Table of Contents Table of Contents
Previous Page  621 / 864 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 621 / 864 Next Page
Page Background

ARG

9'y

preud de la m3niere

fuiv~nte.

On mel une eOllpel–

le ou une Icte

a

rougir au feu, enfuite on y met le

plomb. Quand le' plomb el1: fondu

&

bien c1air, on

y aJotlte une quanlilé d'

tly?,ene

proportionnée; favoir,

une livre de plomb pour quatre a cinq

onc~s

d'argme.

On mel quelquefois davantage de plomb, 10rCque I'..

r–

gme

a beaucoup d'alliage.

A

meCure que ces deu!

mélaux fe fondent enCemble, le cuivre, qul auparavant

~lOil Ol~lé

avec

I'argent,

s'en va en fumée, ou fort

avec ¡'¿cume

&

la litharge . Le plomb s'évapore de

eneme,

&

il ne reae dans la coupelle que

I'm;cme,

qui el1: au degré de flneífe qui lui convieUl.

Poye..

L

1-

T H A R G E,

A

F FIN A G E,

C

o u

P EL LE,

C

o u

P

1);–

LET.

Jndépendamment de la maniere de raffiner

I'argent

avec le plomb, il

Y

en

a

une autre qui fe fail avec le

falpelre.

Voy,,;

R

A F FIN E R

&

A

F FIN A G E.

Mais

tontes ces méthodes font incommodes .

&

ennuyeuCes;

ce qui a donné lieu

a

M.

Homberg de chcrcher :\ a–

breger cene opération,

&

iJ

Y

a

réuffi . Sa méthode

contiae

a

calciner

I'tlrgmt

avec moiti¿ de fa per.1nt6ur

ordinaire;

&

apres 3voir fondu le tOUI enCemble, d'y

jeltcr

i\

différenres fois une ccrtaine quantité de Iimail–

le d'acicr. Par cene op¿ralion le foufre abandonne

l'argcne

pour fe joindre au fer,

&

I'un

&

I'autre Ce

<lonveniO""ent en écume qui nage fur

I'argene;

&

on

trouve au fond du creufet le mélal puritié.

L'tlrgent,

en Chimie, s'appelle

lul1a,

lune: on en –

fait diHerentes préparations, principalemenr une teinture.

Pour

a

voir la ecimure d'

argent,

diífol vez des plaques

d'

argent

minces dans l'eCprie-de-niere,

&

jette-¿ celte

diífolulion dans un aUlre vafe plein d'eau de fel; par

ce moyen

I'"rgene

fe précipite auffi-tÓt en une poudre

blanche qu'on lave plufieurs fois dans I'eau de fontaine.

On mee cette poudre dans un matras,

&

on jcne par–

delfus de I'efprie-de-vin reéWié

&

du fel volaeil d'urine:

on lailfe digérer le tout fur un feu moMré pendant

quinze jours; durant ce tems l'eCpril-de-vill cOntraéle

une belle couleur bleu-céleae . Cene eouleur lui viem

du cuivre; car il y a environ deux gros de cuivre

pour I'alliage fur chaque marc

d'arg:ent,

&

I'..

rgent

!ll0nnoy6 en a.

pl.us

. que eelui de v3,O""eJle . Ceux qui

Ignorent la Chllnte Jettent le reUe;

&

ceux qui fonl

u Cage de,cene lei!llure de lune, I'employenc contre I'épi–

lephe, I apoplexle, la paralyfie,

&

la plllparr des ma–

ladies de la

I~te,

comme I'hydropifie de cerveau. Mais

toutes les préparaliom

d'ar~ene

en général font fufpc–

éles; fans en excepler les pl lules de Boyle, compoCées

de lels de

~'arg~"~

&

du nitre: quoiqu'on le adouci{:

fe avec IrOIS tOIS aUlant de fucre, elles ne laiO""em pas

d'Etre corrolives

&

d'aff"oiblir I'eaomac· elles ne con–

viennem qu'a I'enérieur, pour ronger'

&

guérir les

parries allaquées d'ulcercs invétérés.

On peut convertir

I'argene

en cryaal par le moyen

de l'eCpril-de-nilre,

&

c'eU ce qu'on appelle impro–

premem

vitriol d'argent. V oytZ

C

R

y

S TAL.

