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RAB
" des ehauffilres élevées, par des v"temeos.
renft~s
;
" quelqllc :unples' qu'i1s pui{feot
~tre,
la vaOlté qu lIs
eouvrem n'eO-elle pos eneore plus grsnde ,.
?
" Mais lai{fol1s I'homme vain faire parade de Con mé–
rite emprumé,
&
confidéroos l'induflrie . de
l'élO~e
qu'il pone, dont
il
efl redcvablc au génle du fabrI–
guam.
C'efl uo beau eoup-d'ceil ,
ti
j'oCe parler .infi, que
la
eontemplation de
10m
ce que l'art a déploré Cnc–
ccffivemeot de be.utés
&
de
rn~gni6cence,
a
1
alde de
moyens fimples doot le
haf.~rd
a prcCque lOujOllrS ¡>ré–
femé l'uCage. La laioe, le lin, la foie , le eoton, ou
le mélange de ces chofes les unes avee les antres, ont
conflicué la madere
&
le fond de touces les étoffeS
&
toiles6ne.; le travail
&
les couleurs en fom le prix
&
la différence. Ainfi d'un dlté, la dépoliille des ani–
rnaux, les produélions de la terre, l'ouvrage des vers;
&
de !'lucre des eoquillages, des inCeétes, la groine des
adores, le Cue des plames ,
&
ql1elqU\,S drogues, ferven!
a
la compofitiol1 de rous les vetemens.
Les Phrygiens trouverem l'an de broder avee 1'3i–
guille,; leur ouvrage é[oi[ rcle\'é en boífe,
cmill~bflt
a'
#I¡p<ri.r reJJebatur:
les Babyloniens au comraire ne
formoiem qu'l1n ti{fu qui n'étoit ehargé que de
la
dif–
férencc des couleurs,
".rrmen
""i,¿ pia"", Je eoloribul
",ariÍ1;
&
apres cela ils employoient I'aiguille Cur ce
tirIu: ces deux peuples rendoient également les 6gures.
De nouveaux ouvriers s'éleverent
a
Alexandrie, qni,
avec la Ccule
o~vette
&
d<s fil, de eouleurs difléren'
tes, étendieem plu, loin l'indunrie. Voila ce que nous
favons
de~
aoelens.
.
Je ne parlerai pas de la perfeétion ou l'on
:l
porté
dans n')S tcms moaernes la vartété, le goilt, la riche{fe,
la
Coltdiré, la durée, en un mot les tabriques admira–
bles des principales étoffcs qui fervent aux
v~temens,
a
la parurc,
&
aux ameublemens. C'efl a{fe'l. de dire que
les anebls n'ol1l rien connu de pareil. On donne d1ns
<:et Ouveage les priócipales manceuvres des Arts
&
Mé–
tiers par leCque!s on exécute tant de beau. ou d'miles
ouvrages; le diCeours en décrit les opérations achaque
anicle; la gravüre les eepréleme
a
l'ceil: l'un
&
I'au–
tee réuni. en dévoilem le fecret
a
la pollérité;
&
c'efl
ce qui n'avoit point encore été fait JuCqu'a ce jour,
(D.
J.)
.
HA
B
J
T
S
JtI
Roma;nl, (Hifl. ",ne.) habiu
particu–
líee!
a
ce peuple célebre.
11
importe beaucoup de le< connOltre, tant pour l'in–
te\ligenee des auteurs Caerés
&
prophaoes, que pour
eeHe des loix
&
des
mOllumens antiques;
011
le prouve–
roit par plufieurs reeherehes d'éruditinn.
LiJn.
fur ce
point Oétav. rerrarius,
Je
"
'/Jefliariá
Rom~norum,
li–
b,.i VIl.
Patav. · 1670,
i" 4°.
Les
habitJ
des Romoios, dan< les anciens tem" n'é–
toient formés que de diverCcs oeaux de betes, auxquel":
les ils 6rem Cueeéd"r de grolfes úoff<s de laine, qU,On
perfe.9:ionna
&
qú'on reudit plus fines dans la fuite;
rnais le !leme de v'e Jes premicrs Romains étoit
ti
groC–
fler, qu'll approchoit de celui des
Cauva~es.
Pendant
plufieurs fiecks, ils eurent Ji peu d'auennon
a
l'ené–
rieur de leur perConne pJur la propreté
&
la parure
qu'ils
I~ilfoknt
crottre leurs ehevcux
&
leur baebe Cao;
en
prendrc: aucun foin.
