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578

G IB

les plamer ell dilférente auffi , felon

1'

ufege qu' on en

veut faire .

Voy.

R

1!

M 1 S E.

On peut ctre 1ur que daos un pays ainfl difpofé

&

gardé, on aura beaucoup de perdris; mais

1'

aboodnn–

ce étant une fois établie, il ne faut pas vouloir la por–

ter 2 J'cxces. 11 faut rous les ans

llrer une partie des

pcrdrix, fans quoi elles

~·embarrnffcroient

l'une J'eorre

au tem$ de la ponte,

&

la multiplicadon en Cernir moin·

dre .

ell un bien dont

00

ell contraint de ¡oüir pour

]e cooferver. La trap grande quantité de coqs ell fur–

tout pernicieufe. Les p•rdrix grifes s' apparient: les

coq~

furabondaos noubleot les ménages établis,

&

les

empécheot de produire; il ell done néceffaire que le

nombre des coqs oc foit qu'égal

a

celui des pautes; on

peut meme lailler un peu moins de coqs: quelques·ons

fe chargent alors de dcux poules ,

&

leur fuffi fent; el–

les pondent chacuuc daos un nid féparé, maL fort pres

l'uue de

1'

nutre ;

leurs petits éclofent daos le m eme

tems,

&

les deux familles

fe réuni!Tent en une com •

pagnie

(ous

la conduire du pere

&

des

d~ux

meres .

Voilá ce qui conceroe la confervation des perdris gri–

fes .

Les rouges cherchent naturellernent un pays difpofé

d'one maniere différente; elles fe plaifent dans les lieux

élevés, fecs

&

pl~ins

de gravier ; elles cherchent les

bois, fur-rout les jeuncs taillis

&

les fourrés de toute

efpece. Daos les pays ou la nature feo le les a établies,

on les trouve fur

les bruyercs , daos les

raches ;

&

qunnd on u'a d'elles que dos foins ordinaires, elles ne

paroilfent pas fe mulriplier beaucoop. Les perdrix rou–

!ies font plus fauvages

&

plm !entibies ao froid que ne

lont les grifes : il

leur faut done plus de rerraires qui

!es rafsOrent ,

&

plus d' abris qui pendant

1'

hyver les

garantilfeot do vent

&

du froid . L es perdrix grifes ne

quiuent point la plaine

lorfqo'elles

y

font en sOreté ;

elles y couchent

&

font pendant tout le ¡our occupées

du foin de chercher

:l

vivre . Les perdrix rouges ont

des heures plus marquées pour alter aux gagnages; el–

les fortent le foir deux heures avant le foleil coochant ·

le matin lorfquc la chaleur fe fait fentir, c'ell-

a-

dir~

pendanr l'été vcrs neuf heores, elles reurrent dans les

bois

&

for-tout daos

les

taillis , que nous avons dit

leur etre nécetfaires.

11

faot done que le pays ou l'on

veot multiplier les perdrix rooges, foit métc de bois

&

de plaines; il faot encare que ces plaines, quoique

voifines des bois, foient fourrées d'un a!fez grand nom–

bre de perites remiles, de boi!fatiS, de haies , qui éta–

bli!fenr la sureré de ces oifraux narurellcrnenr

faroo–

ches. Si quelqu'une de ces chafes manque, les perdrix

rougcs delertent. Les grifes font tellemem atrachées au

lieu ou elles font nées, qo'elles y meurent de faim plfi·

tór que de l'nbandonncr; il n'y a que la crainte e> tre–

me des oifeaux de proie qui les

y

oblige. Les perdrix

rouges ont befoin d"one

fécorité plus grande ;

ri

vous

les faites parrir fouvent de leurs rerraires, cet etfroi ré–

pété les cha!fera,

&

elles courront jufqu'a ce qu' elles

ayent trouvé des

lieux

íoacceffibles . On voir par -la

que le pro¡et de multiplier dans une terre

les perdrix

rouges d un cerrain point, entralne beaucoup de dépen–

fes

a

de foins. qui peuvent

&

dniven t pcut- &tre en

dégo!lter;

e'

