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ART

. L es plans, les profils ,

&

les élévntions des théatres

étam ardrés , 011 ehoi or des ouvriers eapables , aélifs ,

&

en grand nombre , pour qu'ils faffem I'ouvragc en

peu de ¡ems ,

fi

le fujet de la

rc'joiiilr.~nee

n'a pO

~tre

pr¿vu de loin ; ear la diligenee dans I'exéeution -efl né–

<:dluire pour comenter le publie , ordinairement impa–

( Icllt

de voir la

f~te

promife , fm-tour lorfqu'il s'agit

d'un fuj et de viéloire, de prife de ville) ou de levée

de li ége, paree que la joie femble fe rallentir

&

s'u–

fer en

v ieill i{f.~m.

Quoique la eharpente qui eompofe la carcaffe des

théarres foit un ouvrage de(\iné

a

durer peu de jours,

on ne doit pas négliger la folid ité de fon affemblage ,

paree qu' étant reeouverte de toi le ou de planches qui

en forment les déeorations

&

dounent prife au vent,

elle pllurroit etre eulbmée par une bouffée imprév l1e .

On fai t ces ouvragcs dans des lieux partieuliers enfer–

m és , pour y dirio-er 1'3 lfembb ge ;

&

lorfque toutes les

pieees fom bien fui tes ) préfc lltées ,

&

numérotées ) on

les démome pour les appon er fur la place ou le fpe–

aacle doit fe dOllner , ou On les raUemble en tres-peu

de tems. L es revctcmens de la earcaffe de charpelltc Ce

fom ordinairement de toi le peinre

a

la détrempe .

011

en tertnine les bords par des ehaffis de planches eon–

tournées

eomme

le deffein I'exige, ell areades , en fe–

fions , en eonfoles , en trophées, en vaCes ,

& c.

L es eolonnes de relief iColées Ce fonr de plu fieurs

manieres :\ leur fuperfieie; ear le noyau e(\ toiljours

néceffairemem une piece de bois debout . L orCqu'elles

fom d'un petit diametre ) commc de

1 2.

il

1

í

pouces ,

on peut revetir ce noyan avec quatrc ou einq

do1!es )

e'e(\-a-dire , dc ces crq iltes de planche, convexes que

laiffe le premier trait de la Ccie , lefquelles on donne

a

bon marché. Si au contraire la colonne e(\ d'un grand

diametre, comme de

4

piés , on peut les

rev~tir

de dif–

férentes marieres; premieremem de planches arrondies

en portion convexe ) en diminuant un peu de leur épaiC–

feur vers les bords , Cuivam I'exigenc e de I'are de eer–

e le que leur largeur occupe , donr la fleche n'e(\ alors

que de quelques Iignes ) parce que cet arc n'c(\ que de

20 Oll

30

degrés . Secondemem, de planchcs minees

refciées, appell ées

voliches ,

lefquelles fe peuvem plier

en les c10üam fur des cintres eirculaircs pofés

d'efpac~

en efpace horiContalement le long de la hauteur de la

co lonne,

&

prendre ain ri la convex ir.' qui leur eon–

vient . T roifiememem , Ot1 peut les revctir de toile

cloüée , en rapprochant un pell les cimres qui embraf–

fem le noyau da la colonne . Quatriememellt) on peut

les revetir de plft tre , ou de torchis ,

fi

l'on ) fl eu un

lieu ou le pHltre Coit rare : lorfquc ¡es revctcmens fom

de planches ou de vOliches, il convieut , pour en ca–

eher les joims , d'y peindre des cannel ares

ii

cones ou

¡,

vives amotes , Cuiv! nt la naturc de I'ordre de la co–

lonne, ou meme des rudentures . O n pellt auffi

y

pein–

dre des bandes de boOahe, s'i\ s'agit de couvrir. des

j oillts horifot1taux. II e(\ vilible quc les colonnes de re–

l ief eoiltent be.ucoup plus que celles en platte peilltu–

re , qu'on employe ordinairemem aux décorations des

théatres : mais au m I'efret en efl incomparablemcnt plus

beau,

&

imite plus parfaitement un Comptueux édifice .

