparol"c aux yeuI
exerc~s.
Pour un chaereur
¡;Irtentif
il
n'eCl poim deux renards dom l'induClrie fe reC–
femble entieremem, ni deux loups dont la glClutonnerie
foit la
lR~me .
Depuis M . DeCcartes, plulieurs Théologiens 001 cru
la reli1\'on iméreerée au maintien de ""'te opinio" du
rn~chatl1Cme
des
b~tes .
lis n'ont point Cemi que la
b~te,
quoique pourvue de facultés qUl lui Com communes avec
J'homme, pouvoic en étre encore
a
uoe diflance iofinie.
Auffi l' homme lui-métne efl-il tres-diflanr de l'ange,
quoiqu'il partage avec lui une liberté
&
une
immon.li–
té qUI l'approchent du tr011e de Dieu.
L'an:rtornle comparée nons montre dans les
b~tes
des
,(lrganes femblables aux n">tres,
&
difpoCés pour les
m~mes fonaions relatives
a
I'reconomie animale . Le dé–
tail de leur. aaion
s
nous fait e1airement appercevoir qu'el–
les fom douées de la faculté de Centir, c'efl-a-dire, qu'el–
les éprouvenc ce que nOl1. éprouvons 10rCque
nos
orga–
nes font réullis par l'aélton des objelS extérieu". Dou–
ter li les héte. out cctee faculté
1
c'eCl metere en doute
fi
nos femblables en
COO!
pourvO', puiCque nous n'en
fommes aifurés que par les
m~m~s
lignes. Celui qui vou–
dra mécoonoltre la douleur
a
des cris, qui fe refuCera
aux marques fentibles de la joie', de l'impatience, du de–
Cir, ne mérite pas qu'on lui réponde . Non-Ceulement
iI
ell certaiu que les
b~tes
fement; il PeCl encore qu'el–
les Ce
reifouvienn~nt.
Sans I.a mémoire les conps de fouee
ne ren.dro,em pOlnt. nos chlens Cages ,
&
toute éducation
de, ammaux CerOle Impoflible. L'e,ereice de la mém"i–
re le mee dans le cas de comparer une (enCation pa(fée
avec une fenfatlon préfeme. T 'lute comparaiCon entre
deux obJets prodUlt uéceerairemcm un
ju~emenr '
les
b~les jugem donc. La doulenr des coups de fouet 'retracée
~ar
la mémoire,. balance. daos un. chien aouchanr le plai–
IIf
de eourre un hevre qUl pan.
De
la comparaifon qu'il
fait entre ces:
dtux
ienratillns
nah le
jl1P'cmenc
qui dé–
termine Con aaion. Souvcm il eCl
emr~Jné
par le fen–
timem vif du plailir ; mai, I'aaion
r~p¿lée
des coups
rendant plus profond le Couvenir de la donleur , le pbi–
lir perd
a
la comparaiCon; alors il réfiéchit (Ur ce qlli
s'eCl paITé,
&
la réBexion grave dans Ca mém" ire n)le
idée de relation emre nn Hevre
&
des coups de fOllet .
Cette
idé~
devient li dominante qu' enfin la vue d'uo
Jievre
I~i
faie
~erre!
