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REU

.

.

clolle naos

d~pel1do)1s daval1t~"e.

Préeend"e, eerc

[~ii­

lonrs

beurellx,

ca

h

pierre

phllofoph.le

de 1ame; e eCl

beaucoup pour nous de

n'~rre

pos long-tems dans uo

éta, triCle; mais eclui qu'on CuppoCeroit wOlr toiljours

Jou"l d'une vie

b",reufe,

&

qui périroit

mirerablel:n~IH,

auroit

certa~nemellt

m6rité

te nOln

d'hellrcllx'

jllrqu'a

1\\ mort;

&

Ot) pomrQit prononeer hardimenr, q\l'il a

été le plus

hetly",x

des f.tommes.

JI

fe peuc treS-bieo

que Socratc ait été le 'ph¡s

h.eurettx

des Grees, quoi–

que des jugcs ou Cupcraitieux

&

abCurdes, ou it)iques,

ou tant

ce.la

enCemble, I'ayege empoifonné juridique–

ment ;\

l'~ge d~

foi¡cante

&

.db: ans, 1m le

foup~on

qu'il croyoie uo [enl Dieu.

Cette maxime philofophique tant rebattue,

nemo ante

obitu>!J felix,

parnlt donc abrolumenr faulfe eu tout

fens;

&

fi elle fignifie qu'un homme

h."yC1tx

pent

momir d'une ¡;non

malhe1lreufe,

elle ne lignifie rie')

que de uivial. Le proverbe dll peuple,

hellreux co"'",e

1In TO;,

en tocare plus fauy; quiconque a lu, quicon–

que a véeu, doit favoir combien le vulgaire re trompe.

On demande s"il y o une condirion plus

h",,,ufe

qu'ti,ne autre,

Ii

.I'homme eH . lJénéral eCl plus

heur<l/X

que .10 femme;

1I

faudroit avol( été homme

&

femme

comme Tirefias

&

lphis, pOllr décider cene que(lion;

eoeore fau:;lroít-il avoir vécu dans routes les c('nditions

:¡,vec uo eCprit également propre

:l

chacune;

&

il fau–

droit avoir parTé par tOus les états poffibles de l'hom–

me

&

de la femme pour en jugcr.

On demande enCOre fi de deux hommes

l'llO

cCl plllS

heu,",ux

que I'autre; il di bien e1air que celui qui a la

pierre

&

la goutte, qui

p~rd

ron bien, fon honneur, fa

fcr\1mc

&

[es enfaos,

&

qui eCl condamné

a

etre peodu

immédiarelllent apres avoir

~té

taillé, en moios

hm–

reux

d~ns

ce monde, a tOut prendre, qu'lln jeune ful–

~ar,J

vigoureux, ou que le Cavetier de la FOlleaioe.

Mais on

VCut

f••oir quel en le plus

hettrC1/x

de deux

hommes également C-ñns, également riches,

&

d'une

condition "gale , i1 e(l e1air que c'eO: Icnr humeur qui

en décide. L.e plus modocé, le moios inqlliet,

&

en

meme tems le plus Ceolible, eCl

~c

plus

h.urmx;

mais

?nnlheureufmzcnt

le plus [colible en to(ljours le moins

moderé: ce n'eCl pas noue coodiríon, c'cll la trcmpe

de notre ame

q~i

nous rend

heurcllx.

Cette di(pootioo

de notre ame dépend de 1I0S organes,

&

nos organes

out élé arrangés fons que nous y ayoos la moindre

part: c'ell all leae",

a

faire la·de!fus fes réftexiom ;

iI

Y a bien des .nieles Cur leCquels

il

pene s'en dire

plus qu'on ne lui eo doie dire: eo f3it d'arts,

il

faue

l'inClruire, eo fait de morale, il faut le lai!fer penfer.

11

Y a des ehiens qu'on carelfe, qu'ou peigoe, qu'on

J10l1rrit de biCellits,

a

qui on d,)lIoe de jolies chienoes;

jI Y en a d'autres qui Cont COllvens de gale, qui meu–

rem de f.,m, qll'on cha!fe

&

qu'on bat,

&

qu'enCuite

un jeune chirurgieo dilfeque lentement, apres leur av.,ir

¡:nfoncé quatre gros c10ux dans les pancs; a-t-i! dépen–

dU de ce. pauvres chiens d'étre

heurmx

ou

malheu–

rellx?

