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AUR
.
la,
puifque M , Léopol d rapporte dans fon \toyage de
S uede,
f~it
en 1707 , q\l'i\ avoit va ' une de ces
auro–
ra
dont la c1:¡rré étoit forr
~rande,
Ce! auteur, ap'rcs
noos avoir donné
la
defcripnon de cene lumiere, cite
un paOage tiré du xij. chapo de la
DeJ(ription de ran–
(im Groenland
par Thormodus Torfreus , qlli prouve
que l'
aftror. borlale
étoit alors connue;
&
on en trou–
ve
m~me
dans cet
ouvr~ge
une figure tout-a·fail cu–
Jicore. Comme ce ph.:!oomene étoit
a{fe~
pel! conno
&
alfe. rare 3vant l'an 171 6,
M .
Celfius, habile Aftro–
nome , prit aloJs la réColution de l'obferver exaétement,
&
de marquer le nombre de fois qu'H' paroltrojr. Quoi·
que cet aUleur n'ait commeocé
a
faire des obfervations
qu'spres l'an 1716,
il
o'a pas lailfé de trouver que
eet–
te lumiere avoit
Mj.
paru 3,6 fois en Snede,
& iI
a
{ait un lj.'re oú ces obCervations font ralfemblées: 00
a aum va plulieurs fois ces fOrles
d'aurorcl borlale¡
en
Angleterre
&
en Al lemagne: elles Ont été moios fré–
quentes en France,
&
cncore moins en Ital ie; de Cor–
te qu'elles n'avoient été vues de preCque perConoe a–
vam I'an
171.2,
&
qu'apres ce tems-J3,
00
ne les a–
voit encore vues que 2 ou
3
fois ¡¡ Boulogne.
Celle
qui a paru c'n 1726 , a été la premiae qui ait été
obCcrvée avec quelq ue Coin en Italie.
Comento Bonon.
p .
28$'.
00
a C!ommencé
a
les voir fréquemment en
·H ollallde dcpuis I'an 1716; de forte que depuis ce tems–
la
jufqu" préCent, on a pu les y ob(erver peut·';tre au–
lan¡ <¡u'on l'avoit faít, en remontam de cene époque au
délugc.
On peOl diainguer )es
auroro borlalo
en deu! efpe.
ces; favoir en celles qui ont une Iu'miere douce
&
tran–
quille,
&
cclles dOD[ la lumiere ea reCplendilfante : el·
les ne Cont pas foujours accompagnées des memes phé–
nomenes ,
On y peut obferver plufieurs variatiolls. Voici les prin–
cipales. Dans la région de I'air qui ea direétement vcrs
le I)ord , ou qui s'étcnd du nord versoI'oriem , ou l'ers
l'occident, paro}1 d'abord une nuée horifontale qui s'é–
leve
de
<¡uelques degrés, ma;' rarement de plus de
40
aU-Geffus
d~
I'horifoll . Ce[[e ouée ea quelquefois
Cé–
parée de l'horífoll,
&
alors on voit
cntre-deu~
le cíel
blcl1
&
Cort clair. La nuée occupe en longueur une par–
tie
d~
l'odlan , quel<¡uefois depuis $',jufqu'¡l
100
degrés,
&
m~me dav~ntagc .
La nuée ea blanche
&
brillante;
elle
en
aum Couvem noire
&
épailfe. Son bord Cupé–
rieur ea paralle le
a
l'horiCon,
&
forme comme une lon–
guc trnlnée éclairée, qui en plus haute en certains en–
~roits ,
&
plus balfe en a'autres: elle paroit aum re–
courbée en maniere d'arc, reUemblant ¡l un difque oro
bicul~ile
Gui s'éleve un peu au-deffus de I'horilon,
&
qui a fon centre all-delfus.
00
voit quelquefois une
lan;c bande blanche ou luifame qui tien' au bord Cu–
pé ieur de la nuée
noir~.
