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ELE

ge

&

bien polie, un cone de foufre fondu dans un ver- '

re

a

boire bien fec, f:;'<. conferve de la verlu éleéhi–

que pendan t des années emiere;

&

fans le fecou" d'al1-

cun frotement, foible

a

la

vériré, ' m ais qui n'en pas

moins bien caraélérifée par I'artraélion

&

la répul (lOn

d'un ehe veu .

0 0

peut joindre

a

ces exemples celui d'u-

ne pierrc plate

&

orbiculaire que I'on trOuve dans quel–

ques-unes des rivieres de Cey lan,

&

qui atrire

&

re–

pou{fe fu ccemvement des pailletres, fans qu'il foit ja·

mais befoio de la fro ter pour cx eiter fa vertu.

'

M ais fi le frorement ne parolr pas abfolu ment né–

ce{faire pour produire de

I'lleélr;út! ,

on ne fauroir nicr

qu'il n'y COIHribue infinimen(; car fans parler de plus

grand nombre des corps qui n'onl jamais de venu é–

Jeélriquc qu'a force

de

frotemcnt, il en connant, par

des expériences réitérées , que ceux m eme qui om eet–

te vertu fam ce fecours, produifenl des etfets éleél:ri–

ques d'autant plus con{¡dérables qu'ils font plus vive–

mem frotés .

11

efl également néeeíTaire que les corps que I'on veul

éleélrifer par le frotement, (oient exemrs .de tQute hu–

miditt: eelle qu'i!s contiendroient dans leurs pores,

&

qui paro1t d'ailleurs fe répandre fur eux, parott un ob–

fl acle bien Mcidé

ii

ce qu'ils devienncnr é lcélriqucs. On

a benu froter un corps humide, il n'a jamais qu'une

vertu foible

&

langui{fante; au lieu que 10rfqll'iI ell bien

fec , le moindre frntemellt fuffi t pour e xciter la marie–

re en abondanee,

&

lui faire produire les cfiet! les plus

fenlibles, De m eme la vertu éJeélriq ue o'ell jamais plus

appareme dans un corps que lorfq ue I'air el! bien fec

&

bieu fcrein , fu r-tout s'il fouffle un vent frais du nord

ou du nord-efl: au con rraire lorfq ue le vcnt el! du (ud

Ol:

de I'o üefl,

&

que I'air fe rrouve ehargé de vapeurs

humides , les efii:ts de

I'éleélrú;té

fom

a

peine fenlibles;

en ti)"C q'le les corps qui nc montrcnr qu'une médio –

ere

.I/dlr;c;tl

par un tems fec , paroi{fent n'en poim

avoir du tou e dans un tems humi,je

&

pluvieux,

&

e 'efl fans doute parce que les grandes chaleurs fom preC–

que toBj ours accompagnées d'humidieé , que les expé–

r iences fur

I'éleélric;té

céumITem moin! bien en été qu'

en hyver.

Cependant cme eondirion n'el! pas plus eíTentielle

que le frote mene

a

la produélioo de

1'lIeélriciel;

I'hu–

m idi té cnleve

&

détou rne la mariere éleélrique, mais

elle n'cmpeehe pas qu'elle ne foit excirée; elle oe nous

6te que

I'~pparcnce

de fes efiets fans les au éamir véri–

tablement : car

fi

on refpire fur un morceau d'ambre

échautfé , ou for un tuyau de verre , immédiatemenr

apres.qu

'ils auroienr été fr otés, ils ce{feront tolU-a-coup

de poroi n e éleáloriques, mais leur vertu fe rétablira auffi–

t/lr q ue I'hom idité fe fera évaporée, eurOrte qu'ils pro–

duiront co mme auparavant tous leurs efiets d'attraélion

&

de répul fi ou.