D e la diflribution des artifices ftl r I.s théatres )

&

de l'ordontJal1cc des j'eux

.

La

premierc attention que

.doit avoir un artificier avant que d'arranger Ces pieces

d'

nrtific<

fur un théatre ) e(\ de pré venir les accidens

n 'incendie; je ne parle pas Ceulement pour la ville ou

fe donne le fpeélac\e) c'c(\ I'alfaire de la police) mais

de ces incendies prématurés qui mettent de la confu–

f1 0n dans le jeu des

nrtifices ,

&

troublent l'ordre

&

la

beauté du fpeélacle .

Pour prévenir ces accidens on doit cou vrir les plan–

e.hers qui for'!'ent les

plattes-f~rmes ,

galeries , corridors

&

autres partles dont la (¡manon e(\ de niveau , d'utle

eouche de terre graffe recouvcrte d'un peu de r.,ble ré–

pandu, poor pouvoir marcher deffus fans aliOer, com–

m e

il

arriveroit ri elle étoit Itumide ,

&

'hien remplir

les

ger~ures ,

ri elle e(\ Ceche; au moyen de quoi les

artifices

qui peuvent tomber avam que

d'~tre

confu–

m és ,

&

s'arreter fur ces lieux plats ) ne peuvent y met–

tre le feu .

Outre ces précautíons , on doit toOjours avoir fur le

théatre des baquets pleins d'eau)

&

des gens aélifs pour

!es cas ou il

f.~udroit

s'en fervir;

&

pour qu'ils ne crai–

gneut pas de briller leurs habits) il faut qu'ils foient

VetÚS de peau )

&

toOjours prcts

a

éteindre le feu en

cas qu'il vlnt '¡¡ s'at.tacher

it

quelques endroits du théa–

tre o

Pour les mettre. eu fu rete 011 doit leur ménagcr une

ART

retraíte

a

couvert dans quelque partie de

I'~rchiteélu re

COlnnlC

daos Ullc

attique ; ou íous une

pynunidc ,

s'il

y el1 a une ) pour I'amortiffement du milieu , ou ctdin

dans \es foubaflemens ou pié-d'e(\aux dcs flatucs

Oc

groupes ) pour qu'i1s puiffellt s'y retirer pendant le jeu

de cenains

" rtifices

dont les feux fon eor cn grand nomo,

bre,

&

Y

etre euti::n nés de maniere que les

tlrtifices

qui

fe détachenr tle puilfent

y

cntrer .

11

fam de

pl u~

que

ees retraites eommuniquem aux e[calic(s 011

échel lcs

par ou o n y monte .

Ce n'efl pas affez de fe munir de toures ces

précnl1~

tions , il efl encore de la prudel1ee d'éloigner du Ih"a–

tre les · caiffes de gerbes qui comiennenr beaucoup de

moyennes fo fées qu'on fait panir enfemble , ou de, fu–

fées

vol ant~s

de gros calibre , qui jettent de grolfes colon–

ne§ de feu: c'e(\ pour cette raifo ll qu'on ne tire point

de deiTI,g

l~s

(héltres celles qu'on appelle

¡ "jées d'han –

neur,

par

ldque!k~

on commence ordinairemellt le

fpeétacle;

~ais

o n les ¡;¡:porte

~

I:entrée de la \luit

a

quelques C111q ou fix toiCes

de·-Jn

a plntte terre , on on

les Cu fpend íur de petits

chevalet~

faies expres pOur en.

eontenir un cen ail\ nombre

eomme

de

deux Jufql1'i

dOl1ze , qu'on fai t partir enCe:nble. On les placc ordi–

nairement dcrriere le milien du théatre, ) eu égard

ii

I.a

faee qui efl expofée

a

la vue de

la

perlonne la plus dl–

(\ingué panni les fpeélateurs, afi n qn'elles lui paroiC–

fem Cortir du milieu du théatre ou

a

qu elque dl(\ance

de ce milieu, lorfqu'on les fait partir en fymmétrie par

paires de chevalets plr.cés de purt

&

d' amre.

