•
CON
{icns qui I'amibuent au repos des parties du fluide qui
étoicm auparavam en rnáuvemem, e%pliquent la
eon–
gelatlun
par la matiere rubtile qui s'éehappe de dedans
]e,
pare, óe I'cau; ils foutieonem que c'ell ,'aélivité
de ceue matiere é,hérée ou fubtile qui menoit
aup.ra–vallt en mouvemem les panieuJes des /luides,
IX
que
des que ecue matiere s' tchappe
il
n'y a plus de flui–
dlté .
Quclques autres philofopbes de la meme feae attri–
buem le changemcm de l' eau en glaee,
a
une dimi–
nutioo de la force
&
de I'efficaeité ordinaire de la ma–
tiere fubtile, caufée par le ehangemem de la températu–
re de ¡'aie; car cene tnaticrc fobtile
ainli
altérét!
t
n'aura
plus aiTez d'éucrgie pour meure eo mouvement les par–
tics du fluide eomme de eoútume.
Les Ga(Jeodilles,
&
les autres philofophes eorpuCeu–
laires, auribuent avee a(Jez peu de clarté la
,o>lgclation
de I'cau
a
I'imroduaioo d'uoe multitude de panieules
frigorif;,¡ucs,
qui s'introduiCant en foule dans le
fluid~,
~
s'y dillribuant de tOU\ eÓtés, s'infinucm dans les plus
¡letits imenliees qui Ce trouvem em,e los partieules de
J'eau, empeehem Icur mouvemem aeeoütumé,
&
les
tixem en un co'ps dur
&
Colide qu' on appeJle
glace.
C'ell de l'introduaioo de ces partieules que vient l'aug–
memation du volume de I'eau,
&
roo plus graod frúid,
&c.
lis fuppoCeOl cetle introduaioo des partieules frigo–
rifiques dlemiclle
a
la
cong<lation,
comme ce qUl
h
c..
aaériCe
&
la diningue
ae
la coagulation; la deroie–
re en produite iodr!féremmem par un mélange ehaud
ou froid, tandis que la premiere ne doit fOil origioe qu'a
un mélange froid ,
f/oyez
C o
A G U L A T
ION.
II
en fon diffieile de dé,ermioer de quel genre fom
les panicules frigorifiques,
&
de quelle maniere elles
produitem leur efiet; c'en autli eette diffieuJté qui a fait
produire plutieurs Cynemes,
Quelques-uns
001
dit que c'étoit l'air eomrnuo qui
daos la
conge/atio"
s'imroduiCoit dans I'eau,
IX
qui s'em–
barraiToit avee les partieulcs de ce fluide, empeehoit
leur mouvemem
&
tormoit eone qualltité de bulles qu'
on
apper~oit
don's la glace; que de eeue
t"~oo
il aug–
mentoie le volume de I'eau,
&
par ce ma yeo la ren–
doit Cpéci/iquement plus légerc . Mais M. Buyle
a
com–
banu eeue opinion, en
prét~ndallt
que I'eau gele dans
les vaiIJeaulÍ fermés herméllquemem,
&
daos leCquels
J'air lIe peut aucunement s'imroduire; cepeudant
i1
y a
amaO! de bulles que dans celle qui s'en eoogelée en
plein sir; il ajotlte que l'huile Ce condenCe en le gelam;
d'ou il eonclud que I'air ne peut poiot etre la caufe de
fa
congelation,
D'autrcs,
&
c'en
le
plus graod oombre, veulent que
la maticre de la
congelation
Coit un Cel, Coutenaot qu'
uo froid exeetlif peUt bien rendre les parties de ¡'t:3U
immobiles mais qu'iI oc Ce formero jama:s de glaee
f.111S fel. Les partieules f.lilles, difent-i1s, difloutos .
&
combinées dans une juae proportioo, rom la eaufe prrn- .
cipale de la
congeJation,
car la
cungelation
a beaucuup
de cappor, avee la er)'a.llifation .
