GIN
fannéos de la plante; alors ils arrachent les racines de
terre,
&
les font
fécher lcmement. Auffi·tót qu'elles
fonc paiTablement feches, ils les enduifem de bol pour
empccher les infeéles de s' y meme. Linfchouen dit
quo pour garantir efficacement les racioes de
gingembre
des in¡ures de l'air, des vers,
&
des teigncs, its tone
de grand; amas de ces racines, les couvrent de terre de
poticr,
&
le> lailfem fécher
iofeoftblcmeot fous ceue
cou venure impénétrable.
On fuit 3-peu-pri:s la meme méthode de culture daos
le• iles Amilles qu'aux lndes orientales ; on y plante
le
gtngembre
fur la fin de la faifon des pluies, c'elt-a–
dire en Oélobre
&
en Novembre. Apres que la terre
a été labouréc
ii
la houe , on met de pié en· pié une
branche de la racine qui a été confcrvée de la dernie·
re récolte; ou préfere celles
a
qui il efl refl é le plus
de
ch~velure
,
&
on les
recouvre de
trois ou quatre
doigts de terre. Au boot de dis
a
douu ¡ours la plan–
te com¡nence
~
poulfer une pointe, qui ne parolt d'a–
bord que commc
la poulfe des ¡eones ciboules, tam
les feuilles
font foibles . Alors on prend ft>io de tenir
la terre bien neue, d'en arracher les mauvaiíes herbes,
&
de cominutr ceuc pratique ¡ufqu'a ce que la plante
luit
alfe~
forte pour couvrir la terre,
&
étouffer d'elle–
meme les herbes ioutiles qui veulent croltre daos fon
eoceime .
Les panes, c'elt ainfi qu' ils nommcnt les racine' ,
fe fortifient
&
s' éteodent dans
la !erre
il
·proponion
de la bonté du terreio, car ccue plante a coC.tume de
le dégrailfcr
&
de le manger beaucoup. Quaod
la ra–
cinc efl mfire, ce qu'on coonolr aux feuilles , qui, a–
prcs avoir Jau ni, fe faooeot
&
fe fechent, on arrache
la
plante avec fes paHes
&
fon chevclu; s'il en elt re–
fié quelques-unes en terre, ou les cherche avec la hooe,
&
on les en leve.
O o fépare eofuite la tige des pattes; on neuoye les
panes de toUies les ordures qu'elles pcovent avoir; on
les raele legerement, oo les lave , oo les fait fécher fur
des claies, fimplement
a
l'air
&
a
l'abri du foleil.
Ces
racioes font d'une fubflance
ft
délicate, que cene fub–
llance feroit bien·tót confommée,
&
n'offriroit plus qu'
une peau ridée avec
tres-peu de chair,
Ji
on les fai–
foit fécher au foleil ou au four .
Pour préferver des infeéles les racioes de
gingembre
ainfi féchées, oo les eoduit de bol rouge, ¡aune, ou
d'autre couleur;
&
pour les 1ranfporter chez
1'
étran–
gcr, on les enferme daos des bohes couvertes de ter–
re ou de íable. D'aotres, apres avoir en levé
1'
écorce
extérieure des racines, JeUeor ces racines ainti
pelées
daos de
la faumure ou do vinaigre,
&
les y lailfeot
macérer pendnot uoe couple d'heures : au
fonir de-Ja,
ils
les expoíent autant de tems au foleil,
&
6nalement
ils
les couvrent de naues dans leurs magalins pour
1
'u–
fage
&
le débit . Celles qu'on a trop lavécs ou nwo–
yées, perdeot une partie de leur force, de leur chaleur,
&
de leur acrimunie .
On cultive le
gingembre
en Europe par pure curio–
lité;
&
l'on réuffit trb-bien
a
cene
col!
u
re.
Voici com–
rnern.