La pierre infernale d'

argt1Je

n'en. ríen autre choCe que

le crynal

d'argmt

fondu dans un creuCet

:l

une chaleu(

modérée,

&

enCuiee jenée dans des moules de fer.

LorCqu'on verCe datls une JiO""olurion

d'argmt

faite

par I'eau-forte de l'eCpril·de-Cel, ou du fel commun

fondu dans de I'cau,

I'argene

Ce pl'écipile en une pou–

dre qu'on nomme

,baux

d'nrgent.

Ceree chaux

d'argent

fe fond aiCément au feu; elle s'y diffipe fi le feu el1:

fon:

&

{j au comraire le feu

ca

médJOcre,

&

qu'on

ne I'y laiO""e pas long-Iems , la chaux d'

nrgt1Jt

fe chan–

ge en une malfe qui el1: un peu IranCparente,

&

qu'on

pCUl couper comme de la come : dans cet étal on la

Domme

I,,,,e

, o,-nl,.

POle..

L

u

N

E e

o

R N E'e •

On peUl conJcéturer lur ce qui précede , que la ma–

niere de féparer I'argent d'avec la lerre de mine , ea

la

m~me

que celle dOn! on fépare I'or de la mine,

c'ca-a-dire par le moy en du vif·argem; avec cette dif–

férence que pour

l'

ar~en$

on ajotlle Cur

fOOOO

Iiv. pe–

[am de mine, m ille Itvres de Cel de rache ou de qucl–

qu'autre fel namrel .

Voye<.

la deCcription nu long de

cetle curieuCe opéralion,

a

I'areicle

o

R .

V ..rgtnl

el1: apres I'or le métal le plus fi xe . Kun–

kel ayom laiaé pendaoc un mois de

1'(lrge1Jt

bien pur

en

fonle dans un feu de verrerie, trouva apri:s ce tems

qu'il n'avoit diminué que d'une Coixante·quatrieme par–

tie. Hallon de Claves expoCa de m.!me de

1'~rg"'l

dans un fourneau de vcrrerie;

&

I'ayant lailfé deux

m ois dans cel état,

iI

le trouva diminué d'un

dou~ie­

me,

&

couverl d'un verre couleur de citron. On uc

pem douter que ceue diminulion ne provint de la ma–

tiere

<luí

,'étoit féparée

&

viteifiée

a

la [urface de

!'Oy-

ARG

543

l t!Ht;

&

O"

l'eut dTúrer que ce verre n'en point

un

argene

d On!

les principes ayen¡ élé délruils par

le

feu :

c'ea pllltól un compof¿ de cllivre, de plomb,

&

d'au–

tres malieres étl"nngeres qui fe trouvem prefque IOUJOurS

dans

l'arge1Jt.

L'argme

el1: moins duB ile que I'or, il I'ca plus qu'

aucun des aurres métau¡ .

PO)" ..

D

l"

e

T I L IT E' .

Le

pouce cube

d'IIygwe

peCe {jx onces cinq gros

&

vingt–

tix grains . Nous venons de con{jdérer

I'..

rg"'t

comme–

métal ou comme produaion de la nature , I!OUS allol1$·

maimenant le con lidérer comme monnoie .

A

R G E N T

ea d3us notre langue un terme gl néri–

que fous lequel fom compriCes coutes les efpeces de {j–

gnes de la richeO""e courans dans le commerce;

01",

I/Y.

gene

monDoyé, monnoies , billets de lOute nature

>.

& c.

pourvtl que ces {jgnes foiem aUlOriCés par les IOIS de

I'état.

L'arge,;e ,

comme mélal, a une valeur, com.

me lontes les autres marcbandifes; mais

iI

en

a

encore:.

une autre, comme ligne de ces marchandiCes . Cou{jdé–

ré comme ligne, le prince peur, fixer fn. valeur

dal~s

quelqlles rapporrs,

&

non dans d autres; II peUl établtr .

une proponion entre une quantité de ce métal, cam–

me méral

&

la meme quamité comme {jgne ; fi xer

celle qui

~a

entre divers métallX employés

it

la mon–

noie; éeablir le poids

&

le l.itre de chaqu.e , plece,

~

donner

ii

la piece de monnolc la valeur Ideale, qu II

fam bi:n

~il1:inguer

de la

~~Ic~r ~éelle "

parce que I'u–

ne elt llltrmfeque, I'aurre

d

mll ltullOn; I

nn~

de

!a

na–

ture, I'autre de la loi. Une grande

~uanttlé

d or ""

d'argene

ea

co~jours

favorable, lorfqu 011 regarde ce'·

métaux eomme marchandiCe; mais il n'en en pas

d~

mcme 10rCqu'on les rcgarde comme lignes,

~arce

.que.