La panie fombre de la
nure fe changc auffi en une
nué~
blanche
&
Jumi–
neu(e, 10rCque
l'anYOT<
borlale
a brillé pendam quol–
que tems,
&
qu'elle a dardé plulieurs
verg~s
ardemes
&
é–
clat~l]tes
. 11 pan du bord Cupérieur
d~
la l1uée, des rayons
fous la forme- de jets, qui rom quelquefois en .grand .,
quelquefois en petit nombre, tantÓt les uos proches des
/lUlreS , tamÓt a querques
d~grés
de dillance. Ces jets
I épandem une lumiere fon
~datante.
comme fi une li
qu~ur
ardeme
&
brillante fortoit avec impétuofité d'u–
ne Ceringue. Le jet brille davantage,
&
a moi ns de lar–
geur
3
I'endroit du borQ d'ou íl part; íl Ce dilate
&;
~
obrcurcit
a
morure qu' il
s'
éloigne de fon origine.
II
s'éleve d'UllC large ouverture de la nuée une colonoe
jumineure comme UDe f\lCéc, mais Qont le mouvement
¡;n
lent
&
uniforme,
&
qui devient plus large en s'a–
van<;am. L eurs dimenGons
&
leor durée varient. La
Jumi~re
en etl blallche, rougeatre; ou de cOI.\I.;.ur de
fang, lorfqu'elles avallceot, les couleurs changent un
peu,
8t
formen[ une cCpece Q'arc-en-ciel , L orCque plu.
lieurs colonnes , parties de divers endroil; fe rencon–
rrent
3U
z';nith, elles Ce confondem les
u~<:s
ave<; les
autres ,
&
formeO[ p3r leur m¿lange une petite nuée
fort ('paiO;', qui Ce mellant d'aborQ en feu brale aveQ
plus de violence,
&
r~pahd
une lumi';re pl'us forte que
ne (aifoi¡
au.p~ravant
coaqqe colonoe
Céparém~nt.
Cene
Jumlere
devl~nt
alnrs verte, bleue &; poqrpre;
&
quit.
tam Ca premlere place, elle fe porte vcrs le rud fous la
forme d'un petit nuage clalr, L orrqu'i! ne Con plus de
colonncs, la nuée ne parolt Couvent que oomme le
cré~
puícule dq nm1n,
&
elle Ce diffipe inrenfiblement.
V.
jln plus gral1q qc!tail qans MuUcneQbroek,
•
.ffay
de
Phy.
Ji,!';.,
p_.
/ 6f8.
&
(,,¡v,
Ce phénomene dllre quelquefois ¡oute la oult;
00
le
voit mellle CouveQr deux ou trois jours de fuite . M ,
AUR
Mulf~henbroek
l'obferva plus de dix jours
&
dix nuits
de rUlte en 1734,
&
depuis le
H
juCqu'au
31
Mars
173$'·
La
nuée qui Cen de matiere i
I'aurore borla!. ,
dure Couvent pl ulieurs heures de Cuite fans qu'on
y
re–
marque le moindre changement; car on De voit pas a–
lors qu'el le s'éleve au-delfus de I'horiron ou qu'el le
dcCcende au·delfous. Quelquefois elle fe
me~t
un peu ,du
Ilord
:1
1'e!1
ou
a
I'oüell; quelquefois auffi elle s'('teod
beauenup plus loill de chaque c6té, c'e(l·.-dire vers l'e(l
&
I'oüe(l en meme tems ,
&
il arrive alors qu'elle dar–
de plufieurs de ces colonnes lumineuCcs dom nous avons
parlé. On I'a auffi vu s'éJever au-dcffus de l'horiCon
&
fe changer eotieremellt en une nuée blanche
&
lu~
mineuCe . En
fi
1) la lumiere oait
&
dirparoit quelquefois
en peu de minutes,
Plutieurs philofophes croyent que la matiere de
l'au–
rore borlal.
en dans notre atmoCphere. lis s'appuiem,
1°. fur ce qu'elle paroÍt le foir Cous la forme d'un nua–
ge , qui De ditfere pas des autres nuage.s que nous vo–
yons communément :
&
ce n'efl en elfet qu'un nuage
placé
3
la meme hauteur que les autres, autam que la
vlle en peut juger. On peut l'obCerver meme pendanr
le jour :
iI
relfemble alors au: nuages
a
tonnerre, exce–
pté qu'i! efl moins épais, d'un bleu tiram rur le cendré,
&
1I0ttant doucement dans I'air. L orfqu' on voit un pareiJ
Iluage au nord , au oord-efl, ou au Ilord-oüefl,
iI
pa–
roit rarement une
aurore borlale .