la quene ,
&
regag ner promp[emcnt
Coo maure. L habuude de poner les
m~mes
jnaemens
les
r~nd
li
prompts,
~
Ieur .donne. I'air li lIaturel
~
qu'el–
le falt méconaotlre la réflexIQn qu, les a réduits en prin–
cip,es: <¡'eCl
1'.I~érience
.idéc de la
r~ftexion,
qui fait
qu nlle belelt'! Juge sureq¡ent de la proportion entre la
groifeur
d~
fon' co;ps,
&
l'ouvenure par laq uelle elle
Veut pa!!er. Celte
Id~e
une fois
~tablie
devient habituelle
par la répétition des aCtes qu'elle produit,
&:
elle épar–
gne
a
l'animal toutes les tentatives ioutiles; mais les
b~!es ne doiven.t pas feulemeO! • la réflexion de ompks
Idée,
pe
relatlQn; elles trennem enCare d'elle des ¡dées
indic.atiyes plus. compliquées, Cans lefquelles elles rorn '
berOleot .dans mllle.erreurs fUllefles pnur elles. Un vieux
loup eCl attiré par l'odeur d'un apph
j
mais 10rCqu'il veut
CA
approcher, fon nn lui apprend qu'un homme a mar–
Ché
dan~
le¡ environs . L'idée non de la préCence mais
du palTage d'un homme, lui indique un
p~ril
&
de~
em–
~uches:
11
héfite done,
iI
t?urne pcndam plufieurs nuits,
I appéUt le .ramene
aUl:.
e!,v,:oos de cet appar done l'éloi–
gne la c¡alOte
dU
p~f11 tndlq~é .
Si le chalTeur
n'~
pas
1 N S
ptis toutes les précautions uotées poor Mrober • ce loup
le rentiment du
pié~e
1
fi
la
moindre
od~llr
de::
~e"
viene
frapper fon ne¡, ricn !le raífurera ja.Lnais
cee anitnal de"
venu
inquiet par l'expériencc.
Ces idées acquifes fuccemvement par la feofaeion
&
la réRetion
1
&
repréfl!luées
dans Icnr ordre par I'ima·
gination
&:
par la mémoire, forme O! le fyflt:me des con–
noiflanees de I'animal,
&
l. chalne de Ces habitudes;
mais c'en
I'attention
ql1i
grave
dans
fa mémoire
rnus
ks
faits
qui conconrem
a
t'inltruire;
&
\'attellli\1tl
ell le
pro'"
duit de la vivatiré des beloins. 11 doit s'eoCuiv re que
parmi les animaux
cellX
qui
oot
des be[oins plus "if,
oot plus de connoilTaoc.,; acquiCes que les autres .
En
effet on
apper~oit
au premier coup d'reil que la vivaci,é
des beCoins efl la tndure de l'infrlJigence doO! chaque
eCpece elt douée,
&
que les circonl1allccs qui peuvem
relldre po"r chaque individu les befojos plus ou moias
prcerans, é,endem plus ou moins le
CyCl~me
de Ces COI\–
noi(flolnces.
La
Il:Hure
fourDit aux frugivores une nourriturc qu'i1s
Ce procurem facilement, Caos induClrie
&:
Cam réflexion:
ils
C~avent
oil eCl l'herbe qu'ils om 3 brouter,
&
fuus
quel
ch~lIe
ils trouveront du J;land. Leur cOl1l1oi(fance
Ce
borne
ii
cet égard
3
la mémoire d'lln feul faie : auffi
leur condui,e, quam
a
cet objet, paroJt-elle !tupido
&
voifloe de
l'automltiflne;
mais
iI
lI'en
ell
pas ajo(j des
caroamers:
forc~s
de chercher une proie qui Ce dérobe
a
eux, leurs facultés éveillées par le befoio Cont dans IIn
exercice cominuel; [ous les moyens par leCquels leur
proie lem efl Couvent échappée, Ce rep' éCentent fréquem–
ment :. leur mémoire. De la réRexion qu'ils Com t'or–
cés de Ilire Cur ces faits, naiifcm des idées de ruCes
&:
de précautions qui fe
~ravent
encare dans
.l~
mémoire,
,'y é1JbJierent en orincipes ,
&
que la répét1tlon rcnd ha–
bieuelles . La varjété
&
I'invemion de ces idées
~tol1nene
fouvant
ceux 2.u¡quels ces objcts
fom
le plu') fumi:iers.
