Iro
eRA
daos l'églife dtOrient . Ces noms furtnt n(ité; plus tard
en Oecident.
L e
P.
Thoma(fin, en fon
tra;:1 de
1"
d;fcipl. ue/é–
f za[li'1l1e ,
fo(l tiene que jufqu'au tems de
S.
Auguflin il
n' y avoit poiín
eoeore.euen O ecident de eommunau–
té de cleres vivane en eommun ; & que eelles 'lui fu ·
rem alors inflituées , ne fub tinerem pas loog-tems; que
Ge ne fut que du tems de Charlemagne que l'on eom–
men,a a les rétablir . Cependant Chaponel,
hi[l. des
chanoil1eJ ,
prouve qu'
i1
y
avoit"
toujours
cu des comQ1u–
nautés de eleres qui ne poífedoiene rieo en propre .
Quoiqu'
i1
en foit ,
S.
Ailgunin qui fu t éla
é\'~que
d'Hippone en
.391,
ell eonfidéré eomme le premier qui
ail rétabli la vie eommuue des cleres en Oecidene; mais
il ne les qualitie pas de
chanoims.
Et dcpuis
S.
Au–
guftin jufqu'au feeood eoncíl e de Vaifon, tenu en
5"29,
on ne trouve point d'exemple que les cleres vivane en
eommuu ayent été appellés
,hanoineJ ,
eomme ils le font
par ce eonci le, & enfuite par eelui d'Orléans.
Clovis ayallt fondé
a
Paris l'EgliCe de
S.
Pierre
&
S.
Paul
y
¿tablit des cleres qui vivoieot en eommunfub
canonica religione .
Grégoire de T ours,
liv. X.
de foo
bifl.
&
ch.
jx.
de
la vie deJ peres,
dit que ce fut un nommé Baudin é–
v éque de eeue ville qui innitua le premier la vie eom–
mune d«:s
chanoineJ , hic
inftitlút
mcnfaY/l cano;zico–
Ylfm:
e'étoit du tems de C lotaire
1.
qui regnoit au eom–
meneement du vj . Iteele .
On trOUVe eependant plufieurs exemples alltérieurs de
cleres qui vivoient en eommun: ainli Bnudin ne tit que
rétablir la vie eommune, done l'ufage étoit
Mj'
plus
aneien, mais n'avoit pas toujours
~té
obfervé dans tou–
tes les églifes; ce qui n'empeehoit pas que dcpuis I'in–
n itution des eathédrales , I'éveque n'eut un clergé at–
taché • fon églife, eompofé de pretres & de diaeres
qui formoient le eonfeil de I'éveque ,
&
que I'on appel–
loit fOil
preJbytere.
L e eOlleile d'Ephefe éerivit en
431
au clergé de Con–
llantinople
&
d'
Alexandrie ,
aa eI,,.,,m populum'1ue Con–
fl antinopol;tanJlm ,
&e. pour leur apprendre la dépo–
fi rion de Neflorius.
T om. !ll. deJ conc. pago
f7I
&
574·
L e pape Syriee eondamna Jovinien & fes errems dans
une aífemblée de fes pretres & diacres, qu' il appelle
fon
preJbytere.
L orfque le pape Félix dépofa Pierre Cnaphée faux é–
veque d'Antioehe, il
pronon~a
la fentenee tant en fon
nom que de eeu, qui gouvernoient avee lui le (iége apo–
llolique , e'en-a-dire fes pr';tres & fes dincres.
L es eonciles de ces premie,s fiecles font tOUS fou–
ferits par le presbytere de I'éveque. C'en ce que I'on
peut voir dans les eoncíles d'
A
frique ,
tome ll. des con–
ciles, pago
J
202•.
Thoma(fin,
difcipl. de I'Eglife parto
l . liv. l . ch. xlij.
L e quatrieme eoocíle de Carthage en
398 ,
défendit
aux éveques de déeider aueuoe affaire fans la participa–
tioo de leur el ergé :
Vt epifc0p"J "u/litlJ ,aufam audiot
abf'fue prtefentiá cltricorum fuorll m;
a1i0'luin
irrita e–
rit fentenúa epifcopi, nifi e/cricomm prd!fenti,j confir–
metur.
