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AUR

II

elt

vraitTemblable, felon quelques

phyfidens,

~ue

cettc matiere tire fon origine de quelque région fepten–

trionale de

la

rerre, d'ou elle s'éleve

&

s'évapore daos

l'air.

11

s'en di évaporé de nos jours une plus grande

3bondance qu'auparavam; paree que, difen!-i1s, cette

matiere renfermée dans les entrailles de la terre, s'eft

<iérachée

&

s'eft élevée apres avoir érc! miCe en mou–

vemeor; de Corre qu'elle peut :\ préCen! s'échapper

Ji–

bremenr par les pores de la terre, au lieu qu'elle éroit

,Illparavam empcchée par les rochers, les "oures pier–

~cuCcs,

ou par des eroures de rerres compaé1:es

&

dur–

c ies, ou bien parce qu'elle éroir rrop profondément en–

fOllcée daos la terre . Ainfi nous ne manquerons poim

<i~

voir des

aurores borl/lles

auffi long-rems que cetre

n13riere fe ralfemblera,

eX

qq'elle pourra s'élever dalls

I'air: mais des qu'elle Cera diffipée, ou qu'elle viendra

ii

.Ce recouvrir par quelquc nouveau rremblemen! de rer–

re, on ne Yerra plus ces

a1lror<J,

&

peut-.!!rre celferon!–

elles meme de paroltre entieremen! pendant plufieurs

Ijedes. On peut expliquer par-li pourquoi 1'0n n'avoit

par apper<;u cetre mariere aV3n! I'an t

716,

tems auquel

on fut tout Curpris de la voir fubitemon! fe manifeller,

comme

fi

elle Corroir de la

rerr~

en grande quantiré.

Cerre mariere fe trouve peur-orre répandue en plufieurs

endroirs de norre globe;

&

il

Y

a tout I/eu de croire

que ces lumieres, dOn! les auciens Grecs

&

Romains

fom mention,

&

dont ils nous donnent eUhmcmes la

deCcription, étoient produires par une matiere

fembl~ble

qui Corroir de la terre en ltalie

&

d~ns

la Grece . Si

ces phénomenes eutren! éré alors auffi peu fréquens en

Italie qu'ils le fom aujourd'hui, ni Pline, ni Seneque,

n'en auroient pas parlé, comme nous voyons qu'ils On!

fair.

11

a paru plu(ieurs explications de

I'aurore borla–

le :

mais

iI

n'y en a peUt-erre aueUDe qui Coir pleine–

ment fatisfaiCante . L'ouvrage de M. de Mairan, dans

leque! il propoCe Con hyporhefe Cur ce Cujet,

&

rapporre

plufieurs phénomenes .tout-l-fnit curieux, eft le plus con–

venable

iI

ceux qui veulent s'in(lruire

a

fond de tout

ce qui concerne ce météore. M . de Mairan I'amibae –

a

lIDe atmoCphere auto'" du Colei!.

Voyez.

L O

M 1E R E

Z

o

D 1 A

e ....

LE .

Selon lui cene atmoCphere s'étend juC–

qu'¡¡ I'orbjte rerrefhe

&

au-dela ,

&

le ehoc du po!e de

la terre COntre eette matiere, produit

I'al/rore borlale.

Mais c'eft fa;re !orr

a

Con

hypotheCe, que de I

'ex~ofer

fi

fort en abrege. Nous nc pouvons mieax faire que

de renvoyer nos leé1:eurs 11

I'ouvra~~

mcme.

-Comme les nuées qui forment \

ourore borlale

pa–

Toilfent au nord, il u'e(l pas difficile de comprendre

<Jl1'elles pcuvent

~tre

pou(f¿es par un veut dans .aotre

atrnorphere vers I'eft, le Cud ou l'oüe(l, on nous po–

urrons les voir, de Corre que nous devons alors leur

¿onner le nom

d'a1lYores mlridionaleI

_ M. Muflchen–

broek croit avoir

apper~u

deux de ces lumieres méri–

dionales en I738. Le Cavan! M. Weidier nous a auffi

-<lo noé la defcriprion d'une Cemblable lumiere qu'i1 avoit

'Vue lui-meme entre I'oü¿ft

&

le fud-oüeU le foir du 9

-oélobre de l'année 1730, entre

'8

..!..