Un 10llp qui chalTe Cait par cxpérience que le vem ap–
porte
a
Con
odorat les émanations dll corp' des allimau
t
qu'il recherche : il va donc toOjours le nez 3U vem; il
.pprend de plus
a
.iu~er
par le femiment. du
'~~I"~
or–
gane,
li
la
b~te
ell
~loignée
ou procha11le,
f¡
eIJc en
repofée ou fuyame . D'apres cette connoiCTance il regle
Ca maTche;
il
va
ii
pas de loup pour la Curprendre,
011
redotlble de vjeeere pour I'atteindre;
iI
rencomre fur l.
route des mulots, de, grenouilles,
&
d'autres pelits a"i–
manx
dont il s'eCl mille fois nourri. M ais quoiquedéJi
preeré par la faim il négliJ;e eelte nourrieure
pré~eme
&
facile , paree qu'il Caí[ qu'il trouver3 daos la Ch3tr d'un
cerf ou d'un daim un repas plus ample
&
plus exquis "
Dans tous les temps ordinaires ce loup épuifera toutes
les reCTources qu'oo pe", artendre de la vigueur
&
de 1,
rure
d'lln
animal
Colitaire:
m3.islorfqlle
\'am@uf
roet en
Cociét~
le male
&
la remelle, ils ont refpeélivemenr,
qua",
i
I'oblet de la chaITe , des idées qui
d~nvent
de
la
facilit~
que I'union proc-lre. Ce, loups cOl1noiCTent
par des
exp~riences
répé,ées ou vivem ordinairemem les
bc!,es fauves,
&
la rou,e qu'elle, tiennent lorfqu'elles
Cont chaITées. lis' C.vent auffi ca mbien ell utile
U11
re_ O
lais pour hater la défuite d'uoe bc!,e déj' fatiguée.
Ces
faits
~tanr
connus, ils eonc\ueot de l'ordinaire au pro–
bable ,
&
en
conC~quenee
ils pa'tagenr leurs fonaion$.
Le
mi le fe mel en
qu~te,
&
la
femell~
c.:>mme plus foi–
ble altend au
d~tro't
la bete hale,.me qu'elle eCl
ch~rgéo
d~
relancer. On s'aITur. aiC"ment ·de tolltes ces dé mar–
ches, lorfqu'elles
(<¡ot
écrites Cur la terre molle Oll fuI'
la
neig~ ,
&
on pent y lire l'hilloire des penfée! de
I'a–
nimal .
Le renard, beaucoup plus foible que le lonp , eCl con–
traim do mllkiplier beaucoup plus les reITotlrces pour
oheenir Ca nourriture . 11 • tant de moyens • prendre,
tam de dangers
a
~viter,
que Ca
m~moire
efl néceerai–
remem oh'fgée d'nn nombre de faits <iui
don,,~
• Con
in(linél
une grande
~tendue .
11
ne pem pns abattr< ces
grands animaux dom
1111
Ceul le nourriroit peodaot plu–
lieurs jours .
11
n"e11 pas non plus pourvü d'une v1teife
qui puiere Cupplc!er au défam de vigueur: Ces moyens
na–
turel. fom dOIlG la ruCe, la patience
&
l'adrclrc . 11a 10U–
jours, comme le loup,
Con
odorat pom boulTole. Le
rapport fidele de ce Cons bIen exercé \'inClruit de l'appro–
che de ce qu'il cherche,
&:
de la préCence de qll'i1 doit
éviter. Peu fait pour chaerer
a
force ouverte,
iI
s'appro~
che ordinairemcm en olence ou d'une perdrix qu'il éven–
te, ou bien du lieu par Iequel
iI
C.itque doí, remrer
Ull
lié vre ou un lapin. La terre molle
re~oit
a
peine la tra–
ce légere de
{\,S
pas, Panagé emre la crainte d'e,,,, Cur–
pris,
&
la nécemté de furprendre lui-méme, Ca marche
lOujours précaulionnée
&
fouvent ClICpendlle décelc COIl.
inqui~tude, f~s cj~ors ~
fes moyens . Dans les pays gr-
bOY"IIX