2°. Comme
la
nuée
lumineuCe Ce tient plufieurs heures de (uite
3
la meme
hauteur au-deUus de I'horifoll, elle doit nécelTairement
fe mouvoir en méme tems que notre atmorphere; car
puiCque la terre tourne chaque jour autour de ron ale ,
ce
[[e
nuée lumineufe devroit parojtre s'élever au-deOus
de I'horifon,
&
dercendre au-deUous, ti elle é¡oít Cupé–
rieure
:l
l'atmorphere. Ceue nuée étant donc emponée
en meme tems que notre atmofphere, il
Y
a tout lieu
de croire qu'elle s'y trouve elfeétivement.
3'.
11 Y
a
plufieurs
aurOreJ b6rlalel
que I'OIl ne Cauroit voir en me–
me eems de deux endroits peu éloignés ¡'un de I'Qutre,
ce qui prouve qu'elles ne Cont pas to¡'jjours i une hau–
teur contidérable,
&
qu'elles fom mrcment dans notre
atDlofphere . Quelques graods Mathématiciens om entre–
pris de donner des regles pour déterminer ceue hauteur ,
par la portioo de la nuée lumineuCe, v¡'je
~n
un Ceul
endrolt. D'autres ont eu recours
3
la
hauteur du phé–
nomene vu en divers endro;'s
~
la fois. Mais il n'.11
pas bien certaia fi
,'dHrore
borlale
, qui a ¿té fi com–
mune en 1716. 1726, 1729, 1736,
&
qui a paru dans
la
pl~par'
des endroits de l'Europe, étoit toa)ours la
m~me
lumiere qui Ce tenoit
&
brilloie , la meme pla·
ce ; de forre qu'ou ne rauroit ciéterminer ffiremem 11
parall3xe ni par conféquent la véritable d}flance de ce
météore, par la
h~uteur
ou
on I'a vu de divers
en–
droits .
La matiere de
I'a"rore borlal.
ell de telle nature qu'
elles peut s'eaflammer,
&
répandre enruite une lumie–
re foibl e . Ce[[e matiere en alors fi raréfi ée , qu'on peur
[Qujours voir les étoiles i-travers ; de fOrle que non-
• feulemeO! les colonnes, rnais auffi la nuée blanche,
&
~':me
la nuée noire, tranfmettent la lumiere de ces
aflres. On ne fauroit détcrminer avec certilllde la na–
ture de cette matiere. La Chimie nous fournit aujour–
d'hui plufieui-s matieres qui peuvent s'enftammer, bru–
ler par la fer.mentation,
&
jelter de la lumiere comme
le phoCphore . Qu'on mele du taetre avec le régule d'an-
, timoine manial,
&
qU'Ol1 falfe rougir long-tems ce m¿–
lange dans un creufet, on en retire une poudre qui s'en.
flamme lorfqu'on l'expoCe
l
un air humide;
&
fi elle
vieillit un peu, elle devient fort brillante.
L'atlrore bo–
rlale
n'en pas une fiamme comme celle de notre feu
ordinalre:
mai~
elle relfemble au phofphore, qui ne luit
pas d'abord,
&
qui jetee enCuite une lumiere foible. L es
colol1nes que darde la nuée lumineure, foltt comme la
poudrc du phoCphore que I'on fouffie dalls I'air, ou. qu'
on y répand en la faifam Conir du cou d'une bouteJile;
de forte que chaque parcelle jctte
i
la vérité une lucur,
mais eile ne donne pas de ftamme ou de feu
ralfe~blé;
&
la lumiere etl fi foible, qu'on ne peut la vOlr
pendant le jour, ni lorfque nous avons en été le cré–
puCcule du foir qui répand une trop grande clarté. Cet–
le matiere approehe donc de la nature du
phorphor~:
JIlais quoique nous en connoiffions pem-etre plus de
CIII–
quante e(peces
110US
n'oCerions cependant a(farer que
la namre
né
r~nferme
pas daos Con
Cein
UI1 plus grand
nombre 'd'eCpeces de marieres Cemblab.les, puiCque I'art
nous en fait tous les )ours découvrrr des nouvelles.
Mu1!,h.
11
•