Ieur abondance nuil

a

leur qu:(\ilé de ligne, qUI en .ron–

dée Cur la rarclé.

L'ar$ent

ea

une

rich~lfe

de {jalon ;

plus cene opulence fiB lce Ce multiplie! plus elle perd

de Con prix, parce qu'eJle repréCcnte moms: c'el1: ce quo.

les ECpagnols

n~ compriren~

pas lors de la conquéle dlL

Me~ique

&

du Péron .

L'or

&

I'argwt

éloient alors eres-rares en ElIrope,

L'Efpagne, mallrelfe cour-d'un-coup d'une

tres-gra~de

qllal1tiré de ces mélaux

con~ut

des

eCper3nc~s

qu el–

le n'avoit jamais eues. Les richelfes repréCelllauves dou–

blerent bientÓt en Europe, ce qui. parUl en ce que

~o

prix de lOut

$le

qui s'acbeta fut

~nvlfon

du double; malG

I'orgent

ne put doubler en Europe,

q~e

le protil do

I'exploilalion des mines, con{jdéré en Im·meme,

&

fans

égard aux penes que cene ex¡>loil3lion elllralne , ne di–

minuir du double pour les

ECpa~nols,

qui n'avoient

cboque année que la meme quanmé d'un mélal qui é–

loil devenu la moilié moins précieux. Dans le doublc

de tems

I'orgent

doubla encore,

&

le protil diminu:L

encore de la moirié;

iI

diminua meme dans une pro–

greffion plus fone: en voici la preuve que donne I'au–

teur de

I'EfPrit des

LO~J,

tOYd.

Il.

pago

48..

Pour

tir~r

I'or des mines pour 1m donner les préparattons reqUl–

fes

&

le Iranfp'orter en Europe, il fa\loil une dépenfo

qucl<:onque. SOII cene dépenCe comme

I

ea

a

64.

Quand

l'

orge"t

fUI une fois doublé,

&

par conféquent

la moilié moins précieux, la dépenCe fur comme

2

l

64, cela ea évidel1l; ain{j les flotes qUI apporterem en

ECp~gne

la meme quamllé d'or, apporterenr une chofo

qui réellement valoil la moitÍé moins,

&

cotltoil la

moilié plus. Si on Cuit la meme progreffion,

011

aura

ceHe de la cauCe de l'impuiO""ance des richelfes de l'Ef–

pagne . JI

Y

a environ deux cems ans que I'on Iravail–

le les mines des Jndes. Soil la quamlré

d'orgmt

quí

ea

:\· préCent dans le monde qUI commerce,

a

la quan–

lité qui y élOil avant la découverte, comme

32 al.

c'ea-a-dire qu'elle ail doublé cinq fois , dans deux cents>

ans encore la meme quantité fera

a

celle qui élOit a–

vant la découvene , comme 64 11

1 ,

c'ea-ií-dire '1u'ell<l

doubler~

cncore. Or

a

préCent cinquaOle quimau:c de

minerai pour I'or, donnent quatre , cinq

&

{jx onces

d'or;

&

quand il n'y en

a

que deu!, le m ineur ne

retire que fes frais. Dans deux cems ans, lorfqu'il o'y

en aura que quatre, le mineur De tirera aulJi que

fe~

frais

~

iI

Y

aura donc peu de protil

ii

lirer fur I'or.

M';'"

me raiConnemem fur

I'argent,

e.tceplé que te Iravail des

mines

d'argent

ea

un peu plus avanrageux que celui des

mines d'or. Si 1'011 découvre .des mines

Ii

abondamos qu'

elles donnem plus de profit , plus elles. ferom abondal1tes,

pltltÓt le profit flnira. Si les Ponugals 001 en effet trou–

vé dans le BreStil des m ines d'or

&

d'argeJIt

tres-riches,

iI

faudra néceO""airemem que le protil des Efpagnols di.

minue conlidérablement,

&

le leur aulJi . J'ai oiji dé–

plorer plu{jeurs fois dit I'auleur que nous venons de

ci–

ter. l'aveu¡¡lement du COllfeil de

FraD~ois

premier, qui.

re,