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ARG

'ehuta Chrifiophe Colomb qui lui proporoit les

Incle~,

En vérité , continlle le méme auteur, on fit peut-étre

p ar imprudence une chofe bien

r.~se.

En fuivam le cal–

eul qui précede [ur la multiplicatlon de

I'ar~mt

en Eu–

~ope,

il ell facile de trouvcr le tems ou cette richelre

reprép!l1t3tive. fera

Ii

commune qu'elle ne [ervira plus

de nen; malS quand cette valeur fera réduite

a

rien ,

qu'arrivera·t-il? précifément ce qlli étoit arrivé chez les

Lacédémoniens lorfque

I'argent

ayant été précipité dans

la

mer,

&

le fer fubflitué

a

fa place,

iI

en falloit une

<:harretée pour cOllclure un tres-petit marché. Ce mal–

lIeur fera-t-il donc

(j

grand?

&

croit-on que quand ce

1igne mét111iquc fera devenu, par fon volume, tres·in–

.commode pour le commercc , les hommes n'ayem pas

I'indu{lrie d'en imaginer un autre? Cet inconvénient efl

de tous ceux qui peuvent arriver, le plus facile

a

répa–

Fer. Si

l'

m-gcnt

efl également commun par-tont, dans

(o~s

les. ro)'aumes;

Ii

tous les peuples [e 'trouvent a-Ia–

(OIS O?hgés de renoncer

a

ce ligne, il n'y a point de

mal: I! y a

m~me

un bien, en ce que les particllliers

les mOJJ1S opulens pomront fe procurer des vailrelles pro–

pr~s,.

faines

&

[olides . C'efi apparemment d'apres ces

pnnclpes,. bons ou mauvais , que les Efpagnols ont rai–

íOOllé, lorfqu'ils Ont défendu d'employer I'or

&

I'argeot

en dorure

&

autres fuperAuit6s; on diroit qu'ils ont craim

que

ces

lil;\nes de la richelre nc tardalrent trop long-tcms

a

s'anéantJr

ii

force de devenir communs.

JI

·s'enCuit de tour ce qui 'précede, que I'or

&

l'ar-

. gtnt

[e

détruir.~11t

peu par eux-memes, étam des úgnes

tres-durables,

iI

n'efl prefque d'aucune importance que

leur

q~al1tité ab~olue

n'augmeme pas,

&

que cette aug–

mentatlon peut a la longue les r€duire

a

I'état des cho–

fes communes qui n'ont du prix qu'autam qu'eJles [ont

util~s

aux ufages de la vie,

&

par conféquent les dé–

pOUJller de leur qualit': repr€[entative, ce qui ne [eroit

pe.ut

-erre

pa~

un grand malheur pour les petires r€pu–

bhques; m:us pour les grands €tats c'efl autre chofe

car .on coos:oit bien que ce que j'ai dit plus haut

ea

m oms mon [enriment, qu'une maniere frappante de fai–

~e

[entir I'ab[urdité de I'ordonnance des Efpagnols [ur

J'emploi de I'or

&

de

I'argtnt

en meubles

&

étoffes de

luxe. Mais

Ii

I'ordonnance des ECpagnols efi mal rai–

lonné~,

c:efl

q~'étanr

poO:-elreurs des mines, on con<;:oit

<:omblen II étOlt de leur mtéret que la matiere qu'ils en

tiroient s'anéantlt

&

devlnt peu commune, atin qu'el–

le en fut d'autant plus précieufe;

&

non précifément par

~e

danger qu'il y avoit que ce ligne de la richelTe fUt

Jamais r€duit

a

rien

a

force de

ce

multiplier : c'el! ce

dom on Ce convaincra facil ement par le calcul qui Cuit.