)
L es
habitl
annexés aux eharges éminemes de la ré–
publique, Ce re{femoiem de ce golle Ji pen reehorché
&
ue
différoiellt des at1lres que par quelques oroemen;
ele
pourpre; i1s penCoient que les :lignités par
elles-m~'
mes
&
par la maniere de les rcmplir, devoienr fuffire
pour imprimer tout le rerpeét ql1i leur ét,>it dil; Cans
emprunter l'éclat d'une magnifieenee qui ne frappe que
les yellx du vulgaire,
&
qui d'ailleurs ne convenoit point
i
l'eCprit républicain dont ils
~toient
épris. '
Quand les étoffes· de laine furem incroduites, i1s fe
tirent
de~
tuoiques amples avee des m,nehes larges
&
fi
courtes, qu'a peine clles dcCeendoiem juCqu'au cou–
de: eeue mode
m~me
dura long-tems; ear il parolt
que ce ne fut que vers le fiecle de Conflantin qu'ils
pe?longercnt le. manches preCque jufqu'au poignet . C'é–
tOlt fur cene ample tuoique qu'on menoie une ecintu–
re,
&
par-de{fus une robe Caos manches, eomme une
eCpec.e de maDleau
lar~e
ouvert par-devam, qu'on ap–
pellolt
tog.:
on en faiCoit pa{fer un des· bouts par-deC–
fus
I'f~aule
gauche, a6n
d~Qvoir
le bus droit plus li–
bre;
.&
I",Cqu'oll vouloit agir avee' eet habillemcnt on
le retrou{foi, en
1;
,nurnam autour du eorps.
'
.
Sous la
r~pubhquc,
la maniere ordillaire en allant
)lar les rues, étoit de le l.i{fer deCeendre preCque Cur
les talons; Augufle amena la mode de le relever plus
)tallt; enfoCle que par-devant on le lailfoit tomber
un
RAB
peu ,\
tl.de{fous du genou,
&
pae-derrierc JuCqu'" mi–
jambe.
LorCque les Romaio dev'nrcnt olus riehes, on 6t la
to~e
d'Ulle éroffc de lainc
fi
le
&
bhnche pour l'ordi–
nai !"c: c'étoit
d
lOS
lon
ori~,nt!
\lO
lJabll
d'honncur dé–
feodo au perit peuple, qui ,,'.lloir par la dIle qu'avcc
la limpIe run'quc; il
él'
t f'c"eillemcl1t défel1du • ceux
q\l'on envoyoit en e\il: cl.!,Jcndant
011
ql1i~{oit
nrdinai–
remene la
tO~C
en e
IInp3~ne
1
\,u
l'on fe Ccrvoit d'un
habit
plus eOllrt & moi", erllborracrJIH.
A
l'égard de
la ville, la. bienré.l1ce y,)u\,);t ql1'oq u'y parilt qu'avce
cet habillemcnt: cnCu·te q'11I1d
il
devint commul1
a
pre–
[que tout le m )Ilde,
iI
n'y CUt plus que l. fiucfre de
I'étoffe
&
la plus gran:!e amplcur de eetre robe qui di–
lEngua. les perlonnes r ches. La toge fut eommulle aux
deux Cexes , jllCqu'a cc que, vers le déelin de la répu–
blique, quelq:les femmes de qU1lit¿ plircnt l'uCa.;e de
la robe
nommé~
lIole:
alors la toge ne fut plus 'lue l'a–
pant~e
des
homm~s ,
des fcmm ,s du menu peuple,
&
des libertines.
Yoya.
S T
o
LE.
La robe qu'on appelloit
pr/texte
a\ oit beaueoup de
re{femblance avec 1:1
(O~C;
c'ét
1:(
cdh: qu'on nllfoit
poner aux enf.o> de qual:r¿ : des qu'ils avoient atteint
l'a~e
de duuze ans, ils quittoiellt l'
b,,~it
d'cnf.10ce, qui
étoit Ulle velle
ii
mouehe" qu'ul1 appellolt
"lieMa ehla–
mÍJ,
pour portee la prérexte,
ir
cauCe qu'elle étoit bor–
dée de pourpre: le, m Igiflrats, les prcrres
&
les augu–
res s'cn
rcrvoi~nt
dall" de ccrt3.incs
cérétnonies.