00 dit

pe,,(/e heurcufe, tTait hcureux, repartie heu–

Teufe, phy/ionom¡' he,,",ufe, climat heurettx;

ces peo–

rées, ces traits

he"reux,

qui uous vient)ent comme des

ioCpirations Coudaines,

&

qu'on appelle

d" bonneJ for–

tllneJ

d'hommu d'.Jprit,

nous COII! doooés comme la

¡Ulniere entre. daos oos yeux, Cans effore, fans que

OllUS

Ja chercliioos; ils oe 10m pas plus cn notre pouvoir que

(1)

l'érimologie que I':lutear de cet anicle applique

,3U

mor

H,.,ttnt.

y

eft trop rcl:uivc

&

elle

en

trop

(ran~oi(e

poor

qu'on puiífe

¡'cn ai–

der pour d6terfT\iner I'id¿e. qu'il convicndroit donner

un mor., qui

fembJe exiger qu'on le rende

(>'nonim~

a

plu(jeurs

qui (om bien

éJoignés de la mémc éumnlogie: lorfque les aneien,

qlli

aJmet_

tOlenr des

ht.ru

¡",1J,rllhlo

P-

fu,uJl6J

d¡(oient

¿Mht.r

encendoient_

ils tellcment une

t,l!ur~

fOrll1n6e. qu'ils en

exduall~m

)'¡dée d'uue

(ucceRion. d'une du\éc, dOnne

rermanenc~

(elle

que

tOl1l

plus ou

~oins

J3

lui

:lttri~uenr

l

L~

b.,,}¡túr

1ft Hllt

ch.J,

pll.ffa~trt.

Les

an~

cien,

cux-mémes I ::lI1ront reg.lfdée comme (elle. Ccpt:nd:mt elle n'ell

~:isa:~(t,~~gr~re&q~:~~:~~:fi~~.aU~en:e~tqj~~nai~e~~~~e;~ ~~;;~:~:

lne

le

' OlllJ,U'f ,

00

pourroit cependao

t

d

ire

que le mor

HIN'f'uX

d';:¡prcJ

)'élimologte qu'on en

a

donnée.

&

m6me

dan5 le fenl

de"

anciens

fignifi~

un Aux, un

t:coulement

d'une hCllre fortun(!e.

&

qu'on danne le nom d'hellrcux

a

celui dont

la

vie en: une 'dur.uian

compafc!c

d'heure• .

fortuné,es.

JI

fe.

pourroir

:lu(fi

q~e

le mat

JW''fIH''

fignlfilt 'ludqut:

fO ls

I:¡

caure

dI!

honheur.

ou

la

cauCe

oc

laquelle

n~1t

le

fyfien::ae.

ou

J '~rat

de

vic,

011

de

<t.udqu':lum~

chole que ce

(!'lt

que

1'0n

tfJr

he~reux, ~ Cc:~te fignific~t1on

pourroil bien rctlifier

J

e,xpr,pAion ufirée:

JI [JIU

hl",rlUJC J"nJ

e,

m~T/'ulfr:

elle cA:

mtme

;:

,ppuy.éc

par )',1urCur plus has da",

ce

mé:me tlrncle, j'efpere- qtle

ce,

reAe:oans

pOrteronr .d.:: la

c1arté

{ur

ce qui rene

a

dlre.

Rlcn de plus

vr~1

q?e eet

anci~n

provl!rbe;

.ft

nt Joil

~pplll,r

" ..

f~nll'

/},tI."wJC

'1M

"prll

1"

m,..:,

Se.

que cene m.1xime des I::ados ,.,_

"'! """

.¡'irl41f1t

fllix.

L'~X'pertenct!

conílante (ur Jnq/Jelle

l't!~ ~

la phyliooo1,nic

heurmfe;

c'eCl-a·dire donce, no!>le,

Ii

iodépeodante de nous,

&

.ti

Couvenr trompeufe.

