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DES ED ,IiEURS.

VI)

regarder

a

jufl:e titre comme l'application la plus fublime & la plus sure de la Géo–

métríe & de la Méchanique réunies, & fes progres comme le monument le plus

incontefl:able du fucces' auxquels l'efprit humain peut ,s'élever par fes cffons,

L'ufage des connoiffances mathématiques n'eH pas moins grand dans l'exa–

men des corps terrellies -<¡ui nous ellvironnent, Toutes les pro¡Jriétés qne !lons

obfervons dans ces corps ont entr'elles des rappons plus ou moi!ls fenfi51es ponl'

nous; la connoiffance ou la découverte de ces rappol'ts efl: prefque toujOUl'S le feut

objet auquel il nous foit permis d'atteindre,

&

le fenl par conséquent 9,ue nous de–

vions nous propofer, Ce n'efl: donc point par des hypothHes vagues

&

al'bin'aires

que nous pouvons efpérer de connoitre la Nature; c'efl: par l'étude réfléchie des

phénomenes, par la comparaifon que nous ferons des 11ns avec les aun'es, par l'art

de réduire, autant qu'il rera poffible, un grand nombre de phénomenes

a

un feul

qui puiffe en etre regardé comme le

princ~pe,

En effet, plus on diminue le nombre

des principes d'une fcience, plus on leur doune d'étendue; puifque l'objet d'une

fcience étant néceffairement déterininé, les principes appliqués

a

cet objet feroot

d'autant plus féconds qu'ils feront en plus petit nombre, Cette réduélioo, qui les

rend d'ailleurs plus fa<:iles

a

faifir, confl:itue le véritable efprit fyfiématique, qu'il

faut bi,t:;n fe garder de prendre pour l'efprit de fyfl:eme avec leguel il ne fe réncontre

pas touJours, Nous en parlerons plus au long dans

la

fuite,

'

Mais

11.

proponion que l'objer

qu'on

embraffe efl: plus on moins difficile

&

plus ou

moins vafl:e la rédu8:.iotl dont nous parlons efl: plus ou moins pénibte: on en

d~1C

auffi plus ou moins en droir de l'exiger de ceux qui fe livrent

a

l'étude de la Natu–

re,

L'Aimant, par exemple, un des corps qlli ont été le plus étudiés, & fur lequel

on a fait des découvertes fi furprenantes, a la propriété d'attirer le fer, celfe de lui

communiquer fa

ver~u,

celle de fe tourner vers les poles du Monde, avec UJle

va":

riarÍon qlli efr elle-meme fujette

a

des regles, & qui n'eíl:

pa~

moins étonnante que

ne le feroit Une direélion plus exaB:e; enfin la propriété de s'incliner en formant

avec la ligne horifont:lle un angle plus

Ol!

moins grand, feJon le lieu de la terre on

il

efr placé. Toutes ces propriétés CJngulieres, dépendantes de la nature de

l'

Ai~

mant, tiennent vraijfemblablement

a

quelque propnété générale, qui en efr l'origi–

ne, qui jufqu'ici nous efr inconnue, & peut-etre le refiera long-tems. Au défaut

d'une telle connoiffance, & des lumieres néceffaires fur la caufe phy{jque des pro–

priétés de l'Aimant, ce feroit fans doute

un~

recherche bien digne d'un Philofophe,

que de réduire, s'il étoit poffible, tontes ces propriétés

a

une feule, en mon–

trant la liaifon qu'elles ont entre elles. Mais plus une telle découverte feroit mile

aux progres de la Phy{jque, plus nous avons lieu de craindre qu'elle ne foit refusée

a

nos efforts. J'en dis autant d'un grand nombre d'autres pnénomenes dont l'en–

thainement tient peut-etre au fyfreme général du Monde.

La feule reffource qui nous refre donc dans une recherche fi pénible,

quoiq~e

íi

néceffaire, & meme

{j

agréable, c'efr d'amaffer le plus de faits qu'il nous eíl: pofhble,

de les difpofer dans l'ordre le plus naturel, de les rappeller

a

un certain nombre de

faits principaliX dont les autres ne foient que des

conséqu~nces

. Si nous ofons quel–

guefois nous élever plus haut, que ce foit avec cette fage Circonfpeélion qui fied

íi

bien

a

une vue auffi foíble que la natre .

Tl;!l efr le plan que

nous devons

fuivre

dans c e tte

vafie

partie de la Phylique, ap–

pellée Phyfique générale & expérimentale, Elle differe des Sciences Phyíico-Ma–

thématiques, en ce qu'elle n'efl:-proprement qu'un recueil raifonné d'expériences

&

d'obfervations; au lieu que celles-CÍ, par l'application des calculs mathématiques

a

l'expérience, déduifent quelquefois d'une feule

&

unique obfervation un grand

nombre de conséquences qui tiennent de bien pres par leur certitude aux vérités

géométriques. Ainfi une feule expérience fur la réflexion de la lumiere donne toute

la Catoptrique, ou fcience des propriétés des Miroirs; une feule fUl' la réfraB:ion de

la lum'iere produit l'explication mathématique de I'Arc-en-ciel, la théorie des cou–

leurs, & toute la Dioptrique, ou Science aes Verres concaves & convexes; d'une

feule obfervation fur la preffion des fluides, on tire toutes les lois de l'équilibre &

au mouvement de ces corps; enfin une expérience unique fur l'accélération des

corps qui tombent, fait découvrir les lois de leur chute fur des plans inclinés,

&

ceHes du mouvement des penduies .

II

faut avouer pourtapt que les Géometres abufent quelquefois de cette applica.

tion de I'Algebre

a

la Phy1ique. Au défaut d'expériences propres

a

fer~i~'

de

bar.~

a

leur calcul, ils fe permettent des hypotheTes les plus commodes,

a

la vel'1té, qu

11

leur efr poffible, mais fouvent tres-éloignées de ce qui efr réellement dans. la Natu–

re . On

a voulu réduire

e~

caleul jufqu'a l'art de guérir;

&

le corps huma

m ,

cette

(

ma~