Si I'état de l'Europe refloit durant encore deux mille

. ns exaaement tel qu'il efl aujomd'hui, fans aucune

v iciífitude fenlihle; que les mines du Pérou ne s'épui–

Calrem point

&

pulrent toujours Ce travaiJler,

&

que par

l eur produit I'augmemation de

)'argent

en Europc fui–

vit la proponion des deux cents premieres anuées, celle

de 32

al,

il efl évident que dans dix-Cept

a

dix-huit

c ents ans d'ici

I'argtnt

nc feroir pas eocore alre:!. com–

m uo pour ne pouvoir

~rre

employ€

a

rcpréfenter la

1"ichelTe, car

Ii

I'argcnt

étoir deux cents quatre-vingts–

l1uit fois plus commun, un I1goe équivalem

ii

notre pie–

ce de vingt-quatrc fous, devroit etre deux cents qua–

tre- vingts-huit fois plus grand, ou notre piece de vingt–

<¡uatre fous n'équivaudroit alors qu'un I1gne de deux

eents quatre-vingts-huit fois plus petit. Mais il y a deux–

c ents quatre-vingls-huit deniers daos notre piece de vingt–

quarre

f~ns;

donc notre piece de vingt-quatre fons ne

I"eprérenteroit alors quc le denier; repréCentation quí fe–

r oit

a

la vérité fon incommode, mais qui n'anéantiroit

pas encore tout-a-fait dans ce métal la q ualité repré–

íentative, Or dans en combien de rems penfe-t-on que

l'argent

devienne deu! cents quatre-vingts-huit fois plus

commun , eo fu ivant le rapport d'accroilrement de

32-

a

r par deux cents ans? dans 1800 aus ,

a

comprer de–

puis le moment ou I'on a commcncé

a

travailler les

m ines, ou daos 1600 ans ,

ii

compter d'aujourd'huí;

car

32

ell neuf foís dans

288 ,

c'efl-a-dire que dans ncuf

{ois deux cents ans la quamité d'

argent

en Europe Cera

a

celle qui y étoit quand on a commencé

a

travailler

les mioes, comme 288

ii

l .

Mais nous avons CuppoCé

que daos ce loog imervaJle de tems , les mines donne- .

roienr tolljours également;

qu'o~

p.ourroit toujours les

travaiJler ' que

I'argtnt

ne fouffnrolt aucun déchet par

J'uraCTe

&

que I'état de I'Europe dureroit tel qu'il efl:

.faos

hau~une

viciífitude; [uppofitioos dom quelques - unes

{om faúlres

&

dont les autres ne fom pas. vr1ilrembla–

bIes. Les

~ines

s'é"pnifent on devieoneut Impoffibles

i

.QlCploiter par leur profoodeur _ L'

argent

décheoit par

ARG

l'uf":¡g~,

&

ce dlchet efl beaucoup plus conlidc!rable qu'

00

ne le peofe;

&

il furv iendra oécellairement dans un

intervalle de

2000

ans,

¡¡

compter d'auJourd'hui, quel–

qnes-unes de ces grandes révolutions dans leCquelles toU–

tes les richelTes d'uoe nation diCparoilli m prefqu'emiere–

meot, [an5 qu'on fache bien ce qu'elles d viennent:

el–

les font, ou fondues daos les embraremeos ou enfon–

cées dans le fein de la terre. En un mot ' qu'avons·

nous aujourd'hui des thréfors des peuples

an~iens ?

pref–

que rien. 1I De faut pas remomer bien haut dans notre

hifloire, pour y trouver

I'argent

entieremem rare,

&

les

plus grands éditices

b~tis

pour des fommes ti modiques.

que nous en fommes aujourd'hui tout étonnés. Tout

ce qui fublifl:e d'ancienDe5 monnoies dirper(ées dans les

cabinets des aJ-ltiquaires, rempliroit

ii

peine quelqnes ur–

nes : qu'efl devenu le refle?

iI

efl anéanti ou répandll

dans les entrailles de la terre, d'ou les focs de nos

charrues fout [ortir de tems en tems un Antonio, un

Othon, on l'eÍligie précieuCe de quelqn'autre empereur,

On trouvera ce que I'on peut delirer de plus fur cettc

matiere"

I'orticlt

M o

N N

o

J

E.

Nous aJ outerons (en–

leineO! ici que nos Rois ont défendu, Cous des puni–

tions corporelles

&

confifcations,

a

quelques

per(oun~s

que ce fUt, d'acheter de

I'arg<nt

mounoyé, fOI! an COIQ

de France ou autre, pour le déformer. alrérer,

ref(~n­

dre ou recharger,

&

que

I'argent

monnoyé ne paye pomt

de droit d'emrée, mais qu'oo ne peut le faire forrir fans

palreport .

