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ANT

Quelq~es

chimit\es ont penió que

(j

on pouvolt unir

eniemble le mercure

&

I'antimoin.

,

ce Ceroit un moyen

de découvrir de nouvelles propriétés dans ces deux

minéraux .

Plulieurs ie

v~ntent

d'avoir tiré du mcrOllre de

I'an–

timoi".:

mais aucun ne dit qu'il les aie joillls enCem–

ble; quoiqu'il y ell ait, du nombre deiquels' ell Béc–

ker, qui ayent cherché

a

purilier le

m~rcure

par le

moyen de

l'ant;moin•.

L'"ntimoin.

comient beaucoup de ioufre : cepclldant

iI

en tres-difficile de l'unir au mercure, qui [e lie fi

aifémelltau Coufre; parce que lc [oufre s'all3che en–

core phltÓe

ii

l'

antimo;n.,

qu'au meroure mame, On

fait que le

ré~le

d'

antimo;".

en un de plus fort mo–

ycns qu'oll pUlIf.: employer pour retirer le meraure du

cinabre;

&

c'ell Cuivnnt

ce

principe que pour faire ' le

cinnbre

d',mtimoil",

on enleve premieremellt

I:¡

partie

réguline de

l',mtimo;,,.,

pour que Con Coufre ait la li,

berté de [e joindre au mercure.

Cepelldanr dans la vue d'unir eniemble ees deux

matieres qui Com d'une

ti

grande importance en Chi–

m ie , M . Malouin

a

fait plulieurs expérienccs ;

&

apres

avoir tcmé inutilement différens moyens difllciles

(le

compliqués ,

!J

a réuffi par d'autres qui Cont plus na–

lurels

&

plus limpies, dont il a rendu cQ¡npte dans un

rnémoire qu'il donna

a

l'aca¡lémie royalc des Sciences

en l'année t

740.

Voy.z

E

T H 10 P S

~

N T 1M

o

NI -\ L.

Si on verie de l'eau-forte Cur eje

I'a"t;mo;n~

en poudre

groffierc,

&

que pendant la dilfolurion qui réiultera

dc ce mc!lange, on y ajoute de I'eau froide, il {urna–

gera auffi-tÓt apres la dilfolution une matiere gralfe qui

v icnt de

I'allt;mo;n.,

&

que M . M alouin ait, dans

fon mémoire iur l'union du mercure

&

dc

I'ant;mo;–

'1<,

avoir détacháe de

I'ant;moi".

par le 1110yen du

rnercure.

011

peut tirer par la difliJlation de

l'al)t;mo;".,

faite

par une cornue, une liqueur acide, comme on en peut

tirer du foufre de

la

m~me fa~on;

&

c'en cClte

Ji.

qucur, qu'on peut tirer auffi de

I'anti,,!oin.,

que

<¡uelques chiminps om nommáe

vinaigre d<J P hilofq–

ph<J:

il y a d'autres préparations de vinaigre d'

alle;–

mO;11~;

le plus recommandé en celui de Bafile Va–

lemin .

JI

Y

en a qui appellent

m<r",re d'a"t;moin.,

le mer–

cure tiré du cinabre

d'ant;mo;ne

melé avec la chaux

ou le fer, quoique le mercure ne puilfe crre dit ' Hue

rnercure ' revivifié dll cinabre d'

ane;moi"e

Au refle on trouve dans bien des livres

d~

Chimie

dilterens procédés pour faire du mercure avcc de

I'an–

t ;moi". :

mais le rucces ne répond pas aux promelfes

des auteurs ; de Corte que

Rolji",klUr ,

&

I'auteur in–

crédule qui a pris le nom

d'U¿¡en~

U.aw

;r

,

menenr

ce ' mercure tiré de

I'ant;mo;n.

au nOI1)bre des non·

~res,

c'efl·a-dire, des choles qui ne ront point . Ce–

pondant Becker

&

Lancelot on( Coutenu ce fait . Le

procédé qu'en donne Lancelot, dans ron ouvrage qui

a pour titre

Epiftola ad ,,,riofor,

en fidele;

&

quicon–

que voudra le iuivre exaaClI1ent, trouvera I'opération

embarralrame, mais vraie, Cuivant la pharmacop';e de

Brandebourg .

