Table of Contents Table of Contents
Previous Page  105 / 796 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 105 / 796 Next Page
Page Background

CRA

iI

ne 1', poiol exiCUlo!, perfoone

n's

ofé fe cfurger

d'ooe entreprifc qoe cet illonre académicien f<mbloi!

s'étre réfervc!e,

&

qo'il PQuvoit conwmmer avee gloire.

11

(aot donc 0005 eontenter Jufqu'a ce jour des 00-

vrages que noos avons cités fur ecuo matiere;

&

quoi–

qu'll' ne remplilTem poim nos deurs, ils fufli ftm néan–

m oiol pour ooos mettre fur la voie, pour oous (oor–

oir une cooooitrance géoérale des divers genres de

,hampíl"o11'

,

&

pour ooos prouver qu'il o'y a guere

de plantes qui produifeot plus de variétés en grolTeor

eo haoreur, en éteodue

&

eo différeoce de couleu;

des canoelores

&

du chapileao, que le fait celle-d .

Voil~

faos doote I'origioe des (auaetés qu'oo lit daos

CI.ulius, Mauhiole, Ferrantes Impera'; ,

&

autres écri–

vams, fur la grolfeur éoorme de quelques

ehampí–

ZI1D>1I ••

Poor moi , lorfqoe j'enteods Clufous parler d'uo

champ'gnol1

qui poovoit nourrir plus d'uo jonr tOUle

un~

ramille;

~auhiole

prélendre qu'il en a va du

pOlds de treOle IIvres; Ferrames Imperati poulfer I'exa–

.gérali~o

jufqu'i d!re qu'il y en a qui pefem plus

d~

cent IIvres; e060 d autres rapponer que fur les con60s de

la H oogrie

~

de la Croatie, il en croll de

Ii

gros qu'

un feul. ferOlt la cbarge d'uo chaHiot: je oe trouve

pour cUlre de

Ii

m0!l0rue~x

'kampigllOI1l,

que le pOt de

la fable de la FomalOc, qUI élolt auffi grand qu'uoe églife.

!I oe faut pas pouer le

m~me

jugement fur les faits

qUI

~c¡:ardeol

les malheurs caufés par des

ebampig1l011l

p~rolcle~x;

&

c'en la cenitude des hiOoires qU'Oll en

cite, qUI

a

eogagé divers auleurs modernes • former

d'apres D iofcoride, la divifoon géoéralc de la elalTe

des

ehampígnonl,

en lIuilibles,

&

eo bons

:l.

manger.

00 mel au oombre des premiers la veITe-de·loup (

vo–

y'z.

«

mOl)

;

&

au

ulIg

des dero;ers le

ehampignon

ordio3ire qui

viene

fue 'couche ,

~hampigllon

dollt Pori–

~ine

&

la culture me foumiroD! plufoeurs dc!tails fort

ItIléreeraos .

L e

ehampílI"0"

ordinaire eO le

¡U~UI

[atív"J "lui–

tlru,

Tourncf.

FilllgtU campcflri¡,

e

,ulentuJ ,

vulga~

ti/Jimul,

ParilienC.

Fung,u pi/colo alo

&

rotundo ,

c:

B.

P. 370.

1.

R. H. ff6.

F,tIIg'u camp'firil, a/–

/",1

[npu11¡, ín¡une rttb'n',

1.

B. 3. 824.

F"ngí v1Il–

gatíffimí ,[m/,,,tí,

Lob. 1eoo.

271. IX.

G'11IU

'fell.–

lentorttm ¡,mgomm,

CluC. hiO.

268.

11

en rond

&

en bouton, quand

il

commeoce

~

pouerer; enfuite iI fe développe,

&

lai(fe voir eo· def–

fous plulieurs membraoes ou feuillels minces, rou¡¡d–

rres , fou ferrés;

il

en liU"e, égal,

&

blallc en-deITus,

d'une chair Ircs-blaoche portée fur un pédicule cour!

&

gros, d'une bonne odeur,

&

d'uoe boooe faveur eo

[ouaol de terre: c'eO pOllrquoi ;1 fau! le cueillir avam

qu'il fe développe; ear c!t3'H vieux,

il

en dangereux,

&

acquien uoe odeur forte

&

une couleur brune. Cel–

te efpece de

ehalnpig11O"

ell

treS-commuoe dans les

for~ts

&

dans les phurage,; elle vicm nalurellemem.