&

9 heures

47'.

.

.

Elle paroilfoit eornme un arc blane

&

lumineux, éle-

- vé de 007,e degrés au-detTus de I'horifon,

&

dODl le dia–

rnetre éroir de trois degrés. On trouve auffi deux fem–

blables lumieres rnéridiooales dans les Mémoires de I'A–

cadénúe royale des Ccieoces. Le phénomene que vit le

pere Laval

a

Marfeille eo

1704,

éroit apparemment une

lumiere de eerte nature; ear

iI

parut dans I'air une poa–

Ire lumineufe, pouflée de I'eft

a

I'oüefl alfez lentément:

le vem éroie

a

l'eU . A MODlpell ier on vit le meme

foir dans I'air denx poutres lumineuCes poulfées de la me–

ine maniere. Concluons toutes ces obCervations par

eel~

l~ci:

e'eft que cetre 111miere lIe produir dans Dorre at–

rnC!lCphere aucuo changemenr dont on puiae "'rre almré,

&

qu'elle n'efl caufe d'aueune maladie, ni au froid qui

furviem, ni d'un rude hyver, comme quelques Cavans

j'onr crtt, puiCqu'on

a,

eu des hyvers doux apres qu'elle

~voit

paru .

Mllf!ch.

.

La , figure premiere

PI. Phyf

repréfente la fameufe

"""ore borlale

de

f]26,

relle .qu'elle parut

a

Paris le

19 OéXobre

1726,

:l

8

heures du foir dans tout I'hé–

rniCphere feprellrrional :

&

la figure

2

en repréCente une

nurre vue

a

Gielfen

le

I7

Fénier

1731 ,

dépouíllée des

Tayons

&

jers de lumiere.

M. de Maupertnis , dans la relarion de fon voyage

au nordl, décrit en cene forre les

aHyoru boré,,/u

qui

paroitTen! I'hy"er en Laponie. " Si la terre efl horri–

, ¡

ble alors dans ces climats, le cíel préCente aux yeux

les plus charmans fpéé1:acles. Des que les nuits cero–

" mencent

a

erre, obCcures, des feuI de mil1e couleurs

'ram.

l.

AUR

" &

de mine 1igures éclairent le del,

&

Cemblent voa–

loir dédommager cene terre, accourumée

a

~tre

é–

" clairc!'e continuellemenr, de l'abCence du 10leil qui la

quitre . Ces feul dnns ces pays \1'oot point de

(jlUa–

" tion conllante CQmme dans nos pays méridionaux.

" Quoiqu'on voye Couvent un are d'une lumiere fi xe

" vers le nord, i·ls Cemblcot cependant le plus Couvcnr

" oecuper inditféremment rol\! le ciel. lis eommen-

cent que Iquefois par former une graode ¿charpe d'u–

ne lumiere elaire

&

mobile, qui a

Ces

extrémités dans

" I'horifon,

&

qui parcourr rapidemen! les cieux, par

" un mouvernent lemblable

a

celui du filet des

pe–

cheurs, confervanr dans ce mouvemeot aflez l\:nfi-

blemen! la direé1:ion perpendiculaire au méridien . Le

plus Couvent apri:s ces pré ludes, toutes ces lumier¡¡¡;

" viennent fe réunir vers le zénith, on elles forment le

" Commer d'une eCpece de couronne. SouvCnt des arcs

" Cemblables

a

ceux que nous voyons en France vers le

nord, fe trouvent Iiru6s vers le midi; Couvent il s'en

trouve vers le nord

&

vers le m idi tout enfemble:

leurs fommets s'approchent, pendanr que leurs extré- -

" mirés s'éloisuen! en deCcendant vers l'horiCon. retJ

" ni vu d'ainh oppoCés, dom les [ommers Ce rouchoi–

" ent prcCqu'au zénith; les uns

&

les autres ont Cou–

" vent au-delii plufieurs arcS

con~entriques

. lIs On! touS

I<;urs Commers vers la direéXion du méridien, avec

" cependant quelque déclinaiCon occidentale, qui ne pa–

" rott pas touJours la meme,

&

qui efl quelquefois in–

feofible . Qaelques-nns de

c~s

ares, apres avoir ell

" leur plus grande largeur au-delfus de l'horiCon, fe ref–

ferrent e\1 s'approchant,

&

formeD! au-deflus plus de

la moirié d'une grande ellipfe. On oe finiroir pas.