L'

antimoin.

a cauCé de grandes conte{htions en Me–

decine . L,a nature de ce minéral n'étant poiut encore

alfe? connue, la Faculté lit en

15"66

un decret pour

en défendre l'uCage,

&

le Parlement confirma ce de–

cret . Paumier de Caen, grand chimine,

&

célebre

medecin de Paris , ne s'étant. pas conformé au decret

de la faculté

&

a

['ar.,et du parlement, fut dégradé en

160g.

Cependam

I.'ant;mo;n.

fut depuis inféré dans le

Iivre des médicamens , compoCé par ordre de la facul–

té en

1637;

&

enfin en

1666,

l'expérience ayane fait

connoitre les bons effets de

l'ant;moi".

dans plufieurs

maladies , la faculté en permit I'u(age un fieele apres

I'avoir défendq: le parlement autari[a

de

mcme

ce

decrer.

Quoique dans tous les tems plufieurs perConnes ayent

,cherché

a

rendre

l'a11t;moin~

CuCpea de poiCon , cepen–

dant I'efficacité de [es préparations

a

prévalu' cohtre

leurs eltarts .

Ces

prévemions ont [ur-tout fait appréhenqer long–

te~s

Ae le donner crud. Kunkel en '1n

de~

premiers.

qUI alt oré le faire L'u[age intérieur de

l'a1/t;mo;n.

crl1d en cité dans Kunkel,

Laborator.•h;mi,.

p.

43~.

K~nkel.

dit qu'en

1674

iI

étoit malade d'un violent

rhumaltfme: il étoit alors ;\ W inemberg

&

il con–

fi¡lta Cur ron étal Sennen grand

medeci~

d'Allema–

gne, qui lul

dI!

qu"

I'oc~afíon

d'une douleur violen–

te

&

opiniatre comme étoit cche dont Kunkel fe plai-

Tome

l .

.

A'NT

42.7

gn. oit , un mcdeaÍlI Italien avoit donoé avec Cueces

l

Vlcn.ne,

1'lIl1t;mo;'.. ,

mais gu'il n!! fa voit pas la pré–

paratl<!n qu'on

d~voit

faire pour corri¡:er

l'ant;mo;l1.

de pOI[on. Kl1nkel, qui étqlt plu$ chllnifle que Scn-

" nen, pen[oit

qu~

I'ant;moi/le

n~

tClloit point du poi–

fon

i

&

il Ce [ouvint que 13afile Valentll1 le recom–

mandoi¡ pour engrailfer

I~s

cochqns; il

f~voi¡

qu'on le '

donnqit aux chevaux.

11

fe

d~termina

it

cn faire uia–

ge,

&

il l(lo prit pendant iept jqurs ,

commen~alit

par

cinq gqlns

,IX

tiniflam par trente - cinq ; enCuite il

[e repor.t ttois jours :

~cla

le fit tranfpirer

&

uriner : le .

dixieme jour, étanr d6goüté de la conCcrve de roie •

dans laql1elle il prclloit

I'a"tim.;n~

crud porphyriié,

iI

en fi¡ faire des tqblettes avec l'écoree (lonfite de ci–

lron

&

de la canelle ;' il entroit dans chaque tableue

ving¡ - cinq

gr~ins

d'

"nt;mo;ne;

iI

en prenoit chaque

jour une tableue diviiée en trois partics, dont

iI

pre–

noit une le matÍlf, une autre

iI

midi ,

&

la troifieme

le [oir;

4

il Ce trouva par ce moyen p:irfaitcment guéri

au bout d'un mois .

Kunkd dit qu'en

1679 ,

il en .prit avec Cucces pour

une fi evre quartc.

Il

le reeommande pour les mala–

dies qui Cont !!ccompagnées de paralyfie ; pour les tie–

vres longues qui viennent de mauvaiies hUl1]eurs, Coit

que ces

ficvre~

[oient intermittcntes,

Coit

qu'elles

Coien~

continuos

i

pour les douleurs de goutte ; pour les en–

fans noüés: pour les f1eurs blanches. L e medecin

y

joim d'autres remedes, ielon les \'ues qu'il peut avolr

pour

la

guériCon du

malad~.

