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eRA

Les cauCes de I'alléralion du pair do prix du

chan–

l t,

foO! 1'.hé'r.lÍon du crédi t public ,

&

I'.bondance ou

la

r"elé' des cré.llees d'un pay. fur un autre .

U

nc v.ríalion

d.ns

les monnoi.s eO un exemple de

J'altérat"on que le difcrédie public Jeltc d.n> le

p.ir

du

prix du

chang. :

quoique I'inlb m meme du challgemem

dans l. monlloie donne un nouveau pJir réel du prix

du

chal1gt;

la confiance publique difparoifl.O! ,

a

caufe

de l'illcertilUde de la propríéré ,

&

les efpeees ne circu–

lam pas, il eO né'ceflaire que le rigne qu, les repréfeme

foie au-dena us de fa valeur.

La feconde caufe

d~

I'alréralion du pair d. ns le príx

du

chang.,

efi I'abondance ou l. rarelé des créances

d'un pays fur un ,ulre;

&

celte .bond.nce ou celte ra–

reté onl eJles-mémes deux fources ordindires.

L'une eti le befoin qui oblige le corps polilique d'un

étal

~

faire pa(fer de grandes fommes d'argelll dans I'é–

tr3n~cr

I

comme la circonlbnce d'one gucrrc .

L aurre fource en dans la proponion des delles cou–

ranles réciproques entre les parlicuJiers .

L es p.nieuljers de deux nalions peuvent contraél:er en–

Ire eux deux fortes de detles réciproques.

L'inégalilé des vemes réciproques formera une premie–

re efpece de denes.

Si I'une des .deux nalions a chez elle beaueoup d'.r–

gem,

iI

un

il1tér~e

plus foible que I'on n'en paye dans

¡'aulre nalion, les panicuJiers ríches de l. premiere a–

cheeeronl les papiees publ ics de la feconde , qui paye

les imérels de I'argene plus cher : le produie de ces ef–

fels qui doie lui

~ere

payé tous les .ns, forme une fe–

coude efpece de dene : elle peul Gere regnrl!óc comme

le produil d'un commerce, puifque les fonds publics

d'un éral fe négocicne,

&

que ce placemem ne peue

IIlre regnrdé que comnJe une fpécll laeion : dans ce eas ,

&

dans pluricurs autres , I'argene en marchandif.; ainri

ceS deux denes apparciennene

a

ce que I'on appelle pro–

premcnt

la

balanc~

du commerce;

&

elles occarion-

, necone une rareeé ou une abondance des eréances d'un

pays fur un auere.

Y oyez

C

°

M

r,(

E R

e

E .

L orfque deux nneions veulent faire la balance de leur

commerce, e'eO -a-dire payer leues detles réciproques,

elles ont recours :\

l'!changc

des débileurs : mais

r.

les

denes récipeoques ne font pas égales,

I'lehang.

des dé–

bieeurs ne payera qu'une panie de ces denes ; ie fur–

plus, qui eO ce que I'on appelle

la balance· dfl

COY/l–

mcrce,

devra

ene

payé en

crpeees .

L'obJee du

changt

eO d'épargner le Iranfpore des mé–

laux , parce qu'¡¡

di

coulellx

&

rífquable: par confé–

quem ch.que partieulier, av.m de s'y déeerminer, cher–

chera des créances fur le pays ou il doil .

Ces eréances feront chercs 3 mefure qu' elles ferom

plus difficiles 3 .cquérir : par cooféquenl, pour en a–

v oir la préférence, 00 les payera au-dellüs de leur va–

leur; ri elles [onc communes, on les payera au-def–

fous.

-Suppofons que !es

lT!archan~s d~

París doivem aux

fabriquans de Rouen vmgl m,lIe IIvres ,

&

que ceux–

ci doivelll dix mille Jivres

ii

des banquicrs de París:

pour folder ces denes, ¡¡ f.1udra faire

1'lcha>Jge

des dix

mille Jivees de créances réciproques ,

&

voilUeer dix

mille livres de París

ii

R oüen .