Le c1imat

h",reux,

el1 celui que la oamre favoriCe:

aino Cont les imagit;lations

bWT",r",

ainli el1

l'hcuTcuJe

géoie, .c'e(J-a-dire, le y;rand taleoe;

&

Qlli peut re .doo–

oer le gé\lie? Qlli pell[, ql1aod

iI

a r"<ril . quelques ra–

YOIlS de cetre tlamme, le eOIlCerver toajours brill'lnt?

PlliC;¡.ue le mor

heureux

yiem de la bonoe

heuT~,

&

m (¡lhéfliyellX

de la

mal'h~ure,

00 p0urroit

dire que ceux

qui peoCeo!, qui éerivellt avee génie, qui

r~uffi!f"nt

daos les ou vrar,es de go(le, éeriveur

a

la

bo»", h cuy<;

le grand nombre en de ceux qui écrivem

i

la

mal'het/r~.

00

dit en fait d'arts,

heu"~lIx

glnte,

&

j..llnais

ma/–

h~"Yeux

g/me;

la raiCcm ell eO: pal"able, c'ell que ce–

lui qui ne réuffic pas, manque de génie ab[olnmem.

Le gét)ie

~Cl

[et¡lement plus ou

moin~

h.uYeux;

celui

de Virgile fU[ plus

h.ureux

daos I'c!pifud.e de Dldon.

que daos la fable de Lavinie; daos la deCcription de la

priCe de Troie, que daos la guerre de T urnus; Home–

re eO: plus

h,ureux

daos l' i",'eolioo de la eeinntre de

Vénlls, que dans celle des vems enfermés daus uoe

outre

f

00 dit

i",vmtion heureufe

ou

",alh'I/uuf.;

mais

c'dt au moral, e'.ell en coolidérant les maux qu'uoe

i,,"ention produie: la

malhel/rtufe

invenrioo de la pou–

dre; l'

heurmI-

ie¡venrioo de la boulfole, de l'allrolabe,

du campas de proponion,

&&.

Le cardinal Mazarin demandoit un géoéral

hQuroux,

houreux;

iI

entendoit

01)

devoit emeadre un

g/nlral ha–

bile;

car lorfqu'on • eu des Cucces réjtérés,

habilctl

&

bonheur

COIl! d'ordinaire Cyoonymes.

l

Quaod 00 dir

hUlTetlx

feélérat, on n enteod

p~r

ce

mot que Ces

Cucc~s,

fe/ix S>,IIn, hel/reux Sylla;

un A–

lexandre V [, un ¡:lue de Bor¡(ia, onr

hettreufehunt

pil–

lé, trabi, empoiConné, ravagé, égorllé;

il

Y a grande

"pparence qu'ils étaieot

tres-mal/?euYet¡x

quand méme

i1s n'auroiellt pas craint leurs Cemblables.

11

Ce. pourroie qu'nn Ccélér.t mal élevé, un grand-·

turo, par exemple,

a

qui 00 auroit dir qu'il lui eCl per.

mis de manquer de foi aux Chrériens, de faire Cerrer

d'uo coraon de [oie le con de [es viHrs quaná ils font

riches, de jceter dans le canal de la mer noire res fre–

reS étraoglés ou malf.crés,

&

de ravager cent licues

de pays pour Ca glOlre; il

Ce

pourroit, dh-je,

a

toure

force, que eet h.1mme o'e(lr pas plus de remords que

ron mufti,

&

fu,

tres-hmrmx.

C'eCl Cur quoi le leéleu!'

pem encare penCer bcaQcoup; tout ce qu'on peut dire

ici, c'ell qu'il en

a

d~r,rer

que ce [ulean [oit le plu$

malhett",ux

des

homm~;.

Ce qu'oo 3 peut-etre ¿erit de mieux fur le moyen

d'~,re

heurwx,

eO: le livee de Séneque,

d. vita beata;

mnis ce livre n'a rcndu

bellrulx

ni fon auteur, ni fes

leéleurs.