On tranfplnnte au printcms des racines de ceue plan–
te dans des pots pleius de terre fertile
&
legere ; on
plonge ces pors daos des coaches de tan, qu'il convient
d'nrroíer fréquemment . Au fort de l'o!té, on doit teuir
3Vec des miles les chaffis de verre foülcvés poor don–
ner de l'air
a
la planre ;
&
fi
l'on tempere habilement
J'ncces de l'air, la chaleur,
&
les arrofemens, on verra
les rscines dans une íeule faifoo fe forrifier, gro!fir, s'é–
tendre de toute pans,
&
produire des fleurs ,
l\.lais il faut obCerver daos nos climats tempérés de
ten ir cooflammen t'
&
meme peodant 1001
1' été. les
puts de
gingembre
dnns les couches de tan, fans les en
f<>rtir .. Pendant l'hyver, il faudra que ces pots íoient
tlon-íeulement :\ demeure daos
la íerre chaude, mais
qu'ils y foient plongés daos do tan. Ces pots de ra·
cines ne profpéreroieut point auffi-bien
fur des plan–
ches dans le Jieo le plm chaud de la
íerre, qu' ils le
feront daos la couche du tan au meme degré de cha–
leur. On doit
peut-~tre
en attribuer In caufe
il
la va·
peor du tan qui s'éleve par la fermentntion;
&
qui pnf·
fant par les rrous do fond des pots, humeéle les
r~ci
nrs, les nourrit,
&
les maintieot daos
1'
embonpomr.
Le IBUni!lemcnt
&
la flétri!Ture des feui\les indiqoent
h
mnturito! des. racioes,
&
pour lors on peal les
tire r
des pots ; mais ce\les qu'oo réferve pour multiplier, doi–
vent retler dnns lcurs pors ¡uíqu'ao primerns fuivant, qui
ell le tcms favorable
a
la
tranfplamation,
&
toO¡ours
uo peu nvaot que la tacine Jette des feuillcs . En ef-
GIN
fet, on a remarqué qoe c'efl d'abord apres la poiote
des feuilles , que les racines poúllent des 6bres char·
nues qui les fauveor
&
les confervcot.
(D.'] .)
GtNGEMBRE,
(racine de) Comm .
lt o'efl pas
pnffible de calculer la quantité de
gingembre
do111 les
Jodes fournilfem
1'
Europe chaque année, par ce que
les vaifJeaux marchands qui viennent de nos colooie> en
apporreoc fans ceiTe, foic en nato
re, Coic
co.,fic.
Le
gingembre
qu'on conlit daos lts colonies pour le
débit ordinaire , elt brun ,
&
le firop noir;
mai~
011 dt
parvenu daos les
iles
a
faire une excellenre conliture
de
gingembre
pour les gens aifés
&
les
officier; de
Ma–
rine, qui
e
o coofomment beaucoup íur mer. Vuici la
maniere dorn on
y
réuffit;
&
c'efl une tres·bonne mé–
chode pour óter
l;~creté
mordicante
&
nuitible de too–
res rones de racines,
On cueille celle-ci avam fa maturité, lorfqu'elle ert
jeuoe
&
tendre. On la ratilfe pour enle••er la premiere
pellico le; enfuite on la coupe par tronches qu' un fait
macérer dans plutieurs eaux pendan! une dtxaine de
jours pour Oter leur
~creté;
&
1' on chaoge ces eaux
toutes les douze heures . Aprl:s cene préparation, on
fait bouillir les rocines
a
grande eau pendant une bon–
ne dtmi-heure; qt1<1nd on les a tirées de cene eau ,
&
qu'e!les
0111
éré bien
~gouttées,
011
les met dans un
lirop foible, clarifié, tout chaud;
&
on les Jai(Je daos
ce flrop pendaot vingt-quatre heures . On les fait ég<>U!·
ter une !'<conde fois,
&
ou les reme! daos un nou1•eau
firop plus fort pendant le meme efpacc de tems; en·
fin oo les replonge daos un troifieme firop bien clari–
fié' ou
00
les lai!fe
a
deme.ure '
fi l'on veut le con–
ferver liquides,
&
d'ou on les !'re,
fi
1'
on veuc
les
meure a fec, pour en compofer des marmelades
&
des
p~tes,
Le
gingembre
contit de cene maniere efl d'u–
ne couleur d'ambre,
el
aire , traofparente,
t<'ndre fu os
la dent,
&
fans ftcreté mordicante; le lirop en efl blanc
&
agréable.
