54-
2
ARG
Potafi, un mineni "-ppellc!
IIrap/l<"
,
eJ)mpofé de 61s
d'argmt
pur; c'ea ce que l10us avons appellé
m'-/le d'ar–
iene
<11
jiletI.
L es lilons font toujours plus riehes dans
Teur milieu que fur leurs bords: mais I'endroit le plus
abondant ea eelui oí). d.eux 61QI1s fe croifent
&
fe [ra–
verfem . Les deux premieres mines du POloli furent ou–
vertes en
l S:tS ;
on appella I'une
Rica,
&
I'autre
D ie–
t o
<f " t'11O.
L a premiere étoi[ t'levt'e nu-dea;us de la ter–
re, en forme de cr/he de coq , de la hauteur d'une lan–
ce,
ayallt trois cents piés de longueur
&
13
de largcur.
Cette mine étoit
Ii
ric~e
I
qu'i1 y avo)t prefque la moi–
~it'
d'argOlt
pur jufqu a 5'0 ou
6p
bratres d,e profon–
deur, 0)1 elle
commen~a
un peu
a
ehanger . Au re–
lle on regardc cornme 'un grahd aceroifiel)1ent
ii
la ri–
chetTc eles mines, d'etLe plaeécs proche de.s rivieres' ,
~
eaufe de I'avan,tage ,des moulins propres
ii:
broyer
I~
ininc. A L ipes
&.
au Potoli
m~¡ne
I
iI
fnut bien aban–
donner dix mares par ehaque quinta!', pour aequiter
la dépenfe;
~u
lieu qu'nu Tnnarn, il n'el1 eoute pas plus
de einq . .On nJ! trouve les ll)il1e$ d'
arge/lt
les plus ri–
ches
I
que dans les endro)ts froids de l'Amérique . La
rem&ératurj: du POloli
cfl
Ii
frolde, qu'autrefois Ics
fem~
mes
Erpagnole~
'ne p'ouvo¡cnt y
~eeoueher;
elles t'toient
oblíg:ées d',aller
~
20 ou
3Ó
Iieues au-del'a, pour avoir
~n dim~t
plus doux ': ¡:nals aujoul'd'hui el)es aecouchent
~ulIi ai(t'n\cn~
au POloli, qUe les Indiennes naturelles
(ju pays . A u pi.é de
la
m.ontaspe du P otofi ea la ville
d!l 'ní c!'me nom, qui ,en devenuc fameufe par les gran–
des richelrcs que I'on a tirées de la monragne;
iI
Y a
~ans
¡::ette yille
plu~
de foixanre mille 1ndiens,
&
dix
m il le E fpasnoles. On qblige les paroilfes des environs
4e fournir
~ous I~s an~
un e,enain nombre d'lndiens P,ouF
t.ravail1cr aux mlllcs;
c'ea
ce qu'on appelle
la
mita:
la
plupaTt menent avec eu. leurs femmes
&
leurs enfans,
&
mus partent avec la plus grande répugnance . Cene
(~rvitude
ne dure qu'nne année, apres laquelle ils fpnt
Ijbres de retourner a leurs habitztiom: il
y
.en a plu–
lieurs qui les oublienr,
&
~ui
s',habi¡uent au Potofi, qui
~evient
ainli tous
.Ie~
jpurs plus peuplé : Les mines du
POlO(j font ¡es ¡nOtrlS dallgereuCes ; cependant fans I'her–
~e
du Paraguai que les mineurs prennent en infufion
e¡)mme nous prenons le rhé, Ol! qu'ils mich,ent COI11-
me du tabac, il faudroit bien-tOt les abandonner. Les
I}'lines du Potoli
&. '
de Lipes confervellt' toujours leur
réputation; eependant on en a Mcouvert
d'autre~
de–
puis quelques
anné~s
qui palfent pour plns riehes: telles
font eelle d'Qruvo a
~
lieues d' Arica ,
~
ce¡)es d'OI–
lacha
I
pres de CuCeo , qu'on a déeouvertes en
J
712.