L'antimo;nf

crud entre dans la cO!TIpofition de I'an–

tidote de Nicolns

rvf

yreptus ;

IJ

Y

a d.ans I.a

ph~rma­

copée de Brandebourg des tablenes anttmontales, [ous

le no m de

Mo.fuli re¡/auranur K""kd ii .

D ans cha–

que grps de ces tablenes il y a einq grains d'

anei–

mo;ne.

E piphane Ferdinand,

IJift.

17·

dit que

I'an.

t;mo;ne

crud en le yéritable remede des véroles invé-

lI!rées .

.

PreCqu¿ tous les chimines,

&

ParacclCe

lui·m~me,

diCent que les vapeurs de

l'

antimoi"e

Cont

nuinbles

a

la [anté: pour moi, je penCe qu'clJes ne iom point cm–

poiionnantes ; j'ai beaucoup rravaillé fur

l'an#moill',

fans lamais en relfemir d'incommodité .

011

[le doit

craindre les vapeurs de

I'ant;moine ,

que comme 011

craim les vapeurs du [outre;

&

afli1rement on ne

doit pas fuir les vapeurs du Coufre comme des vapeurs

arCél1lcales . M . L emery, qui a beauCllup travailJé fur

1'4I,t;moi".,

n'en a ¡nmais été ineommodé.

M.

Le(jn~llt

de Rouen , dit qu'on

~ccu[e

mal-a–

propos

J'

antimo;n.

de donner des vapeurs nuifihles;

que jamais

iI

n'en

a

Couffert la moindre incommodi–

té, .quoiqu'il

en

nit brulé une prodigieuCe quanrité ; que

les vapeurs de

I'a"t;moi"e

n'affcacnr la poitrine, que

comme le Co.ufre commun I'af!eae; '

&

iJ

aJo\\te qu'un

homme lnoommodé d'anhme venoit eontinuellement

c[¡e? lui, pOllr prcndre

&

manger cene efpece de farine

blan~hc

qui fe forme 1,0rCqu'on prépare le

verr~

d'

a,,–

',mo",.,

&

que cet homme s'en trouvoit bien.

La pl\lp"q des medecins attribuent une ver

tu

arié–

llicale

a

l'

atlt;moin.;

c'en

a

cette qualité qu'ils rap–

pprtem la propriété qu'a l'

antimo;ne

de faire vomir ;

d'autres, avec M. M euder , nient eene qualité ariéni–

cale dans l'

IIntimoin.;

&

ils fondent lem Centimenr iur

c~

que le fel de tartre di{fout eniiere¡ncnt l'arCenic,

&

ne peut dilfo.udre le régule

,r

antimu;1/'

.

Le diaphoré–

tique Illinéral n'-a rien de corroM,

iI

n'a rien qu'on

puilfe

Coup~onl\er

d'otre a\(énical: cependant en rét!!–

blilfant cet

al't;lJ'Ioin<

diaphorérique, on lui redonne

toures les qualités de

I'antimo;n.

qll'on attribue

il

ia

propriété ariénicale; propriété qui n'étoit pas. dans les

ma~ieres

qu'on employe pour rétablir

l'al!t;/ftoine..

l\llais on. peut répondre

ii

ccljl que fi le Cel de tar–

tre ne dilfout pas le

r~gule d'lInt;mo;n.~

ou du moios

fa partie arCénicale , c'efl qu'ellc en inrimemept unie

&

comme enveloppée dans la parrie métallique ou ré–

guline propre de

I'ant;moi"e,

que le Cel de tartre ne

peur dilfoudre.

.

POlln ce qui en du diaphorétique minéral ,

11

en

'!r~j

qu.c la matiere gralfe qu'O¡¡ employe pOllr .Ie

rétabl~r

en.

r~gule

ne

contien~

poim de

m~tiere ariél~lcale :

f!l31S

il

y

l\.

lieu de croire que dans le

~iqphoré.uqu.C

mmé–

ral

le

trOUVent tous les principes de

l'ant,mo",e

;

qt,le

I'antim.;n.

calciné en dans un étar

a

n'~tre

pas vo–

mitif; comme

I'"ntimo;".

crud n'en pas. ordinairemcnt

vomitif, quoique

1'lIntimo;ne

crud cOlluenne tout c.e

qlli

en

extremement vomitif daos le .régule

d'a/1t,-

tJ1Qil1~.

.

Du

Qqq

~