ACTE I,
SCE:NE V.,
GUSMAN.
Je
vois votre francliise, et je sais que Zamore
Vit dans votre mémoire, et vous est eher encore.
Ce cacique
(*)
obstiné, vaincu dans les combats,
S'arme encor contre moi de la nuit du trépas.
Vivant, je l'ai domté: rnort, doit-il étre
a
craindrel?
Cessez de m'offenser, et cessez de le plaindre;
Votre devoir, mon nom, mon creur en sont blessé~;
Et ce creur est jaloux des pleurs que vous v~rs.erz.
ALZIRE,
Ayez moins de colere, et moirís de jalousic;
Un rival au tombcau doit causer pcu <l'cnvie :
Je l'aimai, je l'avoue' et ter fut mon <levoir'
De ce monde opprimé Zamore ~tait 1'espoir :
Sa
foi
me fut promise, il cut pour moi des charmes,
11 m'aima : son trépas ni.e coute encordes larmes.
Vous, loin <l'oser ici condamner ~a douleur,
Jugez de ma constance, et connaissez mon creur;
Et, quittant avcc moi cette ficrté cruelle,
Méritez, s'il se peut, un creur aussi fidelc.
2
SCENE VI.
1
GUSMAN,
seul'.
SoN
orgueil, je Í'avoue, et sa sincérité ,
ttonne mon courage, et plút ama fierté.
Allons, ne souffrons pas que cette humeur al iere
Cou_te plus
a
domter que l'Amérique entiere.
{'") Le mot pro,pre est
Inca;
mais les Éspagnols, accoutumés dans
l'Amérique septentrionale
a,u
titre de
cacique
J
le donnerent d'ahord.
a
tous le!¡ souveraÍ!l,S
du
nou~eau-monde.