Pour rentrer eneore un moment dans notre
eonti~
nem, il ya ,
a
ce qu'on dit
I
en Saxe
&
dans le pays
d'Haoovre, bcaucoup de mines
d'argmt:
on trouya
¡¡
H art? un
moree~u
d'argent
Ii
con Cidérable, qu'é t
3
nt
bánu, Ol)
~ri
li t ' une ¡abl': od pouvoienr s'alfeoir vingt–
qúatre perfonnes ,
L es mines les plus riches, apres la mine naturelle
I
1:ont les mines
d'argent cornl;
elles cedent Cous le mar–
teau comme fait
le
plomb,
&
elles fe Initrent couper
cornme de
b
come ; elles contienncnt de l'arfenie. :r,.a
' coulcur de ces mines en rioiríl tre '
&
p'lus elles .fon.t
tloiratres
I
fllus
~lIes
Cont
riche~:
i{
l'
er¡ a ,de
Í'
nches
qu'elles
donn~nt
eent quatre-vlngts mares d
argent
par
quintal; c'ell-a-dire par cem Iivres de mine; de forte
qu'il n'y a que dix livres de décher, fur cnaque quin–
tal de inine . JI y en
;¡
qui n'en ni
ti
facile
3
couper
ni !i noire,
&
elle dpnne cellt foixante marq
d'argent
R~r
quintal: ces mineS font fort aifées a fondre , pour–
va qu'on les ait féparées des pierres qui y fom Cou–
vem jointes
I
\\>
pourvíi qu'elles ne Coien¡ pas melées
qe cqbalth
1
qui. en ordinairement ferrugineux. L es mi–
Iles
'd'argent
nOlfes font rarcmem feu les
i
elles fe trou–
yent prelque toujours avec la blerrde
&
avec le mifpre–
kel, qu;
ell
une efpeee 'de eobalth 'oq mine arfénicale .
On a beaucoup de peine
i\
les [éparer; ce qui rend I:¡
p1ine
diffi~ile
¡¡
fo~dre:
e¡:s mines noire:;
d'argellt
f~
trouvem quelquefols
m~lées
avec les mines de plomb
~ ~ros gr~ills:
mais les une:;
&
les au¡res font fort
tranables ,
La mine
d'a:ge~t
r0l!ge en la elus riche, apres la
mine cornée. 11 Y a de plu fiell rs fortes de mines
d'ar–
ge/lt
rouge ; il Y en a qui fom en grappes de raiCin ;
il
1.
en a de
tranfpar~lltes, '
d'autres qui ne le fom pas;
11 Y en a de noires aycc des taches rouges; il Y en a
de dures
I
compaéles
I
&
rouges comme du cinabre ; ce
fom de toutes les mines rpuges
d'argent
les plus riehes ;
i I'l es donneut depuis
90
jufqu'a
l OO
marcs
d' argent
par
quintal. Celles qui font comme de la fu ie, tachetées
tie rouge I donncllt
vin~t
mares par ql!inral. Ceue mi-
j\..RG
l)e fe
irQ
uve ordinaire¡nent daos les montagues .aride, .
L es min,es rouges
Ce
trouvenr quelquefois duns des pierr
res dures , qui paroilfent
i\
la vue peimes de eouleUf
de Cans· Ces pierres follt ou de quan ? ou de la pier–
re
a
fulil , que les mineurs appellem
I"erre cor"I. ,
a
cauCe de fa ¡etre,mblancc . vec la come de che' al coupt'e.
Les mines blanches
&
griCes donllem j\lfqu'i¡
20
mares
d'argent
par .quintal. On
trou.vedans des fouterreins
de ces mines
bl~nches
qui ne donnem qu'un marc par
quintal ;
c'~a c~
,qu'on
nom~e
f,!uffe. "pparence.
Pour retlrer I
arg ent
,\lu
mlOer~1
qUl le contient , Ol,l
eommence par le eafIer en 11l0rc;eaux
a,1f<'l.
petits, pour
./i.tre moulus
&
broyés fous des pilons de rer qui pe–
fcm jufj¡u'a deuI eems livres ,
&
qui pour I'ordinaire
Cont
mis en mo,u,v,ement par le moyen de I'eau . On palfe
le minerai réduh en poudre par un crible de fer ou ds:
cuivre
I
&
on le pétri,t avec ,de I'cau pour en faire une
pnte q,u'on lailfe un peu de1Téch,er;
pui~
on l. pétrit
d,y
rechl!t avee du fel marin; enlin on y ¡ene du mercu.
re ,
&
on la pétrit une t,roilieme fois pour incorporer le
merC)lr.e avec
l'argent>
c'ea-Ia .ce qu'on appelle
amal–
game.