S.
Cy prien communiquoit égalemem
¡,
fon elcrgé les
affaire.s les plus importantes , & eelles qui étoietlt les pl us
légeres .
S.
Grégoire le grand , pape, qui (iégeoit vers
In
tin
du vj . liede & au eommeneement du vij. ordonna le
partage des biens de I'églife en quatre parts, done uue
étoit deninée pour la fublinanee du dergé de I'éveque:
ce qui fait juger que la vie eommune n'étoit pas alors
obfervée parmi les
,hanoines.
Paul diaere, prétend que
S.
Chrodegand éveque de
Metz , qui vivoit vcrs le milieu du viJ. fiecle fous le
regne de Pepio, fut eelui qui donna eommencemeot
a
la vie cornmune des
chanoinu:
on
3
va
né:uuTIoins
que I'ufage en en beaueoup plus aucíen; faint C hrode–
gand ne tit done que la rétablir dans fon églife. .
Ce qui a píl le faire rcgarder eomme I'iullitueur de
13
vie
canoniale,
efl qu'il tit uoe regle pour les
cha¡¡o;–
nes
de fon églife, qui fut approuvée & re,(le par plu–
[¡eurs eoocites de Franee , & confirmée par I'autorit¿
m eme des rois.
Ceue regle en
la
plus aneienne que nous ayous de
ceue efpeee : elle ell tirée pOO! la plus grande partie
de celle de
S.
Beno!t, que
S.
Chrodegaud aeeommoda
:\ la vio des cleres.
D aos la préfaee
iI
déplore le m épris des eanons, la
Dégligenee des paneurs , du clergé, & du peuple.
La regle ell compofée de trente-quatre anicles, dont
eRA
les principaux portem en fubnanee: que 1es
, hanoines
devoient tous loger dans un cloltre exaaemene fermé ,
& eouehoiem en différens aort<Jirs eomUluns, ou eha–
eun avoit fon lit. L 'elltrée de ce elo!"e étoit interdi–
te aux femme" & aux larques
f.ospermitUon . L es
domeniques qui y fervo;ent , s'ils étoient laYques, étoiem
obligés de fortir li-tar qu'ils avoienr rendu leur fervi–
ce . L és
.hanoines
avoieO[ la liberté de forti t le jour ,
mais ils devoieot fe rendre tous les foirs , l'églife pour
y
chaoter complies ; apres Icfquelles ils gardoient un fi –
lenee exaa jufqu'.u lendemain
!t
prime. lis fe levoicnt
, deux heures pour dire matines; l'illtervalle entre ma–
tines & laudes , étoit employé
a
appreodre les pfeaumes
par eceur, ou
a
lire & étudier . L e ehapitrc,
tó
telloit
tous les jours apres prime: on y faifoit b leaure de
quelque livre édifiaut; apres quoi I'¿veque ou le fupé–
rieur donnoit les ordres, & faifoi t les eorreaions.
A–
pres le ehapitre, chacull
s'
oeeupoit , quelqne ouvrage
des maills , fuivaot ce qui lui étoit preferit. L es grands
"rimes étoient foumis
a
la pénitenec publiq ue ; les autres
ii
des pratiques plus ou moins rudes , felon les cireoll–
tlanees . La peine des moindres fautes étoit arbitraire ;
mais on n' en laiífoit aueune impunie . D opuis Paques
jufqu'a la Pentee/lte, ils faifoient deux repas
&
man–
geoieO! de la viande , ex eepté le vendredi: depuis la Pen–
lCCo te jufqu'i! la faint Jean, l'ufQge de la viande leur
étoit interdit; & depuis la
r.~int
Jean jufqu"
la faint
l\1artin, ils faifoient deux repas par jour avce abtlinen–
ce de vi.nde le mereredi
&
le vendredi. lis jcunoiene
juf~u'a
none pendant I'avent; & depuis N ocl jufqu'au
earlime , trois jours de la femaille feulemem . En ea–
reme ils jeunoient j ufqu'a vépres, & nI> pouvoient man–
Ger hqrs du clo!tre .
