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FOU

L'hnile

&

l'efprit-de-vin fom trcs-commodes, en ce

qu'íls fournífseot en abrégé un

alime~u

qui entretient

long-tems lt feu , quand il le f.1ut doux fons doute :

mais Vogel y trouve cet inconvénient, que l'efprit-de–

vin cll trap cher,

&

que l'huilc donne un charbon qui

n·rombc aHémenr

&

fouvent fur les meches, s'allume

wot-d'un-coup

&

occationne une cxplolion; il dit en–

corc que quelquefois elles font éteintes par le charbon

ou le champignon qu'elles forment; enforte qu'uutre

la dépenle on court do danger , li J'explofion fe fait

quand on en ell pres. Mais Je ne crois pas qu'on doi–

ve

fe laifser aller a ces craintes : en premier lieu , on

oc fcrQit pas au ml'me prix avec le chatbon ce qu'on

ftra avec l'huile; fi cet alimerft co\lte beaucoup , c'ell

qu'1l faut qu'il brille loug-tcms; il a raifon au (uJet de

J'efprit-de-vin, il cll boaucoup plus cher

&

dure moins

que J'huile: en fecond lieu , li les lampes onr fa ir beau–

coup de charbon, c'ell qu'il en a mal arrangé les me–

ches.

&

qu'il a brillé de l'huile u es-épaifse. Quand le

lumignon d'une lampe ell bien fair (

voyn Lentmann

) ,

un

peut le JaifTer brOier quatre heures fans y toucher :

de toutes les huiles qu'on brille la pl us mauvaife, fans

contredit, pour la poi trine, ell celle de oaveHe; cet–

te huile contient un a!kali volatil qui échappe au-moins

en partie

a

la déftagration , ou qui s'éleve de la lampe

échautfée.

Génér:llités {ur le jett de l'air

&

d11 fe u,

&

fitr {on

aliment dam

/<1

fottrneaux.

On chaut!e pour l'ordi–

naire les grands

fourneaux

de décoélions, ou fervaot

;\ la

courge,

au

grand alembic de cuivre de quelques

piés de diametre; en fin ces

[ournea11x

que oous av ons

dit relfembler a notre

fig.

excepté qu'ils font un peu

moins élevés a-proportion; on les chantfe, dis-je, avec

le

bois, pour épargner la dépeníe. lis ont un tuyau de

poele pour la fortic de la fumée: mais s'ils font mal

cor. llruits, c.

a

d. li le cendrier

&

le foyer ne font

dillingués que par leur grille, qui ne JsiíTe entrevoir au–

dchors qu'uoe feule

&

meme porte, comme

011

le voit

daos quantité de laboratoires,

&

par notro

fig .

.84.

tirée

la

PI. lll.

de Lémery, ou il

y

en a deux. !'un

centre l'autre ; la fumée

elt

fujettc

a

fortir par la por–

te du cendrier, fans qu'oo puilfe J'eo tmpechtr, a- m oios

que le tuyau qui dérive la fumée ne foit bien fair

&

bien expoCé,

&

encare y a-t-i! des tem s ou

il

fume.

11

faur done que ces deux portes foient éloigoées !'une

de l'aútre , finan comme daos notre

fig.

au-moins

a· peu-pri:s autant: on peut la citer comme un exemple

de ces forres de

fourneaqx,

au-moins quant au fond;

car les autres n'ont bd o in ni d'échancrure ni de d6-

me .

11

~·ellfl\it

dollc néceífairement que le

fourncau

de

dt!coél'on aura une grille,

&

ils n'en oot pas tous; ce

qni

ell un défaut;

&

cette grille ert nécerTaire pour re–

m édier

a

l'inconv énient en quellion . Par-la la bouche

du

foyer étant exatl:emeot fcrmée avec une brique qui

nura l'épailfcor de la paroi du

fourneau,

&

lutée , s'il

ell néccrTaire, la fumée fera obligée d'ellfiler fon toyau

de

poé le , ou de defcendre daos le cendrier;