en un nb¡et ouqoel il

faut facrifier beau–

coup,

&

n'en ¡oüir que rarement. L es perdrix

rouges

s' apparient comme les grifes ,

&

il ell elfentiel au!il'

que le nombre des cnqs ne foir qu' égal

a

celoi des

poules. On peut tuer les coqs daos le courant de l'an–

née,

a

coups de futil : avec de l'h•bitude, on les di–

llingue des poules ea ce que celles-ci onr la rere

&

le

cou plus petits,

&

la forme 101ale plus legere: fi

l'on

n'a pas pris ceue précaution avant le tems de la pon–

te, il faut au-moins la prendre pendaot ce tems pour

l'année fuivante. Des que les femetles couvenr , elles

font abaudonnées par les males • qui

fe

réuniflent en

compagoies fort nombreufes . On les voit fouvent vinar

enlemble. On peut tirer hardiment fur ces

compa¡;nie~;

s'il s'y

trouve quelques femelles melées , ce fi>nt de

celles qui onr palfé l'age de produire. Cette opération

fe dnit faire depuis la fin de

J

uin jufqu'¡\. celle de Se–

ptembre : aprcs cela, les vieilles perdrix rouges fe

m~Jent avec les compa_gnies ooovelles,

&

les méprifes de–

viennent plus

~

crarndre.

Les faifans fe plaifeor affez daos les lieux humides ;

mais avec de l'attention on peut en retenir par-rout ou

il y a du bois

&

do grain. 11

faut aux faifaos des tail–

lis qui les couvrent , des arbres fur lefquels ils fe per–

chen!, des plaines fertiles qni les nourriffeot , daos ces

plaioes des

huilfo~s

qui

les aísüreot,

&

autaot que toot

cela une uanquilhté profonde, qui fe ule peut les 1iKer.

GIB

Si je voulois p6upler d' une grande quantité de. faifans

un pays nud , je

plnnteroi~

des bofquets de vmgt ar·

p~os,

a

trois cc:nts

toifcs les ons des nutres . Ces bo·

fquets feroient divifés en quatre parties , dont chacunc

feroit coopée

a

I'Sge de feize ans, afin qu'il

y

cOt toO–

jours des taillis fourrés

&

deqooi percher . Le; eutre–

deui de ces bofquets feroient cultivés comme la terre

l'ell ordioairement · une parrie feroit femée en blé; l'au·

tre en mars , pendant que le uoifieme relleroit .en ¡a·

chere. ]e voudrois outre cela planter

il

cenr totfes de

chacun de ces grands bo(quers, des

b~i!Tons

alongés

e!l

haies

qui étnbliroient la sO rer¿ des faríans dans la piar–

oc·

&

ces

boitfons íerviroient

a

les

fai

re rucr. Le rer–

rei~

ainO diípofé, on ne

rourmente

~o.ir

jamai_s

les

fai–

fans daos les graods bofquets dont

J

a1 p

arlé; 1ls

y

trou–

veroient uo afyle afsOré, lorfqu'on les auroit chalfés

a

la favcur des buiffons . Si vous faites partir dcux ou

trois fois les faifans, ils s'effrayeot

&

defertent. On e–

fpere en vaio d'en retenir beaucoop par- rout ou l'on

chalfe [ouvent. Ce feroir dans ces haies intermédiaires

dont nous avons parlé, qu'on dooneroit

a

manger oux

faifans pcodaot l'hyver. L'orge

&

le farra fin

font lcur

nourriture ordinaire; ils íoot tres·friands des féverolles: ·

on peut auffi· !eur planter des topinamboors; e' el! une

efpece de pomme de tcrre qu'ils aiment.

&

qoi fcrt

a

les retenir, paree qu'il leur fau t beaucoup de tems poor

la déterrer. Des qu'on

s'apper~oit

que la campagne ne

fournit plus aux faifans beaucoup de nourrirure ; des

· que les coqs commencen t

a

s'écarter,

il

faut leur J<t·

ter du graio : on ne Jeor en donne pas beaucoup d'a·

bord ; mais en plein hyver

il

ne faur pas moins qu'uu

boi!Teau mefu re de Paris par ¡our, pour une centaine de

fsifans; s' il vient de la neige ,

il en faut davantagc .