Huit ou dix jqurs fu,ffifenr pour la faire dans les
lieux tempt'rés: mais dans les pays froids il faut
.qu~l
quefois un mois ou fix femaines , On jette la pi te dans
des I.avoirs pour en fépar¡!r la terre : ces lavoirs eonlh
nem
~n
tr.ois baff.ins ,qui [om fu)' le couraAt d'un ruitrealJ
qui
entr~,ne
la terre , 10rCqu'elle a été délayée dans eha–
que balIin . Pour faciliter I'opération, on agite eontÍe
nuel lcment la pare avec les piés, afin que qu;md I'eau
fon claire des balIins, il ne rcne áu fond que de l'
Ar,
gmt
&
du mereure am;¡lgamé enfemble ;
c'ea
ce qu'ol)
appelle
p i/!,ne.
On t5che de tirer le merCllre qui n'eft
pas uni a
I'argent
I
eu pretrant
I~
pigne , en la batt:mt
'fonemenr; ou en la foulant dans une pretre ou moule .
JI
Y a des pignes de diMrentes grolfeurs
&
de différen–
tes pefanteurs; ordinairernent elles eontiennent de
I'ar–
gent
pour le tiers de lem poids ; le mercure fait les deuz:
autres tiers , On pofe la pigne fur un trépié, au-dellous
duquel !!n un vafe rempl! d'eau; on couyre le rour avec
de la terre en forme qe ehapiteau, que I'on environoe
de ch:¡rbons ardens. L 'aébon du (eu fair forrir le mer–
cure de la pigne; il fe fubJime
i
&
enfuite il rerombe
¡lans I'eau od il fe condenfe .
es intervalles que le
mereure occupoit dans
la
pigne rellem vnides; ce n'eíl:
plus. qu'une mafie
d'"rgmt
poreu(e
&
I~gere,
en com·
paralfon de
Con
volume .
00
P~Uf
en,core rirer
1''1rgel't
de la mitle de la ma·
niere fu iv3nte : on commence par la caaer,
&
quel–
quefois on la
I~v~
ppur en Céparer la panie pierreuf.,. qui
s'en réduile en poulIiere; on la calcine enfuitc pour cn
eh.lrer le foufre
&
I'arfenie; c'ea ce qu'on appelle
ró–
tir la mine;
puis on la re lave pour en 6ter la' poudre
calcinée , L a mine étant aipli
pr~parée,
on la fait fon–
dre avec du plomb ou avec de Iª lirharge, ou avec des
teteS de coupell es qui om fervi; of! ewploye
a
eet effet
le plomb I$ranult', quand le rravail en perit, Plus la.
!pine
I!Il
, dlffi~i,le
a.
fondre " plus on y met
d~
plomb;
on met Ju(qu a fel'Le ou vmgt parties de plomb pour
une partie de mine , Cette opération fe nomme
fcorijier •
Les feories fonf compofées du plomb qui fe vitripe a–
vee la pierre,
&
avec
ce
Rui n'en point or ou
IIrge",
dans la m ine;
&
ce qui efT métal tombe detrous en ré–
~ule.
Si ce régule paro't bien JP¿"tallique, on le patre
a la coupelle ; s' il ell eneOre melé de [cories, s'il eft
noir, on le fair refondre avec
¡JO
peu de verre d. plomb_
P our féparer
I'argent
du mercure 'avec lequel il eft
~malgamp,
pn a un fourneau qui a une
ouy~rture
au
fommet; on/eouvre cetre ouverture d'une efpece de cha–
p'iteau de terre de forme cylindrique, qu'on peut laitrer
ou enlever a d;rcrétlon . Qlland on a mis daos le f@ur–
neau 1:\ malfe d'
argent
&
le mercure,
&
qu'on a ap–
pliqué le eouvercle
&
allumé le feu, le
vif-argent
s'é–
I~"e
en forme de vapeurs,
&
s'.ttache au chapiteau,
d'od on
' I~
retire pour le faire fervir une feconde fois ,
L orCque
I'nrgent
ea bien pmi6é, qU'OJl en a 6té,
;¡utant qu'il en poffible, toute la
mati~re
étrangere,
foit métalllque ou autre , qui pourroit V erre melée, on
dit qu'il ea de <jOULe deniers; c'ea-Ia l'exprelIion dont
on fe fert pour dé¡¡gner le titre de
I'arg ent
fe plus pur,
&
fans aucun melangé ni alliage : mais s'H s'y en trou–
ve, on déduit le poids <lu m': lange du poids principal,
&
le rene ma"'jue le tiire de l'
argmt.
L e denier el!:
de 24. grains ; ainli lorfque fur le poids de dou?e de–
niers il y a dou?e grains de melange, le titre de
I'ar–
g ent
ea Qme deniers dou?e gralDS,
&
ainli des
autre~
exemples.
Pour !!l0nter le: titre de
I'Rrgtnb
en le raflinant,
OB
,
l~
,