&

elle ne

peut pas s'échapper par ailleurs ; car on fuppofe

q.ue

le

j'ottrn<tll<

o'ait pas de ere va(fes,

&

que la cucurb1te de

cu1vre (o it bien lutée tout-autour. Mais la fumée oe

pourra defccndre daos le cendrier, qu'elle ne palfe a–

rrave rs la tlamme ·

&

elle n'a pas le tems de faire ce

tro¡et, qu'elle etl 'toute confumée

&

qu'on n'en voit

rien ; car on n'a jamais vil de fumée fortir du

~en­

drier, pourvíl toutefois que

la

grille foir bie n garn1e de

braife . Ce phenomene qui exille particulieremenr daos

le poéle fans fum ée,

&

qui

e(l

le príncipe de ía con–

llruélion, pourroit f:tre appliqué aux poeles ordinaires ;

nous en parlerons encare daos la fuite. Oo auroir plus

de chaleur avec la méme quantité de beis, íur-toot fi

on y joignoit la difpofition du poele

a

l'italienne, imi–

té de ceux de Keslar

&

des ventoufes de G•uger ,

qoant au tuyau feulemenr •

&

uon quant

a

la circon–

volution de la flamme: on y a, dis·je, plus de chaleur,

paree que la fomée s'y brtlle; ce qui ell autant de per–

du pour l'alimeot du feu;

&

il n'eo faut pas nettoyer

le tuyau

(J

fouvcot.

.

Que la fumée devienne la pature du fe,t toutes les frm

qll'elle ell fo\lmife au mouvement de ce priocipe, c'eíl

ce que nous n'entreprenons point de prouver ici : oo

peu t voir les

articles

Fu

M E'E,

Hu

1 1. E,

&

P

ll.L O·

e

t

S T 1

Q

u

E:

au reOe il ell aiíé de comprendre que

la fuie n'eCl qtt'uoe fumée concrete,

&

l'on ne fait que

trop qu'elle eO capable de bruler. Nous nous bornons

doce a parler des cas ou la chofe arrive • La fumée

du follr du boolaoger n'ell plus· humide, plus blanche,

ue blelfe moios

1

a víle,

&

enfin ne fent mieux. ce!le du

FOU

223

foln mouillé qu'on commence a allumer, que paree que

J'huile qui en fait une grande

p~rtie

ell prefque tome

confumée avanr que de lonir du four otl elle étoit reo–

fermée, otl elle a circulé

&

a été fo rcée de palfer a–

travers une étendue de tlamme atfe1. confidérable; ce

qui fait qu'on n'en ncttoye que rarement les ch<>mioées,

&

qu'oo n'y trouve qu'une petite quantité de noir de

fumóe, qui ne fe voir poiut dans les chemioées des

cui(loes.

La fiamme du grand

[o11rneau

anglois ne reíTemble

point a la tlammc ordinaire; je puis meme avancer qu'

on n'eo a aucune idée fi on ne J'a vOe: cette fingula–

rité n'cll dOe qu'a la fumée, qu i étant expoíée a l'ar–

deur de la ftamme daos un long canal ( car ce

fot~r­

neatl

a fouvent une cheminée de viogt

a

trente piés de

haot , au-delfus de laquelle on voir la tlamme la nuit),

brCie en vapeurs, c'ell-a-dire étant divifée en des mo–

Jécules tres-fines qui fonnent autant de petits poin ts lu–

mineux ·trcs-rouges: pou r en donoer une idée qui en

approche, je la comparerai

il

do carmio en poudre fi–

ne qu'oo agiteroit rapidcmenr daos un vafe de verre

cryllallin, ou aux vapeurs formées de l'acide nitrcux le

plus concentré, qui auroient J'éclat du fe u; car la llam·

me de ce

frmrnea11

ell obfcure, tant elle ell chargée;

ce qui peut venir de la cendre qu'elle entralne. On

:l

encare quelque chofe d'approchant daos quelqucs com–

pofitions de feut d'artifice .

ll

ne doit do1C 'POint ou

prefque point fo rtir de fumée par la chemioée de ce

fourneau:

la chofe ell démontrée par l'arr qu'on

a

de

mettre au fommet de la ftamme d'une chandelle ou

d'une lampe, un perit royau métallique od la Jumiere

monte

&

confume le peu de fumée qu'elle Jailfe échap–

per . N oos avons vil qu'on peut fe difpeníer d'employer

ce tuyau pour la meche de la lampe par l'arrangoment

qu'on Jui donne ; ce qui cll encare appliquable

a

ce

dont il ell ici queílion.