L a fla rnme parolt nuire plus pofirivemeut

a

I'é/e–

élricité;

en approchant feulel1'1ent UMe bougie allumée

d'un tu be de verre froté, ou d'une barre de fer éle–

élrifée par eo rnmunication, o n voit feu fiblemem dim i–

nuer k ur vertu é leélrique , I<, ,s lneme que la bougi e

en efl enCOTe éloignée de

~

2

a

15'

p!!luces. CeHe ver–

tu difparolt

a

v.o e d'reil,

:J

mefure qu'on approche la

bougie de plus pr es;

eufor.te

que

Ii

on porte fubitemenr

la

rlamme fur e'es corps éleélriques, leur vertu ce{fe

30 ffi 'I/lr,

&

ne fe rérablit qu'avee peine par un nOli–

v eau frntemen t. Le eharbon

&

rous les corps embra–

fés produifen t le. meme cfie f, aum-bien que les mé–

taux qu'on a fait rongir jufgu'au blanc: ceux-ei n'on!

cependan t pas la méme propriété , quand ils font feu –

lement bien échauffés

&

qu'ils ne aom:nencent qu'a

r ougir; ce qui prou"eroit que ce n'en pas par I'elfet

de la ehaleur que difparolt la 'Vertu

éleélriq.ue

,

¡na.is

pI ur/lr par I'etf<t

de~

vapeu rs

&

des é manatlons paru–

c ulieres que les corps embrafés Ini{fent échapper , On

s'anenJ b'en par cet effet de la fta mme fur les eorps

a.;zuellement éleélfiques , que les corps enftammés ne

fal1roienr guere ctre arrirés; aum ¡'approche d'un tube

éleélrique

Il'exeite-t-ell~

aucun mOllvemenc dans

I~

ftam–

me d'une bnugie, ni dans un morceau de papler en–

-!lammo'

&

fufpqndu par un til,

On

ignore que\ en le plus é lcélrique de touS les

corps,

clufe de la diffi cult¿ qu'iI y a de les eom–

parer ex,él<ment volume

a

volume ; eepelldant on a

ree,)nnu en /(énéral que le diamallt

&

!es pierres pré –

ciellfes , le cr}flal de roche,

f:;'c,

devienncm plus for–

tement 'é leélriques que les corps rétineux: mais il n'y

en a pas don r les Phyo eicns fe foieO! plus ferv}s que

du verre,

13m

parce qu'¡¡ el! n3lurellemem rres-éle–

arique, qu paree que I'on a la facili té de lui don-

Tome V.

ELE ·

395

ner

toute forte de formes eommodes , comme eelle

d 'un tube, d'un globe ou d'un cylind re. L e tube a or–

dillairement trois piés de longueur, un pouce

&

demi

de dia morre,

&

une ligne

&

demie d'épai{fcu r : ces

dimellfions ne font que eornrnod es,

&

ne lo nt point

eGenrielles pour produire de

1'¡leélr;út' ;

iI en plus a–

vantageux qu'iI foit te rmé hermétiquemenr par une de

fes cxrrémités,

&

que I'on puiITe boueher I'aurre avee

un bouchon de liége, pour empecher la poumer.

&

I'humidité de s'y inrroduire, On le frnte fuivun t. fa lon–

g ueur apres I'avoir un peu féehé au feu;

&

de

tomes

les marieres qu'on peur e mployer pour le frorer, il

ñ'y

en

a

pas qui réuffiíTe m ieux que

b

main fe che , o u

garnio dlun mareeau de papier pour en abloFber I'hu–

m idité. Les effets de cet ihflrumenr fom

!I

e--frnli–

bies,

iI

efl fouvellt le plus commode ,

&

c'efl par f" n

m oyen que les Phylieiell. ont fait leurs principales dé–

cou vertes fur

l'l leél r;c;tl.

Pour éviter la farigue du frorement,

&

aum pour

rendre Ie.s phénomenes é)eél riques beaueol1 p plus forts

&

plus apparens , 0 n a fu bflirué aU tu be un globe de

verre creux, d'environ un pié de dia metre

&

au m d'une

ligne

&

demie d'épai{feur : par le moyen de deux ca–

lores de bois tournées

&

malliquées extérieuremcnt aUA:

en droirs de fes p0les , on peut le retenir entre deux

pointes' comme les ou vrages de tour,

&

le

faire tour–

ner rapide menr fur fon axc par le mouvement d'une

grande roue fem blable

a

celle dOIl! fe ferveot les eou–

teliers.

