HOS
HOSPlTA
LITE',
r.
f.
(Híj1.
f ..
trle
&
prol,uf.<,
D,o,t natlt,,1
&
Mor"I,.) I'
h.jj".alttl
ell la vertU
d',,–
ne
~ra.nde
ame, qoi
[enl
a
(OUt
I·univer.s par lc.s líens
de I'humanit':.
Ln
Sro'jcietls
la
rtgardoieol comme on
devoir infpiro! pa.r D ieu
m~me.
11
f.¡ol, di!eient-ilJ, fai- –
re do bien aUI paronnes qni viennenr dans nos pay.,
m oins par rapp"rt
a
elles que pour notro propre inti–
rer, po
rr
celui de la vertu,
&
pour perf.aionner daos
norre ame
1<$
lentimens bunuiQs, qoi ne dnívenl poiO!
fe borner aOI Ji.ifons du fang
6t
de l'amiri.!,
1J\2Í5
s'~teodre
2
IDUS les mortels.
Je delinis cene "erru, uoe libo!..
Ii[~
elerete envers
les
tlt.n&ers , fur-Iou,
Ji
on les
re~oic
dan' fa mlifoo:
la
)olle mefure de eert. efp ce de bt!ntliee dtpeod de ce
qUI eoouibue le plus
a
la grande lin qul' les hommes
doivem avoir pour bur, favoir aUI fecours rt!eíproques,
i
la lidélilé, au eommeree dans les divers é,alS,
a
I¡t
concorde
&
.aux
devoirs des menlbres d'une
m~me
fo–
cit!tt civile .
De
IOUS lems les bommes ont
cu
defTein de voyageT,
de former
d.esétablilremens, de conooitre les pays
6t
les
mreurs des aurres peuples; mais comme les premiers
voyageur, ne [rouvoieO[ poin[ de líeu de rerraire
d.nsles eodroi" ou ils uriooient, ils élOiem obligé< de prier
les babilans de les recevoir,
&
il s'en uouvoit d'allh
charirables pour lcur donner un domicilc, les foulager
dam lcurs fa¡igues,
&:
Icur fouroir les diverres chafes
dom ils a
voiem
befoin.
" braham, pour commeneer mes .Iemples par I'hi–
f10ire faerée, a é[é du nombre de ces geos compitif–
fans qui praliquerenr la noble béné6ecnce envers le<;
élrangers , gotherem le plaifir de I<s recevair
&
de leur
procurer lOoS les fecours poflibles. Nous liions dans la
Genefe que ce digne patriarche r.ocontra, en forrant de
fa lente, trois voy'geurs, devaDl lofquels il fe proner–
D3,
lellr offri[ de I'cau pour laver leurs piés ,
&
du paio
pour rétablir leur' force.
11
ordoon. eo meme tenIS
a
Sara de pétrir trois mefur.s de farine,
&
de faire cuire
des pains fous la
c~ndre:
iI
Ii[
rOlir
lui-m~me
uo veau
qu'i1 fervil
a
fes hOtes avee les paios de Sara, du beur.
re
&
du lail .
Je oc dimmulerai poinr que Pexereíee de
l'hofPit"liel
fe lcouva
rclrerr~
ehez les Ifraéli,es dans des bornes
beaucollp [rop éteoites, 10rfqu'i1s vinrem
i
rompre leur
c;ommeree avee les peuples voifim; cepeodant, fans
par–
Icr des lduméeos
&
des Egyptiens qui n'éloient pas com–
pris dans cetle rupture, l'crpri[ de celte charilé oc s'c!–
leigni[
NS
entierement daos Icur ceeur, du moins
JlQxer~
cerent-ils pour leurs freres, fur-Iour pend31l1 les trifles
tcms des eaptivi[és, 011 nous voyons que Tobic éco;[ pé-
1l6tré
d~
ce devoir. Dans les
louao~es
que I'éerilllre lui
donne, elle
m..
la dillribulioo qu'i1 faifoi[ de trois eo
trois ans aUI prof61yles
&
3UI
étran~ers
de fa par! dans
les dixmes. Job s'écrie 3U miliell de
fes
fouffranees ! " Je
" o'ai poin¡
l~ilré
les éteangers daos la rue,
&
ma por–
" te leor a [oujours étc! ouvcne " .
