213
CRA
qu'eJlcs font bien en6ammées, il en prend une Ireiúe.
me qu'il place" la bouehe du four,
&
qui la remplie
exaélcment . L e feu pou(]e par I'.étioo de l'air extérieur
qui entre par les pones de l'ébrailoir,
&
fe porte dans
la tourelle par la lunene pratiquée au centre de fon a–
Ire, f.ili e la bourée plaeée fut la bouche du four, cou–
pe fon lien ,
&
l'enftamme: alors le chauffeur la pou(fe
dans I'atre avec fon fourgon, l'éparpil le,
&
en rt mel
une autre fans
il1terruption
de mouvement,
a
I'embou~
chure du four qu'clle ferme , comme la précédcnte.
L e feu at«int pardllement eelle-ei ,
&
la délie;
&
le
ch.uffeu r avec fon fourgon, la pou(fe pareillement dans
la tourelle,
&
I'ép",pill" fu r fon atre: il cominue cene
manceuvre , a\'ce un de fes
c:lInaradCi
qui le relaye ,
pCl1daot dOU2C
heures
ou environ,
jurqu'a
ce
qu'ils
a–
yene con fumé dom.e:i quim.e cents bones de bruyeres.
On conooit que la
ch(",x
el! faite , quand
iI
s'éleve au·
de(fus du debouehemelll de
b
piare·forme, un cone de feu
de dix
3
douze piés de haut, vif ,
&
fans prefque au–
cun melange de tumée ;
&
qu'en examioaot les pierres ,
00
leur remarque une blancheur éclatante.
A lors on I.ille refroidir le four: pour cel effet, on
m onte fur la plaee-forme, un éeend des gaules fut le
débouehement,
&
on répalld fur ces gauks quelques
hourrées. L orfque le four
e(~
froid , on tire la
chaftx
du four; on la mee d:ms
JC1i tonnC3UX f0lIS
une voOte
comigue au four, de peur d'ineendie ,
&
on la eranf·
pone par charrois aux lieux de f. deflinadon .
ObfervationJ.
rO.
Q ue qualld il fail un peu de venl,
que !'air ell up peu
h~
mide , la
chaNx
fe fail m ieux
que dans les grands Vents
&
par les pluies ; apparem–
lnem
la chaleur
fe cooft!rve rnieox
alors, la
flamme
le
répand par· tollt pl us unifi rm¿mellt, ne s't!leve poi nt au
débouchemem .avcc
t
:J.ntd::: violence, ou peut-t tre m¿–
m e par quelqu autre caufe plus focrette .
2
o.
Que le bourées: trop
\Ienes,
Iluifcnt
&
a
la enie–
fon
& :\
la qualilé de la
chalt"".
3
Q
•
QlIe le chan:teur doit avoir la plus grande ateen–
lion "
~lalleer
de la bouehc du four au milieu de I'atre
fa bourée enftammé. ,
&
de I'¿porpiller avec un grand
fourgon, qu'on lui voie a la main
fig.
f .
de dix piés
de eige de fer, ajufl ée :\ une t;lanche de bois de dix –
huil pouees de longueur . Si plur.eurs bourées s'arre–
toien{ d'un
m~me
cÓté, il pourroit arriver que toote u–
ne pa rtie de la fourn(!e fe brul eroit
1
qu'une autre partie
ne feroit qu'a demi·cuite,
&
qu'¡¡ en réCulteroit un grand
domma~e
pour le mairre.
4
Q
•
Que le feu qu'on entretiene dans le four efl treS–
vio lene ; que le foin qu'on a de boueher la bouehe du
four avec une bourée, le concentre
&
le poree en-haue;
qu'il hlallchit le fer du fOllrgon en quarre
ii
cinq
Ce–
condes;
&
qu'il écarteroit
ft
vee fracas les murs du four–
neau, s'ils éroiellt trap l"!lers ,
,0.
Qu'il fau e que ce fel! foil pou(fé faos intermif–
/ioo , r.'11S quoi la fonrnée enriere Ceroit perdue, du
m oíns
:lU
témoignagc de Palini , qui raconte que paC–
fam dans les Ardennes
iI
trouva fur fon chemin un
four
3.