(j

I'on vouloit dire toutes les figures que prennent ces

" lumieres, ni toUS les mouvemens qui les agitent. L eur

mouvement le plus ordina;re, les fait relfembler

a

des

" drapeaux qu'on feroir voltiger dans I'air;

&

par les

" nuances des couleurs dont elles font teintes , on

le~

" prendroit pour de valles bandes de ces tatfetas que

" nous appelIons

ftamb/s

. Quelquefois elles tapilfent d'é–

" carlate quelques endroits <lu ciel" . M . de Mauper–

tuis vit un jour

it

Ofwer-Torneao (c'étoit le 18

Dé~

cembre

1

(36) un CpeéXacle de cene efpece, qui anire

fon admirarion, malgré rous ceux auxquels il étoit

ac~

conturné . On voyoit vers le midi une grande région

dn cíel teinte d'un rouge (i vif, qu'il Cembloit que tou–

te la eontlellation d'Orion f"t trempée dans du Cang_

I

Cene lumiere fixe d'abord, . devint bientbt mobile;

&

apres avoir pris d'aurre couleurs de violet

&

de bleu,

elle forma un dome, dont le fommet étoit peu éloi–

gné du zénith vers le lud-oüeft; le plus beau clair

d~

fune

n'etfa~oit

rien de ce CpeéXacle. M. de

MallpertUJ~

aJ~ute

qu'il n'a vu que deux de ces lumieres rougcs ,

qUI fom rares

~ans

ce pays, on il y en a de rallt de

couleurs,

&

qu

00

les y cra;n, comme le figne de quel–

que grand malheur. Enlin 10rCqu'on voi, ces phénome–

nes, on ne peut s'étonner que ceux qui les regardcllt

avec d'autres yeux que les philofophes,

'1

voyenr des

chars eoflammés, des armées eombatrantes,

&

milie au–

tres prodiges.

Le meme Cavan! dont 110US venolls de cirer ce paf–

fage, a donoé dans les Mémoires de l'Académie do

1733,

la Colution tres-él égante d'un probleme géomé–

trique ft¡r

I'allror" borlale

.

M . le MOllttier, dans

[el

InflitutionI ajironomit¡u.s,

eroit que la formalÍon des

auroreI boréa/eI

eft due

~

une malÍere qui s'exhaie de norre terre,

&

qui s'éleve

dans l'atmoCphere

it

une hauteur prodigieuCe .

11

obCer–

ve, comme M . de Maupenúis, que dans la Suede íl

n'y a aucune nuit d'hyver on I'on n'apper<;oive 'parmi

les conftellations ces

aurorn,

&

cela, daos

tOllta

/..

rlgions du útl;

circonftallce bien elfentielle pour appré–

tier les explications qu'on peut donner de ce phéno–

mene.

11

croit que la matiere des

allrOreI borlaleI

en

alfez allalogue

a

celle qui forme la queue des cometes.

VOY'"

COM~TE.

PreCque tout cct artiele efl de M.

Formey . (O)

*

A u

R

o

RE,

1.

f.

(M)'th. )

déelfe du Pagallifme

qui préfidoit

a

la oailfance du jour. Elle éroit filie d'Hy–

perion

&

d'}Ethra, ou Thea, felon quelques-uns;

&

felon d'aurres, du Coleíl

&

de la terre . H omere la cou–

vre d'un grand voile,

&

lui doone des doigts

&

des

eheveo.x couleur de rofe; elle verfe la rofée,

&

fait

éclorre les 1Ieurs. Elle épouCa PerCée, dont elle

Cpt

pour enfans les vents, les allres,

&

Lucifer . Tithon

fU! le fecond objet de Ca [endrelfe: elle I'en leva, le

porra en Ethiopie, l'épouCa

&

en eut deux fi ls , Ema–

thi6l1

&

Memnon. Tithon fut rajeunl par ]upiter

it

la

LIIII].

prie-