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ce
pouvoir magique qu'un certain arrange–
ment de lettres
alphabetique~
exerc;oit jadis
parmi nous. Ce respect , cette admiration
pour des chimeres , a fui devant la dignite ·
de l'homme et du citoyen.
Or,
je ne ·sais
rien de mieux pour faire repousser des re–
jetons
a
cette vanite
ensevelie ' que de
la~sser
subsister des usages testamentaires q\1i
la
favorisent; . de cultiver en quelque sorte
par les loix ce fonds trop fertile d'inegalite
, dans les fortunes.
11
n'y a plus d'ai,nes, plus
de privilegies , clans la grande famille natio–
nale; il n'en
faut
plus dans les petites
fa-·
milles qui la composent. ''
"· Ne
voyez-v~Hs
pas
quelle
est
la
manie
de
~eux
qui' nes sans fortune ' sont paryenus
de maniere
OU
d'autre
a
s'enrichir
?
Enfles
de cet avantage· ,
ils
prennent aussi-tot
tm
certain respect pour leur propte nom. Ils
11e
veulent plu5 le faire passer
a
leurs descen<lanlii
qu'escorte d'une fortune qui le recommande
a
Ia
consider~tion.
Ils se choisissent un heri–
tier parmi leurs enfans; ils le decorent par
testament, de tout ce qui peut soutenir
la
11ouvelle existence qu'ils tui preparent; et
leur orgueilleuse imagination se peint, par–
dela
rr.eme le
tombeau ,
~me
sl!lite de des-