J/oyez
e
R
y S
TAL–
LISATION ,
11 fuppoCent que ce fel en du genre du
ni~re,
&
,que
J'air ehargé, eomme tOut le mOllde eo convreOl, d une
grande quantilé de oitre, fournit ce fel.
.
11
ea
tres-facHe d'expllquer eommeot les partlcules •
du nitre peuvcm falre perdre • l'eau fa fluidité . .On
fuppofe que les p:ltlicules de ce fel Com des a'gl1llles
roides
&
pointu;;s; qu'elles emrent fucilemeLlt. d3'0s les
parties ou globules de I'eau; ces partleule. amll hén[.·
f':es de poiotes veUam
¡¡
Ce
m~ler,
elles s'embarraiTent
les unes dans les autres, leur
mou ~emeot
dimioue peu–
a-peu,
&
iI
fe détruit en60 cotalemeot.
Cet e!fet n'en produi! que dans le plus fort de l'hy–
ver: en l'oíd la raifon; e'di: que
dalls
ce tems, les
poiOles du nitre qui agiiTent pour diminuer le mouve–
ment
0111
plus de force que In puiiTanee ou que. le
prir~cipe qui met les fluides en mouvement, ou qur les d l–
fpofe
a
Ce mouvoir .
I/oyez
F
L U I D E .
L'eIpérienee
fi
coonue de 13 glace artifieielle confir–
me ce[te opioioo.
00
preod du falpetre commun, on
Je mele avee de la oeige ou de la glaee pilée, on fait
fondre ce melange Cur le feu, en plongeant une bou–
teille pleine d'eau daos ce melaoge; tandis.
q~'i!
Ce
fond I'eau comeoue daos la bouteille
&
comrgue a ce
mela:,ge fe congelera , quand méme on feroit I'expé–
rieoce dans un air chaud .
00
conclut de eetlc . "pé–
,iénee, que les pointes du fel, par la per.1meur du me–
bnge
&
de l'atmofphere, fom iotroduites dans I'eau au–
Iraver des pores du verre.
IJ
parolt é yidcnt que eet
CON
717
e!fet en uniquement dll au fel, puifque nous tommes
aflarés que les partienles d'eau ne peuvem point p. iTor
par les pores du verre . Dans les
(ongelatium
artificiel–
les,
a
qutlqu'endroit qu'on appliquc le mélange, Coi!
au fond, aUI eÓlés ou vers la lurfaee de l'eau conte–
oue dans le verre, il s'y formera une petire lame de
glace. Ce phénomene fu;r" de ce qu'il y a tOúJours
dans tout le melange une CUffir.1ntC quaotité de panieu–
les Calines, capable d'ernpéeher l',aion de la matiere
ignée, au !ieu que dans les
congclario",
nalurelles l'eau
doit Ce eoogeler
a
fa furface ,- paree que les particules
fal ines y font en plus grande quamité.
L 'auceur de
la nOlwelle conjdl"" po", expliruer la
natltre de la glace,
fait plufieurs objeaioos eOlllre ce
CyO cme. 11 ne parolt puint, dit-il, que le nilre entre
dans la eompofition de la glace; ear
fi
cela étoit, 00
rendroit difficilemcnt raiCoo des principaux phénomcnes .
Comrnent, par excmple, les partieules du nitre
en
s'in–
troduifant dans les pores de l'eau,
&
en /ixam toutes
Ces
parties, pourroient-elles augmeoter le volume de ce
flu ide
&
le rendre fpecifiquemem plus leger qu'il o'é–
lOit auparav.m? elles devroient au contraire n.turelJe–
ment .ugmenter Con poids. Cette diffieulté , joime
a
quelques autres, .fait femir la néeeOi ré d'uue nouvelle
théorie. L'auteur done propoCe la fu ivan!e, qui
paroi~
fatisfaire
a
l'explication des phénoinenes d'une
fa~oo
qUl
paroi! d'.bord beaueoup plus facile
&
beaueou~
pluS
!imple: elle
di
indépendante de eetie introduébon
&
expulfioo de matieres étrangeres .