Pendant la oeige, la confervation du

gibitr

en général

demande beaucoop d'arteotion .

JI

faut découvrir le gafon

d~s

prés pour les perdrix

grifes . !?out cela on fe fert de

tr~ineau x

triangulaires

qui doivenr etre fort pefane'

&

armés par-deva

nt d'u

ne efpece de

[oc

de fer qui fende

1•

neige . On

y.at

·

tele

un n

u deux chevaux,

&

on arrnche fur

le

dcrrie

re,

pn.ur

fnire 1' office du balni; une bourrée d' épines

fort

rude

s, qu'ou a foin de charger .

JI

faut qa< des

hornmes balayeot ,

le long des buiffons au midi , des

places, pour donner d manger aux perdrix rouges .

11

faut pour les faifans répandre daos différentes places du

fumier, fur lequel on jette du grain . JI

en nécelfaire

qu'ils foient long· tems

:l

le trouver. Si on ne leur d!ln–

noir pas de cette maniere, il feroit dévor¿ fur le champ;

&

apres cela leur oiflveté

&

leur inquiétude narurellc

les feroienr defcrter . Malgré tous ces foins on perd

encare beaucoup de faifans, for-tout pendaot les brouil–

lards qui font fréquens

a

la fin de l'automne. Voila

ce

que naos conooi!Tons de plus effeutiel pour la confer–

vation du

gibier.

Les dérails de prarique ne pcuvent

point

~tre

écrits; mais ils ne ferout ignorés d'aucun de

ceux qoi voudront s'en infiruire par l'ufage. Nous en

avons

peut·~tre

rrop dit, vfi le peu d'imporrance de

la

matiere . Le nombre de ccux qu'intérelfe

la cooferva–

tion do

gibier,

ne peut pas erre comparé

a

la

foole

d'honn~tes

gens qu' elle rourmenre . Nous ne devons

pas fin ir fans avenir ceux-,ci, qu'en fumaot leurs terrcs

un peu plus,

&

en femaot lcurs blés quioze ¡nors plíl–

tll t, les faifnns

&

les pe rdrix ne Jeur fcront qu'uo leger

dommage. A l'égard des lievres

&

des lapins, leur a–

bonda nce fait un

tort auquel

il

o'

y

a point de

reme- .

de; on ne les multiplie qu'aux dépens des aotrcs efpe–

ces de

gibier,

&

:i

la ruine des récoltes . Ce projet ne

peut done apparteoir qu'il des hornmes qui ont oublié

ce qu' ils

(ont

,

&

ce qu' en ceue qualité ils doivenr

aux autres.

Cet articl< efl de M.

Le

Ro

Y,

Liwte·

nant

des

e

haf!es dt<

pare

de {/

erfai/la

.

G l BR A L T A R ,

(

D

I!'T R

o

1 T D E)

Htrcrdmm

1

fretum,

ou

Gadiemmm frumn,

(

Glog.)

c'ell un des

plus célebres dérroirs du vieux monde ;

il en entre

1' AndalouOe en Eípagne ,

&

le royaume de Fct en

Barbarie .

S

a longueur ell d' enviran díx li<ues; fa

lar–

geur de quatre ,

&

il

JOint lo mer Médíterranéc avcc

J'Ücéan atlanrique. On voir

a

l'endroit le moins large

de ce détroit, da cOté de

1'

Efpagne,

la montagne de

Gibraltar

qui Joi donne le nom;

&

do

e

lité de ¡•Afrí–

que, la montagne des Singes . Les aociens onr pris ces

deux mnotagnes poor les deux colonnes d'Hercule ·

&

c'ell par cene

raifon qu' ils ont donné au détroit' le

nom do

dltroiJ d' Her<11le

.

La baie de

Gibraltar

ell

fort grande; elle a enviran 7 mil les d' ouvertorc

&

pres de 8 d'enfoocement . La pointe de l' oüell eO ie

cap Carnero,& cclle de l'ellle mont

Gibraltar. (D .'}.)

Gt-