ART
'formé
o
pour
y
mettre la poudre
&
les matieres com–
buaibles
o
qu'il f.1ut conferver dans des barils
&
des cof–
fres bien fermés, ou
fi
I'on veut dans des pots de terre
vemilfés, couverts d'un lillge
o
&
par-delfus d'uo cou–
vercle de bois
o
qui eo le prelfant
o
bouche le palfage
de I'air extérieur qui ne doit pas y emrer
fi
1'01}
veut
les conCerver long-tems Cans altération.
Malgré ces précautions, on doit éviter d'y travailler
de nuit a la chal\delle
o
crainte d'incendie.
Le principal meuble de cet attelier ea une table de
bois dur de deuI ou trois piés en quarré, garnie d'u–
ne tringle arrondie débordant d'un pOllce au·delfus
o
pour
y
broyer la poudre
&
le charbon
o
Cans que la pouffie–
re Ce répande par les bords. Pour cet effet on fe fert
d'une molleue ou paumette de bois dur, faite
a
peu–
pres comme une mollette
a
broyer les couleurs.
Pour ramalfer ces matieres plus aiCément,
iI
convient
que les angles de cene table foient émoulfés par des
pans coupés,
&
qu'on y falfe une ouverture au mil ieu
avec une petite trappe qui s'y loge dans une feuillure,
de fode qu'on puilfe la lever lor[qu'on veut pour y
faire palfer la matiere broyée: d'autres
Ce
contentent de
lailTer un des cÓtés fans bordure; mais
iI
[emble que
pour éviter les incommodités de chacune de ces ma–
nieres
o
iI
faut mettre la picce mobile [ur le milieu d'ull
des c6tés, en la faiCant d'ull grand Cegment de cercle
qui ne puilfe
~tre
chalTé en dehors,
&
conique par Con
profil, pour nc s'enfoncer dans la table qu'a la profon–
deur néeelfaire pour la fleurer par delfus; au moyen de
quoi ayant levé cette picce, on tient la [ebille en-de–
vant, on y fait tomber le pouffier avec une alle d'oi–
feau
o
ou une brolfe de poil de [anglier.
Ceue table n'en propre que pour broyer la poudre
&
le charbon; les autres matieres dures
o
comme le fal–
petre en roche, le [oufre, les rélines,
&
autres
o
doi–
vent etre pilées dans un mortier de fonte avec un pi–
Ion de meme métal ou de bois, CuppoCé que l'on erai–
gne que les métaux ne s'échauffellt trOP par le broye–
ment .
On doit enCuite €tre pourvtl de quatre ou cinq ta–
mis; les uns de toile de crin, {'our y palfer les matie–
res qui ne doivent pas etre finement broyées; les an–
tres de toile plus [errée, pour celles qui doivent J'etre
davamage;
&
enfin les autres de gafe <fe [oie
o
pour' les
plus fines pouffieres: telIe doit
~tre
ordínairement celle
de la poudre.
Afin d'empeeher I'évaporation de celles-ci en les a–
gitant pour les f.1ire palrer, il fallt que le tamis Coit
10-
gé dans un tambour pareil " celui dont [e [ervent les Par–
fumeurs pour paiJer la poudre
iI
poudrer. Cene préeau–
tion en encore plus néeeIT:1ire pour le charbon , qui s'ex–
hale faeilemenr, noircit tout. ce qui el1 dans une cham–
bre,
&
s'inlinue daos les narines, de maniere qu'on en
en ineommodé
o
&
ql\' on mouehe noir pendaD[
plu~
d'un Jour.
O" Cait auffi que la pouffiere
m ~lée
de foufre
&
de
falpetre, gile
&
noireit toutes les dorures.
Ce qui reae de la poudre dans le tamis apres que
le fin en paffé, s'appel le che:t les Artitieiers le
rcljen
o
peur-etre du mot lati.n
reli'l'';''';
au lieu de le repiler
o
on s'en Cert pour les chalfes des
artifi<eJ.