Suppofons encare les frais

&

les rífques de ce lraa–

[pore

iI

cinq Iivres par mille livecs .

Chaque maechand de Paris lachera de s'épr.rgner cel–

le déponfe;

iJ

cherchera 3 achelcr une créance de' mil–

le Iivees fur R oüen: mais comme ces créances fone ea–

res

&

reeherchées, il donnera voloneiees 1004 Iiv. pour

en avoir la pr.éférence,

&

iI

s'épargnera une iivre de

frais par 1000 liv. aialí la rareeé des

I.ttres de chan–

g e

fur R oüen bai(fera le príx de ce

change

au-deITous

de fon pair de quaere Jiv. par 1000. Jiv .

II

en bon d'obferver que la hau(fe ou la bai(fe du

príx du

change

s'eneend maJoues du pays fur lequel 011

vOlldroit eirer une

I.ttre de changc:

le

changc

eO bas,

quaud ce pa)'s paye moias de valeur réelle en acquíe–

mlll une

l<tere dc chan/{c,

qu'elle n'en a coacé

ii

I'ac–

quéreur : le

chang e

efl haue, quand ce pays paye pl us

de v:lleur réelle en :lcquiltant une

lettre dt change,

.qu'elle n'en a cotlté

iI

I'acquéreur.

L e paie du pei. du

chlJnge

entre París

&

Londres ,

bant

a

29 den.

~

OeeJing pour un écu de 3 liv. de

France ; ri le

<hang.

de Londres bai(fe

ii

29 den. Lon–

dres payera narre éeu au-de(fous de fa valeur incrínfe–

que;

ti

ce

change

hauUe

ii

30 den. _Londres payera ao–

Ir< ét u au·de(fus de fa valeur réelle.

Pour reprendre I'cxemple propofé ci-de(fus, on vieul

T . me

IIl.

eRA

107

de voir qu'a Paris la rarelé des

c,,~aoces

fur R oüen,

faie payer :lUX

acqu~reurs

des

Itter" de eha1lgt

1004

liv. pour reeevoir

Iooo

Jiv .

:l

R oüen.

L e coneraire arri vera

d.ns

celte deroiere : París lui

devane DeaUCOUP, les créances fur París

y

ferone :lbon–

daOles : les fabríquans de R oüen qui do. vene

a

Pacís,

donllerone ordre au b3nquier de tirer fur eux , paree qu'

ils faven e qu'avee 1000 Jiv. fur R oüen, i1s acquínerone

1004 Jiv.

¡¡

Paris; ou ri on leur propofc des créanees

fur París , ils les aeheeerolll fous le

m~me

bó"néfice que

les créaoces fur Roüen fonc

a

París; ce qui h. u(fera

ce

<hang'

au profil de R oüen de qualre liv. par eooo

liv. ain!, d' uoe

Iettr. de changt

de 1000 liv. ils

De

donueconl que 996 Jiv . L orfque les denes réciproques

[erooe acquinées, il faudr. que París fa(fe voiturer

a

R oüen I'exeédem en efpeces. M ais en anendnm, il ea

eJair que dans le payemem de denes réciproques ,

Roüen 3ura 3cquiné 1000 liv. de denes 3vec

996

liv.

&

que París o'a pti acquiner 1000 liv . qu'3vee 1004

Jiv.

Si le

change

fub r.!!e long-Icms fur ce pié enlre ceS

deux villes, il fera évident que P3ríS doit :\ Roüen,

plus que Roüen ne doil

ii

P3ríS .

D'ou I'on peue conclurre que la propríéeé du cours

du príx du

chal1g.

,

eO d'indiquer de quel e/leé panche

la balance du eommerce .