&

fur'IOU! apres la pluie. 00 la cultive daos les jar–

dins potagers des faubourgs de París

&

de Loodres ,

fur des couohes de fumier de cheval melé dc terre , fui–

les avec beaucoup d'ar!

&

de foio,

&

elle viem eo gran–

de aboodance fous le oom de

ehampignon

de couches.

La maniere dollt on les éleve prouve le fentimen!

que nous avons emb..ITé ci-deITus, qu'ils nai(fem de

graines comme toutes les autres plantes. M. de Tour–

nerorl en fait un rc!cit trop ioOruél:if dans les mémoi–

res de l'Académie des fcieoces, année

1

(d,7 ,

pour o'en

pas donoer ici I'extrait.

Ceux qui fom curieuI d'avoir des

champígnonl

pen–

dant loute 1':IOoée, follt pour cela des couches de cro–

lin de cheval , qu'oo emarre dans le mois de Juio,

• poor le laiaer eo bergc >,...comme parlenr les 1ardiniers ,

Jufqu'au mois d' AoQt. v ans le mois d'AoQt on éta–

le ce fumier

:l.

la hameur d'un pié l fur le Iíeu ou 1'00

"eut (aile les meules ou couches a

e/¡ampigll011l,

qui

foO! oaturellemem dans le crotio; c'e(! pour cette rai–

fon qu'on I'humeél:e peodam cinq ou lix jours, fui–

VaDt la fécherelfe de l'été, prcoam foin de le touroer

iI

la fourche, aprcs I'avoir mouillé, afin qu'iI s'im–

bibe c!§alemeor d'eau.

Aprcs cetle préparatioo du fumier, 00 peut com–

meocer les couches a

ehampígnonl.

00 les fait , trois

Iits, que I'on ne dreHe que ' ) jours ou trois femai–

nes I'un aprcs l'aulre. Le premier lit fe dre(f. nu

cordeau fans Imochée;

iI

doit avoir deux piés

&

demi

de largeur for la loogueur que I'on juge

:1

propoS. Ce

lit eO plat, élevé d'un pié

&

demi; mais il oc faut

pas que le fumier qui Mborde fur les cbtés foil ren–

doublé avec la fourehe, parce que les eouches fe def–

[écheroiem trop dans ces eodroils-ll. Pour rendre les

Tom,

1I1.

CRA

67

couches pies folides, 00 méle avec le vie.u1 fum:er

un

p<

de ero tjn {rais forront de I'écurie . Ce prcmk r

lit doit étr monillé tOUS les deuI

JOu"

li le tcms elt

u op fec.

\ 'er, la mi-AoQt, c'en-a-dire qui01e joo" aprcs qne

le premier lit a ét.! la it, 00 uavaille aa lecon lit

..""c

le meme erotio que 1'00 a emplo)'é pour le pre–

mier,

6:

que 1'00 a préparé en l' arrofJUt fuh

am

le

b foio. On é leve ce lit eo dos

d'~oe

de

13

hauteur

d'uo pié p,,·d<!lus I'aulre : 00 le mouille pour cntre–

leoir la moclle de la couche , e' n-a-di.. pour four–

oir une humidité raifonnable au milieu de la couehe : 00

preod foio d'tn regarnir propremem le haut eo maoiere

de fa¡te,

&

cette réparatioo s'appelle le

troifi, m, líl.

C ela fair, on enfooce

ii

la dillaoce de trois

eo

Iroi~

pit!s, des lardons qui fool des morceaux de fumi. r

préparé des le mois de F évríer par emaerement . Apros

cela, 00 COuvre la couche de terreau de I'épailfcur

d'uo pouee feulemeot,

&

1'00 met fur ce terreau du

fumier de litiere fraiche, qu'on renouvelle eocore au

boul de huit jours, au cas que la couche foit refroi–

die:

fi

au comraire les couches font Irop échautfées ,

00 les découvre pour eo modérer la chaleur. C'ell la

pratique feule qui guide id le jardioier. 00 commen–

ce

:l.

eueillir les

cliamP.if.nonJ

eo.