On éprouve en tamiCant le [alpetre
o
qu'il ne palfe
faeilement qu'autant qu'il en bien [ec; ainti on doit s'y
préparer en le fa:Cant Céeher au four s'il el1: néeelfaire.
Quam
a
la
limaille de fer
&
d'aeier, on Cait qu'¡¡
en faut de différentes grolfeurs
o
[uivam les uCages: la
plus fine en eelle qui foifonne le plus, mais 'lui fait
des étincelles moins apparemes. Pour que I'une
&
I'au–
tre produiCent tout I'effet dont elles [ont eapables, il
faut qu'elles Coiem nouvellement limées , ou du moins
fans aueune rouille; c'en pourquoi
ti
on la garde quel–
que tems
o
il faut la tamiCer a plulieurs rcprifes pour en
óter toute la rouille . U n moten de la
conCerver
o
e'en
de la pendre dans une veffie a une cheminée ou I'on
fait journellement du feu.
Le rene des innrumens dOllt on Ce Cert
o
comme mail–
let, banoir
&
autres
o
[eront déerits aux mots qui leur
convieonent, avec les proportions qui conviellnent aux
uCages auxquels on les deaine .
011 Ce
Cert auffi de différens poinyons, dont le plu,
néceffaire en celui qu'on appelle
J'"rrét ,
c'en-o-dire
dont la pointe ne peut percer que Cuivant une profon–
deur déterminée , comme en celle d'un cartouehe fans
.entamer la matiere qu'il renferme. Pour n't tre pas
0-
bligé d'en faire faire expres pour chaque épailfeur, il faut
que le c6té du
poin~on
pres du manche, foit
a
vis a–
"ee !in écrou qu'on fait avancer ou reeuler d'un pas
ART
de
vis
ou
d~ux,
fuivam le beCoin qu'on en a, pour
n~
le poim enfoneer plus avant gu'on ne veut.
DlJ areificlJ po"r brille,· ffLr
/'<lM
&
danJ I'cmt,
L~
rareté
d~s ch~Ce~,
ou I';mpoffibilité apparenrc.
ge
les
t:1lre
o
en fllt ordlllalremCnt le mérito. L'oppofitlon de
deux élémens auffi eontt3ires que le feu
&
I'cau
Cem–
blc les rendre incompatibles ,
&
I'on ne peut
s~empe
cher
d'~tre
Curpris de voir
le
feu fubliaer quelque tems
Cur
I'eau
&
dans l'euu. Cette lurprife eauCe un plailir
qui donne un
gran~ reli~f
aux
a~tiftccJ
aquat;qucs , 'luoi–
que dans le fond lIs n ayent nen de plus merveilleux
que les autres
o
comme on le verra ci·apres.
Premiercment
o
I'expérience fait voir qu'une
gr~Dde
partie des autres
artificeJ
<'tant bien aliumés
&
jettés
dans I'eau , ne s'y éteignellt pas lorfque la doCe de
[~I
petre
&
de [oufre ou de quelque bitume, domine Cuc
les :tutres matieres. J'elltends [ous le nom de
bit"",e,
plulieurs hui les
&
matieres ré(jncuCes
o
parm; lefquelles
le camphre tient le premier rang.
11 Y
a dcux manie–
res d'unir ces matieres puur donner de I'aaivité
iI
leur
feu: I'une en de les réduire en pate en les pétrilTant
avee de I'hui le, qui
emp~che
I'eau de s'inlinuer dans
les mat' res Cur leCquelles elle peut agir pour empecher
l'aaion du feu: I'autre en de renfermer ces matieres ré–
duites en poudre Ceche dans des cartonches goudronnés
par dehors, ou cnduits de cire , de Cuif, d'huile ou de
matieres rélineufes
o
de maniere que I'eatl ne puilfe s'y
inlinuer.
Voici un reeueil de différentes cempolitions des an–
ciens artificiers Semionowit7.