1.'on a déja va que le pair du príx du

rhange

eO la

componfarion des monnoies de deux pa)'s: ce"e com–

penfarion s'éloigne fouvene de fon égaJicé, ainri clJe

ea

momeneanée; ron cours indique de quel cOlé panche la

b:ll. nce dll commeree, 3inri le príx du

change

en uoe

compcnrntion momcntanée des monnoies de deo:.: pays

el] raiCo n des dettes réciproques.

La nature des accidcns dll cornmcrce qui alterent

)'é–

¡¡alieé de la compenf'lion des monnoies, ou le pair du

prix du

cbal1ge,

élane de v:lríer fans cetfe, le COurs du

prix du

change

doie

v~ríer

avec ces accidens.

L'inOabil iré de ce cours a deux eflels: I'un de ren–

dre indé cite d'un jour

ii

l'aulre la quaheilé de monnoie

qu'un éeae donnera en eompenfac ion de eelle quamieé

de monnoie d'lln autre éeal : le fecond effet de l'inOa–

hiJicé de ce cours, eO un eommerce d 'argene par le

moyen des repréfemalions d'efpeces, ou des

IcUre; de

change .

D e ce que la quantieé de monnoie qu'un ':cat don–

nera ea compenfaeion d'une lelle quanrieé de monnoie

d'un autre é tat ,

en

indécife d'une Cl.!maine 3 l'uurre, il

s'enfuit qu'enlrc ces

deux

émts,

Pun

J1l'opofc un prix:

ccrtain,

&

l'autre un prix

¡ocen ain ;

paree que

toU(

rap–

pa re fuppofe une unieé qui foic la mefure commune des

deux Icrmes de ce rappotl,

&

qui fcrve

a

I'évaluer .

Suppofons que L ondres donne aujourd'hui 30 d . !!er–

ling pour un écu

-3

Paris , il

en

certain que Paris don–

nera 100jours un écu

ii

L ondres, quel que foil le COutS

du prix du

chal1ge

les jours fu ivans; mais

iI

eO incer–

lain que L ondres coneinue de donner 30 d. Oerling pour

la valcur d'un écu: e'eU ce qu'en (erme de

ehfinge

o n

appelle

donner

le

ecrtain

Olt

/'inctrtllin.

Si les quancilés éloienr cerlaines de pare

&

d'autre,

iI

n'y auroil poinr de varialion dans le pair du príx du

cha"ge,

&

pae conféquenc poim de cours .

Celle différence , qui ne lombe que fur I'énoncé du

peix du

cbange ,

s'el1 inrroduiee dans chaque pays, !Clan

la di\'er(jeé des monnoies de comple: elle tixe une quan–

tilé done l'évalualÍon fervira de fecond lerme pour éva–

luer u ne auere quantilé de méme efpece que la pre–

miere .

Si , par exemple, un écu vaut 30 den. Oerling , cam–

bien cene écus vaudrolll-i1s de ces deniers , que l'on ré–

duit enfuile en Jivres? A inri enrre deux place, ·I'une

doil 10aJours propofer une quaneiré cereaine de f. mon–

noie , pour une quantilé incertaine que lui donoera I'au–

tre.

M . is landis qu'une place donne le cenaill :\

~ne

:lU–

Ire elle donne quelquefois I'ineenain

i\

une lro,rieme,

PO;is donne :\ L ondres le cereain , c'eO-. -diee un écu,

pour avoir de 29

~

¡¡

33 den. fierl ing : mais l'Jris re:

90il de Cadix une piallre , POut une quamiré incerlaine

de fous depuis 7f

80 par

pia~re5 ,

fu,v:lm que les .c–

cidens du commerce le déecrmlllenr .

Le fecond cflee de l'inO.bilieé du cours dans le príx

du

chang e,

en un commerce d'argenl par le moyen

des repréfemalions d'efpcces

o~

des

.Ieteres d. cha1>ge .

L e négociant ou le banqUler ve.lle fans ce(J<: aux

changemens qui fu rvicnnenl dans le cours du pox du

change

enlre les diveefes places qui 001 uoe corref-

, O

1.

pon-