Oaobr~

; . ordioaire–

menl la recolle s'eo lait de UOIS eo trOI5 JOurs ,

0 0

[Ous les quatríemes jours.

Au commencemeol du mois d'Aoat, les crO[es de

cheval dollt la couehe a été fuite commenceo t

a

bl~n­

chir,

&

fom parfemées de petits cheveux ou 61ets blaoco

fou déli¿s, braochas, anaehés

&

lortillés. nutour de,

poilles dom le cro tin en formé . Ce crotlO alors oe

Íent plus le fumier, mais iI répand uoe odeur admi- _

rabie de

ehampíg11on.

Les nlets blaocs, dom on viem de parler, ne foot

felon 10Ule apparence, que les graines ou les

germe~

développés des

ehampi"nonl,

&

[ous ces germes (on!

reofermés daos les crotes de cheval fous uo

fi

petit

volume , qu'Otl ne peut les appercevoir, quel que foin

qu'on prenne, qu'aprcs qu'ils le fon l éparpillés eo pe–

rits cheveux ou tilets. L'exlrt!mité de ces tilets s'ar–

roodit, groffit en bouton,

&

deviem, en fe développau t,

un

(hampigIJoit

dom la panie inférieure eO uo pédi–

cule barbu daos I'endroit ou

iI

eO enfoncé dans la terre.

L e

ehampignon

era de cene maniere viem pa. grof–

fes toufles, qui repréfentetlt

u~e

perite foret, dont les

piés ne fool pas également avancés. On trouve uoe

influiré de

cbampigllonJ

naiffans au

pié

des autrcs ,

&

·de la grolTeur feuiemellt de la tete d'une épingle, tan–

dis que le plus gros fe paITenr. Peut-etre que chaque

rouffe de

<hampignon

eO enfermée dans la meme grai–

nc; car les prcmicrs gcrmes du fumicr fonc br::lllchus ,

éparpillés par les cbté"

&

fe répandent eo 10US fells

dans le lerreao, de foue que l'efpace qui eO entre le,

lardons s'cn trouve [out

sarlli.

L es germes des

eha",p'gno11I,

ou ces cheveox blaoc,

qui foO! daos le fumier préparé, fe cooferveOl loog–

tems faos fe pourrir;

ti

00 les met fur des planches

dans uo greoi.r, ils fe deITéchenl feulemelll,

&

revieo–

nem

~ocore

quand 00 les met fur les couches, c'elt–

a-dire qu'ils produiC.O! des

champignolll.

00 doit

a

M .

Marchant pere la découverle de

1'0-

rigine de CClte plante; il tit voir

a

l'aITemQlée acadé–

mique eo

[678,

fuivaol le uppor! de

NI.

D uhamcl

(Hi{f. acad. lib. l.

[eif.

v. cap.

j.

edito

1701. ),

la

premiere formation des

champígl10lll

dans des crOtes de

cheval moifies,

&

démonrra ces petits 61ets blaocs dont

les eXlrémi[és fe groffilfent en

champignolll .

Ceux qui 001 écrit qu'iI falloit arrofer les couches

avec la lavure des

champíg,mnl,

pour opérer leur pro–

duél:ioo, oot avancé uo tilit qui en faox , ou pour

m ieux dire, ils onl pris pour caufe ce qui ne I'eft pas;

car ils fe follt imagioés que la lavore des

champign"r.<

éro>t chargée de graines de ces rortes de plantes: msis

Outre que les couches ne produifent pas des

champí–

gnom

par la vertu de cetre lavure, il fe pourroit fai–

re que

Ii

elles en produiroient quelqoes-uns, ce feroit

parce que I'eau auruir fail éelorre les germes, qui fe–

roienr reOés dans le terreau, lequel n'el! qu'un fumier

de cheval converti eo terre.

Les crotes de cheval ne reofermeO! dooc pas feule–

ment les graines de

champig1lolll ,

mais eUes om aum

uo fuc

&

uoe chaleur propre :. les faire germcr , de

méme que le fuc qui fe trouve dans la racim: du p;¡–

nieaut, 10rfqu'iI fe poorrit, fuit éelorre le germe du

plus délical de tous les

champignonl

qui ·oailfeot eo

Proveoce

&

en I.loguedoc: 3inú la mouere rair ger.,

l~

mcr