&
Hanzelet
o
lefquelles
quoique difle rentes,
f~nt
bonnes
&
éprouvées pour bnl–
Icr fur I'cau.
DifflrenteJ dofN de co",pojition pour IN artificeJ '1f1i
doive;:t brfiler f"r
J'
eaH
&
danJ
l'
eal<.
l .
1:iur
trois
parties de poudre , deux de Calpetre
&
une de Cotlfre.
2.
Deux partics de [alpetre
o
une de poudre,
&
UDe de
[oufre.
3. Sur
une ¡ivre de poudre, cinq livres de [ciure de
bois
o
u'ois Iivres de foufre
o
&
lix livres de Calpelre.
4. Sur huit livres de ftlpetre, deux de Coufre
o
deux
de Cciure de bois bOl\illie dans de I'eau de falpetre
&
pu is Céehée, un ,!uart de livre de poudre, deux
once~
<je
ra¡>me d'ivoire .
f.
Une li,re de f!Jufre, rrois de falpetre, une once
&
demie d.e camphre, une once de vif·argcnt pilé avec
le camphre
&
le Coufre.
6.
SlIr trois Iivres de Calpetre, cieux Iivres
&
demie
de Courre, demi-Iivre de pOlllverio, une livre de limai!–
le de
fe~ ,
un quart de livrc de poix greque.
D e H a;:zeJet.
7. Sur deux livres
&
demie de pou.
dre
o
trois livres
&
dem;e de Calpetre, une livre de poix
blallehe, une livre de [oufre
o
un quarteron d'ambre
jaune rapé, demi-Iivre de verre groffierement pilé
o
&
demi-Iivre de camphre.
8
Une livro de Cciure de bois
o
quatre Iivres de [al–
petre
&
une de Coufre .
C omJ>DjitiOnI '1"i J'allument avu de I'eau
o
de Han–
:r..le:.
Prenez trois' livres d'huile de lin, une livre d'hui–
le de brique
o
autant d'huile de jaune d'reuf, huit li–
vres de chaux vive récente; melez ces malieres, jeuez.
deífus un pcu d'eau
o
&
elles s'enflammerom.
D" mime. Piare 'fui s'all"me aVec de i'taa.
Pre–
nez de la ehaux vive récente, de la tuthie Don prépa–
rée, dll f.1lpetre en roche
o
de chacuD une parrie; ré–
dui[ez le tout en poudre pour le mettre dans un Cachet
rond de toile neuve; placez-Ie entre deux ereuCets par–
mi de la challx vive en poudre; Ic;s creuCets étant bien
liés
avee
du til de fer recuit, il faut encere les luter
&
les meme au four
iI
ehaux; ccue mixtion s'y con–
vertit en uoe pierre qui s'allume lor[qu'on I'humea=
3.\'ec de I'eau
011
de la Calive.
Maniere de tmir leJ artifiuJ plongls
J
fteur d'e"".
La pltlpart des
artificeJ
pour I'"au doivent
y
etre en–
foncés ju[qu'¡¡ leur orifice Cans etre [ubmergés,
~fin
que leur gorge Coit hors de l'eatl,
&.
que le reae
y
[oit caché Cans couler
¡¡
fond .
Comme les marieres combunibles dont on rempl it un
cartouche, Cont plus légeres qu'un égal volume d'eau
o
les
artifictJ
qu'on y jelte /loneO[ ordinairement trop
au-dcúus; e'en pourquoi il fau! leur ajouter un poíds
qui augmeote leur peCanteur au point de la rendre pre[,
que é"ale
ii
celle de I'eau. La peCaotellr de ee poidi
peut !tre trouvée en ratonnant
o
c'en-a-dirc en
e(f:ly~nt
dans un Ceau ou dans un conneau plein d'eau
o
:i
quc!–
le profondeur un poids, pris au haCard
o
peut le faire
enfoneer, pour y en ajotlter un nouveau
o
fi
le premier
ne peCe pas
aifeZ.
R ien n'eíl pI
us
eommode pour eet
.
~ai,