li
Y
avoit fept tables daOs le ré–
teétoire; la prelniere, pour I'é veque qui nl:mgeoit avec
les hOtes & les étrangers, I'arehidiaere , & eeux que
I'éveque
y
admettoit; la feeonde, pour les pretres; la
troifieme , pou r les diaeres; la quatrieme, pour les fou–
diaeres ; la einquieme, pour les autres c1eres; la fixie–
me , pour les abbés & eeux que le fupérieur jugeoit
a propos d'y admeme; la feptieme pour les eleres de
la ville les jours de fetes. T ous les
chanoi,us
devoient
faire la euifine ehaeuu
a
ron tour , excepté I'arehidi.ere
& quelques
autr~s
officiers oeeupts plus utilemem .
L1
eommunauté étoit gouvernée par I'évéque, & fous lui
par I'arehidiaere & le primieier , que l' éveque pouvoit
corriger & dépofet s'ils manquoient
a
leur devoir. JI
Y
ayoit un célérier, un portier, un infirmicr: 11
y
avoit
aufli des euaodes ou gardiens des principales églifes de
la ville. On avoir foin des
ch,moineJ
malades, s'ils n'a–
voient pas de quoi fubvenir a leurs be[oins . lis avoiont
un logément féparé, & un clere ehargé d'en prendre
foin. Ceux qui t to;eot cu voyage avee I'évcque ou 'u–
trement, gardoient autan t qu'il leur étoit po(fible la re–
gle de la eommuna'!té. On fourniífoit aOJ'
chanoines
leur vetemene uniforme : les jeunes portoknt les habits
des anciens, quand ils les avoient quiués. On leur don–
noir de I'argent pour aeheter leor bois . L a dépenfe dll
vcniaire & du eha!lfl'age fe prenoit fur les rentes que l'é–
gUfe de M etz levoit a la ville &
:1
la enmpagne. L es
eleres qui .voient des béné6ces devoiem s'habiller : on
appelloit alors
b¿nijice ,
la joüiífanee d'un e«tain fonds
neeordée par I'évcque. L a regle n'obligeoit pas les eleres
a une pauvreté abrolue; mais
iI
leur étOi t preferít de
fe défaire en faveur de l' égli[e, de la propriété des
fonds qui leur appartenoient , & de fe coneenter de I'n–
fufruit & de la difpolition de leurs effets mobiliers. lis
nvoiem la libre difpolit ion des 3lltnOneS qui leur étoient
dOllnées pour leurs meífes, pour la eoofe(fion, ou pour
J'a(fiaanec del malades,
¡¡
moios que l'aumOne ne
fU t
donnée pour la eommunauté. L es cleres qui n'étoient
poine de la eommuoauté
&
qui demeuroient dans In vil le
hors du clo!tre, devoietu .venir les dimanehes & fetes
nu , noaurnos & aux matines ·dans la cathédrale; ils
affilloient au ehapitre & a la meífe,
&.
mangeoient au
rUeaoire • la feptiemc table qui leur étoit deflinée . L es
.hanoines
pouvoicm avoir des cleres pour les fervir,
avee la permi(fion de I'éveque. Ces eleres étoient foll–
mis
¡¡
la eorreaion,
&
devoiellt a(finer aux offices en ha–
bit de leur ordre, eomme les cleres du dchors;
m.isils n'affinoient poiO! au ehapitre, & nc mangeoient point
al! réfeaoire . Entin
iI
étoit ordonné aux cleres de fe
onfeífer deux fois l'aunée
it
I'évcque, au eommenec–
ment du eareme & depuis la m i-AoOt jufqu'au premier
de Novembre ; fauf
a
fe eonfca'er dans les autres tems
aotant de fois
&
a qui ils voudroicnt. lis dcvoient eom–
munier tOUS les dimaoehes
&
les gralldes fe tes ,
¡,
moin~
que leurs péehés ne les en empl:ehaffeot .
Tel-