, h01tX )
done ¡'ouvrier s'étoit cndormi au milicu
de la calcination;
&
que, comme il travalloil
a
fon
reveil 3 le rallumer, Palim lui dil qu'iI bruleroil toute
la foree
d'Ardeutlcs,
3V:\llt
que de remcrtre en
,ha/IX
!a
pierre
i\
demi·ealeinée.
6°.
Que la
ch,tllx
fera bien cuite, r. la pierre efl de–
venue d 'un eiers plus légere apres la calcin.tion qu'au–
paravant, r. die efl fallare quand on la frappe,
&
r.
elle bouil lonne im01 écjiatemenr apres avoir été arrofée;
&
qu'on ¡'aura
d'3tH311t
mdlleurc, que les
pierres
qu'
on aura
catcin¿es
feroL)[ dures: les
ancit:n~
calcinoicnt
les fragmells de marbre,
&
prenoiel1l, quand
iI
éeoit
queiliol1 de la
m~ ler
au eimcnt
&
de l' é teindre, tou–
les les .précautions iopginahles.
Voye:¿
C t
M E N T •
7°.
Que la maniere de faire la
cbar!x,
que nous ve-
110m de déetire, n'eH pas la feule en uC:lge. Au lieu
de fourneaux, il
Y
a des endroits 011 l'on Ce concente
de pratiquer dcs tcaus en
(crre,
oU:
1'011
arrangc les
pi
erres a calciner, les unes
3
cllté des autres ; on y pra–
tique une bouche
&
une chemillé"; on recouvre les
trOllS
&
les pierres avee de
h
eerre glaifc ; on allume
au centre un feu qu'on eñír'eliem fept
a
huie iours,
&
10rCqu'il ne fore plus ni fumée oi vapeurs, on prélitme
que la 'pierre elt euiee.
8°.
Qu'jl
f.utcreufer un puies aux environs du fotlr
~ ~haux,
,o
pour le befoio des ouvtiers:
2 °
pour la
p' "te
ma~onnerie
qu'oo fail
a
l'entrée de la tourelle :
3° en cas d'inccndic; ear H peu t 3rrivec qu
J
un grnnd
y cnt rab,ltIe le cone de feu ('ur les bourées,
&
les eo–
fla mme.
CRA
9°. Q ue pour tranfporeer
la
chaftx
d~ns
des ,:oitu–
res il taur avoir graod foio de les bleo couvnr de
ban'nes tendues fur des cereeaux; que les chaufourniers
allument du feu avec
la
chaftx
alfez commodémem:
ils en prenoene une pierre grotfe comme le poing , la
trempenr dans Peau,
&
quand elle eommence
á
fumer,
ils la couvrent légeremenc de poumere de bruyere,
&
foumene fur la fumée jufqu'a ce que le feu paroi(fo ;
&
qu'on ne fail guere de
chaftx
pendant I'hyver.
Quam a l'emploi de la
challx
dans la
ma~onllerie,
voiei la m éthode que Philibert de L orme prelerie .
A–
ma(fez daos une fotfe la quaneilé de
,ha1fx '
que vous
eroye1. devoir employer; couvrez ·la égalemenr par·tout
d'uu pié ou deux de bon fable; jene. de l'eau Cur ce
fable, autant qu'iI en faul pour qu'
iI
foie fuffir.1mmeot
abreuvé ,
&
que la
chaux
qui
cf!
detrous puiO" fu(er
Cans
(e
bruler;
r.
le fahle fe feod,
&
doone pa(fage
iI
la fumée , reCOuvrez auffi-tlll les creva(]es; cela lail ,
lai(]c'¿ repa Cer deux ou tro;s ans; au boul de ce tems
vous aurez une maeiere blanche, douce, gralre,
&
d'un
ufage admirable tant pour la
ma~ollneric
que pour le
Itue.