Les EgYPliens c nvainaus que les dieux OlemeS pre–
noient fauvent
la
forme
de:
voya~eurs:,
pour corriger
Pin–
juOice des !lomllJes, reprimer leurs violenc.s
&
leurs
ra;>in.s , regarderent les devoirs de
l'hofpitrt/iel
comme
éram les plus
Cacr~s
&
les plus inviolable,: les voyages
fl'équens des fages de la Grece on Egyple, Jlaccueil fa–
vorable qll'i1s tirenl
~
Ménéla,
&
a
Helene du [emo de
la guerrp de Troie, ",<Jnrrent aire.. ca mbien ils s'oecu.
poient de la prnrique de cClle verru .
L es E!hyopiens ,,'étoien[ pas moins enimables ;\ ee[
o!gard au rapport d' Héliodore:
&
c'ell faos dome ce
qu'Homere
a
vOlllu peindre, qu:md
iI
oous dil que ce
peuple
rc~evoil
les
dl~u~,
&
les regaloil ayee magnili-
cence pendam plutieurs jours.
_
Ce graod po;:« ayaDl une fuis établi
I'~Kcellcnce
dI)
11hofPitM/!tl
fur I'opinion de ces
pr~Iendus
voyages des
dieux;
&
les .utres pocles de la Grece ayan[ a leur lOur
publié que J upiler é[oi, ven
u
fur la [erre, pour punir
Lycaon qui égorgeoi[ fes hOles.
iI
n'etl pas
é[Onn~nl
que les G lecs
reg.rdalr~DI
I'hofpita/itl
comll1~
la vertu
la plus agréable .UI dieuK. Aufli celle vertu éloi[-e)le
poulrée
fi
loin
d~n,
la
Greee qu'on fonda dans p!ufieurs
ClnJroi" des éditiees puqlics ou IOUS les étrlngers étoient
admis . (;Ietl UI\ ueau
tr~il
de la vie d' Alcxaodre, que
I'édil par
l~qud
iI
déelara que les
g~ns
de qlen de tOl\s
les pays tlOlent parem les uns des aUlres,
&
qu'lI n'y
avolt
que les méchaos qui fulfem exelus de ce[ honneur .
Les rois de Perfe retirerent de gronds avaDlage. de 13
reception favorable ql1'i1s 6rent a divcrs peuples,
&
fur–
lOut aUI Gre.:s qui vinrem chercher
d.nsle\11' empire
uoe retrail. cOOlre la perrécu[ion de leurs eítoyens .
'fome
VIIl.
H O S
Malgré le araaere
fau\'a~e
&
la panvrelé des
lO–
ciens peuples d' Irar e,
l'hofP,talill
~y
fll[ eonnue
d~s
les
premiers lems .
L':lf}'1e
donné
¡\
S.rume par J:mus ,
6:
i
Ent'e
par
Latioos en fone des preuves .fuñifantes. E lien
m~me
rapporte qu'¡¡
y
avoÍ! une loi en LUC1!llie qui
condamno;I
i
I'amende
Ctul
qui auroiem rdUré de
10-
ger les érrangers
qui
.rrivDÍem dam leur pays apres
I~
[oltil
couclt~.
Mais les Romaios qlri fnceedereo[ furpaíferenr lOU–
Les
les aotre, natioos dans la prarique de celte vertu;
ils érabJireo,
~
I'im;,arion des Grecs
des
liCllI
elpr~s
pour domicilier les
éuangerso;
lis
nurnmerCAt
ces lu:::u.x:
bofPitalia
ou
boj};/io,
paree qu'ils donllo'co[ aUI élran–
gers le nom de
hofPitn .
Penéam la folemnilé des Le–
a illernes aRome on é[oil obligé d'exercer l'
hoJpita/jtl
cnvers tautes Cortes de gcas connus ou inconnus; le,
!mifons
des
particuliers éloient ouver!es "
toU!
le mOR–
de,
&
eh&cun a..oÍ! la liberté de fe fervir de [out ce
qu'i1
If
trouvoic. L 'oróonnanee des Aenéens, ,par la–
"luelle ils
d~fendoien[
de recevo;r d.m leors villes all–
cun Maeédonien,
dI
appellée daDs rite-Live
fII..
<X/–
c,.ahle 'Uiol.tioll da árotlJ
tÚ
/'b.maHitl.