Les IClIlteUrs avoient fi,us cettc!' rob" une tunique
qu'tln
nommoit
latid-J7N,
&
qu'on a
(ong-tcms
pl'is
a
la lenre pune un habillemem garni de largts
I~Ies
de
cloux de puurpre m1is qn'on a roconll11 depuis nc
ti–
gnifier qu'11l1e étoffe "
lar~es
bandes ·ou raies de pour–
pre, de meme que celle ql1'OIl Ilommoit
fl1.(u/lt-d.'/Jc,
qui étoit propre aux chevaliers pour les dillinguer des
fénateurs,
&
qUI n'éroit pardllemellt qu,une é[Off.
i
bandes de pourpre plus étroite,-
Voy<;:.
LATlcLAvE.
Les enf,n, des fénatellrs
&
des maglflrats eurule. ne
portoient
1,
tunique laliclave qu'apres avoir pris la ro–
be
vlri'e; Jlllqu'3.
ce
lem
-la,
Hs n'avoicnr point
d'3U'"
tres marques de diflillétion, ontre la robe
pr~tcxte,
que
ce qu'on ap)ello t
b,dl."
glli ét,'t un petit creur qui
leur pcnd
lit (iH
la
po:trine;
ils .lvqil!llt ell":QrC
le
drolt
de porter la
ro~e
qn'on
nt)Oltnoit
tra /Jea;
cetle r
lbe
ét ,it a{fez Cemblab'e
ii
la toge, fculcment un peu plus
éourte,
&
rayée de blanc,
d"l"
&
de pourpre: on
af–
silre qu'cJle av..it été affeét<.'e ·au. rOtS de Rome.
Ce qu'oll appelloit
lau,.,,,
étolt un mameau pour le
mauvais tems,
&
qui Ce m,noit par-deflus la
to~e.
Dans
11!5
commenccmcns , on nc s'en fcrvoit
qu'a
la
gucrre; la lacerne s'anacho'r par-devam avee une bou–
ele; on y joignoit un capuchon,
Cl!mll,,, ,
qu'on Óroit
quand on vouloit: dc-lit le pallage d'Horaee,
oJorae"l1t
e,ip"t ob(euran'e lace,,,';.
S:lt.
viJ.
l.
1T.
'/J.
SS.
On avoit
des lacernes pO'Jr I'h'ver, IUi étoienr.d'uue
g~oJre~of
fe ;
&
pour l'été d'une "torre plus hne, mllS touJoues
de laine.
11
el1 vrai que JuCqu'au tems de Cieéron , ce,
forres de mameaax ne rurem prcCque qu'. l'urage dll
peuple;
lna '
$
camme
on les [rauva
cOlnmodcs,
[out
le monde s'en Ccrvit d'abord pDur la e.mpagnc, enCui–
te pour la ville. Les da¡nes quan:l elles Conoiem le Coir,
les peeConnes de qual ité,
&
les cmpcreurs n¡A.mes met–
toient ce manteau par-derTus la
[O~C,
lor[qn'lls
al10ient
fur la place
&
all cirqlle. Ceux du pellple éwicnt d'uoe
. coaleur bnllle
00
blanche; ceu,,"
d~s
(CHUCU ·S
1
de
pour"
pre;
IX
eeux
~es
empereu", d'écarlate. 011 obCcrvoit
eependam quan.i on paroi{fol! del'am l'empcreut, de
quieter ce mameall par re("peét.
VOw?;
LA C E R N E .
La
jjnthe¡e
étoit nnc. alure erpece de mameau fort
Iarge, que les R o·naios I1IctlOi¡!I1r po"r m1nger, com–
me
un habillemcnt pI". eommode pour ttre
il
table
couchés Cur les lits. Mar!'al nons apprend qlle de fon
tems il y avoit des particuliers qui plr un air de luxe
en ehaogeo!enr «,uvent pend1m le repas. La eouleur en
étoit ordinairemenr blanehe
&
Jamais noire, pas meme
dans les repas qll'on donnoit aux funérailles.
La
pllllata '/JefliI
déligne un
habi,
qui Ce portoit pour
le deüil,
&
doot uCoit ordinatremcnt le petit peuple;
la
eouleur en
ét~it
no·re , mioime, ou brune,
&
la for–
me a{fez
Cembla~le ~
eelie de la lacerne; cae elle avoit
de meme un capuchon.
L'habit
militaire éroit une tuniquc julle fur le corps,
qui deCeendoit juCqu'a la moitié des cuilrcs,
&
par-der–
Cus laquelle s'eodo{foit la euiu{fe. C'étoit avee cet
hRbit
que les Romaius dans lenrs excrcices, ou en momant
a
eheval, menoieO! eertaines petites ehau{fes nommées
eampeflru,
qui leur tenoiem heu de culones , ear ordi–
nairement
i1s
nc les portoient point avec les
ha6itJ
longs .
.
Le