On poorroít m'obJeéler que les

fournea11x

des do–

ches

&

des canons rempli!Tent l'atmoíphere du hangard

qui les couvre d'une matiere fulig ioeufe, tendre,

&

ie–

gere, comme oo peut le voir a l'arfenal de Paris,

&c.

mais c'ell preter de nouvelles forces

:l

ce que j'ai a–

vaocé. Cette matiere fuligioeufe oe blelfe point la vüe ;

elle ell eo petite quantité, malgré celle du bois qu'on

.brille pendant plufieurs heures,

&

fi legere qo'elle fe

foíhient daos l'air fans paroitre tomber , femblable

a

celle de la chandelle qui ne fe repofe que daos les eo·

droits )es plus tranquilles

&

les plus a couvert de J'a–

gitation de l':tir ; avec cette différence pouttant , que

celle-ci efi plus cbarboooeufe, plus noire,

&

plus nui–

lible: d'ailleors ces forres de

fortrneat~x

fom fans che–

minée; ils n'oot pour regitres que trois ou quatre ou–

vertures de fix ou huir pouces en quarré, felon la gran–

deo( du

f ourneau,

horifootalement difpofées centre la

ehOte des corps . Que devieodra done cette matiere

fuli¡;incufe, quaod elle aura ét é encare expofée peodant

la longueur de vingt ou trente piés,

a

J'aélioo d'une

flammc beaucoup plus vive

&

plus rapide , en coufé.–

quence de la longueur qu'elle a

a

parcourir

?

elle doir

~tre

réfoute eo fes élémens,

&

ctre invifible comme le

noir de fumée que

~tahl

a brulé daos un creufet ,

Si on approche deux chandelles !'une de l'autre , la

petite atmofphere lumineufc qui paroilfoit a-peine d'a–

bord , d'étant vue

il

un poucc ou deux de di!lance' de–

vient fenfible, foit en cooféquence de l'augmentation

de mouvement, foit paree que le charbon <

J.Ui

s'en é–

chappe peur etre brO)é.

Une chandelle alUÍmée n'en allume une nutre infé·

rieure mal éteio te

&

qui fume encare, que paree que

la fumée ou les parties gralfes

&

charbonneufcs qo!

s'éleveot

encor~

de celle-ci, fouruitTen r un

alime~t

'!UI

touche la flamme de l:t fupérieure,

&

que celle· CI fu

L'auteur ingénieux du poele fans fumée,

fow s aca–

pnos,

ell

M .

Dalefme, qui le publia en

1686 ,

coro–

m e on peur le voir

p.ag

.

1

t

6. d"

jo11~nal

des Savam de

la mélne année .

M .

J

uOelius , anglois , fut

le

prem1er

qui en rendir la figure publique; il la

don~_:¡

_preíque en

m~me

tems daos les

m<moires de la [ocrete roya/e de

Londrcr

comme nous n'en avoos poin t repréícnté la

fi gure,

~ous

preodrons por mi nos

[ ottrneattx

de quoi

nous faire enrendrc . S oi t donnée la

Jig

37·

n? .

I.

oo

fai t un cyliodre creu l< en tóle, au milieu du;¡uel on . met

une grille comme

a

un

fot<rnca~t-,

la partlC fupéneure

cll auffi ¿u verte ; on peut encare le faire cubique de

cinq lames de tóle, daos le goOt de la

fif!. .

36 .

&

ce–

la

ell

méme plus aifé. Par-detfous la grille on aJoíle

on tuyau elliptique au cendricr: on fait ce ruyau le plus

gros qu'il ell poffible,

&

mcme

011

fait l'axe de J'elli-

pfc