La fi gure des chevalets peut varier fuivant l'l1fage

qu' on fe propofe; ri l'O!1 en veut faire partir une dou–

zaine en meme tems,

iI

fau t ql1'il porte un cerc\e po–

fé de niveau par le haur )

&

un autre par le bas;

I'un pour les CuCpendrc) I'autre pour tenir leurs baguet-,

tes en riruation d';\-plomb) par des anoeaux ou des te–

tes de c1ous. Si \'ou veut qu'elles partent

a

quelque

diflance les unes des autres ) on doit faire la tete du

chevalet en triangle a- plomb par le haut)

&

mem e une

tringle avec des anneaux ou des dous par le bas ) pour

y faire paffer les queues des baguettes ) comme on le

voit

¡,

la

figure

7r .

P I.

J [J.

L orfQu'on veut les tirer fu cceffivement fans beaucoup

d'intervalle, il faut que les

che\'nl ~ts

foient plus ée_en–

dus : alors un poteatt montant lIe fuffit pas , 1I en laut

au mo;ns deux, trois ou quatrc planrés en terre, pour

y attacher des [[nverfes, I'une

a

la haurem de lix ou

neuf piés )

&

I'autre .\ 1II1 pié de terre , uuxqueJles on

plantc des clous efpacés

a

un pié de di(\ance les uns

des nutres , plus ou moins, fuivam la gro ffeur des fulées.

Ces dous , pour plus de commodité , doil'cnt

~rre

plamés par paires , f. illans d' ull pouce . C eux d'cn-haut

fervent

ii

foilr.nir la gorge de la fufée;

&

ceux de la

traverfe d'embas , pour faire paffer entre-deux le bout

de la baguette: c'efl pourquoi ceux-ci dbivcnt etre po–

fés il-pl omb fous les autres ,

&

n'etre éloignés que dI;

l'épailfeur de la baguette , pour y faire la fonélion d'un

anneau dans lequel on I'cngage pour la tenir a-plomb

fous la fufée; au moyen de quoi on tirc les fuCées fuc–

ceffi vement)

&

pendam aum long tems qu'on en a pour

remplacer celles qui o nt parti: fm quoi il y

a

une pré–

caution a prendre pour prévcnir la confurion

&

le de–

fordre ; c'e(\ d'écarter un peu du chevalet,

&

de eou–

vrir CoigneuCement les caiires ou l'on va prendre lei fu- '

fées pour les y Cufpendre

&

les faire partir . O n doit

uCer de pareiJles précalltions pour ces groupes de fnfées

de caiOes qu'on fait partir enfemble pour former de gran–

des gerbes. L orfque les fufées Com petites ) du uom–

bre de cell es qu'on appelle

de ca;1!e,

qui n'om que

neuf ligues de diametre ,

&

que la caiffe n'en comient

que trois ou quatre dou1.aines , on peut les placer fuI'

les angles faiilans des théatres,

&

les faire partir feule–

mcm

ii

la lin) apres que les autres

artificeI

onr joUé ;

mais 10rCqu'elles Com plus groffes

&

en plus grand nom–

bre,

iI

fau t écarter les caiOes du théatrc , parce qu'il en

fon une fi prodigieufe colonne de fl amme ) qu'clle efi

capable d'embrafer tout ce qni e(\ aux environ .

L a feconde attenrion que doit avoir un artili cier dans

l'ex écution d'un feu , ell de bien arranger les pieceS

d'arúfices

dont il a fait provifion, pour qu'elles othent

aux yeux une belle fymmétrie de feuK aélnels

&

de feux

fuccetlifs . On

:l

eoiltume de border de lances

:l

feu les

parties Caillantes des entablemens , particulieretnent les

corniches , en les

por.~m

prcs

:i

pres de huit

i

dix pou–

ces,

pour en tracer le contour par des lilets de lumie–

re qui éclairent les faces d'un feu brillam : on en bor–

d aufli les balulhades

&

le~

an¡¡les faill ans des pan ies

d'architeélure .

P our