VOy'e~

d'ailleurs,

Ii

vous

vO\lle~,

1" artid"

B

I E N,

&

B

t

E N H E U R E O

x

d, ce Diéfionnaire.

II Y avoie alltrefois <les planetees

h'lir~ftJ",

d'autres

malh",r"'f"; h",'mfemme

il

n'y en a plus.

00 a voulu priv"r le public de ce Dlélionnaire uti–

le,

hmreufemene

on n'y a pas

lé1l1li .

Des aOles de boue, des fanariques abCurdes, pr¿vieo–

nent tous los JOurs les puilfaos, les igqorans, contre

les Philofophes;

ti

malhmre1/femmt

011 les écotltoir,

nOllS reromberiQos dans la barblri. dont les Cculs Phi-

10Cophes oous ont tirés.

Cee aTtiflc

<ft

de M.

DE

170

L–

TAMB.

(r)

*

HEURT,

¡':lutre s· ...ppuycot. en efl une preu'f'e décilive 3,ldli bien que

le.

r,,~.

{ons

m~mes

dont fe

{en

l'.~

utc.ur

de

cet anicle,

pour tacher d'infilluer

'1ue

run.

~

¡';tutre

toulenr (ur

de

faux princircs.

Ouí

Manlicur,

le véritable {ens qu'on doi!; donner an

mOl

htw.,cur.

qui faü la prin_

cipale par.c:ie 4u pruv..:tbe. eft précifement d'entendr<: par

cc;nc 1'01-

role. une continuiré non

in~rrnmpue

dc bien,

&

de momenu .1sréa–

bies. JI c(\ impoffiblo:: d'c:n

jouir en cene

vil:!

i

l:t

conféq1lenCc.

el\:

done naturellc

Préci(t.!m~nt

patee que il

y

3 ('larmi le 1)(,llple le

provcrbe

ht.,,,I)(

,omm,

,."

7I...!i

&

paree que

tO¡U

ceux

qUI

prt!n.

,)~nt

totnc:

chofe

ruperliciellcmc::nt Cans rien approfondir,

~

fans ré.

Réchir, quoique plurieuTS u'enu'eux ayene

'JI

&

'fI"",

cro}'cnt <]u'jt

n'y a de vie

heureqfe

que

celle

qu'on

p,,!!e

dan,

le" delices

&:.

daos

le.

pl~il1r~

app.uenrs.

celle qu'nn (uppo(.::

éere celle des ROls,

d·.1.u_

tres qui

rone

pec(uadés

ave

e

raHon

qu::: les

cbofes

de::

ce

monde

ne

(onr que

vaniré

ont fi'ltE :l.U délabufement de, premien

celrc

m3._

"ime.

OH

n, do;,

.pp,ll,r

I',rrunr

h'H","1/:

'lu·lfp.,h 1($

mort.

oa

ceu<;

o'lIltre.

",m, Anrr .¿itum fllix

qui

JUI

eft

équivalcnte.

11

n'eft pas befoio

d~

r:\ppartcr

la

pn:mi~re

(le

ce.

dcux m:txi_

(!les

a

la

man.

pour pouyoir la

véri6.er

; je

útil

trb -

furpei" qu'

iI

rair

venu en penfée

a

M, de Voltaire. de

(uflllarer

qu'elJe

puiffc

ti.

gnifier.

9u'""

bom~thtu.,tUJl

ptUI

mOtlT;" d'tlnt

m,,'

IIIAlh.u,,"f,.

ce

qu'il

aur.1

r.lOS

uoute

aV:lIlcé pour avoir le

ptai6r

de

rondare

qu'cn

ce

Fas elle

n·.loroir qu'ull

ftllS I.,ivial.

11 ni a

peue.~tre

ricn do! plus trivi.11

9ue

la

<¡Ilenioo

de

(avoir

~ ~

généralemenr pa,rlant.

J'

h.mmt

1ft

pl.d

IItMTtU.

9'" ¡"

¡,,,,ml

;

on pou ..

voit

s'épugncr

13 pcine de la

propo(c:r

I

pour Q'avoir

~"U

ecHe de

la

décldcr .

D'aatre

..