L'eau ne fe congele que pendant l'hY"er, paree qu'
alors fes parties plus intimement unies enCemble s'embar–
raiTent réeiproquemem !'uoe
&
I'autre,
&
perdent le
mouvement qu'elles avoiem aupnravant. L 'air, ou pour
mieux dire l'alrération de Con élaOiciré
&
de fa force,
fOn! la cauCe de fon union plus ¿troite au! partieules .de
l'eal1.
L'expérience
delnOntre
qu'il
y
a une quanuté
ptodigieuCe d'air grotlier répandu entre les
gl,,~u les
de
l'eau:
00
convie nt
que Ch3ql1C particulc
d',:l1r
a une
vertu élallique . L'auteur foutient que les pcms retTorts
de Pair gratlier qui ea melé avec ¡'eau, Com beaueoup
plus fom
&
beaueoup plus tendus dans l'hyver que daos
tout !lutre tems , Quaod d ' un
cÓté ces
reffores viennent
a
fe débandcr,
t3ndis
que de l'autre l'aír
continue
a
pe–
fer fur la furfaee de l'eau, les parties de reau prciTées
&
rapproehées
1<5
unes des autres par cene double for–
ce. perdrom leur fluidi,é
&
formcront un corps Colide,
qui renera tel jufqu" ce que les pctÍls reiTom de l'air,
relachés par une .ugmentation de ehaleur, permenen!
al1X parties du Huide de reprendre leurs prem iers dimcn–
lioos,
&
lainem aflez d'eCpaee emre les globules du flui–
de pour qu'ils puj()ent fe mouvoir entr'eni , Mais ce
fyaeme a fon foib le,
&
le principe fur lequel il en
f~o
dé peut etre dJ!momr¿ faux. Le froid n'augmeme PO",!
le rellon oi l'élaflicité de l'air, au comrairc
iI
les di–
minue. L'air fe raré/ie par la ehaleur,
&
Ce eondenfe
par le froid;
&
il
di
démomré en A erométrie, que la
force élaai,\ue de I'air raréfié, eO
¡¡
la force de ce me–
me air, qur en dans uo éta! de eondenfation, comme
foo volume , quand il
ca
raréfié, en
á
fon vol ume
quand
iI
en condenC".
I/o)'cz
E'
L A
S
TIC 1 T E'
&
AIR .
Je ne Cais pas
fi
c'en trop la peine de faire mention
de l'hypotheCe de quelques auteurs, dans laquelle ils
e~pliqucnt d'ou viem l'aul(mcntation du yolume
&
I~
dl–
milllllion de la gravieé fpécifique de I'eau eonve",e en
glace, lis fomiennent que les particules de l'eau dans
leur éta! nnturel, approehem de la figure cubiql1e,
&
qu'ainfi il n'y a qne tres-pen d'interaiccs entre les par–
ties des fluides ; mais que ces pceits eubes
~om.
ehaogés
par la
congelntion
en autaor de Cpheres, qUl. la,{[em
e~tr'dles beaueoup d'eCpnee vuide. Les portleules cubi–
ques Com certainemeOl beaueoup moins
~roprcs
i\
eoo –
Oituer un fluide , que les partiel11es Cphérlql1ts.; de .'n2-
me que les partieules Cphériques foOl b,eo moms
drCp~fées
¡¡
former un corps Colide que l1e le COItt les cub,–
ques; c'en ce que la oature de la lIuidilé
&
de la
Co–
Iidieé nous fuggerc afTez faeilerncm .
Au fond pour nouS faire une théorie de la
(ongela–
e;on,
nous devolls
rceourir,
foit
au=<
particulcs frigorifi –
ques des PhiloCopbes corpufeulaires, conlidérées rpus le
jour
&
avec toUS les avamages que leur a donné la
philoCophie de
ewton, Coit .
ii
la matiere Cubtile des
Cartéliens avec toUS les eorreaifs de M . Gauteron.
dans les
~émoircs
de l' Aeadémie rO)'3le des Scienees ,
année
1709,
. .
Nous joindrons ici · I'uo
&
l'autre
f~ fleme ,
pour la,f–
fer au lcaem 13 liberté du ehoix . Je commenee par
le