(Voya.

la figu"

78.

expl;quée

dal1I

nOI

Pltm–

cbe! de P byfi'fue. )

En appliquanr les mains fous

¡'é –

quateor de ce globe , raudis qu'¡¡ tourne avee rapidi–

té , o n eseire fur cetre partie de fa furface un mou'

vement beaueoup' plus vif qu'on ne peut faire uvec le

tuhe , la m ar iere éleélrique efl exeirée en bien plus

grande abondancc ,

& iI

en réfult c de plus grand ef–

fet~.

Quoiqu 'il foit plus avuntagel1x de froter ce §Io–

be avec les mains nues

&

bien feches , quel ques

1

hy–

ficieos

00!

imaginé pour une plus grande fimpiieiré

&

uniformité, de le froter avee un coumnet un peu con–

cave

&

ferré convenablement contre I'éq uateur du glo–

be ; ils

001

employé avee fueees différentes matieres

pour recouvrir ce couffinet,

&

quelqiles-uns om pré–

féré une {euille de papier doré, 40nt la dorure efl ap–

pliquée contre le globe. L'u fage du coumnet a fait

imaginer de fubflituer au globe Ufl vai treau de verre

cylindrique, qu'on peur faire tourner

&

froter de la

me

me maniere.

Voyez la figure 79.

L e verre froré fous I' une ou I'autre de ces formes ,

acquiert eo peu de tems une vertu élcélrique rr(:,-col1-

odérable, elle fe fait appercevoir par le mouvement

des eorp' legers qu'il arrire vivement

a

la di (!aoce de

d,eux

:l

trois piés; on fcm alors , en approchan t le vifa–

ge ou

ra

main , I'impremon de la matiere é leél.rique

qu i Ce ré pand de de{fus le verre ,

&

qui fait I'effet

d'uo voile déilé qu'on paGe roit rres-Ieg cremenr fur la

peau de ces paoties. Ces émanadons eon tin uem

a

fe

répandre tant que I'on frote le verre ;

&

lorfqu'oo

ce{fe de froter, elles continuell! encore quelque tems

en diminuant graduellement jufqu'. ce qu'ennn elles

s'évanoüiíTent ,

L'application des autres corps éleélriques bien fecs ,

fur la fuperticie du tube ou du globe fwt és , oe dim i–

nue pas fen(iblemen t leur verru : on

~

beau les tou–

cher en différens endroirs avee un aurre tube de verre,

un moreeau d'umbre, de foufre ou de ci,e d'Efpagne,

on n'appereev ra aucun changement ni dans I'étendue

de leurs é manadons ni dans leur vivacité

a

arrirer o u

a

repoulIer les corps legers, non plus que duns

la

durée de leur vertu " A u contraire le voifinage des

corps non éleélriques , ou leur application immédiate

fur le tube, diminue tri:s-proUlptement

I'é/.élriciti

qu'

00 a produite par le frotemeot , en forre qu'on éteint

prefql1'en 'un momellt toure fa verm, en I'empoignant

dan·s I'eodroit on il a été frot é, ou bien en le préfcn–

t. m par eetre en drnit

¡¡

du métal ou

a

quelqu'autre

-corps 3Um peu éleélrique.

Cetre propriété qu'om les métaux d'éteindre prefque

en un

infl.nt

la ,ve¡tu d'un corps éleél:rique froté, n'a

lieu qu'uurant qu'ils établi lrent une e01tlmunieation en–

tre le corps éleél rique

&

la terre, au moyen de la–

quelle les ém.natioos qu'i l répand

Ce

dirigem

&

fe tranf–

merren t promptcment

a

norre g lobe; ear

ti

I'on ap–

plique

¡,

I'exrrémité d'uo tube un corps non éleélri–

que queleooq ue, comme un morceau de métal ;

&

qu'

on frote le tl1be

a

I'ordinaire, en prenant garde que ce

corps qu'on aura arruché au tube ne touche point •

aucun autre , noo feulemem

ce

métal ne diminuera pas

Ddd

2.

la