L~
plus
grdn~
des maifoRs riroienr Icur principal. gloire de ce que leues
palais éloiem lOt1jours ouverlS aux étr.ngers; la f:uniJle'
d~s
Marciens boil unie p" droil
d'hofpitaliel
avee Per–
fée , roi de Macédoine;
&
Jules-Cé!3r, fao. parler
de
r3m d'autres Romain., é[oil .ltaché par lel me
me.
nerud. a Nicomede, roi de Birhyoie. " Rien n'ell plus
,. beau, diroi[ C icéron, que de
voir
les Inaifoos des
" perfonnes illunres ouvertes
¡¡
d'illuOres' hOres,
&
la
" n!publique eJl intérclré.e
~
mainlenir eClle fOrle de
" liberalilé; rioo méme, ajoille·[-il, R'eO plus ullle pour
" CCUI
qui veulent acquérir, par des N'oics légitimes,
u
un gr<lud crtdil dam l'é[a!, que d'en avoir beaueoup
" au·dehon ".
JI
ell aifé dé s'imaginer commeO! les hnbiraos des
amres
villes
&
colonies
rOlllainc::s? prévcnus
dt: ces fcn–
(Ílnens,
recevoicnt les étrangers
a
l'excmple de la
ca–
pi,·,l.. lis leur [endoient la main ponr les conduire dao.
I'qndroil qui leur éroi[ dt lliné; ils leur lavoienl les piés ,
ils les
menoi.nIaUI baios publics, a\IX jcn., 3UX fpe–
ancles, (lU'
f~Ies.
En lIn mot, on n'oublioit rien de
oe
qui
pouvoi~
plaire
a
l'hOre
&
adoudr fa laflilOde .
11
,,'410i, pas pomble .prcs cela que les Romain_
o'Jdmilrem les mémes dleuI qne les G rees pour pro–
teaeurs de
l'hofPie~/itl .
IIs .ne manquerenr pos d'adju–
ger en celle qu.lilé un des plus halles
ran.~s
a
Veous,
déclTe de la [eOdfelre
&
de l'al1\itié. M inerv., Hercur
le, Canor
&
PolIll" jouirant aum du m.!me honneur,
&
1'011
n'eut
garde d'en priver les dicux
voya~eurs,
di;
vi,,/o.
Jupircr eu[
.vec
raifon la premiere pla"e; ils le
déelarerent par exeollellee le dieu vellgeur de
1'''ofPi.
1"liel,
&
le furoommerenl Jupi[er hoípitalier,
J"pa"
"oJpitoliJ.
C icéroo, éerivam :.
frm
frere Quintius , ap–
pelle [oujours J upilor de C!e beau nom;
rn.isil faut
voir • vec qual
~rI
Virgile annoblit
Ce([C
épilhcle dan.
l'Enélde.
'j"pie,r, hofPitiluf >lam e< dar< Jura I01""","r,
f/une l.rtum, 7iriift{lu dinn,
~rQi~
l!.1e
prQf~lliJ
Effe ve/tJ
1
nuflroffllle, hlljNI
numiniJl~
miNureJ.
Notre poefie n'a point de telles relromees, ni de
fi
bel–
les images.
Les Gefm.ins, les Gaulois, les Cellibérieos, les peu–
pies Allan[iques,
&
prcfque lOu(es l.s na[ions du mon–
de, obrerveren[ aufli régulieremenr les droi" Je 1'''0-
!pitolid.
C'éroit un facrilége
~hez
les Germaio., dit
Tacite, de fermer fa porte
a
quelque homme que ce
rol, connu ou inconnu. Celui qui a excreé l'
boJpitali–
tI
cnverS
un étranger)
ajol1tc..
t-il, va
tui
lTIontrer
une
2.utre mnifon,
ou
on l'exerce cncore,
&
ii Y eH
re~u
avec 13 méme humani[é. l;es lois des edles pUntr–
¡¡,icm beaueoup plus rigourcufement le meurlre d'un
é~rangcr,
que: celui d'un citoycn .
~'I
Indiens,
c~ p~uple comp~,itl'QI,
qui trai[oir le,
~rclaves
corlJme eux-mémcs, pouvoie"I-ils nc pos bien
3cuellJir les voyagellrs? lis allerem
)lIfqu'~
él"blir,
&
des hofpiee.,
&
des
1l\3~illralS
parllcllllers, PQllr !eur
fOUrllir les chafes nécelraires a la vie,
&
pread,e Coir>
des fuoérailles de eoux qui mourolent dans leurs pays.
. Je vieos de prouver fullifammeot, qu'autrcfois
l'ho–
Jpit,,/jel
tloil excrcée par prelque tOllS les peuplcs du
monde; mais le leaeur fera bien aife d'elre inllroil de
quelques prariques les plus univerfelles de celle verro,'
6t
de
I'~tendue
de fes droits: il faut
[ache~
de coureu–
ler
fa
cqriofi¡l! .
Kk~
L_