Le prix du
gingembre
en oature e(\
a
Amflerdam
depuis huit ]Ufqu'
a
doll'z.e tlorios
la livre ; le priX du
gingembre
confit depuis quaror?-e jufqu'a vingc florins.
L'
Aliemagne
&
le Nord confommem bcaucoup de
l'un
&
de l'autre
gingembre.
Nos Epiciers achetelll vo–
lontiers le
gi1.1gembre
en nature, donr ils compofent u–
oe forre d'épices qu'ils nomment
épice blanche:
mais
les colporte11rs ne vendent guere de poivre ou il n'y
ait uoe parlie de
gingembre
melée;
&
c'elt de-la qtte
vient
le bas prix aoque! ils le donoent. (
D.
:'f. )
G 1N
GEMa R
E, (
111at. med.)
on cooooit fous ce
nom daos les boutiques une racine d'un gout acre, bru–
lant, d'une odeur forte a!fez agréable; on etlime celle
qui elt réccmc, blanche ou pa le
&
odorante; on re–
jeue celle qui efl
ron~ée
des vers, qui efl pleine
de
pouffiere,
&
doot la fuperficie
a
été couverte de bol
ou de craie, pour r<mplir les trous que
les 1•ers oot
faits; car elle y elt fort fujette. Geolfroi,
Mat. m•d.
On nous l'apporte daos deux étacs, féchée,
&
coolite
a
ve
e
le fuere ,
L e
gingembre
íéché entre daos les poudres des plos
nncien~
aotidotes, tels que la thériaque , le mithridate,
le dialcordium, dans les confc:dions cordiales, ltoma–
chiques,
&
méme purgatives,
&
daos tous les anciens
éieéluaires purgatifs: il efl employé daos
ce
derniers
commc un puiflant correélif des purgaufs, felon l'idée
des anciens.
f/oyt~
C
O
R
R
E
C T
1
F.
On fait entrer auffi quelquefois le
gingcmbre
en pou·
dre
d~us
diverfes préparation< mag1rlrales, telles que
les optates
&
les bols
fl •machiques , cordiaux ,
&
f~r
tour daos les remedes deflinés
a
exciter l'appérit vénérreo
&
J'aptitude
a
le
fatistaire; il elt tri:<·renommé pnur
cene derniere qualiré,
&
les etfets qu'on lui auriboe
fur ce poiot font tre;-réels : oo le prefcrit qudqueiois
aull1
i
tirre de carmioatif: c'elt uo pui!lant tonique
&
un véritable échauttam.
floyez
E
eH A uF FA
N
T
&
ToN 1
Q
o
E.
C'elt pourqu01 il faut bien fe garder d'e n
pcrmettrJ! l'ufage
~
ceus qui ont les f"lides t•ndus
&
irritables, ou qui font -Hljcts a des hémorrhagi·s: on
pOUrrO;t Je donner feuJ en fubflaoce depUÍS diX JUfqo'a
vingt graios dans les
reUchem~ns extri:_m~s
?e
1'
erlo–
tnac; mais on le donne tres-rJrement
amh, a
caufe de
fa grande acreté.
On ufc beaucoup plus fréqnemmcnc daos les prefcri–
ptions magiltrales , du
gingembre
conrit; celoi · ci crt
beaucoup plus doux, ma1s il efl encare alJez aél;f pour
révcillcr doucement
k
¡eu de l'eltomac, exciter l'ap·
pétit, faciliter
la digeflion, douner des
forces,
&
ce
que les l'vledecios appcllent pudiqueme111 de la
magna·
nimiti,
fi
on eo mange plufkurs mar_ceaux dan, la
)OUr-