Arfcnt blane,

fe dir de tollte monnoie fabriquée de ce

méta . Tout notre

argent Mane

efl aujourd'huí écus do:

lix francs, écus de trois livres , pieces de viogt-quatre

[ous, pieces de douze,

&

pieces de

Ii¡,-.

Argent jin,

fe dit de

I'argent

:1

dou'Le delliers, ou au

titre le plus haut auquel il puilre etre porté .

Argent bus

ou

vas a>:ge11t,

fe .dit de celui «ui efl plu,

de íi x deniers au-dellous du tltre de l'

argent

mon-

noyé .

.

Arg<nt faux,

[e dit de tout ce qui efl: fait de cUlvr"

rouge, qu'on a couvert

a

plulieurs fois par le feu, d"

feu ílles

d'argent.

Argent tenant or,

[e dit de I'or <'¡ui a perdu fon

110m

&

fa qualité pour erre allié fUf le blanc,

&

au-delTou.

de dix-rept korats .

Argent de <tndrle;

c'el! ainl1 qu'on appelle une poo–

dre efe ce métal, quí efl attachée aux plaques de cuivre

mifes dans

de

I'eau-forre, qui a fervi

a

I'affinage de I:or.

apres avoir été melée d'une portion d'eau de fontame ;

cet

argent

efl eflimé

a

douze deniers.

Argent-/e-roi'

c'efl celui qui en au ritre auquel le.

ordonnances I'o'm fixé pOllr les ouvrages d'Orfévres

&

de M oonoyeurs . Par l'an icJe 3 de I'édit de Henri

JI.

roi de France il fut défendu de trayai ller de

I'arg<nt

qui ne fur :\

o~ze

deoiers douze grains de fio au reme–

de de dcu" grains; aujourd'hui on appelle

argent-Ie-ro;

celui qui palre

a

la monnoie

&

dans le commerce,

a

cinquante livres un Cou onze deniers,

&

qui ell au ti–

rre de on'Le deniers dix-huit graim de fin.

Argent en pátt,

fe dit de

I'¡¡rgene

pret

a

etre mis

en fonte dans le crenfet.

Voyez le commtncement d,

u6

nrricle.

Argent en bain,

fe dit de cclui qui efl en fulioo a–

aueJle .

Argent de eouptl/e;

c'efi celui qui efi

a

0!1'Lf;

deniers

vingt-trois graios.

Argent en lame ;

c'efi

I'argtnt

trai~

applati entre deux

rouleaux ,

&

difpofé :\ erre appliqué fur la foie par le

moyen du moulin, ou

a

etre employé tout plat daos

les oroemens qu'on fait

ii

pluíieurs ouvrages brodés, bro–

ch és ,

&e. Voyez

F

LE U R

D'o

R.

Argent trait;

c'efl celui qu'on a réduit

a

n'avoir que

I'épailfeur d'un cheveu, en le faiCam palrer [ucceífive–

ment par les trois trOuS d'une filiere.

Argent jiU

ou

jil d'argt nt;

c'efl

I' argent

en lame

employé ,

&

appliqué fur la foie par le moyeo do

moulill .

Argent en fe"il/e

ou

v"ttu;

c'efl cc\ui que les Batr

teurs d'or ont réduit en feu illes rres-minces,

a

l'uCage

des Argenteurs

&

D oreurs .

I/oy<z

B

AT T E U R D'O R.

BATTRE, ORo

Argent

t1f

co,/"ill<,

[e dir.des rognures mcme de

I'~r­

g<11t

en feuilles ou battu; II efi employé par les Pem–

rres

&

les Argenteurs.

Argent jin f1lY".',

fe dit. de

I'argtnt

fin, foit t;ait,

[oit en lame fOI! filé, fOlt battu, auquel on a taché

de donner la' couleur de I'or en I'expofanr

a

la fumée;

cette fraude efl défendue fous peine de confifcation en–

(iere

&

deux mille Jine, d'amende.

'lJ0le:c.

pour

I'intelli~

¡ence