Les particuliers ne pouvanc prendre lanr de précau–
tions, iI feroie
i\
fouhaiter que ceux qui veulem batir
trouva(fent de la
chaftx
eoute prépor"é,
¡;.
vidlle,
&
que quelqu'un fe chargdt de CC' commerce . Ql13nd o n
veut avoir du mortier ineontincnt , on pratiquc un pctit
balfin en terre; on cn creufe au-delfous dJns le voili–
Ilage
Ull
plus grand; on met dans le pOli, la
ebaltx
qu'
on veu¡ employer; o n l'arrofe d'eau fans craime de la
no)'!;!r; s'il
y
avoit
a
craindre, ce feroit de la brúler,
eo oe. l'humeébm pas a(fez; on la fail boire a force
de bras avec le rabot; qualld elie efl liquide
&
bien dé–
layée, on la fait eoulcr dans le grand bamo par une
rigole ; on la eire de-l:\ pour la mekr au r.1ble,
&
la mee-
tre en 'rorder . On mce1 ou
f
de fab le fur uo eiers ou
r
de
challx
mefurée vive .
Voye..
M
o R
T
tER . Vi–
truve preferil l'éprcuve Cuivante, pour s' atrurer
ti
la
, hallx
elt bien éeeinee . Si on
y
rencontre des grumeaux
ou panies folides , elle o'elt pas encare boone, elle n'ell
pas bien é teince
l
li elle en fon netre, elle n'efl pas af–
fez abreuvée. Nous venons d'cxpofcr ce qu'il
y
a de
111échalliquc
a
fav oir fur la euinan de la
chaux
coo1-
mUlle,
c'en tnaintenaot au ChimiHe
a
examiner
le!)
ca–
raéteres , les proprié,és général< s
&
partieulieres de cel–
te fubflanee; c'efl ce que
M.
Vellel
"Jo
exécUler dans
la fuite de cee article.
Q¿(alitls extéri<1trtI de la ehallx.
Les qualieés eué–
rieures
&
fenlibles de la
chawc v.ive,
par
lef~uellcs
on
peUl défin;r cetre j:lÍbflance
:i
la fa,on des nacuraliltes,
10m celles-ci : la
challx
vive eH friable, blnnchc, ou
grisa tre, légere, feche, d'un gOUt acre
&
cauflique,
&
d'une odeur qu'on pourroit appeller
de
fw,
empyreu–
m atique , ou phlogillique .
PropriltlJ phy}"!'''! de la cballx :
L es propriétés
phyriques générales de la
chatlx
fom,
l °
toutes les
propriét¿s communes des alkalis fi,es , íoit falins, foit
terreux;
2°
quelques unes des qualités particul ieres aux
alkalis terreu, ;
3°
quelques·unes de celles qui ne fe
rcncon!rent que daos le albli, ti xes-íalills;
4°
enfin
quelql1es propriétés fpéciaits
&
earaétérifl iques.
L es proprié tés communes aux alkalis fixes que poC–
fede la
cha1lx,
fOn!; la fix ilé,
voyn
F
IX' T E"
la
folubililé par les acides ,
voye..
l\Il
E N S
r
R
u
E;
la' fa–
cullé de changer en verd la couleur bleue des violel–
tes,
&
celle de précipiecr les fubflaoces
m~talliques
u–
nies au x acides.
00
déeouvriroie peut "ere que cene
derni« e propriété. feroit al1 moins réeiproque entre cer–
eaBles terres eal ca"es,
&
quelques fubllances métalli–
ques, eomme elle l'ell eOlre la eerre de l' alun
&
le
fer , r. on examiooie dans cetre vne tous les feis:l ba–
fe :alcaire,
&
touS les fels méealliques; mais ces ex–
pérlClleeS nous manquene encare.
Voye:r.
R
A
PPOR
T .
L es propri¿e¿s des alkalis terreux qui fe reneontrent
dans la
challx ,
falle: I'infulibilité ou ce degr¿ de dif–
ticile fur.bilieé , par le fecour< des fondans, que les
Chimifles prennenr pour I'infulibilité abíolue,
voy.
F
u–
s I n L E
&
V
I T
R ,
F , A D L
l!:
l' opacieé
&
la eouleur
laiteuf. qu'elle .porte dans les verres, loríqu'on l'a
me–
lée dans les fntes en une cenaille quantité,
voy.
V
E R–
RE:
la difficile folubilité par I'eau; (les alkafis lerreux
ne font pas parfaitcmenr infoluhles d,ns ce menflrue.
V oy.
E
A U
&
TER
RE)
la predpieabilité par les al–
kalis r.,lins, tam tixes que volatils: l' utilIté daos la
fonte des mines de fer, dans les cemenraeioDs de ce
m é-